L'actualité de la Nature

La knautie des champs

Cette plante vivace de la famille des Caprifoliacées est courante des prairies. C’est une espèce plutôt thermophile qui se développe également sur les talus et les berges.

Un bouquet de fleurs

Son inflorescence en capitule est composée de plusieurs petites fleurs. Celles se trouvant en périphérie ont une corolle bien plus développée que celles du centre. Ci-dessous, nous pouvons voir les étamines en jaune et les pistils en violet.

Knautia arvensis © CACP – Emilie Périé

Une fois fécondées, les fleurs donnent les fruits ci-dessous.

Fruits de la knautie des champs © CACP – Emilie Périé

A ne pas confondre avec la scabieuse

Knautia et Scabiosa sont deux genres qui peuvent se ressembler. Il existe cependant une technique pour les différencier : Knautia présente 4 lobes sur les fleurs extérieures alors que Scabiosa en présente 5, comme sur la photo ci-dessous.

Scabiosa columbaria, la scabieuse colombaire © CACP – Emilie Périé

Sources :

Knautia arvensis, par FLOREALPES

Knautia arvensis, par Plante méditerranéenne

Retrouvez d’autres plantes de la famille des Caprifoliaceae :

La cardère : qui y’a t-il à  l’intérieur ?

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La houlque laineuse

Les prairies sont un lieu propice pour le développement des graminées. L’une d’entre elles est particulièrement agréable au toucher, lorsque nous traversons ces prairies. Il s’agit de la houlque laineuse. La connaissez-vous ?

Une prairie à  Cergy © CACP – Emilie Périé

La houlque laineuse

La houlque laineuse, ou Holcus lanatus, est une espèce de graminées des plus communes de la région qui se retrouve sur des sols assez riches en nutriments. A Osny, nous les avons observées non loin d’une voie ferrée.

Jeunes inflorescences de houlques laineuses © CACP – Léo Micouin

La particularité de cette graminée est qu’elle présente des feuilles couvertes d’une pilosité douce au toucher. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle porte le nom de houlque « laineuse ».

Une inflorescence en plusieurs étapes

Les photos montrent les inflorescences de la houlque, à  deux stades différents de maturation. Ainsi, il peut nous sembler voir 2 espèces différentes alors qu’il s’agit bel et bien d’une seule et même espèce.

Inflorescence mature © CACP – Léo Micouin

La gaine des graminées

Ici nous pouvons  observer  un  critère  commun  aux  graminées,  à  savoir  la  gaine.  C’est  une  feuille  qui  s’élargit  à  sa  base  de  façon  à  embrasser  la  tige.

Gaine foliaire de la houlque laineuse © CACP – Léo Micouin

 

Sources :

Phillipe Jauzein et Olivier Nawrot, Flore d’àŽle-de-France, Editions Quae

Retrouvez d’autres graminées observables sur le territoire :

Le dactyle aggloméré

La fléole des prés

La graminée qui se moque de la sécheresse 

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Florilèges prairies urbaines : le bilan 2016

atelier de formation Florilèges prairies à  Cergy-Pontoise ( http://www.florileges.info/)
Atelier de formation Florilèges prairies à  Cergy-Pontoise (image du site http://www.florileges.info/)

Florilèges prairies est un programme de sciences participatives sur la connaissance botanique des prairies urbaines. Il s’adresse aux gestionnaires d’espaces verts et naturels. Ses co-fondateurs sont Plante et Cité, le Muséum national d’Histoire naturelle,  Natureparif, l’Observatoire Départemental de la Biodiversité Urbaine de Seine-Saint-Denis et le Conservatoire Botanique National du Bassin Parisien.

Comme chaque année, les participants ont été conviés à  une réunion de restitution : plus de 60 personnes étaient présentes lors de la journée du 6 décembre 2016 au Muséum national d’Histoire naturelle à  Paris pour s’informer des résultats du protocole.

276 prairies ont été suivies par leurs gestionnaires en 2016 en France. Sur Cergy-Pontoise, cela a concerné le parc François-Mitterrand à  Cergy, le verger du parc de Grouchy à  Osny et quatre sites à  Vauréal.

