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La malachie à deux points

Malachius bipustulatus sur fleur de pâquerette © CACP – Emilie Périé

Ce petit coléoptère est tout à fait fascinant. Par son aspect dans un premier temps : ses couleurs vert métallique et ses points rouges à l’arrière des élytres et sur sa face en font un petit bijou floral. En effet, la malachie est un insecte floricole (qui se développe sur les fleurs). On l’observe donc assez facilement lors des relevés d’insectes pollinisateurs.

Malachius bipustulatus sur fleur de carotte © CACP – Emilie Périé

Elle est également dotée de vésicules thoraciques qui se gonflent pour la rendre plus impressionnante lorsqu’elle se sent en danger. Ceci est illustré dans cet article.

Malachius bipustulatus gonflant ses vésicules thoraciques © CACP – Emilie Périé

La parade nuptiale est également assez impressionnante. Vous en retrouverez un reportage dans cet article.

Malachius en parade© CACP – Gilles Carcassès

La suite de cette parade est logiquement la ponte des œufs par la femelle et le développement des larves. Dans la théorie, il est dit que les larves sont corticoles, c’est à dire qu’elles se développent dans l’écorce des plantes où elles chassent les larves xylophages (qui se nourrissent de bois). Aussi les femelles sont supposées pondre dans l’écorce de bois mort. Pourtant, celle-ci semble avoir décidé de pondre sur des graminées. J’espère que ce n’est pas mon objectif qui l’a perturbée…

Malachius bipustulatus femelle en train de pondre © CACP – Emilie Périé
Malachius bipustulatus et son œuf © CACP – Emilie Périé

La malachie à deux points est la seule représentante du genre Malachius en Île-de-France (en tout cas, la seule observée et mentionnée dans les bases de données). En revanche, elle a plein de cousins lui ressemblant un peu dans la grande famille des Melyridae. La version jaune par exemple est Clanopilus elegans.

Clanopilus elegans – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Sources :

La fiche INPN de la malachie à deux points

Malachius et compagnie

La galerie des Malachius sur la Galerie des Insectes

La malachie à deux points par Quel est cet animal?

In(se)ktober 2023 :

Aujourd’hui on dessine le Minotaure

Le Minotaure, par Emilie

Le minautore, Typhaeus typhoeus, est un coléoptère coprophage assez commun qui affectionne les crottes de lapins et de brebis. En tout cas, avec la forme si particulière du mâle il est impossible à confondre ! Toutefois nous ne l’avons pas encore photographié à Cergy-Pontoise, retrouvez ici sa fiche INPN.

Pour demain, préparez vos Spectres !

Le Spectre, par Emilie

Le spectre est un papillon de nuit plutôt méditerranéen. Retrouvez ici sa fiche sur le site OREINA, papillons de France.

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Longicornes d’Île-de-France

Saperda perforata © CACP – Gilles Carcassès

Les longicornes, ou Cerambycidae, sont des insectes coléoptères avec comme leur nom l’indique (presque) de très longues antennes. D’autres coléoptères ont de longues antennes mais les longicornes cumulent longues antennes, morphologie plutôt élancée et seulement 4 articles à chacun des tarses (contre 5 généralement chez les autres espèces).

Xylotrechus arvicola © CACP – Gilles Carcassès

On connait 147 espèces de longicornes en Île-de-France. La plupart sont inféodées au bois mort dans les espaces forestiers mais une petite partie d’entre elles pratique les milieux plus prairiaux.

Agapanthia cardui © CACP – Gilles Carcassès

Ces 147 espèces ont en commun qu’elles sont relativement faciles à identifier directement sur le terrain (fait rare chez les insectes!). Malheureusement, rares sont ceux qui s’attardent sur ces petites bêtes et signalent leur présence. C’est pourquoi l’OPIE (l’Office pour les Insectes et leur Environnement) et l’ARB-idf (Agence Régionale de la Biodiversité en Île-de-France) vous proposent non pas une mais deux enquêtes naturalistes à la recherche des longicornes !

Cerambyx scopolii © CACP – Gilles Carcassès

Equipés de posters d’identification réalisés par l’OPIE et d’yeux affutés vous pouvez ensuite transmettre vos observations via la plateforme GeoNat-idf ou directement dans l’appli INPN Espèces !

Stenopterus rufus © CACP – Gilles Carcassès

Ces données serviront à alimenter l’Atlas des Longicornes d’Île-de-France, et donc à améliorer les connaissances permettant une meilleure préservation de ces espèces.

Agapanthia villosoviridescens © CACP – Gilles Carcassès

Ce sont pour la plupart de jolies petites bêtes bien colorées, ça vaut le coup d’œil non ?

