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Longicornes d’Île-de-France

Saperda perforata © CACP – Gilles Carcassès

Les longicornes, ou Cerambycidae, sont des insectes coléoptères avec comme leur nom l’indique (presque) de très longues antennes. D’autres coléoptères ont de longues antennes mais les longicornes cumulent longues antennes, morphologie plutôt élancée et seulement 4 articles à chacun des tarses (contre 5 généralement chez les autres espèces).

Xylotrechus arvicola © CACP – Gilles Carcassès

On connait 147 espèces de longicornes en Île-de-France. La plupart sont inféodées au bois mort dans les espaces forestiers mais une petite partie d’entre elles pratique les milieux plus prairiaux.

Agapanthia cardui © CACP – Gilles Carcassès

Ces 147 espèces ont en commun qu’elles sont relativement faciles à identifier directement sur le terrain (fait rare chez les insectes!). Malheureusement, rares sont ceux qui s’attardent sur ces petites bêtes et signalent leur présence. C’est pourquoi l’OPIE (l’Office pour les Insectes et leur Environnement) et l’ARB-idf (Agence Régionale de la Biodiversité en Île-de-France) vous proposent non pas une mais deux enquêtes naturalistes à la recherche des longicornes !

Cerambyx scopolii © CACP – Gilles Carcassès

Equipés de posters d’identification réalisés par l’OPIE et d’yeux affutés vous pouvez ensuite transmettre vos observations via la plateforme GeoNat-idf ou directement dans l’appli INPN Espèces !

Stenopterus rufus © CACP – Gilles Carcassès

Ces données serviront à alimenter l’Atlas des Longicornes d’Île-de-France, et donc à améliorer les connaissances permettant une meilleure préservation de ces espèces.

Agapanthia villosoviridescens © CACP – Gilles Carcassès

Ce sont pour la plupart de jolies petites bêtes bien colorées, ça vaut le coup d’œil non ?

Clytus arietis © CACP – Gilles Carcassès

Toutes les informations concernant l’enquête Longicornes :

Le descriptif de l’enquête sur le site GeoNature-idf

Le poster des longicornes communs

Le poster de l’enquête longicorne en milieu ouvert

L’atlas des longicornes

Le site de INPN espèces

Le guide d’identification des longicornes

Retrouvez d’autres histoires de longicornes dans ces articles :

Le longicorne à marques en échelle

Les agapanthies, longicornes des friches

La rhagie inquisitrice

Le clyte bélier

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Le longicorne à marques en échelle

C’est comme cela que les anglais l’appellent. Chez nous il s’agit de la saperde à échelons. Et pour les plus érudits Saperda scalaris.

Saperda scalaris, la saperde à échelons – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

En effet, quand on y regarde de près les marques jaunes et noires peuvent rappeler les barreaux d’une échelle. En tout cas, ces motifs sont assez facilement distinguables et a priori uniques chez les Cerambycidae, la famille des insectes longicornes. Il y a donc peu de doutes sur l’identité de notre insecte.

Observé là sur la languette d’une chaussure, c’est un insecte qu’on trouverait plus facilement sur le feuillage ou le bois mort d’un cerisier, ou plus largement d’un feuillu (rarement sur un résineux).

Comme quoi, il est intéressant de toujours bien regarder partout, même sur ses propres chaussures. Bien qu’il soit présent sur tout le territoire métropolitain, ce longicorne reste relativement rare. Il n’a été signalé que 126 fois en Île-de-France ces 20 dernières années.

Sources :

La saperde à échelons, INPN

La saperde à échelons, QuelEstCetAnimal

Retrouvez dans ces articles d’autres Cerambycidae colorés :

La saperde perforée

Le clyte bélier

Les agapanthies

L'actualité de la Nature

La rhagie inquisitrice

Allée des épicéas au parc du château de Grouchy – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Au parc du château de Grouchy à  Osny, la grande allée des épicéas est très prisée des promeneurs. Mais cet alignement est vieillissant et les jardiniers ont abattu ça et là  les arbres morts, laissant le bois débité en lisière du boisement. Sous l’action des insectes et des champignons, ce vieux tronc coupé a perdu une bonne partie de son écorce qui s’est décollée et gît à  terre.

De drôles de traces, sous cette écorce !

Loge de nymphose de rhagie © CACP – Gilles Carcassès

Sur l’envers de l’écorce, cette curieuse structure annulaire en fibre de bois fermait autrefois le creusement rond que l’on observe sur le tronc dénudé. Le tout assemblé formait la loge nymphale d’un coléoptère xylophage typique des conifères : la rhagie inquisitrice.

