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Marjo l’herbe à  pizza

On connait cette plante sous pleins de noms : Marjolaine bâtarde, marjolaine vivace, thé rouge, herbe à  pizza… Mais son nom le plus répandu reste l’Origan. A ce propos il faut faire attention car la marjolaine (Origanum majorana) et l’origan (Origanum vulgare) sont bien deux plantes différentes.

Origanum vulagre – Neuville © CACP – Gilles Carcasses

En voilà  une sacrée plante ! On la reconnait assez facilement de par sa belle floraison rose / violacée de juin à  septembre. Ses petites feuilles sont utilisées pour aromatiser milles et une sauces et plusieurs plats. L’origan pousse en général dans des milieux ouverts biens ensoleillés et dans des sols calcaires assez chauds.

Origanum vulgare – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

L’origan n’est pas apprécié que par nos papilles, beaucoup d’insectes lui rendent visite comme par exemple le Pyraustra purpuralis ou encore le myrtil, Peleteria iavana, etc…

Bombus terrestris sur fleur d’Origanum vulgare – Courdimanche © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot, Tela Botanica, BRC.

Agenda :

8ème jour du défi In(se)ktober : les fourmis !

Les inscriptions aux animations du Jour de la Nuit sont ouvertes

L'actualité des jardins

Et si on faisait une spirale à  aromatiques ?

la spirale à  insectes du jardin écologique du Jardin des Plantes à  Paris © Gilles Carcassès
La spirale à  aromatiques du jardin écologique du Jardin des Plantes à  Paris © Gilles Carcassès

Inviter les insectes pollinisateurs au jardin et avoir toujours sous la main les herbes aromatiques pour la cuisine ? Faites d’une pierre deux coups avec une spirale à  aromatiques.

Dans quelques mètres carrés, par ce type de construction, on réunit deux écosystèmes : un talus bien drainé favorable aux plantes des pelouses calcaires et de la garrigue, et un muret de pierres sèches monté en spirale, paradis des lézards et gîte de nombreux insectes. Les nombreuses lamiacées que l’on peut y cultiver sont parmi les plus appréciés des bourdons et des abeilles sauvages et domestiques : lavande, romarin, sauge officinale, calament, thym, serpolet, sarriette, origan, menthe, sauge sclarée… En dehors de cette grande famille, d’autres plantes vivaces conviennent aussi pour les terrains secs, par exemple le fenouil, la camomille romaine, l’aneth… Et ne négligez pas la ciboulette, si résistante à  la sécheresse.

Les fleurs de menthe sont très visitées par les abeilles sauvages © Gilles Carcassès
Les fleurs de menthe sont très visitées par les abeilles sauvages – Cergy Grand centre © Gilles Carcassès

La sauge sclarée - Cergy Grand centre © Gilles Carcassès
La sauge sclarée – Cergy Grand centre © Gilles Carcassès

L'origan, plante indigène - Neuville © Gilles Carcassès
L’origan, plante indigène – Neuville © Gilles Carcassès

Un petit modèle visible au Parc floral de Paris © Gilles Carcassès
Un petit modèle visible au Parc Floral de Paris © Gilles Carcassès

Comment construire une spirale à  insectes, par Urnanbees

L'actualité des jardins

Bords de route : comment les gérer ?

Quand faut-il faucher les bords de route ? Les fauches tardives sont-elles vraiment bénéfiques pour les insectes pollinisateurs ? Faut-il semer des prairies fleuries ? Avec quelles espèces et dans quelles proportions ?

Le ministère de l’Ecologie a publié au début de cette année le rapport d’une expérimentation menée sur trois ans et dans plusieurs régions. Encadrée scientifiquement, elle apporte des réponses claires aux gestionnaires.

L'écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) affectionne les scabieuses. © Marion Poiret
L’écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) sur une scabieuse. © Marion Poiret

Quelles sont les conclusions de cette étude ?

La diversité des plantes à  fleurs, la densité florale et la continuité des floraisons apparaissent comme les conditions essentielles au développement des populations d’insectes pollinisateurs, en diversité et en quantité.

L’étude révèle le grand intérêt de l’origan très fréquenté de nombreuses espèces pollinisatrices, des fabacées comme le trèfle des prés et le lotier corniculé, des astéracées (centaurées, knauties… ). La floraison des apiacées (carotte sauvage, berce commune, panicaut… ) est profitable aux diptères et aux hyménoptères ; les mauves, quant à  elles, conviennent bien aux hyménoptères.

