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Mouches d’été

Quand on parle de pollinisateurs, on pense souvent aux abeilles et aux papillons. On oublie alors un groupe important : les mouches ! En France, près d’un tiers des pollinisateurs sont des diptères (mouches et moustiques). Lors de nos inventaires estivaux nous avons l’occasion d’en croiser de toutes les couleurs et de toutes les tailles. En voici quelques unes, assez sages pour s’être fait tirer le portrait.

Des chloropides

Meromyza sp. dans une fleur de liseron © CACP – Emilie Périé

Parmi les toutes petites mouches, qu’on appelle en général des moucherons, certaines ont des couleurs particulières. A y regarder de près celle-ci est jaune, à  motifs bruns et avec des yeux verts. Etonnant non ? (Mieux vaut regarder de très près, elle ne fait qu’un ou deux millimètres !) Cette mouche du genre Meromyza appartient à  la famille des Chloropidae (environ une vingtaine d’espèces).

Des mouches à  reflets métalliques

Lucilia sericata sur une fleur de lierre © CACP – Emilie Périé

Dans la famille des Calliphoridae, qui regroupe plusieurs espèces ayant des reflets métalliques, nous avions rencontré au printemps Calliphora vicina, la mouche bleue. C’est maintenant sa comparse, la mouche verte, Lucilia sericata. Elles sont toutes les deux assez fréquentes dans les maisons. Elles n’y sont que rarement appréciées, pourtant le détail des couleurs est saisissant : masque blanc, yeux rouges et armure verte.

Des mouches à  damier

Une Sarcophaga sur une feuille de laurier © CACP – Emilie Périé

Celle-ci arbore des motifs blancs et noirs ressemblant à  un damier. Ces mouches, du genre Sarcophaga sont assez fréquentes. On les appelle également mouches à  viande. Elles aiment pondre sur la viande (ou les cadavres d’animaux de manière plus générale), leurs asticots s’en nourrissent et agissent comme équarisseurs du milieu naturel. Bien que pas très glamour, elles ont un look intéressant.

Calliphoridae toujours

Stomorhina lunata mâle sur une feuille d’aristoloche © CACP – Emilie Périé

Stomorhina lunata est également une Calliphoridae. Si elle n’a pas de reflets métalliques distinctifs on la reconnait aisément à  ses yeux : ils sont rayés !

Des Stratiomyidae

Un Stratiomyidae sur une feuille de picris © CACP – Emilie Périé

Cette jolie mouche appartient à  la grande famille des Stratiomyidae (plus de cinquante espèces). Son allure élancée, ses yeux verts et son thorax métallique peuvent indiquer qu’elle est du genre Sargus. Mais il serait difficile d’aller plus loin dans l’identification sur photo.

Des syrphes évidemment

Syritta pipiens sur un Erigeron © CACP – Emilie Périé

La famille la plus représentée dans nos inventaires de pollinisateurs est sans doute celle des syrphes. C’est une famille assez conséquente et dont les individus, qui ressemblent souvent à  des guêpes ou des abeilles, sont assez photogéniques. Ici, c’est un syrphe avec de gros fémurs que l’on rencontre souvent lors des inventaires SPIPOLL : Syritta pipiens, la syritte piaulante.

Et des Bombylidae

Villa hottentotta sur une fleur de lierre © CACP – Emilie Périé

Ces grosses mouches velues qui ressemblent un peu à  de minuscules nounours sont des Bombylidae. C’est également une grande famille (avec plus de soixante espèces en France). Ici, c’est Villa hottentotta qui se délecte d’une fleur de lierre.

Retrouvez notre galerie de printemps dans cet article :

Mouches de printemps

Pour aller plus loin :

Le SPIPOLL

Insectes.org

L'actualité de la Nature

L’ombre de Napoléon

Ne dirait-on pas l’ombre menaçante de Napoléon sur le corps de cette araignée crabe chassant dans une ombelle ?

Synema globosum, forme jaune © Gilles Carcassès
Synema globosum, forme jaune © Gilles Carcassès

La forme jaune de l’araignée Napoléon est la plus fréquente, son occurrence est de 64% selon une étude anglaise. Les blanches sont les plus rares, et les rouges sont représentées à  hauteur de 34% des observations.

Synema globosum, forme rouge © Gilles Carcassès
Synema globosum, forme rouge – Pontoise © Gilles Carcassès

Celle-ci a attrapé un puceron dont on reconnaît la nervation alaire. Les araignées Napoléon sont capables de capturer des proies bien plus grosses qu’elles, comme des bourdons, grâce au venin foudroyant qu’elles injectent avec leurs chélicères.

Répartition de Synema globosum, source INPN
Répartition de Synema globosum, INPN

Cette espèce à  l’origine méditerranéenne gagne vers le Nord, c’est peut-être un effet du changement climatique.

Chloropidae et Synema globosum © Gilles Carcassès
Chloropidae et Synema globosum sur une fleur d’Hydrangea quercifolia © Gilles Carcassès

Ces deux petites mouches sont-elles inconscientes du danger ? Je ne le crois pas, ces Chloropidae sont des cleptoparasites des araignées. Elles vivent aux crochets de leur araignée, lui ôtant de la bouche une partie des sucs de ses proies.