Un longicorne à  antennes courtes ?

Caché sous un lambeau d’écorce, je débusque un adulte de cette espèce. Contrairement aux apparences, c’est bien un longicorne.

Rhagie – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Les marbrures de ses élytres aux côtes bien marquées, ses poils blancs et l’étroitesse de sa tête en arrière des yeux permettent de distinguer cette espèce. Rhagium inquisitor est commune partout où se trouve le milieu nécessaire au développement de ses larves : les troncs morts de conifères.

Rhagium inquisitor – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Cette rhagie dormait en compagnie d’un petit silphe noir, grand chasseur d’escargots :

Phosphuga atrata, le petit silphe noir – Osny © CACP – Gilles Carcassès

J’ai délicatement replacé ces insectes dans leur abri, où ils attendront sagement le printemps.

Retrouvez d’autres insectes xylophages du parc du château de Grouchy :

Extra plats

La saperde perforée

Source :

La Rhagie inquisitrice, par André Lequet

L'actualité de la Nature

2018 : les petits nouveaux

A Cergy-Pontoise, 2018 aura été une bonne année pour les observations d’insectes rares ou remarquables ! Voici le résumé de nos découvertes :

Premières observations pour l’Ile-de-France

Larve d’Aproceros leucopoda © CACP – Gilles Carcassès

Aproceros leucopoda est un hyménoptère symphyte invasif d’origine asiatique. Il nous arrive de Belgique. Nous avons observé ce nouveau ravageur de l’orme au bord de l’Oise à  Vauréal en juin 2018.

Une galle de Rhopalomyia tanaceticola  sur une fleur de tanaisie © CACP – Gilles Carcassès

Rhopalomyia tanaceticola est une cécidomyie dont les larves se développent dans des galles sur les fleurs de tanaisie. Nous avons noté la présence de cet insecte dans le potager de la Ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier en juillet 2018.

En fait cette rareté n’en est pas vraiment une, il s’agit plutôt d’une espèce qui n’intéresse pas grand monde. Elle n’a aucun impact économique connu, et comme toutes les espèces qui n’ont pas fait l’objet d’études, elle ne peut pas servir pas d’indicateurs de la qualité des milieux. Alors à  quoi bon l’observer ? Il faut reconnaître aussi que pour illustrer des atlas ou des études de biodiversité, les jolis oiseaux, libellules et papillons sont bien plus vendeurs que les moucherons !

Rhopalomya tanaceticola adulte au creux de ma main © CACP – Gilles Carcasses

J’avais conservé certaines de ces galles dans un bocal et quelques semaines plus tard des adultes en sont sortis. Ils n’ont pas réussi à  se dégager complètement de leur pupe. Peut-être que l’atmosphère de mon élevage était trop sèche… On voit sur cette photo que ce minuscule insecte est bien un diptère, on distingue l’un des balanciers (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Premières données pour le Val d’Oise

Saperda perforata, la saperde perforée © CACP – Gilles Carcassès

Saperda perforata est un longicorne dont les larves consomment le bois mort des peupliers. Nous l’avons observé au parc de Grouchy à  Osny en mai 2018.

Stephanitis takeyai , le tigre de l’andromède © CACP – Gilles Carcassès

Stephanitis takeyai est un ravageur asiatique invasif qui s’attaque aux Pieris. C’est un organisme suivi par la Fredon Ile-de-France. Nous l’avons découvert dans le patio de nos bureaux à  Cergy.

Il faut ajouter à  ce tableau de chasse un syrphe rare qui ressemble à  s’y méprendre à  certaines espèces de guêpes :

Sphiximorpha subsellis © CACP – Gilles Carcassès

Sphiximorpha subsesilis pond dans les suintements des vieux arbres pourris, dans les zones humides. Nous avons eu la chance de tomber dessus. Ce diptère a été observé dans le parc du château de Marcouville à  Pontoise en mai 2018.

Retrouvez plus d’informations sur ces espèces dans nos reportages :

La tenthrède zigzag de l’orme

La galle des fleurs de tanaisie

La saperde perforée

Le tigre du Pieris

Fausse guêpe

L'actualité de la Nature

L’achillée millefeuille

Achillea millefolium, l’achillée millefeuille – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Sur les espaces herbeux qui accompagnent l’avenue Gandhi à  Vauréal, les achillées millefeuilles refleurissent après la fauche de l’été. Cette plante est facile à  reconnaître avec ses feuilles très découpées et ses petits bouquets de fleurs blanches disposés en ombelles. Très résistante à  la sècheresse, cette vivace indigène est une excellente plante pour des prairies fleuries naturelles.

