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L’éristale opiniâtre

Eristale opiniâtre © CACP – Emilie Périé

Eristalis pertinax, l’éristale opiniâtre est une grosse mouche dont l’adulte est butineur. On peut l’observer de mars à  novembre.

Comment la reconnaître ?

Eristale opiniâtre – Détail de l’aile © CACP – Emilie Périé

Les éristales font partie de la famille des Syrphidae, ces jolies mouches donc les couleurs rappellent souvent celles des abeilles, des guêpes ou des bourdons. On reconnait le groupe des éristales (genres Eristalis et Myathropa) parmi tous les syrphes grâce à  la boucle en U que forme l’une des nervures des ailes (flèche bleue sur la photo ci-dessus). Pour l’espère, le caractère discriminant est ici la couleur de ses tarses (l’équivalent du pied) : ils sont entièrement jaune ou orange, c’est donc Eristalis pertinax.

De plus, comme ses yeux se touchent au sommet de sa tête, on peut affirmer qu’il s’agit d’un mâle (sur les deux images).

Sources :

L’éristale opiniâtre, par Quel est cet animal ?

Reconnaître les éristales, dans la galerie Insectes.org

Retrouvez d’autres mouches de la famille :

L’éristale des fleurs

Mouches de printemps

Collection SPIPOLL dans le lierre

On compte sur vous !

Deux enquêtes participatives sont en cours à  Cergy-Pontoise :

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Mouches d’été

Quand on parle de pollinisateurs, on pense souvent aux abeilles et aux papillons. On oublie alors un groupe important : les mouches ! En France, près d’un tiers des pollinisateurs sont des diptères (mouches et moustiques). Lors de nos inventaires estivaux nous avons l’occasion d’en croiser de toutes les couleurs et de toutes les tailles. En voici quelques unes, assez sages pour s’être fait tirer le portrait.

Des chloropides

Meromyza sp. dans une fleur de liseron © CACP – Emilie Périé

Parmi les toutes petites mouches, qu’on appelle en général des moucherons, certaines ont des couleurs particulières. A y regarder de près celle-ci est jaune, à  motifs bruns et avec des yeux verts. Etonnant non ? (Mieux vaut regarder de très près, elle ne fait qu’un ou deux millimètres !) Cette mouche du genre Meromyza appartient à  la famille des Chloropidae (environ une vingtaine d’espèces).

Des mouches à  reflets métalliques

Lucilia sericata sur une fleur de lierre © CACP – Emilie Périé

Dans la famille des Calliphoridae, qui regroupe plusieurs espèces ayant des reflets métalliques, nous avions rencontré au printemps Calliphora vicina, la mouche bleue. C’est maintenant sa comparse, la mouche verte, Lucilia sericata. Elles sont toutes les deux assez fréquentes dans les maisons. Elles n’y sont que rarement appréciées, pourtant le détail des couleurs est saisissant : masque blanc, yeux rouges et armure verte.

Des mouches à  damier

Une Sarcophaga sur une feuille de laurier © CACP – Emilie Périé

Celle-ci arbore des motifs blancs et noirs ressemblant à  un damier. Ces mouches, du genre Sarcophaga sont assez fréquentes. On les appelle également mouches à  viande. Elles aiment pondre sur la viande (ou les cadavres d’animaux de manière plus générale), leurs asticots s’en nourrissent et agissent comme équarisseurs du milieu naturel. Bien que pas très glamour, elles ont un look intéressant.

Calliphoridae toujours

Stomorhina lunata mâle sur une feuille d’aristoloche © CACP – Emilie Périé

Stomorhina lunata est également une Calliphoridae. Si elle n’a pas de reflets métalliques distinctifs on la reconnait aisément à  ses yeux : ils sont rayés !

Des Stratiomyidae

Un Stratiomyidae sur une feuille de picris © CACP – Emilie Périé

Cette jolie mouche appartient à  la grande famille des Stratiomyidae (plus de cinquante espèces). Son allure élancée, ses yeux verts et son thorax métallique peuvent indiquer qu’elle est du genre Sargus. Mais il serait difficile d’aller plus loin dans l’identification sur photo.