Les relevés Florilèges au parc de Grouchy © Gilles Carcassès
Les relevés Florilèges au parc de Grouchy © Gilles Carcassès

Le protocole permet de mesurer des indicateurs de la qualité des prairies, parmi lesquels la typicité (pourcentage d’espèces typiques des prairies) et la richesse spécifique (nombre d’espèces du guide d’identification observées dans le cadre du protocole).

L’analyse sur plusieurs années d’un grand nombre de relevés et les retours d’expérience permettent de tirer les enseignements suivants :

Comment favoriser une prairie typique ?

Il faut surtout éviter la fauche précoce, et ne pas faucher plus de deux fois par an. En pratique, il faut s’abstenir de faucher en avril, mai et juin pour permettre la montée à  fleurs et la production de graines des espèces prairiales.

Comment favoriser la biodiversité des prairies ?

Les prairies typiques ne présentent pas de végétaux ligneux et leur hauteur est de l’ordre d’un mètre. Une seule fauche par an, en automne, est le meilleur moyen d’assurer le bon déroulement du cycle de vie des habitants des prairies.

Ne pas faucher en avril, mai et juin permet notamment d’épargner les couvées des oiseaux nichant au sol et la reproduction de nombreux insectes.

Le pâturage a un effet positif sur les papillons spécialistes. Mais en cas de surcharge, il peut avoir des effets négatifs sur la biodiversité.

L’exportation des produits de fauche est à  privilégier pour les prairies installées sur un sol naturellement pauvre (cas des pelouses à  orchidées par exemple) afin de ne pas enrichir ce sol, ce qui favoriserait des espèces plus banales au détriment des espèces patrimoniales.

Instaurer une zone de refuge sans intervention dans chaque prairie et changer son emplacement chaque année facilite la survie de nombreuses espèces.

Couple de Lycaenidae - Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès
Couple de Lycaenidae, papillons typiques des prairies – Ile de loisirs, Cergy © Gilles Carcassès

Les présentations de la journée de restitution Florilèges prairies urbaines 2015

 

L'actualité de la Nature

Sur les herbes sèches

Les prairies du parc François-Mitterrand à  Cergy ont perdu leurs superbes floraisons de juin, mais les compositions ont encore du charme. Aux fleurs ont succédé les graines, prêtes à  accomplir le cycle de la vie.

Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy - septembre 2016 © Gilles Carcassès
Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy – septembre 2016 © Gilles Carcassès

On reconnaît à  gauche les gousses des vesces, les calices enflés de Silene vulgaris. Les taches marrons sont les fruits des trèfles des prés.

Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy - juin 2016 © Gilles Carcassès
Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy – juin 2016 (Vicia cracca, Silene vulgaris, Achillea millefolium) © Gilles Carcassès

Ne vous y trompez pas, ces herbes sèches accueillent encore toute une petite faune. Voici la sylvine, un papillon de nuit de la famille des Hepialidae, dont la chenille mange les racines des plantes herbacées.

Triodia sylvina © Gilles Carcassès
Triodia sylvina, la sylvine – Cergy © Gilles Carcassès

Cette jolie petite mouche est Scaeva pyrastri, le syrphe du poirier. Sa larve, de couleur verte, est prédatrice de pucerons.

Scaeva pyrastri © Gilles Carcasses
Scaeva pyrastri sur une picride – Cergy © Gilles Carcassès
Scaeva pyrastri - Cergy © Gilles Carcassès
Scaeva pyrastri sur un plantain – Cergy © Gilles Carcassès

Pour déterminer les diptères, l’observation détaillée des nervures des ailes, des antennes et des pattes est importante. Ici, ces grosses lunules blanches sur l’abdomen noir et les taches sous l’abdomen ne laissent guère de doute sur l’espèce.

Tibellus sp © Gilles Carcassès
Tibellus sp. – Cergy © Gilles Carcassès

Ne dit-on pas que les rayures longitudinales affinent la silhouette ? Cette araignée crabe en embuscade le long d’une tige vient de capturer un chrysope. Elle appartient à  la famille des Philodromidae et est fréquente dans les prairies.

Vu à  Cergy, dans le quartier Grand centre © Gilles Carcassès
Oedipoda caerulescens – Cergy © Gilles Carcassès

Nous avons retrouvé aussi dans ces prairies le criquet à  ailes bleues, Oedipoda caerulescens, une espèce protégée au niveau régional !

