L'actualité de la Nature

Stratiomys potamida

Stratiomys potamida en séance photo – Osny © CACP – Emilie Périé

Revenons sur une séance photo estivale pour faire les présentations avec cette bien jolie mouche : Stratiomys potamida.

Le général rayé

Le général rayé, Stratiomys potamida – Osny © CACP – Emilie Périé

Cette mouche est assez rare, ou du moins peu observée par les naturalistes franciliens. Elle ne fait l’objet que de 10 mentions dans la base de données régionale. Elle n’a d’ailleurs pas de nom français officiel. La traduction de son nom anglais Banded general qui donne « le général rayé » lui va plutôt bien. Le caractère rayé est assez évident, quant à  l’aspect militaire il lui vient sans doute des deux fortes épines à  la base de son scutellum (son dos). De plus, son nom latin Stratiomys signifie en grec « mouche soldat ».

Le terme potamida fait référence au fleuve. En effet, les larves de cette mouche sont aquatiques. Ce qui est assez cohérent avec le fait que nous ayons trouvé cet adulte aux Noirs marais, une des zones humides de Osny et donc un potentiel site de ponte.

Stratiomys potamida – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Vu de dos, cette mouche a une silhouette très particulière avec son abdomen court, large et un peu aplati.

Un amateur d’apiacées

Le A est important, cette mouche ne consomme pas de pavots. On la trouve plutôt sur les ombelles des Apiacées : les plantes de la famille de la carotte ou, comme ici, de la berce (Heracleum sphondylium). 

Stratiomys potamida butinant des fleurs de berce – Osny © CACP – Emilie Périé

Enfin, détail important, les yeux totalement disjoints sur la face et au sommet de la tête nous indiquent qu’il s’agit ici d’une femelle.

Sources :

Stratiomys potamida, par Quel est cet animal ?

Stratiomys potamida, par l’INPN

Base de données naturalistes CETTIA

Field Key to the Soldierflies of the Nederlands, par Menno Reemer (2014)

Galerie des Stratyomyidae (en Hollandais)

Retrouvez d’autres mouches de la même famille dans ces articles :

Deux plumes d’indiens

Actina chalybea

L'actualité de la Nature

Un frelon équilibriste

En prospection dans l’espace naturel des Noirs marais à  Osny, j’ai repéré un gros hyménoptère figé dans une posture inhabituelle. à‰tait-il victime d’une araignée ?

Frelon européen – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Vu la taille, c’est un frelon. Et l’extrémité des pattes n’est pas jaune : il s’agit d’un frelon européen, et pas d’un frelon asiatique. Mais que fait-il ainsi immobile, suspendu par une patte à  une fleur de berce commune ?

Vespa crabro – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Ce frelon a capturé une guêpe et s’est posé avec sa proie. J’ai déjà  observé à  plusieurs reprises un frelon européen suspendu par une patte, affairé sur une proie, mais c’est la première fois que j’arrive à  photographier la scène.

Mais mange-t-il cette guêpe ou bien la prépare-t-il pour emmener le meilleur morceau (le thorax riche en muscles) au couvain dans son nid ?

L’abdomen d’une guêpe abandonné par un frelon © CACP – Gilles Carcassès

A quelques mètres de là , je trouve un indice : l’abdomen d’une guêpe abandonné sous une fleur de berce.

Pomme rongée par les frelons – verger, Avignon © CACP – Gilles Carcassès

Les spécialistes des frelons disent que les frelons adultes ont une alimentation essentiellement riche en sucres, qu’ils trouvent dans la sève des arbres blessés, le nectar des fleurs, le miellat des pucerons et en fin d’été les fruits mà»rs.

Les proies capturées seraient majoritairement destinées aux larves. Le frelon européen chasse de gros insectes : des mouches, des chenilles (proies faciles !), des guêpes, des papillons, parfois des abeilles.

Retrouvez nos articles sur le frelon européen :

La reine des frelons

Papier mâché ?

L'actualité de la Nature

Quelques insectes des Noirs marais

Le parc des Noirs marais est un espace naturel humide au cœur de la ville d’Osny. L’endroit a fait l’objet d’une réhabilitation en 2016 et 2017 par la commune qui assure son entretien selon un plan de gestion réalisé par un bureau d’études spécialisé. Sachant que la ville d’Osny souhaite inventorier la faune et la flore de cet espace, je m’y suis rendu pour participer au recueil des données d’observations.

Papillons de jour, gros et petits…

Vanessa cardui, la Belle-dame – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Qui butine l’eupatoire en fleurs ? C’est la Belle-dame, un infatigable migrateur.

Celastrina argiolus, l’azuré des nerpruns © CACP – Gilles Carcassès

Et voici l’azuré des nerpruns, intéressé par les salicaires qui poussent dans le fossé.

Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium © CACP – Gilles Carcassès

Cette bardane au bord du chemin qui longe le talus de la voie ferrée est visitée par le brun du pélargonium. Sa chenille vit aux dépens des pélargoniums des balconnières des riverains ou des jardinières de la ville. Cette espèce nous est arrivée dans les années 1980, en provenance d’Afrique du Sud, la patrie d’origine des pélargoniums.

Les ombelles de la berce, paradis des mouches !

Graphomya maculata © CACP – Gilles Carcassès

La berce commune au nectar généreux est très visitée par les mouches. Les larves de cette élégante Graphomya maculata vivent dans la boue du bord des mares et sont des prédatrices d’autres larves.

Volucella zonaria, la volucelle zonée © CACP – Gilles Carcassès

La volucelle zonée est une très grosse mouche qui parasite les nids d’hyménoptères sociaux, comme les guêpes et les frelons. D’ailleurs ne ressemble-t-elle pas à  un frelon ?

Syrphus ribesii, le syrphe du groseillier © CACP – Gilles Carcassès

Syrphus ribesii est un bon auxiliaire au jardin, car ses larves dévorent les pucerons. C’est le cas de beaucoup d’espèces de syrphes.

Myatropa florea © CACP – Gilles Carcassès

Les larves de Myatropa florea apprécient les eaux très chargées en matière organique comme celles qui stagnent dans les cavités des vieux arbres. Le dessin sur le dessus de son thorax lui vaut son surnom de mouche batman ou syrphe tête de mort.

Tenthredo (marginella-thompsoni) © CACP – Gilles Carcassès

Et ceux deux-là  ? Ce ne sont pas des mouches, mais des hyménoptères. La toute petite à  gauche est une abeille sauvage indéterminée et la fausse guêpe est une tenthrède, Tenthredo marginella ou une espèce proche Tenthredo thompsoni, dont les fausses chenilles mangent les feuilles du lycope, une lamiacée des milieux humides.

Retrouvez nos articles sur ces insectes :

Belle-dame, étonnante migratrice

L’azuré des nerpruns

Le brun du pélargonium

Deux volucelles au verger de Grouchy

La mouche tête de mort

Dix petits syrphes

Quelques plantes des Noirs marais