Clytus arietis © CACP – Gilles Carcassès

Toutes les informations concernant l’enquête Longicornes :

Le descriptif de l’enquête sur le site GeoNature-idf

Le poster des longicornes communs

Le poster de l’enquête longicorne en milieu ouvert

L’atlas des longicornes

Le site de INPN espèces

Le guide d’identification des longicornes

Retrouvez d’autres histoires de longicornes dans ces articles :

Le longicorne à marques en échelle

Les agapanthies, longicornes des friches

La rhagie inquisitrice

Le clyte bélier

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Le longicorne à marques en échelle

C’est comme cela que les anglais l’appellent. Chez nous il s’agit de la saperde à échelons. Et pour les plus érudits Saperda scalaris.

Saperda scalaris, la saperde à échelons – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

En effet, quand on y regarde de près les marques jaunes et noires peuvent rappeler les barreaux d’une échelle. En tout cas, ces motifs sont assez facilement distinguables et a priori uniques chez les Cerambycidae, la famille des insectes longicornes. Il y a donc peu de doutes sur l’identité de notre insecte.

Observé là sur la languette d’une chaussure, c’est un insecte qu’on trouverait plus facilement sur le feuillage ou le bois mort d’un cerisier, ou plus largement d’un feuillu (rarement sur un résineux).

Comme quoi, il est intéressant de toujours bien regarder partout, même sur ses propres chaussures. Bien qu’il soit présent sur tout le territoire métropolitain, ce longicorne reste relativement rare. Il n’a été signalé que 126 fois en Île-de-France ces 20 dernières années.

Sources :

La saperde à échelons, INPN

La saperde à échelons, QuelEstCetAnimal

Retrouvez dans ces articles d’autres Cerambycidae colorés :

La saperde perforée

Le clyte bélier

Les agapanthies

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La cistèle jaune

Pendant que nous inspections le matériel pour le protocole LépiNoc (Quesako ? On vous en parle mercredi !), Loline, notre stagiaire de l’été, a repéré un petit groupe de coléoptères intéressants. Avec leur couleur jaune vif on ne pouvait effectivement pas les louper sur la feutrine blanche. Et ils étaient nombreux, à  croire qu’ils s’étaient passé le mot pour venir se faire tirer le portrait.

Quatre cistèles sur une feutrine © CACP – Emilie Périé

Cteniopus sulphureus, aussi appelé la cistèle jaune est très facile à  identifier. Elle a des yeux et des antennes noirs qui contrastent bien avec le thorax, jaune d’or. Les élytres sont striées et de couleur jaune citron. Elles couvrent des ailes également jaunes qui flashent lorsque l’insecte prend son envol.

Cteniopus sulphureus, la cistèle jaune © CACP – Emilie Périé

Les larves de la cistèle se nourrissent de végétaux en décomposition (bois pourris, racines mortes, …) et les adultes, les petites bêtes toutes jaunes que l’on a observé, sont floricoles. Ils se nourrissent de pollen et de nectar et participent activement à  la pollinisation, notamment des ombellifères comme la carotte sauvage. Les ombellifères (ou Apiacae) ont d’ailleurs souvent des fleurs blanches, ce qui explique sans doute l’intérêt des cistèles pour notre feutrine.

Cteniopus sulphureus, la cistèle jaune © CACP – Emilie Périé

Sources :

Le guide des coléoptères du Bassin Parisien, aux Editions Delachaux

La cistèle jaune, par Quelestcetanimal?

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Grand nez !

Larinus turbinatus – Puiseux-Pontoise © CACP – Emilie Périé

Ce coléoptère à  grand nez est un charançon, du genre Larinus. D’après la clé d’identification des Larinus de Belgique, qui ne sont pas très différents de ceux d’àŽle-de-France, les formes du rostre (le fameux nez) et du prothorax pourraient être celles de Larinus turbinatus. D’autant que, d’après les traits de comportement de cette espèce, elle est inféodée aux espèces de cirses, dont le cirse des champs sur lequel ces deux individus ont été vus.

Celui-ci en revanche n’a pas voulu se prêter à  l’exercice du mannequinat. Dès que j’ai approché l’objectif il s’est jeté à  terre et a fait le mort. Je ne l’ai donc pas dérangé plus longtemps.

Larinus turbinatus – Puiseux-Pontoise © CACP – Emilie Périé

Source :

La clé des Larinus de Belgique, par Marc Delbol

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Dans mon compost : la cétoine dorée

Larve de cétoine © Gilles Carcassès

Bien dodue !

