La sylvaine est un petit papillon, pas seulement forestier, mais qui apprécie les espaces boisés (haies, lisières, bocages) et assez frais voire humides. La chenille s’installe dans les graminées hautes qui ne sont pas fauchées régulièrement. Ainsi, même si le papillon reste assez commun dans la région son milieu de prédilection est un peu en tension.
Les marques noires épaisses sur les ailes sont caractéristiques des mâles (on parle de stries androconiales). La forte épaisseur est typique de l’espèce.
Ainsi que l’absence de taches blanches sur le dessous des ailes, contrairement à d’autres espèces de la famille des hespéries lui ressemblant comme la Virgule par exemple (l’individu ci-dessous a été vu dans le sud de la France, l’espèce est rare dans la région).
Retrouvez les autres articles de la série sur les Hespéries :
Bien que nous essayons en général de ne pas trop insister dessus, les mauvaises nouvelles concernant la biodiversité sont une réalité bien tangible. Sur notre continent l’Agence Européenne pour l’Environnement dresse un constat assez catastrophique de l’état de la biodiversité dans l’Union Européenne : 85% des habitats naturels dégradés, perte de 30% des papillons des prairies et de 36% des oiseaux agricoles en 30 ans, pour ne citer que les points les plus saillants.
Toutefois, en conséquences, les Etats de l’Union Européenne se sont mis d’accord sur un nouveau règlement concernant la protection et la restauration de la nature. Plusieurs mesures y figurent, avec notamment un axe sur la préservation et la restauration des populations de pollinisateurs sauvages (dont font partie les papillons) et un autre sur la restauration des écosystèmes agricoles. Pour ce dernier il est indiqué que les Etats membres devront mettre en place des mesures permettant d’améliorer l’indice des papillons des prairies.
Il est donc inscrit dans le règlement européen qu’il faut protéger les papillons des prairies, et qu’il faudra mettre en place des suivis pour s’assurer de l’efficacité des mesures mises en œuvre.
Cette obligation ne passera dans le droit français qu’après un laps de temps relativement important (du fait de la traduction du droit européen en droit français). Toutefois il apparait judicieux d’anticiper les choses et de commencer à alimenter l’indicateur de papillons des prairies pour avoir un état initial fiable. Et bien sûr, on vous propose de participer !
Voici trois protocoles que vous pouvez mettre en place à votre échelle pour contribuer à la meilleure connaissance des papillons (de jour pour commencer). Ces protocoles se pratiquent plus facilement à la belle saison, mais d’ici quelques semaines les premiers hivernants devraient déjà se réveiller, ouvrez l’œil !
Opération papillons – pour tout le monde !
L’opération papillons est un observatoire porté par Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle. En participant vous aidez les scientifiques à améliorer les connaissances sur les papillons et à comprendre l’impact de l’urbanisation, du climat ou encore des pratiques au jardin sur ces espèces. Pour participer, c’est très simple, nul besoin d’être un spécialiste ! Le comptage des papillons peut s’effectuer dans un jardin privé, public ou sur un balcon. Une fois que vous avez localisé et décrit votre jardin, vous pouvez commencer à observer.
Le STERF (suivi temporel des rhopalocères de France) – pour les plus initiés
Le Suivi Temporel des Rhopalocères de France (STERF) est un observatoire des papillons diurnes (rhopalocère = papillon de jour), lancé en 2006 sur l’ensemble du territoire. Il est destiné aux naturalistes et lépidoptéristes capables de reconnaître à vue la majorité des espèces communes présentes dans leur région.
PROPAGE (Protocole Papillon Gestionnaire) – pour les gestionnaires d’espaces verts
Le Propage est un protocole de suivi des papillons de jour à destination des gestionnaires d’espaces verts. Il permet de savoir l’impact des aménagements et des pratiques sur la biodiversité. Et ce, notamment dans les prairies, les espaces qui nous intéressent ici pour répondre aux enjeux européens.
Bravo à tous, et mention à Yael le premier à avoir repéré le joli papillon parmi les feuilles de clématite des haies et d’ortie dioà¯que (mention à Florian pour l’identification des plantes).
Le citron est un papillon dit de jour (rhopalocère) de la famille des piérides. Posé, ses ailes ressemblent fortement à des feuilles séchées : elles ont la forme anguleuse de feuilles, des nervures blanches et une coloration vert pâle. En revanche, lorsqu’il prend son envol le mâle prouve la pertinence de son nom, la face supérieure de ses ailes est d’un jaune franc rappelant la couleur du citron.
Fait étonnant chez un papillon, le citron hiverne. L’adulte passe l’hiver à l’abris sous les feuilles d’un lierre ou d’un roncier. Il peut donc vivre une année entière. C’est ensuite l’un des premiers papillons à voleter dans les sous-bois ou les jardins dès les premières douceurs de l’année. A cette période il est souvent en mouvement et difficile à observer de près. On aime bien le qualifier ainsi de « citron pressé ».
L’adulte se nourrit du nectar de fleurs particulièrement odorantes comme le buddléia, les lavandes ou ici une gesse. La chenille est inféodée à deux arbustes, le nerprun et la bourdaine, qui régressent dans la composition de nos haies et entrainent petit à petit le déclin de l’espèce. Toutefois le citron reste l’un des papillons les plus communs du territoire.
Sources :
Papillons de jour en Brie des Morins, par l’association Terroirs
Bravo à Franck qui a rapidement reconnu les ocelles du papillon amaryllis, ou Pyronia tithonus.
L’amaryllis est un papillon estival, on voit l’adulte voler et butiner sur la période juillet-aoà»t. La chenille est friande de graminées en tous genres, l’adulte évolue dans les milieux plutôt ouverts (prairies, friches, cultures maraichères, parcs ou jardins).