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Opération vers de terre au parc du château de Menucourt

A la mi-avril, nous avons appliqué le protocole de l’Observatoire participatif des vers de terre dans le parc du château de Menucourt, en creusant nos six trous de 20 cm par 20 cm sur 25 cm de profondeur. Nous les avons placé dans des milieux volontairement différents afin d’apprécier les variations d’abondance et de diversité des espèces.

Dans la prairie © Gilles Carcassès
Dans la prairie © Gilles Carcassès
Dans la pelouse © Gilles Carcassès
Dans la pelouse © Gilles Carcassès

Les mottes soigneusement émiettées à  la main ont livré leurs vers de terre. Et voilà  le classement : champion toutes catégories, la prairie. Les vers de terre sont en grand nombre et toutes les catégories sont représentées.

En seconde position vient la lisère forestière, puis le boisement et la prairie humide.

La pelouse arrive assez loin derrière.

Bon dernier, le massif de renouées du Japon : deux vers de terre seulement !

Voilà  qui nous conforte dans nos préférences de gestion : la prairie héberge beaucoup plus de faune, y compris souterraine, que la pelouse régulièrement tondue.

Stenolophus teutonus © Gilles Carcassès
Stenolophus teutonus © Gilles Carcassès

En fouillant la terre d’un de nos trous creusé dans une prairie humide, nous avons vu courir ce carabe rouge et noir. Il s’agit très probablement de cette petite espèce fréquente dans les marais : Stenolophus teutonus.

Les carabes, alliés de la biodiversité et de l’agriculture, par l’INRA

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Gestion des prairies : maintenant, on sait

Plante et Cité, Natureparif, l’association Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle organisaient mardi 15 décembre 2015 au Jardin des Plantes de Paris une journée de restitution des protocoles Propage et Florilèges – prairies urbaines.

Ces deux programmes de sciences participatives, basés respectivement sur le dénombrement des papillons et la botanique, permettent d’obtenir scientifiquement des indicateurs fiables de la biodiversité des prairies et d’apprécier les impacts des modes de gestion.

Les données nationales et franciliennes de tous les participants bénévoles ont été compilées, et les analyses des chercheurs du Muséum apportent des réponses à  cette question essentielle des gestionnaires de prairies urbaines : « quel mode de gestion est le plus pertinent pour préserver la biodiversité de mes prairies ? »

Je vous passe le détail des démonstrations statistiques. Et je résume, en simplifiant (que les scientifiques me pardonnent !).

Pour la diversité de la flore des prairies, les modes de gestion les plus favorables sont par ordre d’intérêt le pâturage, la fauche coupée, la fauche broyée et pas de fauche. Les prairies anciennes sont aussi plus riches que les prairies récentes.

Prairie urbaine pâturée à  Courdimanche © Gilles Carcassès
Prairie urbaine pâturée à  Courdimanche depuis 2011 © Gilles Carcassès

Pour les papillons, le nombre d’espèces est plus important avec une fauche tardive que sans fauchage. Et l’abondance de papillons (nombre d’individus) est meilleure avec une fauche tardive (automne) qu’avec une fauche précoce (début d’été).

Le demi-deuil, Melanargia galathea © Gilles Carcassès
Le demi-deuil, Melanargia galathea © Gilles Carcassès

Le papillon demi-deuil est trois fois plus abondant dans les prairies en fauche tardive que dans celles fauchées plusieurs fois dans l’année.

Gestion différenciée des prairies à  l'arboretum de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
Gestion différenciée des prairies à  l’arboretum de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Globalement, on s’y attendait, les prairies pâturées ou fauchées sont plus favorables à  la biodiversité que les pelouses tondues. Mais, plus étonnant, les espaces herbeux gérés de façon différenciée, faisant se côtoyer des prairies et des pelouses, sont encore plus riches !

En conclusion, le grand intérêt du pâturage ou de la fauche tardive est confirmé. Et la gestion différenciée, appliquée aussi à  la parcelle, est une bonne solution pour multiplier les milieux de vie et la biodiversité.

Pour le territoire de Cergy-Pontoise, Vauréal se distingue dans le protocole Florilèges avec 3 prairies suivies en 2014 et 2015. Pour la communauté d’agglomération, nous avons suivi en 2015 une prairie dans le parc François-Mitterrand à  Cergy. Convaincus par l’intérêt d’associer les deux protocoles, nous appliquerons aussi Propage en 2016 sur cette prairie. La ville d’Osny qui envisage d’appliquer ces protocoles sur une prairie du parc de Grouchy en 2016 viendra grossir le réseau des 80 prairies déjà  suivies en Ile-de-France.

