L'actualité de la Nature

L’Azuré de la luzerne

Leptotes pirithous, l’Azuré de la luzerne © CACP – Gilles Carcassès

Dans la famille des « petits bleus » (Lycaenidae) qui volètent de fleurs en fleurs dans la prairie ou le jardin, je vous présente l’Azuré de la luzerne. Ses plantes hôtes sont la luzerne mais aussi d’autres fabacées, et encore les salicaires, certaines bruyères… Le dessus des ailes est brun plus ou moins lavé de bleu chez la femelle, bleu plus affirmé chez le mâle. Cette espèce méditerranéenne est installée également sur le littoral atlantique. Comme c’est aussi un migrateur, il n’est pas impossible de rencontrer ce papillon en Ile-de-France : un individu a été observé dans le jardin écologique du Jardin des plantes à  Paris, fin septembre 2016.

Leptotes pirithous butine ici des fleurs de sarriette vivace (photographié dans le Tarn) © CACP – Gilles Carcassès

Le voici sous un autre angle. Observez les deux ocelles marqués d’un bleu brillant et la petite queue qui ornent l’aile postérieure (cliquez sur l’image pour l’agrandir). Attention, on pourrait le confondre avec le Brun du pélargonium, une espèce sud-africaine devenue commune en Ile-de-France, qui présente aussi des ailes au revers gris brun marbré et une petite queue. Mais les dessins sont nettement différents.

Brun du pélargonium (Cacyreus marshalli) sur une fleur de pâquerette – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

L’Azuré de la luzerne fera-t-il à  nouveau une apparition cet automne en Ile-de-France ? Ouvrons l’œil !

Retrouvez d’autres portraits de Lycaenidae :

Le Collier de corail

L’Azuré des nerpruns

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Papillons d’Ile-de-France

Faune Ile-de-France vient de publier une synthèse des observations de papillons en Ile-de-France enregistrées sur ce site en 2015, portant sur 5700 observations et 79 espèces. Chaque espèce est illustrée et les observations sont cartographiées.

L’aurore de la cardamine est l’espèce la plus signalée en avril.

deux aurores mâles sur une cardamine des prés, au bord de la Viosne à  Pontoise © Gilles Carcassès
Anthocharis cardamines, l’aurore de la cardamine © Gilles Carcassès

Le brun du pélargonium n’a été signalé que dans le quart nord-ouest de l’Ile-de-France, pour une raison inconnue. Il a été très présent cet été à  Cergy.

Le Brun du pélargonium fréquente assidà»ment les massifs fleuris de la ville. © Gilles Carcassès
Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium © Gilles Carcassès

L’argus vert a été très peu observé. Peut-être en raison de sa grande discrétion quand il est posé.

Callophrys signifie "beaux sourcils" © Gilles Carcassès
Callophrys rubi, l’argus vert © Gilles Carcassès

La belle dame a surtout été observée dans la moitié ouest de l’Ile-de-France : couloir de migration ou carence d’observateurs à  l’est ?

Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès

Le moro-sphinx est seulement cité, à  la fin de l’étude. Il est vrai qu’elle porte sur les rhopalocères, communément nommés papillons de jour, et que ce papillon est un hétérocère, bien qu’il vole le jour.

Le moro-sphinx butine les centhranthus dans le jardin du haut © Gilles Carcassès
Macroglossum stellatarum, le moro-sphinx © Gilles Carcassès

Pour reconnaître les papillons : les fiches de l’Observatoire des papillons

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Le brun du pélargonium

<em>Cacyreus marshalli</em>, le Brun du pélargonium - Cergy Grand centre © Gilles Carcassès
Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium – Cergy Grand centre © Gilles Carcassès

Brun dessus, des dessins blancs dessous, et une queue sur l’aile postérieure : impossible de confondre, c’est bien le brun du pélargonium. Il voletait dans les jardinières de la place Charles-de-Gaulle à  Cergy. Je ne m’attendais pas à  croiser là  cette espèce sud-africaine.

Carte de présence du brun du pélargonium - source www.lepinet.fr
Carte de présence du brun du pélargonium – source www.lepinet.fr

Cacyreus marshalli est un petit papillon de jour de la famille des Lycaenidae. Originaire d’Afrique du Sud, comme les pélargoniums, il est arrivé en France en 1997 par les Pyrénées-Orientales. Il est installé maintenant dans presque toute la moitié sud de la France et est régulièrement observé en Ile-de-France, surtout lors des étés chauds.

Alors que l’on cultive des pélargoniums depuis la fin des années 1600 en France, ce papillon aura mis quatre siècles à  rejoindre sa plante hôte, profitant de la multiplication des transports internationaux pour s’introduire accidentellement sur notre territoire.

Ses chenilles peuvent causer des dégâts importants aux pélargoniums (les « géraniums » de nos jardinières), elles consomment les boutons floraux et en grandissant percent les tiges provoquant le jaunissement ou la rupture des branches attaquées.

Les jardiniers amateurs sont largement responsables de la diffusion de ce papillon, en conservant d’une année sur l’autre les pieds de pélargoniums infestés.

La chenille est discrète, ses couleurs sont très proches de celles de sa plante hôte. C’est pourquoi elle passe souvent inaperçue au début de sa croissance. Quand il fait chaud, les générations se succèdent au rythme d’une par mois.

Chenille de Cacyreus marshalli consommant les boutons floraux d'un pélargonium © Gilles Carcassès
Chenille de Cacyreus marshalli consommant les boutons floraux d’un pélargonium © Gilles Carcassès
Le Brun du pélargonium fréquente assidà»ment les massifs fleuris de la ville. © Gilles Carcassès
Le brun du pélargonium fréquente assidà»ment les massifs fleuris. © Gilles Carcassès

La note de l’OPIE sur ce papillon

La fiche technique de Jardiner Autrement