Bien qu’une allusion à une série policière ou à une perquisition puisse sembler divertissante, la Sésie de l’Oseille, Pyropteron chrysidiformis, est un papillon de jour flamboyant !
(D’ailleurs, Pyropteron signifie « aux ailes de feu » et chrysidiformis « qui a l’aspect d’une chrysis ».)
Reconnaissable par son corps massif, son abdomen noir cerclé de deux anneaux blancs, une petite touffe de poils blancs à son extrémité, et ses ailes rouges et noires avec des plages transparentes, l’apparence de la Sésie de l’Oseille est vraiment étonnante.
Ce papillon est largement répandu en Europe et dans le sud de la France. Ses habitats sont variés, mais principalement ouverts et ensoleillés, comme les lisières de forêts, les talus, les champs ou encore les friches.
Nous avons eu la chance d’en observer en phase d’accouplement sur une picride, juste à côté d’un pied d’oseille !
Pendant la journée, notre Sésie vole en bourdonnant durant les heures les plus chaudes et se pose avec les ailes déployées. Pour maximiser les chances de l’apercevoir, il est utile de chercher autour des oseilles (Rumex) et d’autres plantes hôtes, telles que l’armoise (Artemisia vulgaris).
Après l’accouplement, la femelle dépose ses œufs sur les tiges de l’oseille commune. La chenille, blanche avec une tête noire, se nourrit des feuilles de cette plante et fore aussi les tiges jusqu’aux racines !
Joli papillon de la famille des Hespéridés, l’hespérie de la mauve est distribuée dans toute l’Europe et bien qu’elle soit peu commune sur le territoire. De mai à août cette Hespérie papillonnera dans les coteaux fleuris et les prairies humides qu’elle affectionne particulièrement.
Les chenilles de ce papillon se trouvent principalement sur des Rosacées (une famille cosmopolite qui comprend aussi bien des plantes herbacées vivaces que des arbustes ou des arbres), notamment des potentilles tels que le fraisier des bois ou encore la ronce commune. En revanche, elle ne pond pas sur les mauves… Il semblerait qu’elle est été confondue avec l’hespérie de l’alcée il y a de cela quelques siècles et le nom sera resté.
Le dessus des ailes gris brun, est marqué par de nombreuses taches blanches de même taille mais, contrairement à l’hespérie des sanguisorbes, le bord des ailes antérieures est dépourvu de la série de taches parallèle au bord. Le dessous des ailes, gris jaunâtre ou verdâtre, parfois roux, présente des taches blanches anguleuses dont une forme d’enclume sur les ailes postérieures.
La sylvaine est un petit papillon, pas seulement forestier, mais qui apprécie les espaces boisés (haies, lisières, bocages) et assez frais voire humides. La chenille s’installe dans les graminées hautes qui ne sont pas fauchées régulièrement. Ainsi, même si le papillon reste assez commun dans la région son milieu de prédilection est un peu en tension.
Les marques noires épaisses sur les ailes sont caractéristiques des mâles (on parle de stries androconiales). La forte épaisseur est typique de l’espèce.
Ainsi que l’absence de taches blanches sur le dessous des ailes, contrairement à d’autres espèces de la famille des hespéries lui ressemblant comme la Virgule par exemple (l’individu ci-dessous a été vu dans le sud de la France, l’espèce est rare dans la région).
Bien que nous essayons en général de ne pas trop insister dessus, les mauvaises nouvelles concernant la biodiversité sont une réalité bien tangible. Sur notre continent l’Agence Européenne pour l’Environnement dresse un constat assez catastrophique de l’état de la biodiversité dans l’Union Européenne : 85% des habitats naturels dégradés, perte de 30% des papillons des prairies et de 36% des oiseaux agricoles en 30 ans, pour ne citer que les points les plus saillants.
Toutefois, en conséquences, les Etats de l’Union Européenne se sont mis d’accord sur un nouveau règlement concernant la protection et la restauration de la nature. Plusieurs mesures y figurent, avec notamment un axe sur la préservation et la restauration des populations de pollinisateurs sauvages (dont font partie les papillons) et un autre sur la restauration des écosystèmes agricoles. Pour ce dernier il est indiqué que les Etats membres devront mettre en place des mesures permettant d’améliorer l’indice des papillons des prairies.
Il est donc inscrit dans le règlement européen qu’il faut protéger les papillons des prairies, et qu’il faudra mettre en place des suivis pour s’assurer de l’efficacité des mesures mises en œuvre.
