L'actualité de la Nature

Le déclin des papillons de jour

Une étude hollandaise à  grande échelle sur la diversité et l’abondance des papillons de jour depuis 1990 permet de dessiner des tendances et d’émettre des hypothèses quant aux causes des changements constatés.

Pararge aegeria, le Tyrcis – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Tout d’abord, si de nombreuses espèces sont en net déclin, toutes ne le sont pas. Ainsi, le Tyrcis tire son épingle du jeu et ses effectifs progressent nettement. Une autre étude montre que l’espèce serait capable de s’adapter à  la raréfaction des haies qu’il affectionne et à  la fragmentation de son habitat, en améliorant ses performances de vol.

Gonepteryx rhamni, le Citron © CACP – Gilles Carcassès

La raréfaction de la plante-hôte de la chenille est très certainement une explication pour le déclin de certaines espèces autrefois communes. C’est le cas du Citron, papillon inféodé à  deux arbustes indigènes qui poussent dans les haies, la bourdaine et le nerprun.

Aglais urticae, La Petite tortue – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Pour la chute des effectifs de la Petite tortue, il s’agit d’autre chose, car les orties qui nourrissent ses chenilles prolifèrent au bord des champs et dans les friches, en raison des fertilisations azotés, de l’épandage des lisiers, des dépôts de déchets verts, de la non-exportation des coupes… C’est plutôt dans la qualité et l’abondance des nectars, source de nourriture des papillons, que se trouve l’explication. Là  encore, les pratiques agricoles sont pointées du doigt : fertilisation des prairies, désherbage et labour des bords de champs amenuisent la diversité florale et font se raréfier les fleurs des meilleures espèces nectarifères.

Source :

https://www.zoom-nature.fr/fleurs-et-papillons-unis-dans-un-meme-declin/

 

L'actualité de la Nature

Plus du tiers des papillons d’Ile-de-France menacé ou disparu !

La liste rouge régionale des rhopalocères (papillons de jour) et zygènes d’Ile-de-France vient de paraître. Elle dresse un état des lieux des menaces qui pèsent sur les papillons.

Et la situation est alarmante : sur les 135 espèces répertoriées pour l’Ile-de-France, 18 ont disparu et 33 sont menacées. Alors que faire pour préserver les papillons ? Bien gérer les réserves naturelles est indispensable pour sauver les espèces rares en danger, mais cela ne suffit pas. Il faut aussi restaurer les zones dégradées, aménager des corridors écologiques pour les papillons et diffuser largement les bonnes pratiques de gestion.

La plupart des espèces de papillons menacées en Ile-de-France vivent dans les espaces herbeux, les enjeux de conservation sont donc là . Le pâturage bien conduit permet de lutter contre le boisement des prairies et peut être un excellent moyen de maintenir ces espaces ouverts et riches en papillons. La fauche tardive avec des espaces refuges est aussi un procédé favorable. Et bien sà»r, il faut s’abstenir de recourir aux pesticides. N’oublions pas aussi que la gestion différenciée appliquée à  la parcelle renforce toujours le potentiel de biodiversité : un coin de nature sauvage dans chacun de nos parcs, de nos squares et de nos jardins (publics et privés), voilà  qui serait vraiment utile aux papillons.

Lasiommata maera n'est pas très commun en Ile-de-France. Sa chenille consomme des graminées. © Gilles Carcassès
Lasiommata maera – Pontoise © Marion Poiret

Lasiommata maera, l’Ariane, est classé AR (assez rare) en Ile-de-France. Il a été photographié dans le jardin du CAUE 95, au moulin de la Couleuvre à  Pontoise. Cette espèce aime les expositions chaudes et les escarpements rocheux.

Parage aegeria - Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès
Parage aegeria – Jouy-le-Moutier © Gilles Carcassès

Pararge aegeria, le Tircis, est classé TC (très commun). Il est facile à  observer en lisière de boisement.

Aphantopus hyperanthus © Gilles Carcassès
Aphantopus hyperanthus © Gilles Carcassès

Aphantopus hyperanthus, le Tristan, est classé AC (assez commun). C’est une espèce forestière.

Ces trois papillons font partie des 52 espèces de la catégorie LC (préoccupation mineure) qui rassemble les papillons les moins menacés pour notre région.