Des syrphes évidemment

Syritta pipiens sur un Erigeron © CACP – Emilie Périé

La famille la plus représentée dans nos inventaires de pollinisateurs est sans doute celle des syrphes. C’est une famille assez conséquente et dont les individus, qui ressemblent souvent à  des guêpes ou des abeilles, sont assez photogéniques. Ici, c’est un syrphe avec de gros fémurs que l’on rencontre souvent lors des inventaires SPIPOLL : Syritta pipiens, la syritte piaulante.

Et des Bombylidae

Villa hottentotta sur une fleur de lierre © CACP – Emilie Périé

Ces grosses mouches velues qui ressemblent un peu à  de minuscules nounours sont des Bombylidae. C’est également une grande famille (avec plus de soixante espèces en France). Ici, c’est Villa hottentotta qui se délecte d’une fleur de lierre.

Retrouvez notre galerie de printemps dans cet article :

Mouches de printemps

Pour aller plus loin :

Le SPIPOLL

Insectes.org

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Mouches de printemps

Voici une collection représentant la diversité des mouches rencontrées sur le territoire ce printemps. Il y a en de toutes les formes et de toutes les couleurs !

Zophomyia temula

Zophomyia temula – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Elle fait partie de la famille des Tachinidae, ces mouches aux poils épineux sur l’abdomen. Les taches oranges à  la base des ailes sont assez caractéristiques.

Merodon equestris

Merodon equestris, femelle © CACP – Emilie Périé

Merodon equestris, femelle © CACP – Emilie Périé

Merodon equestris, le syrphe des narcisses appartient à  la famille des Syrphidae. Ces mouches ont souvent l’allure de guêpes, d’abeilles ou de bourdons. Elles paraissent ainsi plus dangereuses qu’elles ne le sont vraiment.

La femelle (les yeux ne se touchent pas au sommet de la tête) a la face et le postérieur bien jaunes sur un corps noir. La mâle (les yeux se touchent) est rayé de bandes noires et jaunes. Elle s’appelle equestris en raison de ses tibias dilatés (comme les cuisses d’un cavalier).

Merodon equestris, mâle © CACP – Emilie Périé

Eristalis tenax

Eristalis tenax – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Cette mouche est également un syrphe. Elle appartient à  un groupe particulier de syrphes, les Eristales. On peut repérer sur leurs ailes une veine qui forme un boucle, caractéristique du groupe. (Elle se voit mieux sur l’aile droite sur l’image ci-dessus).

Calliphora vicina

Calliphora vicina © CACP – Emilie Périé

La mouche bleue, que l’on retrouve souvent à  l’intérieur des maisons. Elle se nourrit de substances sucrées qu’elle trouve sur différents aliments. Sa larve est utilisée en médecine légale. Elle appartient à  la famille éponyme des Calliphoridae.

Anthomyia pluvialis

Anthomyia pluvialis © CACP – Emilie Périé

De la famille des Anthomyidae, cette mouche a une allure assez remarquable. Le dessous de son abdomen, jaune, tranche nettement avec le dessus gris à  pois noirs.

Pour en savoir plus :

Merodon equestris, par Quel est cet animal?

Identifier les eristales, dans le forum Insectes.org

La mouche bleue, par Quel est cet animal?

L'actualité de la Nature

Un bien beau syrphe

Chrysotoxum festivum – Vauréal © CACP – Alexandra Marques

La berce commune, que l’on confond trop souvent avec la berce du Caucase, est une plante généreuse pour les insectes : son nectar abondant est accessible à  toutes les trompes ! Ici, c’est un syrphe  de grande taille qui se régale. Un très bon exercice de détermination nous attend à  l’aide de nos photographies, aussi il nous faut multiplier les angles de vue de cet insecte pour ne manquer aucun critère.

Chrysotoxum festivum – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

La clé des Chrysotoxum de Mark van Veen nous guide pour savoir laquelle des 13 espèces de Chrysotoxum recensées en France nous avons rencontrée. La couleur noire est dominante, cela oriente vers quatre espèces probables : Chrysotoxum festivum,  intermedium, vernale ou elegans.

Voici retracé notre cheminement dans cette clé de détermination :

  • L’antenne est allongée, le troisième segment étant plus court que les deux premiers réunis.
  • L’abdomen a plus de deux grosses bandes jaunes.
  • La marge de l’abdomen est noire, les taches jaunes n’atteignant pas le bord.
  • le premier et le deuxième segment de l’antenne sont d’égale longueur. L’aile est marquée d’une petite tache noire.
  • Les fémurs 1 et 2 sont complètement jaunes.