Il appartient à la famille des Nymphalidae, sous-famille des Satryinae, comme le myrtil que nous avons vu il y a quelques semaines et partage avec lui des teintes orange et brunes.
Le dessus des ailes est composé de plages orange traversées de brun chez les mâles (photo ci-dessus) ou entièrement orange chez les femelles (photo ci-dessous) bordées de bandes brunes. Sur l’aile antérieure un ocelle noir comprenant deux pupilles blanches est bien visible.
Sur la face inférieure des ailes, l’ocelle noir est également visible sur l’aile antérieure, l’aile postérieure est brune avec des bandes crème et des points blancs très marqués.
Le machaon (Papilio machaon) est un papillon rhopalocère (diurne) de la famille des Papilionidae. L’imago présente des motifs et une coloration remarquables avec ses ailes jaunes à bordures noires. Celles-ci sont également ornées de cercles bleus et d’une tache rouge flamboyante sur les bordures postérieures.
Une taille imposante
Sa taille assez imposante peut atteindre jusqu’à 90 mm avec les ailes étendues. Il n’existe pas de dimorphisme sexuel très marqué mais la femelle est légèrement plus grande que le mâle.
La reproduction a lieu d’avril à septembre. Les œufs sont pondus sur des plantes hôtes bien précises telles que le persil, le fenouil et la carotte sauvage.
Les chenilles, visibles de mai à octobre, se nourrissent en premier lieu de leur œuf éclos. Elles s’alimentent ensuite directement sur la plante hôte.
Les chenilles effectuent plusieurs mues avant que la chrysalide leur permette de se métamorphoser en papillon.
A vos observations !
Cette espèce figure parmi la liste à observer dans notre Atlas de la Biodiversité. N’hésitez pas à venir y saisir vos observations !
Le demi-deuil (Melanargia galathea) est un papillon noir et blanc du sous-ordre des rhopalocères. Chez les lépidoptères (ordre des papillons), il existe deux sous-ordres : les rhopalocères, c’est-à -dire les papillons de jour (ce qui est le cas du demi-deuil), et les hétérocères qui incluent les papillons de nuit comme le grand paon de nuit.
Ce papillon thermophile (qui affectionne la chaleur) s’observe de la mi-juin à la mi-juillet dans les hautes herbes. C’est durant cette période que les imagos (forme adulte) se reproduisent. Une fois que la reproduction a eu lieu, les femelles larguent les œufs directement depuis les airs. Ils éclosent à la fin de l’été et les chenilles vont directement s’abriter pour entrer en diapause (état léthargique) et passer l’hiver.
Ce n’est qu’au printemps suivant qu’elles vont s’alimenter pour se développer et se métamorphoser en ce beau papillon.
Nous pouvons reconnaître la femelle du mâle en regardant la coloration de ses ailes. Celles-ci font apparaître une couleur jaunâtre sur leur revers contrairement au mâle qui est blanc.
Voici notre dernière production : 14 panneaux A3 sur les papillons de jour que l’on peut facilement observer à Cergy-Pontoise. Douze espèces sont illustrées, parmi celles-ci, la belle-dame, le vulcain, le moro-sphinx, l’aurore, la carte géographique, le brun du pélargonium, le paon du jour, qui ont chacune déjà fait l’objet d’un article dans notre blog.
Pour tous renseignements et pour réserver cette exposition, écrivez-nous à biodiversite@cacp.fr
Et la situation est alarmante : sur les 135 espèces répertoriées pour l’Ile-de-France, 18 ont disparu et 33 sont menacées. Alors que faire pour préserver les papillons ? Bien gérer les réserves naturelles est indispensable pour sauver les espèces rares en danger, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi restaurer les zones dégradées, aménager des corridors écologiques pour les papillons et diffuser largement les bonnes pratiques de gestion.
La plupart des espèces de papillons menacées en Ile-de-France vivent dans les espaces herbeux, les enjeux de conservation sont donc là . Le pâturage bien conduit permet de lutter contre le boisement des prairies et peut être un excellent moyen de maintenir ces espaces ouverts et riches en papillons. La fauche tardive avec des espaces refuges est aussi un procédé favorable. Et bien sà»r, il faut s’abstenir de recourir aux pesticides. N’oublions pas aussi que la gestion différenciée appliquée à la parcelle renforce toujours le potentiel de biodiversité : un coin de nature sauvage dans chacun de nos parcs, de nos squares et de nos jardins (publics et privés), voilà qui serait vraiment utile aux papillons.
Lasiommata maera, l’Ariane, est classé AR (assez rare) en Ile-de-France. Il a été photographié dans le jardin du CAUE 95, au moulin de la Couleuvre à Pontoise. Cette espèce aime les expositions chaudes et les escarpements rocheux.
Pararge aegeria, le Tircis, est classé TC (très commun). Il est facile à observer en lisière de boisement.
Aphantopus hyperanthus, le Tristan, est classé AC (assez commun). C’est une espèce forestière.
Ces trois papillons font partie des 52 espèces de la catégorie LC (préoccupation mineure) qui rassemble les papillons les moins menacés pour notre région.
Le brun du pélargonium n’a été signalé que dans le quart nord-ouest de l’Ile-de-France, pour une raison inconnue. Il a été très présent cet été à Cergy.
L’argus vert a été très peu observé. Peut-être en raison de sa grande discrétion quand il est posé.
La belle dame a surtout été observée dans la moitié ouest de l’Ile-de-France : couloir de migration ou carence d’observateurs à l’est ?
Le moro-sphinx est seulement cité, à la fin de l’étude. Il est vrai qu’elle porte sur les rhopalocères, communément nommés papillons de jour, et que ce papillon est un hétérocère, bien qu’il vole le jour.