Le témoignage de jardiniers de communes du Nord-Pas-de-Calais participant à  ces protocoles (un reportage du blog Vigie-Nature)

Le choix de la prairie

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Florilèges : le suivi botanique des prairies

Formation Florilèges à  Cergy © Audrey Muratet . Natureparif
Formation Florilèges à  Cergy © Audrey Muratet . Natureparif

Le  26 juin 2015 nous avions accueilli à  Cergy des jardiniers, des paysagistes et des écologues venus de toute l’Ile-de-France pour une formation animée par Natureparif sur le protocole de suivi botanique des prairies « Florilèges – prairies urbaines ». Les exercices de terrain s’étaient déroulé dans le parc François-Mitterrand.

Le trèfle porte-fraise Trifolium fragiferum photographié au Verger à  Cergy le jour de la formation © Gilles Carcassès
Un beau tapis de trèfle porte-fraises Trifolium fragiferum photographié au Verger à  Cergy le jour de la formation © Gilles Carcassès

Si vous avez appliqué cet été sur vos prairies le protocole Florilèges, c’est le moment d’envoyer vos données à  Natureparif afin de bénéficier des analyses et conseils de gestion : Florilèges en Ile-de-France

En savoir plus sur Florilèges – prairies urbaines

Faire le choix de la prairie

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Sauvagine

Après la cantine, Marion et moi passons souvent par le parc François-Mitterrand, histoire de faire quelque observation naturaliste au bord du bassin. Les jardiniers ont tracé avec leurs tondeuses une nouvelle allée à  travers la prairie : il nous faut l’essayer.

Les gens sont dégoutants, ils laissent leurs détritus au beau milieu du chemin.

Allée tondue dans la prairie du parc François-Mitterrand - Cergy © Gilles Carcassès
Allée tondue dans la prairie du parc François-Mitterrand – Cergy © Gilles Carcassès

En nous approchant, oh surprise, je réalise que cette chose blanche n’est pas un papier gras mais un oiseau ! Cela m’étonnait aussi, de la part des Cergypontains…

Ce ventre blanc, ce bec incroyable si pratique pour extirper les vers de la vase : c’est une bécassine des marais.

Bécassine des marais - Cergy Grand centre © Gilles Carcassès
Bécassine des marais – Cergy Grand centre © Gilles Carcassès

La pauvre est sans vie, elle a été sévèrement mâchouillée par un chien.

Quelques centaines de milliers de bécassines traversent notre pays chaque automne durant leurs migrations nocturnes. Celle-ci aura voulu sans doute se reposer dans la partie marécageuse du bassin du parc. Cette bécassine, partie peut-être d’Allemagne ou de Pologne, ne verra pas hélas les côtes espagnoles où elle aurait pu passer ses quartiers d’hiver.

L'actualité des jardins

Bords de route : comment les gérer ?

Quand faut-il faucher les bords de route ? Les fauches tardives sont-elles vraiment bénéfiques pour les insectes pollinisateurs ? Faut-il semer des prairies fleuries ? Avec quelles espèces et dans quelles proportions ?

Le ministère de l’Ecologie a publié au début de cette année le rapport d’une expérimentation menée sur trois ans et dans plusieurs régions. Encadrée scientifiquement, elle apporte des réponses claires aux gestionnaires.

L'écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) affectionne les scabieuses. © Marion Poiret
L’écaille chinée (Euplagia quadripunctaria) sur une scabieuse. © Marion Poiret

Quelles sont les conclusions de cette étude ?

La diversité des plantes à  fleurs, la densité florale et la continuité des floraisons apparaissent comme les conditions essentielles au développement des populations d’insectes pollinisateurs, en diversité et en quantité.

L’étude révèle le grand intérêt de l’origan très fréquenté de nombreuses espèces pollinisatrices, des fabacées comme le trèfle des prés et le lotier corniculé, des astéracées (centaurées, knauties… ). La floraison des apiacées (carotte sauvage, berce commune, panicaut… ) est profitable aux diptères et aux hyménoptères ; les mauves, quant à  elles, conviennent bien aux hyménoptères.

