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Les sympetrum

Les sympetrum sont des libellules aux couleurs rouge vif, en tout cas en ce qui concerne les mâles. Les femelles sont plutôt brunes ou jaunes. On compte 7 espèces de sympetrum en Île-de-France, dont 3 ont été croisées sur le territoire de Cergy-Pontoise. En voici les portraits.

Sympetrum sanguineum, le sympetrum sanguin © CACP – Emilie Périé

Le sympetrum sanguin mâle arbore une couleur rouge particulièrement éclatante. Ses pattes sont entièrement noires.

C’est le plus commun des Sympetrum dans notre secteur. On peut le rencontrer au-dessus de plans d’eau assez variés : mare, étang, ruisseau et rivière peu rapide.

Couple de Sympetrum sanguineum © CACP – Gilles Carcassès

La femelle a également les pattes entièrement noires, toutefois ses couleurs tirent plus sur le jaune. Les mâles immatures sont eux d’un jaune brillant.

Sympetrum fonscolombii, le sympetrum de Fonscolombe © CACP – Gilles Carcassès

Moins fréquent (et même assez rare) le sympetrum de Fonscolombe est aussi éclatant que le sanguin. En revanche quelques points permettent de les différencier : il présente des stries pâles sur les pattes, la nervation de ses ailes est rouge et la base de ses yeux est bleue. Là également les jeunes mâles et les femelles sont jaunes.

Cette espèce se reproduit essentiellement dans les eaux peu profondes et stagnantes. La plupart des individus que nous avons rencontrés étaient à proximité des bassins du parc François Mitterrand à Cergy.

Sympetrum striolatum, le sympetrum fascié © CACP – Gilles Carcassès

Enfin, la troisième espèce rencontrée sur le territoire est le sympetrum fascié. C’est une espèce assez commune qui se reproduit dans les eaux stagnantes à faiblement courante. Le mâle a des couleurs moins éclatantes que les deux précédents. On le reconnait aux stries jaunes qui marquent ses pattes noires et aux bandes blanches à brunes sur son thorax. Là encore, la femelle est jaune.

Sympetrum striolatum femelle © CACP – Gilles Carcassès

Si nous rencontrons les 4 espèces nous ne manquerons pas de vous partager leurs portraits.

Sources :

Les libellules du Val d’Oise, OPIE

Mes libellules, les sympetrum

Le sympetrum sanguin, INPN

Le sympetrum de Fonscolombe, INPN

Le sympetrum fascié, INPN

In(se)ktober 2023 :

Aujourd’hui on dessine une Anthophore à pattes plumeuses !

L’anthophore à pattes plumeuses, par Emilie

Retrouvez des images de cette espèce dans cet article : Les anthophores, d’adorables abeilles peluches.

Pour ce weekend, préparez vos Eucères à longues antennes et vos Libellules globe-trotter !

L’eucère à longues cornes, par Emilie

Retrouvez des images des Eucères dans cet article : A longues cornes !

La libellule globe-trotter, par Benjamin

La libellule globe-trotter est une espèce essentiellement tropicale que l’on ne retrouve pas à Cergy-Pontoise. Vous pouvez retrouver son portrait sur le site de l’INPN.

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Tatouages de demoiselles

C’est la saison des libellules. En ce moment elles volent partout au-dessus des plans d’eau. Mais il n’est pas toujours facile de les reconnaitre. Quand une petite allumette bleue nous frôle sans se poser, nous sommes bien en peine de pouvoir lui donner un nom. Par exemple ces deux espèces, vues de loin, pourraient bien être la même, et pourtant…

Un mâle bleu et une femelle verte © CACP – Emilie Périé
Un mâle bleu et une femelle verte © CACP – Emilie Périé

Et pourtant il s’agit de deux couples d’agrions différents. Le premier est l’agrion porte-coupe Enallagma cyathigerum et le deuxième est l’agrion jouvencelle Coenagrion puella. Les deux espèces sont communes et facilement observables sur le territoire. L’astuce pour les différencier est de regarder le motif sur le premier article de l’abdomen, un peu comme un tatouage distinctif.

L’agrion porte-coupe a une marque en forme de coupe ou de champignon.

Motif de l’agrion porte-coupe © CACP – Marion Poiret

L’agrion jouvencelle a une marque en forme de U.

Motif de l’agrion jouvencelle © CACP – Gilles Carcassès

Facile non ?

