L'actualité de la Nature

Les noctuelles

Invisibles mais belles !

Amphipyra pyramidea, la noctuelle cuivrée © CACP – Gilles Carcassès

Elles se font discrètes avec leurs couleurs ternes et leurs sorties nocturnes, pourtant les Noctuidae, ou noctuelles en français, sont la famille de papillons la plus riche en France. Plus de 830 espèces ! Parmi les 156 espèces identifiées dans le Val d’Oise par nos collègues naturalistes, nous en avons photographié une vingtaine sur Cergy-Pontoise ! En voici quelques-unes.

Les chenilles

La très grande majorité des noctuelles sont phytophages (elles mangent des végétaux). C’est d’ailleurs pour ça qu’elles sont le plus connues. La plupart sont inféodées à  une espèce de plante pour la nourriture des chenilles, et quelques-unes d’entre elles ont des goà»ts assez proches des nôtres : tomate, chou, artichaut, maà¯s, betterave, salade… Elles ne se font pas beaucoup d’amis chez les agriculteurs, d’autant que certaines sont capables de dévorer une grande diversité de plantes.

Autographa gamma, plus de 200 plantes hôtes possibles ! © CACP – Gilles Carcassès

Les chenilles des noctuelles, comme les adultes ont souvent des couleurs variant du vert au gris, voire au marron.

Chloantha hyperici, la noctuelle du millepertuis – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

La logique voudrait que les chenilles marron vivent au sol et se nourrissent des parties basses des plantes (on dit qu’elles sont terricoles) et que celles qui vivent dans les feuilles soient vertes, pour se camoufler et échapper aux prédateurs. C’est très souvent le cas, mais certaines espèces font des fantaisies…

Cucullia verbasci, la cucullie du bouillon blanc © CACP – Gilles Carcassès

Les adultes

Après avoir passé l’hiver sous forme de chrysalides dans le sol, les adultes émergent et vivent quelques jours (de 2 à  10 selon les espèces) afin de se reproduire. Ils ne se nourrissent alors plus que de nectar et participent à  la pollinisation.

Diachrysia chrysidis, la plusie vert-doré – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Leurs teintes vertes et marron leur permettent de se fondre assez bien dans la végétation et leur activité étant essentiellement nocturne, il n’est pas aisé de les repérer.

Trachea atriplicis, la noctuelle de l’arroche © CACP – Gilles Carcassès
Tyta luctuosa, la Funèbre – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Vues de près, leurs ailes sont souvent ornées de jolis motifs. Avez-vous déjà  rencontré des noctuelles à  Cergy-Pontoise ? Faites-nous part de vos découvertes !

Le Jour de la Nuit

Les noctuelles, comme les autres animaux nocturnes, peuvent être perturbées par la pollution lumineuse. Ce weekend, le 12 octobre 2019, a lieu une journée (et une nuit!) de sensibilisation aux problèmes causés par la pollution lumineuse et aux solutions que l’on peut y apporter.

Un petit geste pour nos amis nyctalopes ?  Commencez par visiter le site internet de la manifestation !

Sources :

Les Noctuidae, par Ephytia de l’INRA

Les Noctuidae, par Insecte.org

Pour en savoir plus sur la biodiversité nocturne :

Une conférence de l’Agence Régionale de la Biodiversité en àŽle-de-France

Retrouvez d’autres histoires de noctuelles dans nos articles :

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Notre premier PROPAGE

Le protocole PROPAGE est un programme de sciences participatives qui s’attache à  mesurer la diversité des espèces de papillons de jour dans les prairies et l’importance de leurs populations. Il est destiné aux jardiniers. propage logoLes résultats de PROPAGE constituent de très bons indicateurs de la qualité de gestion des prairies, les papillons étant très sensibles à  la dégradation ou à  l’amélioration de leur environnement.

Nous l’avons testé pour vous.

Sur le terrain : choisir une prairie homogène et pas trop petite, définir un parcours d’observation, noter tous les papillons vus sur le parcours en respectant la durée d’observation. C’est tout à  fait abordable, même si pour être à  l’aise dans l’exercice, il est préférable de s’entrainer auparavant dans la reconnaissance de certaines espèces, à  l’aide de la planche illustrée téléchargeable. La vraie difficulté aura été de faire coà¯ncider la date prévue avec une météo favorable aux papillons…

Au bureau : aller sur le site http://propage.mnhn.fr/, créer son compte, géolocaliser son parcours, remplir le tableau des espèces observées. Archi-simple et très ergonomique.

Trois relevés sont prévus : en juin, juillet et aoà»t. Le premier n’a pas été très fructueux car les floraisons des plantes de prairies sont assez en retard.

Voici les espèces que nous avons observées dans le cadre de ce protocole dans une prairie du parc François-Mitterrand à  Cergy.

La Belle dame - Cergy © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle-dame – chenille sur les chardons et les orties © Gilles Carcassès

La belle-dame est une espèce migratrice qui nous arrive d’Afrique du Nord. On en voit en ce moment, de-ci de-là , dans les jardins de Cergy-Pontoise. Nous avons aussi noté la présence de trois Polyommatus icarus, une des espèces les plus communes dans le groupe des lycènes bleus. Et nous notons aussi, pour mémoire, trois autres espèces de papillons de nuit de la famille des Noctuidae qui peuvent voler le jour : Noctua pronuba (le hibou), Euclidia glyphica, Autographa gamma.

© Gilles Carcassès
Euclidia glyphica, la doublure jaune – chenille sur les trèfles, les luzernes et d’autres Fabacées, ici posée sur Vicia cracca © Gilles Carcassès
© Gilles Carcassès
Autographa gamma, la noctuelle gamma – chenille très polyphage, sur plantes basses © Gilles Carcassès