Et nous arrivons à  Chrysotoxum festivum, une espèce assez largement répandue et déjà  observée dans les Yvelines et le Val d’Oise.

Ici, c’est une femelle, reconnaissable à  ses yeux non jointifs.

La biologie des Chrysotoxum est assez mal connue. Leurs larves vivent dans le sol et semblent associées aux nids de fourmis. Ce sont probablement des prédateurs de pucerons qui vivent sur des racines, comme le font les larves de la petite coccinelle Platynaspis luteorubra (voir dans cet article).

Retrouvez les portraits d’autres syrphes :

Fausse guêpe !

Deux syrphes de février

Le syrphe ceinturé et le syrphe porte-plumes

Epistrophe eligans

L'actualité de la Nature

Deux syrphes de février

Syrphe – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Un syrphe s’est posé sur un saule nain. Je m’approche à  pas de loup et le photographie sous tous les angles pour pouvoir le déterminer. Celui-ci a un bien joli ventre blanc et soyeux. Avec le dos de son thorax d’aspect assez mat, je lui trouve un bon look de Syrphus.

Les yeux de Syrphus torvus © CACP – Gilles Carcassès

Là , dans ses yeux, ce sont bien des petits poils hérissés et non des grains de pollen qui brillent au soleil ! C’est un bon critère pour distinguer Syrphus torvus des autres espèces du même genre. La base noire des fémurs vient confirmer la détermination.

Voici pour comparer une espèce proche : Syrphus ribesii, le syrphe des groseilliers, aux pattes beaucoup plus jaunes et aux yeux glabres. Celui-ci d’ailleurs est un mâle car ses yeux sont jointifs.

Syrphus ribesii © CACP – Gilles Carcassès

Ces deux Syrphus, présents dès le mois de février, sont de bons auxiliaires pour le jardinier car leurs larves consomment des pucerons. Ces espèces ont plusieurs générations dans l’année. Offrez donc aux syrphes dans votre jardin des fleurs à  butiner dès la sortie de l’hiver !

Pour les amateurs de clés de détermination, je propose celle-ci, fort bien faite :

Clé pour la détermination des adultes des Syrphidae européens, par M.C.D.Speight & J.-P.Sarthou

Retrouvez d’autres syrphes dans ces articles :

Dix petits syrphes

Epistrophe

Fausse guêpe

L'actualité de la Nature

2018 : les petits nouveaux

A Cergy-Pontoise, 2018 aura été une bonne année pour les observations d’insectes rares ou remarquables ! Voici le résumé de nos découvertes :

Premières observations pour l’Ile-de-France

Larve d’Aproceros leucopoda © CACP – Gilles Carcassès

Aproceros leucopoda est un hyménoptère symphyte invasif d’origine asiatique. Il nous arrive de Belgique. Nous avons observé ce nouveau ravageur de l’orme au bord de l’Oise à  Vauréal en juin 2018.

Une galle de Rhopalomyia tanaceticola  sur une fleur de tanaisie © CACP – Gilles Carcassès

Rhopalomyia tanaceticola est une cécidomyie dont les larves se développent dans des galles sur les fleurs de tanaisie. Nous avons noté la présence de cet insecte dans le potager de la Ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier en juillet 2018.

En fait cette rareté n’en est pas vraiment une, il s’agit plutôt d’une espèce qui n’intéresse pas grand monde. Elle n’a aucun impact économique connu, et comme toutes les espèces qui n’ont pas fait l’objet d’études, elle ne peut pas servir pas d’indicateurs de la qualité des milieux. Alors à  quoi bon l’observer ? Il faut reconnaître aussi que pour illustrer des atlas ou des études de biodiversité, les jolis oiseaux, libellules et papillons sont bien plus vendeurs que les moucherons !

Rhopalomya tanaceticola adulte au creux de ma main © CACP – Gilles Carcasses

J’avais conservé certaines de ces galles dans un bocal et quelques semaines plus tard des adultes en sont sortis. Ils n’ont pas réussi à  se dégager complètement de leur pupe. Peut-être que l’atmosphère de mon élevage était trop sèche… On voit sur cette photo que ce minuscule insecte est bien un diptère, on distingue l’un des balanciers (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Premières données pour le Val d’Oise

Saperda perforata, la saperde perforée © CACP – Gilles Carcassès

Saperda perforata est un longicorne dont les larves consomment le bois mort des peupliers. Nous l’avons observé au parc de Grouchy à  Osny en mai 2018.