En retournant mon tas de compost de l’an dernier, je trouve plusieurs de ces larves. Cela crée une émeute chez les poules de l’autre coté du grillage ! Non, elles n’auront pas mes insectes, elles n’ont qu’à  finir leur pain trempé si elles ont faim. Sont-ce des larves de hannetons ? Un gros derrière, des pattes très courtes et cette incapacité à  se déplacer dans ma main : ce ne sont pas des larves de hannetons, mais des larves de cétoine.

Elles sont très utiles au compost car elles consomment la matière organique en décompostion pour en faire un excellent terreau. Et les adlutes sont bien jolis ! Je les vois visiter les fleurs d’aubépines, de sureaux, d’églantiers, d’orangers du Mexique. Au jardin, j’ai remarqué qu’elles ont un faible pour les roses jaunes.

Cétoine dorée (Cetonia aurata) sur une aubépine en fleurs © Gilles Carcassès

Les élytres de la cétoine dorée sont agrémentées de ces subtiles vaguelettes blanches.

Observations au compost

Vous n’avez pas encore de compost chez vous et vous souhaitez pouvoir valoriser vos déchets organiques et observer la faune incroyable qui s’y développe ? Si vous habitez Cergy-Pontoise, sachez que la Communauté d’agglomération peut vous fournir des composteurs, que vous soyez en habitat pavillonnaire ou en collectif.

Source :

La cétoine dorée, par André Lequet

Retrouvez d’autres articles sur les habitants du compost :

Psychoda surcoufi

la blaniule mouchetée

le cloporte rugueux

la punaise élégante

les collemboles

 

L'actualité de la Nature

Dans mon compost : les staphylins

Ocypus aethiops © Gilles Carcassès

On dénombre plus de 58 000 espèces de staphylins dans le Monde. En Ile-de France, 602 espèces ont été répertoriées.

Ces coléoptères, souvent de couleur sombre, sont reconnaissables à  leurs élytres courts.

Ils fuient la lumière et ont des régimes alimentaires variés.

Au compost, ils sont les rois !

Les plus grosses espèces (de l’ordre de 3 centimètres) sont des prédateurs d’insectes, de vers, de gastéropodes ou de cloportes. Les plus petites sont prédatrices de collemboles et d’acariens et certaines espèces sont tout simplement détritivores. D’autres encore se nourrissent de cadavres ou d’excréments.

Voici une larve d’un staphylin de grande taille, peut-être le très commun Ocypus olens, le staphylin odorant.

Larve de staphylin – Cergy © Gilles Carcassès

Staphylin, peut-être du genre Omalium © Gilles Carcassès

J’ai trouvé cette autre espèce, très petite (4 millimètres), dans des feuilles mortes. Il pourrait bien s’agir d’un adulte du genre Omalium. Les espèces de ce genre sont réputées consommer toutes sortes de matières en décomposition.

Tachyporus hypnorum © Gilles Carcassès

Cette espèce bicolore, également très petite, vit sous les écorces et dans le bois pourri.

La détermination des staphylins n’est pas aisée et nécessite la plupart du temps d’occire l’animal pour observer de très petits détails. Je préfère leur laisser la vie sauve en faisant l’impasse sur leur identité exacte.

Observations au compost

Vous n’avez pas encore de compost chez vous et vous souhaitez pouvoir valoriser vos déchets organiques et observer la faune incroyable qui s’y développe ? Si vous habitez Cergy-Pontoise, sachez que la Communauté d’agglomération peut vous fournir des composteurs, que vous soyez en habitat pavillonnaire ou en collectif.

Sources :

Clé des sous-familles de Staphilinidae, par Quel est cet animal

Voir aussi les clés de détermination à  télécharger dans Cettia Ile-de-France

Les staphylins, par Ephytia (INRA)

Retrouvez d’autres habitants du compost :

La blaniule mouchetée

La punaise élégante

Le cloporte rugueux

L'actualité de la Nature

L’altise rouge

Sphaeroderma sp. © CACP – Gilles Carcassès

J’ai trouvé sur une bardane à  petites têtes ce joli coléoptère d’un rouge brillant. C’est une chrysomèle de la sous-famille des Alticinae, espèces sauteuses que l’on reconnaît aux gros fémurs des pattes postérieures.

Un numéro de funambule sur un capitule de bardane !

Sphaeroderma sp. © CACP – Gilles Carcassès

On aperçoit sur la photo ci-dessus le gros fémur en question.

Sphaeroderma sp. © CACP – Gilles Carcassès

Pour différencier Sphaeroderma rubidum de Sphaeroderma testaceum, il faudrait avoir une vision nette de la présence ou pas d’une ponctuation à  la base du pronotum. Je ne m’avancerai pas et en resterai prudemment au genre.