L'origan est une lamiacée aromatique qui affectionne les sols secs. © Marion Poiret
L’origan est une Lamiacée aromatique qui affectionne les sols secs © Marion Poiret

Ainsi, dans la région d’Evreux, les relevés d’insectes sur les bords de route ont permis de mettre en évidence les fortes affinités suivantes :

– pour les papillons de jour :

  • origan
  • knautie des champs
  • centaurée

– pour les abeilles domestiques :

  • origan
  • centaurée
  • panicaut des champs
Polyommatus icarus mâle vu au bord de l'autoroute A15 à  Cergy © Marion Poiret
Polyommatus icarus mâle, sur une achillée millefeuille, vu au bord de l’autoroute A15 à  Cergy © Marion Poiret
Les diptères aussi te participents à  la pollinisation. Ce syrphe ceinturé est posé sur une vipérine. Photographie prise à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Les diptères aussi participent à  la pollinisation, comme en témoigne ce syrphe ceinturé sur une vipérine. Photographie prise à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

L’étude démontre le réel intérêt de la fauche tardive (une seule fauche par an en octobre) qui permet très rapidement d’inverser la dominance des graminées au profit aux dicotylédones (plantes à  fleurs). Il semble qu’il serait intéressant de conduire des parties de prairies en fauchage précoce (une seule fauche par an début juin) en complément et à  proximité immédiate de zones en fauchage tardif, car cela permettrait d’étaler les périodes de floraison.

L’exportation des produits de fauche est a priori préférable mais pose de nombreux problèmes : coà»t, matériel, transport, gestion des déchets. Sur les 3 années de l’expérimentation, l’absence d’exportation n’a pas empêché l’amélioration sensible et rapide de la composition floristique ayant entraîné un impact positif sur les pollinisateurs.

L’intérêt de prairies semées en mélange fleuri apparaît limité, même lorsqu’il s’agit de plantes indigènes. Si ces formations offrent aux insectes une densité florale plus importante les deux premières années, la variété d’espèces est moindre que dans une prairie naturelle. De plus, cette pratique a deux sérieux inconvénients : le coà»t et la difficulté technique  de l’implantation. Ces aménagements semblent profitables aux abeilles domestiques, mais le bénéfice n’est pas établi pour les autres pollinisateurs. Si l’on considère le critère de l’intérêt pour les insectes pollinisateurs, il faut raisonnablement s’abstenir de semer des prairies fleuries à  la place de prairies naturelles déjà  installées.

Une liste nationale d’espèces végétales a été établie pour les semis de mélange de jachère fleurie sur les espaces d’accompagnement du réseau routier national. Cette liste (texte et tableau extraits du rapport indiqué en lien dans cet article) a été définie en intégrant à  la fois les critères d’intérêt pollinifère et nectarifère des différentes espèces, et l’offre commerciale existante ainsi que le coà»t des différentes espèces. Cette liste a ensuite été validée par le MEDDTL (Bureau de la biodiversité) afin d’en exclure les espèces présentant des risques de croisement avec certaines espèces sauvages.

 nom latin nom commun couleur Hauteur (cm) floraison
fleurs vivaces
– Cichorium intybus chicorée sauvage bleu 120 juin – octobre
– Galium verum gaillet jaune jaune 45 juin – septembre
– Lotus corniculatus lotier corniculé jaune 20 mai – aoà»t
– Malva moschata mauve musquée rose 50 juillet – septembre
– Malva sylvestris mauve sylvestre pourpre 60 mai – septembre
– Origanum vulgare origan rose 70 juillet-septembre
– Salvia pratensis sauge des prés bleu 45 mai – aoà»t
– Sanguisorba minor pimprenelle rouge – vert 40 juin – juillet
– Silene latifolia alba silene enflé blanc 30 mai – septembre
– Silene dioica compagnon rouge rose vif 55 avril – juillet
– Trifolium pratense trèfle violet violet 20 mai – octobre
– Trifolium repens trèfle blanc nain blanc 20 mai – octobre
fleurs bisannuelles
– Daucus carota carotte sauvage blanc 50 juin – septembre
– Dipsacus fullonum cardère sauvage pourpre 115 juillet – aoà»t
– Echium vulgare vipérine bleu 55 mai – aoà»t
– Medicago lupulina minette jaune 20 mai – septembre
fleurs annuelles
– Papaver rhoeas coquelicot rouge 50 mai – juillet
graminées vivaces
– Festuca rubra trichophylla fétuque rouge 1/2 traçante
– Festuca rubra rubra fétuque rouge traçante
– Festuca ovina fétuque ovine