Stephanitis takeyai , le tigre de l’andromède © CACP – Gilles Carcassès

Stephanitis takeyai est un ravageur asiatique invasif qui s’attaque aux Pieris. C’est un organisme suivi par la Fredon Ile-de-France. Nous l’avons découvert dans le patio de nos bureaux à  Cergy.

Il faut ajouter à  ce tableau de chasse un syrphe rare qui ressemble à  s’y méprendre à  certaines espèces de guêpes :

Sphiximorpha subsellis © CACP – Gilles Carcassès

Sphiximorpha subsesilis pond dans les suintements des vieux arbres pourris, dans les zones humides. Nous avons eu la chance de tomber dessus. Ce diptère a été observé dans le parc du château de Marcouville à  Pontoise en mai 2018.

Retrouvez plus d’informations sur ces espèces dans nos reportages :

La tenthrède zigzag de l’orme

La galle des fleurs de tanaisie

La saperde perforée

Le tigre du Pieris

Fausse guêpe

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Le houblon

Helophilus pendulus – Noirs marais à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

En visite au parc des Noirs marais à  Osny, j’ai repéré ce joli syrphe qui tente de se réchauffer au soleil de novembre sur une feuille de houblon. Cette plante est à  son aise dans les sols riches du parc des Noirs marais à  Osny et s’y développe en plusieurs endroits. Ici, c’est un pied femelle reconnaissable à  ses infrutescences semblables à  des cônes.

Grains de lupuline © CACP – Gilles Carcassès

Sous l’effet du froid matinal et de la pluie, les bractées commencent à  tomber. Leur base est garnie de grains de lupuline, cette substance résineuse très aromatique qui confère au houblon ses propriétés appréciées en brasserie : un goà»t amer, des arômes particuliers et la capacité de faire mousser et de conserver la bière.

Humulus lupulus – berge de l’Oise à  Neuville © CACP – Gilles Carcassès

On rencontre le houblon aussi sur les berges de l’Oise, où il escalade vaillamment les saules et les jeunes aulnes. Les tiges de cette liane sont annuelles, mais elles repoussent chaque année à  partir de son rhizome.

Houblon doré – Kew gardens (à  l’ouest de Londres) © CACP – Gilles Carcassès

Cette variété dorée du houblon, Humulus lupulus ‘Aureus’ est une liane très décorative.

On utilise aussi parfois dans les jardins le houblon du Japon (Humulus japonicus), à  croissance très rapide et moins rustique. Cette espèce a été introduite en France en 1880 au Jardin des plantes de Paris. Son pollen est allergisant et elle se comporte comme une plante invasive en région méditerranéenne. Les pépiniéristes en proposent une variété au feuillage marbré de blanc.

Quant aux variétés sélectionnées pour la brasserie, on les cultive désormais hors de l’Alsace, berceau historique de cette culture. En Ile-de-France, des houblonnières voient le jour à  Bonnelles dans la parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse, ainsi qu’en Seine-et-Marne. Et les projets parisiens se multiplient pour alimenter les nombreuses brasseries artisanales locales…

Retrouvez nos articles :

Helophilus pendulus, la mouche Nestor

Quelques plantes des Noirs marais

Quelques insectes des Noirs marais

Sources :

Le houblon du Japon, par le Groupe de travail IBMA

Le houblon de Paris va pousser sur les murs, un article du Parisien du 18 février 2018

Le houblon d’Ile-de-France va pousser à  Bonnelles (78), un article du Parisien du 22 juin 2017

L'actualité de la Nature

Les petites bêtes de la mare

Au collège Gérard Philipe de Cergy, une mare a été réalisée au printemps 2018 avec le soutien du conseil départemental du Val d’Oise. Elle est déjà  grouillante de vie ! Nicolas Louineau, professeur de SVT, m’a aidé à  capturer quelques petites bêtes aux fins d’identification.

La mare du collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les notonectes, ou abeilles d’eau, nagent le ventre en l’air. Elles se nourrissent de proies aquatiques ou d’insectes tombés dans l’eau, qu’elles piquent avec leur rostre puissant.

