L'actualité de la Nature

Quelques insectes des Noirs marais

Le parc des Noirs marais est un espace naturel humide au cœur de la ville d’Osny. L’endroit a fait l’objet d’une réhabilitation en 2016 et 2017 par la commune qui assure son entretien selon un plan de gestion réalisé par un bureau d’études spécialisé. Sachant que la ville d’Osny souhaite inventorier la faune et la flore de cet espace, je m’y suis rendu pour participer au recueil des données d’observations.

Papillons de jour, gros et petits…

Vanessa cardui, la Belle-dame – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Qui butine l’eupatoire en fleurs ? C’est la Belle-dame, un infatigable migrateur.

Celastrina argiolus, l’azuré des nerpruns © CACP – Gilles Carcassès

Et voici l’azuré des nerpruns, intéressé par les salicaires qui poussent dans le fossé.

Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium © CACP – Gilles Carcassès

Cette bardane au bord du chemin qui longe le talus de la voie ferrée est visitée par le brun du pélargonium. Sa chenille vit aux dépens des pélargoniums des balconnières des riverains ou des jardinières de la ville. Cette espèce nous est arrivée dans les années 1980, en provenance d’Afrique du Sud, la patrie d’origine des pélargoniums.

Les ombelles de la berce, paradis des mouches !

Graphomya maculata © CACP – Gilles Carcassès

La berce commune au nectar généreux est très visitée par les mouches. Les larves de cette élégante Graphomya maculata vivent dans la boue du bord des mares et sont des prédatrices d’autres larves.

Volucella zonaria, la volucelle zonée © CACP – Gilles Carcassès

La volucelle zonée est une très grosse mouche qui parasite les nids d’hyménoptères sociaux, comme les guêpes et les frelons. D’ailleurs ne ressemble-t-elle pas à  un frelon ?

Syrphus ribesii, le syrphe du groseillier © CACP – Gilles Carcassès

Syrphus ribesii est un bon auxiliaire au jardin, car ses larves dévorent les pucerons. C’est le cas de beaucoup d’espèces de syrphes.

Myatropa florea © CACP – Gilles Carcassès

Les larves de Myatropa florea apprécient les eaux très chargées en matière organique comme celles qui stagnent dans les cavités des vieux arbres. Le dessin sur le dessus de son thorax lui vaut son surnom de mouche batman ou syrphe tête de mort.

Tenthredo (marginella-thompsoni) © CACP – Gilles Carcassès

Et ceux deux-là  ? Ce ne sont pas des mouches, mais des hyménoptères. La toute petite à  gauche est une abeille sauvage indéterminée et la fausse guêpe est une tenthrède, Tenthredo marginella ou une espèce proche Tenthredo thompsoni, dont les fausses chenilles mangent les feuilles du lycope, une lamiacée des milieux humides.

Retrouvez nos articles sur ces insectes :

Belle-dame, étonnante migratrice

L’azuré des nerpruns

Le brun du pélargonium

Deux volucelles au verger de Grouchy

La mouche tête de mort

Dix petits syrphes

Quelques plantes des Noirs marais

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Notre premier PROPAGE

Le protocole PROPAGE est un programme de sciences participatives qui s’attache à  mesurer la diversité des espèces de papillons de jour dans les prairies et l’importance de leurs populations. Il est destiné aux jardiniers. propage logoLes résultats de PROPAGE constituent de très bons indicateurs de la qualité de gestion des prairies, les papillons étant très sensibles à  la dégradation ou à  l’amélioration de leur environnement.

Nous l’avons testé pour vous.

Sur le terrain : choisir une prairie homogène et pas trop petite, définir un parcours d’observation, noter tous les papillons vus sur le parcours en respectant la durée d’observation. C’est tout à  fait abordable, même si pour être à  l’aise dans l’exercice, il est préférable de s’entrainer auparavant dans la reconnaissance de certaines espèces, à  l’aide de la planche illustrée téléchargeable. La vraie difficulté aura été de faire coà¯ncider la date prévue avec une météo favorable aux papillons…

Au bureau : aller sur le site http://propage.mnhn.fr/, créer son compte, géolocaliser son parcours, remplir le tableau des espèces observées. Archi-simple et très ergonomique.

Trois relevés sont prévus : en juin, juillet et aoà»t. Le premier n’a pas été très fructueux car les floraisons des plantes de prairies sont assez en retard.

Voici les espèces que nous avons observées dans le cadre de ce protocole dans une prairie du parc François-Mitterrand à  Cergy.

