C’est le plus gros coléoptère d’Europe. Il est tellement lourd et imposant qu’il vole quasiment à la verticale, donnant l’impression qu’il descend en parachute de la cime des arbres. Le mâle est d’autant plus gros qu’il possède des mandibules particulièrement grandes qui ressemblent à des bois de cervidés. D’où son nom de cerf-volant.
Pas particulièrement discret, ni furtif, cette grosse bête n’est pas facile à manquer (pour le grand plaisir de ses prédateurs qui s’en régalent et laissent des morceaux de carapaces un peu partout en forêt). Pourtant on connaissait assez mal sa répartition et l’évolution de ses populations. Ainsi, depuis 13 ans l’Office pour les insectes et leur environnement anime un suivi participatif à travers toute la France. Et vous avez été 15 000 a participé !
Ce bel insecte vit principalement dans les forêts de feuillus, mais semble s’accommoder également des grands arbres des parcs et jardins urbains. Il est présent dans toute la France mais absent des massifs montagneux et des grandes plaines céréalières où les arbres et les haies se font rares.
L’adulte se rencontre essentiellement sur la période estivale (juin-août).
L’avez-vous vu ?
Même après 13 ans l’enquête « J’ai cru voir un lucane cerf-volant » est toujours ouverte. Et vous, l’avez-vous aperçu cet été ?
Cette femelle, qu’on peut appeler la biche en référence au nom de « cerf » du mâle, avait décidé de traversé mon salon et entrepris de découper un morceau du tapis. Pourquoi donc faire ? Très bonne question. En tous cas, il lui restait des poils de tapis dans les mandibules. Bien que moins imposantes que celles du mâle elles semblent quand même efficaces pour couper ou pincer.
A noter, le lucane est aussi peu discret au sol qu’en vol. Le cliquetis de ses pattes chitineuses sur le parquet la trahit rapidement. Avançant à une allure de sénateur elle n’est pas difficile à rattraper et à ramener à l’extérieur, là où sont les arbres.
C’était en août et ce jour-là, je n’ai pas manqué d’emporter mon appareil photo. Nous étions partis réaliser un inventaire juste avant que les orages ne recouvrent le territoire de Saint-Ouen-l’Aumône. Une fois sur place, il ne restait plus qu’à laisser la magie opérer et à ouvrir grand les yeux…
Je vous propose donc une petite galerie des espèces que mon équipe et moi avons pu photographier.
Dans un chemin de verdure il y a…
De beaux papillons
C’est grâce à la richesse de ce biotope que nous pouvons accueillir une grande variété d’espèces remarquables. Les papillons y trouvent un refuge idéal, où ils se reposent, se nourrissent et virevoltent au milieu de ce bocage, profitant de la diversité des fleurs et des plantes qui leur sont bénéfiques.
Douce mélodie dans ces bois, entre les mésanges cascadeurs, les grimpereaux et troglodytes mignon, nous avons aussi pu observer une fauvette rugissant à la cyme d’un arbre.
Rouges, jaunes, oranges, vertes, les voilà qui défilent sous nous yeux de naturalistes. Nous avons pu apercevoir une abeille butineuse poudrée de la tête aux pattes, un clyte bien bronzé, un syrphe au logo de Batman et même une punaise aux allures de tigresse.
Ici, ça pique, ça parasite, et ça crée d’étranges associations. Ces petits chardons, qui paraissent si doux et moelleux, sont en pleine période de reproduction. Pendant que l’orobanche restait discrètement à l’écart, profitant d’une autre plante, une onagre nous a donné du fil à retordre pour l’identifier. Il s’agirait très probablement d’une onagre hybride
Les champignons sont des êtres mystérieux, essentiels à la vie sur Terre, mais souvent méconnus. Leur rythme de vie est difficile à saisir : ils apparaissent soudainement, parfois du jour au lendemain, lors d’une matinée brumeuse de fin d’été, et voilà, ils sont là. Seuls ou en groupe, on les découvre au pied d’un arbre ou dans une prairie, avec leur allure à la fois intrigante et, pour certains, appétissante (on pense à vous, les amateurs de morilles !).
Je vous propose de mieux comprendre leur cycle de vie. C’est un processus en cinq étapes, assez fascinant, où beaucoup se passe en dehors de notre champ de vision, mais qui est crucial pour leur croissance et leur reproduction.
Le cycle de vie d’un champignon commence avec les spores, des cellules microscopiques qui jouent un rôle similaire à celui des graines chez les plantes. Libérées par les structures reproductrices du champignon (souvent les lamelles sous les chapeaux visibles), les spores sont emportées par le vent, l’eau ou les animaux.
Chaque spore, bien qu’infime, possède tout le matériel génétique nécessaire pour former un nouveau champignon. Ces spores sont souvent produites en quantité astronomique, car seules une infime fraction d’entre elles trouveront des conditions favorables pour germer.