Ravageur des artichauts

Ces espèces sont appelées altises rouges, elles sont connues pour être des ravageurs des artichauts. On les rencontre aussi sur les cirses, les centaurées, les bardanes, parfois les onopordons.

Source :

Les Chrysomèles, par Euphytia (INRA)

Retrouvez d’autres portraits de chrysomèles :

Le gribouri à  deux taches

Bonbon à  la menthe

Les donacies, fossiles vivants

Le doryphore

L'actualité de la Nature

Sur les feuilles des ormes

Superbe chrysomèle jaune et noire

Xanthogaleruca luteola, de la famille des Chysomelidae © CACP – Gilles Carcassès

Sur les feuilles des ormes, on rencontre souvent Xanthogaleruca luteola la galéruque de l’orme. C’est une sacrée grignoteuse !

Galéruques de l’orme qui digèrent leur repas de feuilles (Xanthogaleruca luteola) © CACP – Gilles Carcassès

Sa larve est moins élégante. C’est en retournant les feuilles qu’on peut la voir affairée à  décaper méthodiquement de larges plages en ménageant les nervures et l’épiderme supérieur.

Larve de la galéruque de l’orme © CACP – Gilles Carcassès

Mais sous les feuilles des ormes, on peut aussi observer de nombreuses autres espèces !

Poilue à  deux bosses

Voici la chenille du Trident, une noctuelle très commune, qui consomme également les feuilles d’autres arbres (saules, chênes, aubépines…)

Chenille du Trident (Acronicta tridens) © CACP – Gilles Carcassès

Epineuse à  dos blanc

Chenille du Robert-le-Diable (Polygonia c-album) © CACP – Gilles Carcassès

Cette chenille aux couleurs caractéristiques est celle du Robert-le-diable. Elle aussi est polyphage : on peut la trouver sur les saules, les ormes, les orties et le houblon. Le papillon est facile à  reconnaître avec ses ailes aux bordures découpées :

Robert-le-Diable – sur une touffe d’orties au bois de Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Je crois distinguer le profil grimaçant de Robert le Diable dans l’ombre portée sur la feuille d’ortie.

Moustachu aux yeux verts

Et celui-ci, aux palpes poilus, c’est un habitué des ormes également ?

Le Crambus des tiges (Agriphila tristella) © CACP – Gilles Carcassès

Cette pyrale endormie a seulement trouvé là  une cachette. Sa chenille ne consomme que des graminées.

Retrouvez nos articles :

La galéruque de l’orme

Robert-le-Diable

Pyrales

La téchla de l’orme

L'actualité de la Nature

Le cigarier de la ronce

Cigare sur une ronce © CACP – Gilles Carcassès

Mini cigare sur une feuille de ronce

En balade dans les Landes, je rencontre ce joli petit cigare fait d’une foliole de ronce savamment roulée. Sans doute l’œuvre du cigarier de la ronce ! Ce coléoptère de la famille des Attelabidae, fin stratège, pond dans son cigare et ses larves en consomment l’intérieur bien à  l’abri des prédateurs.

Le responsable a une tête rigolote !

Justement voici l’adulte qui grignotait une feuille de ronce :

Compsapoderus erythropterus, le cigarier de la ronce © CACP – Gilles Carcassès

La même signature sur un églantier !

Un peu plus loin, j’observe plusieurs de ces petits cigares sur des feuilles d’églantier. Le cigarier de la ronce est connu pour apprécier outre les ronces, les reines des prés, les grandes pimprenelles, les salicaires, les potentilles des marais… Sans doute apprécie-t-il aussi les églantiers bien que ce ne soit pas indiqué dans la littérature scientifique.

Cigare sur un églantier © CACP – Gilles Carcassès

Ne pas confondre avec le cigarier du noisetier

L’espèce voisine Apoderus coryli, le cigarier du noisetier, s’en distingue par la couleur rouge du thorax et des fémurs, et la ponctuation des élytres qui est différente.

Apoderus coryli, le cigarier du noisetier © Gilles Carcassès

Un cigare confectionné par Apoderus coryli trouvé à  Genainville (95) lors des inventaires éclair 2019 © Gilles Carcassès

Le cigarier de la ronce est répertorié en Allemagne, Italie, Autriche, Tchéquie, Suisse, Pologne, Hongrie, Russie, Slovaquie, Ukraine. En France, quelques observations ont été faites dans la moitié Sud. Mais, très discret, il est peut-être présent partout en France.

Qui le trouvera en Ile-de-France ?

Il est à  chercher en zones humides, avis aux amateurs !