La règle de composition du mélange est la suivante :

  • graminées  : 2 à  3 espèces, 40 à  50 % du mélange (en poids de graines)
  • annuelles : 1 espèce, 5 à  10 % du mélange
  • bisannuelles : 0 à  2 espèces, 0 à  5% du mélange
  • vivaces : 5 à  10 espèces, 35 à  55 % du mélange

A lire : Aménagements d’accotements routiers du réseau national en faveur des pollinisateurs – Rapport final de l’expérimentation 2010 – 2012

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Florilèges : communes pilotes de Cergy-Pontoise

 Trois communes de l’agglomération de Cergy-Pontoise (Eragny-sur-Oise, Menucourt et Vauréal) se sont portées volontaires pour tester le protocole de relevé botanique du programme de sciences participatives « Florilèges », initié par Plante & Cité, le Museum National d’Histoire Naturelle, l’Observatoire Départemental de Seine Saint-Denis et Natureparif au printemps 2014.

La brunelle (Prunella vulgaris). © Marion Poiret
Brunelle commune (Prunella vulgaris). © Marion Poiret

 Nos communes pilotes ont effectué leurs inventaires botaniques entre juin et juillet. Rappelons que ce protocole expérimental a pour vocation d’améliorer la connaissance de la flore spontanée en ville et de devenir un outil de suivi de l’évolution de la biodiversité des prairies urbaines pour les gestionnaires d’espaces verts.

Mise en oeuvre du protocole d'observation des prairies urbaines à  Eragny-sur-Oise par le service des espaces verts de la commune en collaboration avec la cellule biodiversité de Cergy-Pontoise. © Marion Poiret
Mise en oeuvre du protocole d’observation des prairies urbaines à  Eragny-sur-Oise par le service des espaces verts de la commune en collaboration avec la cellule biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise. © Marion Poiret

 La forme et la taille de la parcelle de prairie détermine la disposition des carrés d’inventaire. Après avoir délimité deux lots séparés de 5 carrés de un mètre par un mètre à  l’aide de piquets et d’un décamètre, le recensement peut commencer.

Schéma d'organisation des carrés d’inventaire sur la prairie d'Eragny-sur-Oise. Le protocole sera répété chaque année, au même endroit (même prairie, mêmes carrés) d’où l’importance d’identifier des points de repères dans la prairie. Afin de pouvoir suivre l’évolution de la flore, les lots et les carrés sont également numérotés.
Schéma d’organisation des carrés d’inventaire sur la prairie d’Eragny-sur-Oise. Le protocole scientifique sera répété chaque année, au même endroit (même prairie, mêmes carrés) d’où l’importance d’identifier des points de repères dans la prairie. Afin de pouvoir suivre l’évolution de la flore, les lots et les carrés sont également numérotés.

Ce relevé botanique fut fort instructif puisque parmi les grands classiques des prairies urbaines (comme le trèfle blanc, le dactyle aggloméré, le plantain lancéolé ou la brunelle), se trouvaient aussi l’érythrée petite centaurée et la chlore perfoliée, des espèces communes et bien représentées en Ile-de-France mais néanmoins pas si fréquentes dans les prairies en secteur urbanisé.

Millepertuis perforé, Hypericum perforatum. © Marion Poiret
Millepertuis perforé (Hypericum perforatum). © Marion Poiret
La petite pimprenelle, Sanguisorba minor. © Gilles Carcassès
Pimprenelle (Sanguisorba minor). © Gilles Carcassès
Chlore perfolié, Blackstonia perfoliata © Gilles Carcassès
Chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata) © Gilles Carcassès
L'erythrée, Centaurium erythraea. © Marion Poiret
Erythrée petite centaurée (Centaurium erythraea). © Marion Poiret

 En 2015, à  l’issue de cette phase pilote et des adaptations éventuelles du protocole, le programme Florilèges pourra être diffusé à  l’échelle nationale et mis en œuvre par tous les gestionnaires d’espaces verts (collectivités et entreprises).