Cette obligation ne passera dans le droit français qu’après un laps de temps relativement important (du fait de la traduction du droit européen en droit français). Toutefois il apparait judicieux d’anticiper les choses et de commencer à alimenter l’indicateur de papillons des prairies pour avoir un état initial fiable. Et bien sûr, on vous propose de participer !
Voici trois protocoles que vous pouvez mettre en place à votre échelle pour contribuer à la meilleure connaissance des papillons (de jour pour commencer). Ces protocoles se pratiquent plus facilement à la belle saison, mais d’ici quelques semaines les premiers hivernants devraient déjà se réveiller, ouvrez l’œil !
L’opération papillons est un observatoire porté par Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle. En participant vous aidez les scientifiques à améliorer les connaissances sur les papillons et à comprendre l’impact de l’urbanisation, du climat ou encore des pratiques au jardin sur ces espèces. Pour participer, c’est très simple, nul besoin d’être un spécialiste ! Le comptage des papillons peut s’effectuer dans un jardin privé, public ou sur un balcon. Une fois que vous avez localisé et décrit votre jardin, vous pouvez commencer à observer.
Le Suivi Temporel des Rhopalocères de France (STERF) est un observatoire des papillons diurnes (rhopalocère = papillon de jour), lancé en 2006 sur l’ensemble du territoire. Il est destiné aux naturalistes et lépidoptéristes capables de reconnaître à vue la majorité des espèces communes présentes dans leur région.
Le Propage est un protocole de suivi des papillons de jour à destination des gestionnaires d’espaces verts. Il permet de savoir l’impact des aménagements et des pratiques sur la biodiversité. Et ce, notamment dans les prairies, les espaces qui nous intéressent ici pour répondre aux enjeux européens.
Ce sont probablement les papillons les plus communs dans les jardins et les potagers. Dès le mois d’avril et jusqu’à fin septembre ces jolis papillons blancs volettent un peu partout dans notre environnement immédiat.
On en distingue 4 espèces : la piéride du chou, la piéride de la rave, la piéride du navet et l’aurore de la cardamine. Et comme leurs noms l’indiquent, les chenilles de ses espèces sont particulièrement friandes des espèces de la famille des brassicacées (et sont peu appréciées des cultivateurs de choux !). En revanche les adultes sont des pollinisateurs assez polyvalents qu’on retrouvent sur une grande variété de fleurs.
On distingue en transparence de l’aile antérieure (la plus haute sur l’image) la marque noire à la pointe. La marque s’étend de manière égale sur les deux bords de l’aile ce qui caractérise Pieris brassica.
Ce qui est marquant chez la piéride du navet n’est pas la tache à la point de l’aile mais l’aspect marqué et foncé des nervures des ailes sur leurs faces inférieures.
Enfin la dernière piéride blanche de notre territoire est l’aurore de la cardamine. Beaucoup facilement reconnaissable, le mâle n’a pas de tache noire en pointe des ailes mais orange.
La femelle, plus proche des autres piérides, est également blanche avec des taches noires à la pointe des ailes sur la face supérieure des ailes. En revanche le dessous de l’aile a les même motifs bruns que le mâles ce qui permet de l’identifier rapidement.
La déesse précieuse est une toute petite demoiselle extrêmement rare en France, qui affectionne plutôt l’est de l’Europe. Retrouvez sa fiche INPN.
Pour ce weekend (studieux) préparez vos Encyclopédies et vos Poux des livres
L’Encyclopédie, par Athénaïs
L’Encyclopédie est un petit coléoptère qui vit sur les champignons dans les forêts de feuillus. Retrouvez ici sa fiche INPN.
Le pou des livres, par Emilie
Le pou des livres est un tout petit insectes qui se nourrit (entre autre) de papier et qui peut prendre l’habitude de s’installer dans les maisons. Retrouvez ici sa fiche INPN.
La Noctuelle de la patience ou Cendrée noirâtre, est une espèce de papillon de nuit de la famille des Noctuidae. On peut croiser la chenille partout en France sur quelques plantes comme les Rumex, les Plantains, les Chardons, le Houblon…
On l’identifie rapidement grâce à ses taches régulières de couleurs vives et ses nombreux poils roux tout le long de son corps. L’adulte mesurant de 3 à 4 centimètres est de couleur cendrée, comme son nom l’indique. Il vole de mars à septembre et est plutôt attiré par la lumière.