L'origan est une lamiacée aromatique qui affectionne les sols secs. © Marion Poiret
L’origan est une Lamiacée aromatique qui affectionne les sols secs © Marion Poiret

Ainsi, dans la région d’Evreux, les relevés d’insectes sur les bords de route ont permis de mettre en évidence les fortes affinités suivantes :

– pour les papillons de jour :

  • origan
  • knautie des champs
  • centaurée

– pour les abeilles domestiques :

  • origan
  • centaurée
  • panicaut des champs

Polyommatus icarus mâle vu au bord de l'autoroute A15 à  Cergy © Marion Poiret
Polyommatus icarus mâle, sur une achillée millefeuille, vu au bord de l’autoroute A15 à  Cergy © Marion Poiret

Les diptères aussi te participents à  la pollinisation. Ce syrphe ceinturé est posé sur une vipérine. Photographie prise à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Les diptères aussi participent à  la pollinisation, comme en témoigne ce syrphe ceinturé sur une vipérine. Photographie prise à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

L’étude démontre le réel intérêt de la fauche tardive (une seule fauche par an en octobre) qui permet très rapidement d’inverser la dominance des graminées au profit aux dicotylédones (plantes à  fleurs). Il semble qu’il serait intéressant de conduire des parties de prairies en fauchage précoce (une seule fauche par an début juin) en complément et à  proximité immédiate de zones en fauchage tardif, car cela permettrait d’étaler les périodes de floraison.

L’exportation des produits de fauche est a priori préférable mais pose de nombreux problèmes : coà»t, matériel, transport, gestion des déchets. Sur les 3 années de l’expérimentation, l’absence d’exportation n’a pas empêché l’amélioration sensible et rapide de la composition floristique ayant entraîné un impact positif sur les pollinisateurs.

L’intérêt de prairies semées en mélange fleuri apparaît limité, même lorsqu’il s’agit de plantes indigènes. Si ces formations offrent aux insectes une densité florale plus importante les deux premières années, la variété d’espèces est moindre que dans une prairie naturelle. De plus, cette pratique a deux sérieux inconvénients : le coà»t et la difficulté technique  de l’implantation. Ces aménagements semblent profitables aux abeilles domestiques, mais le bénéfice n’est pas établi pour les autres pollinisateurs. Si l’on considère le critère de l’intérêt pour les insectes pollinisateurs, il faut raisonnablement s’abstenir de semer des prairies fleuries à  la place de prairies naturelles déjà  installées.

Une liste nationale d’espèces végétales a été établie pour les semis de mélange de jachère fleurie sur les espaces d’accompagnement du réseau routier national. Cette liste (texte et tableau extraits du rapport indiqué en lien dans cet article) a été définie en intégrant à  la fois les critères d’intérêt pollinifère et nectarifère des différentes espèces, et l’offre commerciale existante ainsi que le coà»t des différentes espèces. Cette liste a ensuite été validée par le MEDDTL (Bureau de la biodiversité) afin d’en exclure les espèces présentant des risques de croisement avec certaines espèces sauvages.

 nom latin nom commun couleur Hauteur (cm) floraison
fleurs vivaces
– Cichorium intybus chicorée sauvage bleu 120 juin – octobre
– Galium verum gaillet jaune jaune 45 juin – septembre
– Lotus corniculatus lotier corniculé jaune 20 mai – aoà»t
– Malva moschata mauve musquée rose 50 juillet – septembre
– Malva sylvestris mauve sylvestre pourpre 60 mai – septembre
– Origanum vulgare origan rose 70 juillet-septembre
– Salvia pratensis sauge des prés bleu 45 mai – aoà»t
– Sanguisorba minor pimprenelle rouge – vert 40 juin – juillet
– Silene latifolia alba silene enflé blanc 30 mai – septembre
– Silene dioica compagnon rouge rose vif 55 avril – juillet
– Trifolium pratense trèfle violet violet 20 mai – octobre
– Trifolium repens trèfle blanc nain blanc 20 mai – octobre
fleurs bisannuelles
– Daucus carota carotte sauvage blanc 50 juin – septembre
– Dipsacus fullonum cardère sauvage pourpre 115 juillet – aoà»t
– Echium vulgare vipérine bleu 55 mai – aoà»t
– Medicago lupulina minette jaune 20 mai – septembre
fleurs annuelles
– Papaver rhoeas coquelicot rouge 50 mai – juillet
graminées vivaces
– Festuca rubra trichophylla fétuque rouge 1/2 traçante
– Festuca rubra rubra fétuque rouge traçante
– Festuca ovina fétuque ovine

La règle de composition du mélange est la suivante :

  • graminées  : 2 à  3 espèces, 40 à  50 % du mélange (en poids de graines)
  • annuelles : 1 espèce, 5 à  10 % du mélange
  • bisannuelles : 0 à  2 espèces, 0 à  5% du mélange
  • vivaces : 5 à  10 espèces, 35 à  55 % du mélange

A lire : Aménagements d’accotements routiers du réseau national en faveur des pollinisateurs – Rapport final de l’expérimentation 2010 – 2012