A partir de là, une petite spore microscopique qui, en rencontrant une autre, fusionne pour former un filament. Ce filament, appelé hyphe, est fait d’une série de cellules qui s’allongent les unes après les autres, créant une structure si fine qu’elle est invisible à l’œil nu. Petit à petit, il se ramifie, s’étend, et forme un réseau dense et complexe qu’on appelle mycélium. À titre d’exemple, 10 centimètres cubes de bonne terre peuvent contenir jusqu’à un kilomètre de mycélium !
C’est en fait le véritable « corps » du champignon, alors que ce qu’on appelle communément « champignon » n’est que sa partie reproductive.
Etape 3 : La Phase de Croissance
Le réseau continue à croître en se nourrissant de matière organique en décomposition, comme les feuilles mortes, le bois, ou même certains animaux. Il est un décomposeur vraiment efficace, il s’étend en formant un réseau souterrain complexe et souvent symbiotique avec les plantes. Ce phénomène est appelé mycorhize, où le champignon échange des nutriments avec les racines des plantes.
Etape 4 : L’apparition du Champignon
Une fois que les conditions environnementales sont optimales (température, humidité et saison), le mycélium entre dans une phase de reproduction. C’est à ce moment-là que le champignon tel que nous le connaissons apparaît. La fructification, cette petite structure qui émerge, n’est en fait qu’une petite partie du champignon. Sa seule fonction est de produire et de disperser les spores.
En fonction des espèces, la forme de ces fructifications peut varier considérablement : chapeaux, tubes, lamelles, coraux, boules… Les couleurs, formes et textures diffèrent également. Cette diversité est une stratégie pour maximiser la dispersion des spores.
Etape 5 : La libération des spores, le cycle recommence
Une fois mature, la fructification libère des milliards de spores dans l’air ou dans l’eau, prêtes à entamer un nouveau cycle. Certains champignons, comme les truffes, utilisent même des animaux pour disperser leurs spores, tandis que d’autres comptent sur le vent.
Et ainsi, le cycle recommence : les spores, emportées loin de leur point de départ, iront trouver de nouvelles conditions pour germer et former un nouveau mycélium.
La nielle est une espèce extrêmement rare dans la région, du moins la souche sauvage est très rare. C’est une espèce messicole, qui pousse donc dans ou en bordure des champs cultivés, lorsque le traitement le permet. D’ailleurs son nom scientifique, Agrostemma, signifie approximativement « couronne des champs » faisant référence à la forme de couronne de la fleur et au fait qu’on la retrouve normalement dans les champs.
En revanche, la fleur plaisant beaucoup, elle est souvent semée dans les prairies fleuries des parcs, ou dans les jachères fleuries agricoles. Aussi, il n’est pas rare, même à Cergy-Pontoise d’observer des fleurs de nielle.
Quant à faire la différence entre une fleur semée via des graines sélectionnées ou transformées, et une fleur issue d’une souche sauvage … La tâche nous parait complexe. Toutefois, même celle-ci, qu’on sait avoir été semée, parait plaire aux pollinisateurs comme le joli syrphe ceinturé.
La nouvelle édition d’Insektober est lancée pour une nouveau mois remplis de créativité et d’exploration entomologique. Inspiré par le célèbre défi « Inktober », l’Insektober créé par l’OPIE vous invite à produire un dessin par jour, tout au long du mois d’octobre, en s’inspirant de la beauté et de la diversité des insectes.
Vous avez été nombreux l’année précédente à participer à cet évènement créatif ! N’hésitez pas à faire un tour à la galerie 2023 Les réalisations 2023. Cette année 2024, l’OPIE vous a concocté une nouvelle liste :
A vos crayons, feutres, stylos, et tout ce qui vous permettra de créer nos petites bestioles du mois. N’hésitez pas à nous envoyer directement par mail vos œuvres à biodiversite@cergypontoise.fr !
Nous avons le plaisir de vous informer que le jour de la nuit se renouvelle le samedi 12 octobre 2024. Cet événement national est dédié à la sensibilisation à la pollution lumineuse, à la protection de la biodiversité nocturne et à la beauté du ciel étoilé.
Pourquoi cet événement est-il important ?
La pollution lumineuse est un phénomène en constante augmentation dans nos villes et nos campagnes. Elle affecte non seulement notre capacité à observer les étoiles, mais perturbe également la faune nocturne et modifie les écosystèmes naturels. Le Jour de la Nuit est une occasion de redécouvrir la nuit dans toute sa splendeur, sans les lumières artificielles qui nous empêchent d’apprécier la beauté du ciel nocturne.
Le kit de justice lumineuse à l’usage du citoyen – jourdelanuit.fr
Mais qui ulule ? Rendez-vous à Boisemont le samedi 12 octobre !
Le groupe local de la LPO et la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise vous proposent une balade à pieds d’environ 2h à Boisemont pour découvrir la faune nocturne et plus particulièrement pour essayer d’écouter les différents ululements des chouettes et hiboux. 15 places sont ouvertes, dès 7 ans, pour cette balade..
Comment et où participer ?
Les inscriptions se font par mail à biodiversite@cergypontoise.fr
Le rendez-vous est devant l’école de Boisemont le samedi 12 octobre à 18h45.