Notonecta viridis – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Lorsqu’elle vient en surface faire le plein d’air pour respirer sous l’eau, seule l’extrémité de l’abdomen est en contact avec l’atmosphère. L’air emmagasiné tapisse la surface de son corps, lui donnant des reflets argentés. Ses grands yeux lui permettent de surveiller ce qu’il se passe au-dessus et en-dessous d’elle.

Notonecta viridis, face dorsale © CACP – Gilles Carcassès

Pour déterminer les notonectes, il faut observer la face dorsale. Il est recommandé de les manipuler avec précaution pour ne pas se faire piquer par le rostre, car c’est assez douloureux ! L’angle aigu du pronotum au coin de l’œil permet ici d’identifier Notonecta viridis.

Acilius sulcatus – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cet Acilius, de la famille des Dytiscidae, rame vigoureusement sous l’eau à  l’aide de ses longues pattes ciliées. A l’inverse des notonectes, il nage sur le ventre. C’est un prédateur de nombreux animaux aquatiques.

Acilius sulcatus, face ventrale © CACP – Gilles Carcassès

Pour déterminer les Acilius, il faut observer la face ventrale. Les fémurs postérieurs à  moitié noirs et la coloration ventrale globalement très sombre indiquent l’espèce Acilius sulcatus. L’insertion des pattes postérieures dans cette famille de coléoptères aquatiques est étonnamment très décalée vers l’arrière. L’insecte est très bien adapté pour la nage, il vole aussi sur de bonnes distances, mais s’est un marcheur très maladroit ! Ici il s’agit d’une femelle, car le mâle est équipé de ventouses sur ses pattes antérieures qui lui permettent de saisir commodément sa partenaire pendant l’accouplement.

Nymphe d’Acilius ? © CACP – Gilles Carcassès

Sur la berge à  fleur d’eau nous avons trouvé des cocons de terre cachés sous des feuilles en décomposition. A l’intérieur d’un cocon, une nymphe attend la mue qui la transformera en adulte. Il s’agit probablement d’une nymphe d’Acilius.

Corixidae – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette petite punaise aquatique finement barrée nage aussi sur le ventre. Elle navigue entre deux eaux et se pose sur le fond. Il s’agit d’une espèce de la famille des Corixidae. Ce sont des prédateurs de la petite faune aquatique comme les larves de moustiques.

Ponte de gastéropode aquatique – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les feuilles d’arbres tombées dans l’eau servent de support aux pontes des gastéropodes aquatiques.

Sympetrum striolatum mâle – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les Sympetrum striolatum étaient en ponte en tandem au-dessus de la mare. Les femelles ont déposé dans l’eau des centaines d’œufs. Cela nous promet de belles observations de leurs larves l’an prochain. Une aeschne bleue mâle est passée aussi mais ne s’est pas posée.

Helophilus pendulus – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

L’hélophile suspendu est un bien joli syrphe, commun dans les zones humides. On voit ici la bande médiane noire qui orne sa face. Les larves de cette espèce vivent dans la vase et les eaux boueuses des berges.

Sources :

SOHIER Sandra, COROLLA Jean-Pierre in : DORIS, 08/08/2016 : Acilius sp.

Clé des hétéroptères aquatiques, par Raymond Poisson in : Faune de France (1957)

Retrouvez nos articles :

La mouche Nestor

Les Sympetrum striolatum du parc François-Mitterrand

A la mare de la Maison des Russes

L’abeille d’eau

Une aeschne bleue au parc du château de Grouchy

L'actualité de la Nature

Quelques insectes des Noirs marais

Le parc des Noirs marais est un espace naturel humide au cœur de la ville d’Osny. L’endroit a fait l’objet d’une réhabilitation en 2016 et 2017 par la commune qui assure son entretien selon un plan de gestion réalisé par un bureau d’études spécialisé. Sachant que la ville d’Osny souhaite inventorier la faune et la flore de cet espace, je m’y suis rendu pour participer au recueil des données d’observations.

Papillons de jour, gros et petits…

Vanessa cardui, la Belle-dame – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Qui butine l’eupatoire en fleurs ? C’est la Belle-dame, un infatigable migrateur.

Celastrina argiolus, l’azuré des nerpruns © CACP – Gilles Carcassès

Et voici l’azuré des nerpruns, intéressé par les salicaires qui poussent dans le fossé.

Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium © CACP – Gilles Carcassès

Cette bardane au bord du chemin qui longe le talus de la voie ferrée est visitée par le brun du pélargonium. Sa chenille vit aux dépens des pélargoniums des balconnières des riverains ou des jardinières de la ville. Cette espèce nous est arrivée dans les années 1980, en provenance d’Afrique du Sud, la patrie d’origine des pélargoniums.

Les ombelles de la berce, paradis des mouches !

Graphomya maculata © CACP – Gilles Carcassès

La berce commune au nectar généreux est très visitée par les mouches. Les larves de cette élégante Graphomya maculata vivent dans la boue du bord des mares et sont des prédatrices d’autres larves.

Volucella zonaria, la volucelle zonée © CACP – Gilles Carcassès

La volucelle zonée est une très grosse mouche qui parasite les nids d’hyménoptères sociaux, comme les guêpes et les frelons. D’ailleurs ne ressemble-t-elle pas à  un frelon ?

Syrphus ribesii, le syrphe du groseillier © CACP – Gilles Carcassès

Syrphus ribesii est un bon auxiliaire au jardin, car ses larves dévorent les pucerons. C’est le cas de beaucoup d’espèces de syrphes.

Myatropa florea © CACP – Gilles Carcassès

Les larves de Myatropa florea apprécient les eaux très chargées en matière organique comme celles qui stagnent dans les cavités des vieux arbres. Le dessin sur le dessus de son thorax lui vaut son surnom de mouche batman ou syrphe tête de mort.

Tenthredo (marginella-thompsoni) © CACP – Gilles Carcassès

Et ceux deux-là  ? Ce ne sont pas des mouches, mais des hyménoptères. La toute petite à  gauche est une abeille sauvage indéterminée et la fausse guêpe est une tenthrède, Tenthredo marginella ou une espèce proche Tenthredo thompsoni, dont les fausses chenilles mangent les feuilles du lycope, une lamiacée des milieux humides.

Retrouvez nos articles sur ces insectes :

Belle-dame, étonnante migratrice

L’azuré des nerpruns

Le brun du pélargonium

Deux volucelles au verger de Grouchy

La mouche tête de mort

Dix petits syrphes

Quelques plantes des Noirs marais

L'actualité de la Nature

Fausse guêpe !

J’ai failli me faire avoir !

Sphiximorpha subsessilis – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Dans le parc du château de Marcouville, Sophie, de la Ferme pédagogique de Pontoise m’a montré un vénérable marronnier en fin de vie. Il ne subsiste qu’un gros tronc creux car, victime peut-être de la foudre et de coups de vent, il a perdu toutes ses branches charpentières. L’eau de pluie s’accumule dans le tronc et suinte abondamment au niveau de fissures de l’écorce. Le manège d’une guêpe qui fait des va-et-vient près d’un suintement m’intrigue.

Sphiximorpha subsellis © CACP – Gilles Carcassès

Surprise, ce n’est pas une guêpe mais un diptère ! Et c’est bigrement bien imité : les rayures noires et jaunes de l’abdomen, la longueur des antennes, le bout des pattes jaunes, les taches sur le thorax, et même l’allure plissée des ailes un peu fumées ! Mais ses gros yeux la trahissent. Il s’agit d’un syrphe, et même d’une espèce rare, inféodée à  ce type de milieu constitué par les suintements des vieux arbres blessés. C’est là  en effet que vivent ses larves qui, paraît-il, se nourrissent des bactéries qui s’y développent.

Un syrphe rare

L’espèce, en déclin certain en France, et classée menacée au niveau européen, a déjà  été observée dans le Val d’Oise lors d’un inventaire des syrphes des marais de Montgeroult et de Boissy-l’Aillerie réalisé en 2006 à  l’initiative du Parc naturel régional du Vexin français. Les auteurs indiquent que sur les 68 espèces de syrphes recensés, Sphiximorpha subsellis est « sans conteste l’espèce la plus emblématique rencontrée sur le site d’étude ».

Sources :

Inventaire des syrphes des marais de Montgeroult et marais de Boissy-l’Aillerie, article dans le courrier scientifique n°5 de décembre 2011 du PNR du Vexin français.

Syrphes portraits de pollinisateurs 2017, par l’Association des entomologistes de Picardie