Trichodes alvearius sur une achillée millefeuille © CACP – Gilles Carcassès

L’achillée millefeuille est très appréciée des coléoptères. J’y vois souvent des clairons comme celui illustré ci-dessus et des Cerambycidae floricoles, comme ce stenoptère roux, très commun dans les prairies.

Stenopterus rufus – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Les producteurs de plantes vivaces proposent une large gamme de variétés d’achillée millefeuille dans des coloris variés : rouge, rose, pourpre, lilas, saumon, jaune pâle…

Une variété rouge d’achillée millefeuille © CACP – Gilles Carcassès

J’ai vu cette très belle variété, probablement ‘Peggy Sue’ dans un jardin à  Haussimont, très beau village quatre fleurs dans la Marne.

L'actualité de la Nature

Le clyte bélier

C’est près des maisons que l’on rencontre le plus souvent le clyte bélier, car sa larve qui vit dans le bois mort affectionne les tas de bois de chauffage. Ce joli longicorne ne s’attaque pas aux charpentes.

Clytus arietis – Saint-Ouen l’Aumône, au bord de l’Oise © CACP – Gilles Carcassès

On peut facilement confondre le clyte bélier avec d’autres coléoptères de la même famille (les Cerambyciidae), notamment du genre Xylotrechus et Plagionotus.

Xylotrechus arvicola – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Chez Xylotrechus arvicola, les antennes sont entièrement rousses, les fémurs sont plus sombres et les taches jaunes sur le thorax et les élytres sont différentes.

Sources :

Le clyte bélier, par quelestcetanimal.com

La seconde vie du bois mort, par Vincent Albouy

Retrouvez nos articles sur d’autres longicornes :

Les agapanthies, longicornes des friches

La saperde perforée

L'actualité de la Nature

La saperde perforée

Saperda perforata – parc du château de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Saperda perforata, une espèce en extension vers l’ouest

Cette saperde d’Europe centrale est longtemps restée une rareté alsacienne, connue seulement de la région de Haguenau, dans le Bas-Rhin ; sa première mention dans cette localité date de 1866. Elle a gagné le Haut-Rhin en 1974, puis est signalée dans les Hautes-Alpes en 1995, elle est ensuite observée dans l’Allier et dans la région Centre en 1997. Aujourd’hui, elle semble bien établie dans les Alpes et le centre de la France et est attestée en Seine-et-Marne et dans l’Oise. Elle aurait été vue aussi dans les Yvelines et en Essonne.

Carte de répartition de Saperda perforata, par l’INPN

Je suis content de pouvoir ajouter le Val d’Oise au domaine de ce superbe coléoptère. Mon observation viendra verdir la carte de répartition de l’espèce sur le site de l’INPN lorsque la donnée sera intégrée, l’an prochain sans doute.

La saperde perforée est inféodée aux peupliers. Sa larve se développe sous l’écorce des arbres morts. Il paraît que lorsque la larve consomme le bois d’un peuplier tremble, l’adulte est de couleur grise.

Source :

Extension en àŽle-de-France de Saperda perforata, par Philippe REISDORF, Pierre ZAGATTI et Nicolas MOULlN (2012)

L'actualité de la Nature

Les agapanthies, longicornes des friches

Les agapanthies sont des longicornes que l’on rencontre souvent dans les hautes herbes. Ces coléoptères de la famille des Cerambycidae affectionnent en effet les orties, les chardons, et d’autres plantes vigoureuses dans les tiges desquelles les femelles pondent. Car leurs larves creusent des galeries non pas dans du bois mort comme de nombreux autres longicornes, mais dans des tiges sèches. Deux espèces très communes se partagent nos friches et nos prairies, selon qu’elles sont sèches ou plutôt humides.

© Gilles Carcassès
Agapanthia cardui – dans une prairie du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Caché derrière un brin d'herbe © Gilles Carcassès
Caché derrière un brin d’herbe © Gilles Carcassès

Agapanthia cardui apprécie surtout les chardons, mais aussi les cardères, les marguerites et les mélilots. On la rencontre dans les prairies et les friches plutôt sèches.

© Gilles Carcassès
Agapanthia villosoviridescens – Poissy © Gilles Carcassès

Agapanthia villosoviridescens, plus grande que l’espèce cardui, préfère les orties, les eupatoires, les berces, les séneçons, les angéliques… L’espèce est fréquente dans les friches humides. Je l’ai vu récemment au bord de l’Oise à  Maurecourt. Ces longicornes ont vraiment de très belles antennes !