Agissons ensemble
En participant à « Le Jour de la Nuit », vous contribuez à la préservation de notre environnement et à la redécouverte de la nuit. Cet événement est aussi une opportunité pour se rassembler en tant que communauté autour d’une cause commune : la protection de notre patrimoine naturel et de nos cieux étoilés.
Nous espérons que cet évènement vous fera passer une soirée pleine d’émerveillement. Ensemble, faisons un pas vers la reconnexion avec la nature nocturne.
À bientôt sous les étoiles
Retrouvez plus d’activité sur le site Le Jour de La Nuit, des extinctions de lumières, sorties natures, expositions photos, soirées d’astronomie, escapes games, lecture de contes au coin du feu, spectacles et conférences y sont disponibles.
Le parrotie de Perse (Parrotia persica) est un arbuste à feuillage caduc, doté d’un port étalé. Il se distingue en automne par la beauté de son feuillage rouge et orange, nous avons le plaisir d’avoir ces couleurs en échantillon dans l’herbier. Cet arbre doit son nom au médecin naturaliste allemand Friedrich Parrot (1792-1841), qui voyagea en 1829 dans la région d’origine de cet arbre, près de la frontière iranienne, en Turquie, ce qui explique son nom d’espèce « persica« .
Echantillon de parrotie de Perse, Parrotia persica
Ce petit arbre mesure environ 10 mètres de hauteur à l’âge mur; son tronc est court et sa croissance lente. Celui de l’arboretum est encore bien jeune ! Son écorce grise et lisse se fissure en plaques en vieillissant, révélant un bois très dur, ce qui lui vaut le fameux surnom d’« arbre de fer ». Avec ses nombreuses branches, il adopte une forme buissonnante, large et évasée.
Ses feuilles ovales mesurent entre 6 et 10 cm de long et sont d’un vert clair et brillant. En automne, elles se parent de couleurs vives allant du jaune au rouge cramoisi. La moitié supérieure de chaque feuille présente des bords dentelés et arrondis.
Quel plaisir de retrouver ce spécimen, qui plus est en fleur ! Pour un arbre d’origine Méditerranéen, on peut dire qu’il a l’air d’apprécier son environnement cergypontain.
Cet arbuste est de la famille des Fabacées (oui oui celle des légumineuses!) car son fruit est une gousse aplatie. Cette gousse contient une dizaine de graines très appréciées par la mésange bleue et la mésange charbonnière.
L’arbre de Judée est un arbre de petite à moyenne taille, atteignant généralement 6 à 10 mètres de hauteur. Ses branches tortueuses et son port étalé lui donnent une silhouette pittoresque. Les feuilles sont caduques, en forme de cœur, mesurant de 7 à 12 cm de long. Elles sont vertes en été et prennent des teintes jaunes à l’automne avant de tomber.
Ce qui rend l’arbre de Judée particulièrement remarquable, c’est sa floraison. Au printemps, avant l’apparition des feuilles, l’arbre se couvre d’une multitude de fleurs rose-pourpre, regroupées en grappes le long des branches et parfois même sur le tronc. Ces fleurs, de forme papilionacée, mesurent environ 1 à 2 cm de long
D’après la légende, c’est à l’un de ces arbres, très commun en Israël, que Judas se serait pendu, d’où le nom vernaculaire ‘arbre de Judée’, déformation ‘d’arbre de Judas’. On trouve cette espèce ainsi nommée dans l’herbier de Sébastien Vaillant vers 1700.
Bravo à ceux qui ont reconnu la silhouette d’une tortue qui nageait sous l’eau ; et plus particulièrement celle de la trachémyde écrite, Trachemys scripta, aussi connue sous le nom de tortue de Floride. Elle est facilement reconnaissable lorsqu’elle nous montre ses tempes rouges.
Ou presque. Celle-ci est probablement la descendante d’une tortue importée dans les années 80 comme animal de compagnie.
Encore que … Le commerce de la tortue de Floride, classée comme espèce exotique envahissante, est interdit en Europe depuis 1997. Or ces tortues, dans les bonnes conditions, peuvent vivre près de 40 ans. Il n’est pas exclu qu’elle ait éclos sur les rives du Missipipi dans les années 90, qu’elle ait ensuite été envoyée en Europe pour passer quelques temps le terrarium d’une famille du secteur avant d’être expulsée dans les bassins de l’île de loisirs où elle profitait finalement du soleil en ce matin de juin 2024.
Qui sait quel a été le parcours de vie de cette petite tortue.
En tous cas, elle serait bien mieux en Floride qu’en France. Le climat européen ne parait pas leur convenir et la reproduction semble plus compliquée ici qu’outre Atlantique (bien qu’avec la tendance au réchauffement actuelle cela pourrait évoluer). De plus, dans les endroits où elle se développe mieux (comme sur la bassin méditerranéen) elle entre en compétition avec la tortue locale : la cistude d’Europe ; dont les populations déclinent de manière drastique.
Retrouvez dans cet article d’autres histoires de tortues :