L'actualité de la Nature

Opération vers de terre au parc du château de Menucourt

A la mi-avril, nous avons appliqué le protocole de l’Observatoire participatif des vers de terre dans le parc du château de Menucourt, en creusant nos six trous de 20 cm par 20 cm sur 25 cm de profondeur. Nous les avons placé dans des milieux volontairement différents afin d’apprécier les variations d’abondance et de diversité des espèces.

Dans la prairie © Gilles Carcassès
Dans la prairie © Gilles Carcassès
Dans la pelouse © Gilles Carcassès
Dans la pelouse © Gilles Carcassès

Les mottes soigneusement émiettées à  la main ont livré leurs vers de terre. Et voilà  le classement : champion toutes catégories, la prairie. Les vers de terre sont en grand nombre et toutes les catégories sont représentées.

En seconde position vient la lisère forestière, puis le boisement et la prairie humide.

La pelouse arrive assez loin derrière.

Bon dernier, le massif de renouées du Japon : deux vers de terre seulement !

Voilà  qui nous conforte dans nos préférences de gestion : la prairie héberge beaucoup plus de faune, y compris souterraine, que la pelouse régulièrement tondue.

Stenolophus teutonus © Gilles Carcassès
Stenolophus teutonus © Gilles Carcassès

En fouillant la terre d’un de nos trous creusé dans une prairie humide, nous avons vu courir ce carabe rouge et noir. Il s’agit très probablement de cette petite espèce fréquente dans les marais : Stenolophus teutonus.

Les carabes, alliés de la biodiversité et de l’agriculture, par l’INRA

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Carabes

En cherchant des vers de terre, j’ai trouvé cette larve très agile. Ses mandibules acérées m’indiquent son régime alimentaire : c’est un carnassier, sans doute une larve de carabe, ou peut-être de staphylin. Ma photo n’est pas suffisamment nette pour distinguer s’il a une ou deux griffes au bout de chaque patte.

Larve de carabe (ou peut-être de staphilin ?)© Gilles Carcassès
Larve de coléoptère prédateur – Cergy © Gilles Carcassès

Les deux cerques poilus au bout de l’abdomen de cette larve ont sans doute ici une fonction sensorielle.

On compte en France plus de 1500 espèces de Carabidae. Ce sont de bons indicateurs de la biodiversité des milieux ; leur détermination nécessite un examen à  la loupe binoculaire. La plupart sont des prédateurs généralistes et consomment des insectes et des larves, des vers, des cloportes, des limaces, des collemboles… Certaines espèces mangent aussi des graines d’adventices dans les champs. Leur réputation d’excellents auxiliaires des cultures n’est plus à  démontrer. Leur activité est surtout crépusculaire et nocturne, d’où la piètre qualité de mes photos…

Carabus auratus - Chambourcy © Gilles Carcassès
Carabus auronitens, le carabe à  reflets d’or – Chambourcy (78) © Gilles Carcassès

Le carabe à  reflets d’or fréquente les bois. On peut le rencontrer le soir sur les chemins forestiers.

Carabus hispanus © Gilles Carcassès
Carabus hispanus © Gilles Carcassès

Carabus hispanus n’est pas espagnol. Son aire de répartition couvre 12 départements du Sud-Ouest de la France dont le Tarn, où je l’ai trouvé. C’est pour moi le plus joli des carabes.

Carabe sur une ombelle de carotte - Vauréal © Gilles Carcassès
Carabidae sur une ombelle de carotte – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

De nombreuses espèces de Carabidae fréquentent les plantes herbacées. Elles mangent des pucerons, des diptères…

Dromius quadrimaculatus - Cergy © Gilles Carcassès
Dromius quadrimaculatus – Cergy © Gilles Carcassès

Certaines espèces comme ce Dromius quadrimaculatus vivent sous les écorces et chassent de petites proies.

Les carabes par Jardiner Aurement

La biodiversité fonctionnelle des Carabidae et les pratiques agricoles (document INRA)