Acronicta rumicis en plein repas – CACP – Gilles Carcassès
Agenda :
Défi Insektober du jour : la Luciole est à l’honneur.
Défi Insektober de demain : dessiner un Papillon de nuit. Vous pouvez croquer cette jolie chenille et nous envoyer le résultat à biodiversite@cergypontoise.fr
On connait cette plante sous pleins de noms : Marjolaine bâtarde, marjolaine vivace, thé rouge, herbe à pizza… Mais son nom le plus répandu reste l’Origan. A ce propos il faut faire attention car la marjolaine (Origanum majorana) et l’origan (Origanum vulgare) sont bien deux plantes différentes.
En voilà une sacrée plante ! On la reconnait assez facilement de par sa belle floraison rose / violacée de juin à septembre. Ses petites feuilles sont utilisées pour aromatiser milles et une sauces et plusieurs plats. L’origan pousse en général dans des milieux ouverts biens ensoleillés et dans des sols calcaires assez chauds.
L’origan n’est pas apprécié que par nos papilles, beaucoup d’insectes lui rendent visite comme par exemple le Pyraustra purpuralis ou encore le myrtil, Peleteria iavana, etc…
Bravo à tous, et mention à Yael le premier à avoir repéré le joli papillon parmi les feuilles de clématite des haies et d’ortie dioà¯que (mention à Florian pour l’identification des plantes).
Le citron est un papillon dit de jour (rhopalocère) de la famille des piérides. Posé, ses ailes ressemblent fortement à des feuilles séchées : elles ont la forme anguleuse de feuilles, des nervures blanches et une coloration vert pâle. En revanche, lorsqu’il prend son envol le mâle prouve la pertinence de son nom, la face supérieure de ses ailes est d’un jaune franc rappelant la couleur du citron.
Fait étonnant chez un papillon, le citron hiverne. L’adulte passe l’hiver à l’abris sous les feuilles d’un lierre ou d’un roncier. Il peut donc vivre une année entière. C’est ensuite l’un des premiers papillons à voleter dans les sous-bois ou les jardins dès les premières douceurs de l’année. A cette période il est souvent en mouvement et difficile à observer de près. On aime bien le qualifier ainsi de « citron pressé ».
L’adulte se nourrit du nectar de fleurs particulièrement odorantes comme le buddléia, les lavandes ou ici une gesse. La chenille est inféodée à deux arbustes, le nerprun et la bourdaine, qui régressent dans la composition de nos haies et entrainent petit à petit le déclin de l’espèce. Toutefois le citron reste l’un des papillons les plus communs du territoire.
Sources :
Papillons de jour en Brie des Morins, par l’association Terroirs
L’amaryllis est un papillon estival, on voit l’adulte voler et butiner sur la période juillet-aoà»t. La chenille est friande de graminées en tous genres, l’adulte évolue dans les milieux plutôt ouverts (prairies, friches, cultures maraichères, parcs ou jardins).
Il appartient à la famille des Nymphalidae, sous-famille des Satryinae, comme le myrtil que nous avons vu il y a quelques semaines et partage avec lui des teintes orange et brunes.
Le dessus des ailes est composé de plages orange traversées de brun chez les mâles (photo ci-dessus) ou entièrement orange chez les femelles (photo ci-dessous) bordées de bandes brunes. Sur l’aile antérieure un ocelle noir comprenant deux pupilles blanches est bien visible.
Sur la face inférieure des ailes, l’ocelle noir est également visible sur l’aile antérieure, l’aile postérieure est brune avec des bandes crème et des points blancs très marqués.
Ce grand brun (il fait presque 5 centimètres d’envergure!) est le myrtil, Maniola jurtina. Cet individu, butinant des fleurs d’origan, est un mâle. On le reconnait aux teintes foncées du dessus de ses ailes ; la femelle a des marques orange plus claires autour des ocelles (les points noirs sur les ailes antérieures) et n’a pas les bandes foncées proches du corps qu’a le mâle.
On peut aussi les différencier grâce au dessous des ailes. Sur la lavande c’est une femelle, on le voit à la bande blanche très marquée sur l’aile postérieure qu’on distingue moins bien chez le mâle.
Le myrtil est une espèce très commune qu’on rencontre tout l’été dans les milieux herbacés partout en France. La chenille (toute poilue!) se nourrit de diverses graminées et l’adulte butine sur des fleurs variées. Ici trois exemples de plantes que l’on rencontre dans les prairies, les champs ou les jardins : l’origan, la lavande et le cirse des champs.