La Belle dame - Cergy © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle-dame – chenille sur les chardons et les orties © Gilles Carcassès

La belle-dame est une espèce migratrice qui nous arrive d’Afrique du Nord. On en voit en ce moment, de-ci de-là , dans les jardins de Cergy-Pontoise. Nous avons aussi noté la présence de trois Polyommatus icarus, une des espèces les plus communes dans le groupe des lycènes bleus. Et nous notons aussi, pour mémoire, trois autres espèces de papillons de nuit de la famille des Noctuidae qui peuvent voler le jour : Noctua pronuba (le hibou), Euclidia glyphica, Autographa gamma.

© Gilles Carcassès
Euclidia glyphica, la doublure jaune – chenille sur les trèfles, les luzernes et d’autres Fabacées, ici posée sur Vicia cracca © Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès
Autographa gamma, la noctuelle gamma – chenille très polyphage, sur plantes basses © Gilles Carcassès

 

 

L'actualité de la Nature

Papillons d’Ile-de-France

Faune Ile-de-France vient de publier une synthèse des observations de papillons en Ile-de-France enregistrées sur ce site en 2015, portant sur 5700 observations et 79 espèces. Chaque espèce est illustrée et les observations sont cartographiées.

L’aurore de la cardamine est l’espèce la plus signalée en avril.

deux aurores mâles sur une cardamine des prés, au bord de la Viosne à  Pontoise © Gilles Carcassès
Anthocharis cardamines, l’aurore de la cardamine © Gilles Carcassès

Le brun du pélargonium n’a été signalé que dans le quart nord-ouest de l’Ile-de-France, pour une raison inconnue. Il a été très présent cet été à  Cergy.

Le Brun du pélargonium fréquente assidà»ment les massifs fleuris de la ville. © Gilles Carcassès
Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium © Gilles Carcassès

L’argus vert a été très peu observé. Peut-être en raison de sa grande discrétion quand il est posé.

Callophrys signifie "beaux sourcils" © Gilles Carcassès
Callophrys rubi, l’argus vert © Gilles Carcassès

La belle dame a surtout été observée dans la moitié ouest de l’Ile-de-France : couloir de migration ou carence d’observateurs à  l’est ?

Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès

Le moro-sphinx est seulement cité, à  la fin de l’étude. Il est vrai qu’elle porte sur les rhopalocères, communément nommés papillons de jour, et que ce papillon est un hétérocère, bien qu’il vole le jour.

Le moro-sphinx butine les centhranthus dans le jardin du haut © Gilles Carcassès
Macroglossum stellatarum, le moro-sphinx © Gilles Carcassès

Pour reconnaître les papillons : les fiches de l’Observatoire des papillons

L'actualité de la Nature

Belle-dame, étonnante migratrice

Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle-dame – photo prise à  Poissy en 2009, une grande année à  belles-dames © Gilles Carcassès

Cette belle-dame a du tempérament : c’est une migratrice hors pair. Chaque printemps, des millions de papillons de cette espèce quittent l’Afrique du Nord en troupes serrées et entament une remontée vers le nord de l’Europe, parfois même jusqu’en Islande. Si vous voyez une belle dame, levez le nez : il n’est pas rare d’en voir beaucoup d’autres dans le ciel.

Ce voyage se fait par étapes, généralement trois générations sont nécessaires pour atteindre l’Europe du Nord. Ce sont les papillons de cette troisième génération qui feront le voyage de retour vers l’Afrique en octobre. Il est très difficile cependant d’observer cette migration d’automne parce que les papillons volent à  plus de 1000 mètres d’altitude. Ils arriveront au Sahel après la fin de la saison des pluies, pour fonder la quatrième et dernière génération de l’année.

La chenille de la belle dame © Gilles Carcassès
La chenille de la belle-dame © Gilles Carcassès

J’ai observé fin juin 2015 cette belle chenille en train de consommer une feuille de chardon des champs, au bassin des Pâtis, à  Pontoise. Je l’ai déterminée comme une chenille de belle-dame, sans doute un individu de troisième génération.

On trouve les chenilles des belles-dames essentiellement sur les chardons, les orties et les mauves. Quant aux papillons, ils semblent avoir une prédilection pour les lavandes et les centranthus (valérianes rouges), souvent employés dans les espaces verts en raison de leur bonne résistance à  la sécheresse.

Certaines années connaissent des migrations spectaculaires de ce papillon, en conséquence de conditions climatiques particulièrement favorables en Afrique. Si 1996 et 2009 sont restés dans les annales, 2015 ne semble pas une très bonne année pour la migration des belles-dames. Et la sécheresse qui s’installe cet été au Sahel n’annonce rien de bon pour nos vanesses des chardons en 2016.

Sources :

http://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i128leveque.pdf

http://www.jardinsdenoe.org/la-biodiversite-des-jardins/la-belle-dame

http://www.baladesentomologiques.com/article-belle-dame-vanessa-cardui-une-autre-grande-migratrice-122468336.html

https://natornatex.wordpress.com/2015/06/16/larrivee-de-la-belle-dame/