Retrouvez d’autres histoires de demoiselles dans ces articles :

Une nymphe et une naïade

Les demoiselles aux ailes fumées

Agrions élégants aux couleurs de l’arc-en-ciel

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Le retour de la cordulie bronzée

La cordulie bronzée – Cergy © CACP – Emilie Périé

Mademoiselle la libellule n’a pas suivi de formation de mannequinat et n’est pas au fait des principes de base quant à  l’exposition du sujet à  la lumière. Toutefois on distingue les critères qui permettent de reconnaître ici une femelle de cordulie bronzée : elle a des taches orangées à  la base des ailes, le corps de couleur métallique brun et vert, et des taches blanches sur la face ventrale de l’abdomen.

Cette espèce se rencontre (comme la plupart des libellules) plutôt autour des plans d’eau. Les mâles patrouillent sans cesse les berges des mares et des étangs. Gilles l’avait croisée au bord des étangs de l’île de loisirs et elle a déjà  été repérée autour de l’étang de Grouchy. Les adultes peuvent s’éloigner de plusieurs kilomètres de leur lieu de naissance pour trouver un nouveau lieu de reproduction.

La cordulie bronzée – Cergy © CACP – Emilie Périé

Quant à  savoir pourquoi celle-ci s’est retrouvée dans mon appartement, c’est une très bonne question. Peut-être était-elle venue me saluer ? L’espèce est considérée comme quasiment menacée en àŽle-de-France, je lui ai donc plutôt conseillé de rejoindre des espaces plus naturels et pourvus en plans d’eau où elle pourra pondre une nouvelle génération de libellules bronzées.

Sources :

Le guide des libellules de France, éditions Delachaux

L'actualité de la Nature

Le caloptéryx éclatant

Le caloptéryx éclatant, ou Calopteryx splendens de son nom scientifique, est un odonate faisant partie des zygoptères. Chez les odonates, il existe effectivement 2 sous-ordres : les zygoptères (demoiselles, ailes repliées au repos) et les anisoptères (libellules, ailes à  plat).

Calopteryx splendens, le caloptéryx éclatant © CACP – Léo Micouin

Ce bel odonate au corps bleu métallique vit près des plans d’eau tels que les mares et les cours d’eau. Comme tout les autres odonates, il a besoin de végétaux aquatiques pour accomplir son cycle biologique : les larves se développent immergées dans l’eau et finissent leur métamorphose accrochées sur une tige. Un simple plan d’eau ne suffit donc pas, il leur faut également des végétaux hélophytes (semi-aquatiques) à  proximité.

Déterminer le sexe

Un dimorphisme sexuel nous permet de différencier le mâle de la femelle : le mâle a le corps de couleur bleue métallique  avec  des  ailes  partiellement  colorées et  la  femelle  est  verte.

Dimorphisme sexuel chez Calopteryx splendens © CACP – Emilie Périé & Léo Micouin

A ne pas confondre avec Calopteryx virgo

Le caloptéryx éclatant se différencie du caloptéryx vierge (Calopteryx virgo) par la coloration de ses ailes. Chez le premier, les ailes ne sont que partiellement colorées de bleu, tandis que le caloptéryx vierge présente des ailes entièrement colorées. Voyez plutôt ci-dessous :

Calopteryx splendens (à  gauche) et Calopteryx virgo (à  droite) © CACP – Emilie Périé & Léo Micouin

A vos observations !

Cette espèce figure parmi la liste à  observer dans notre Atlas de la Biodiversité. N’hésitez pas à  venir y saisir vos observations !

Sources :

Guide des libellules de France et d’Europe, Delachaux & Niestle

meslibellules.fr

Retrouvez d’autres articles sur les odonates :

Comment observer une libellule ?

Les jolies demoiselles de l’île de loisirs

La naissance d’une libellule

Agrions élégants aux couleurs de l’arc-en-ciel

 

L'actualité de la Nature

La naissance d’une libellule

La Fête de la Nature 2019 a été riche en découvertes. Nous avons eu la chance d’assister à  la naissance de libellules ! Reportage.

Vendredi 24 mai, 21 h, les participants à  la sortie découverte des chauves-souris attendent patiemment la tombée de la nuit sur la parc du château de Menucourt. Audrey, l’animatrice de la soirée, propose d’entamer un tour du parc pour en découvrir ses trésors. Le suspens n’a pas tenu bien longtemps, dès l’approche du premier bassin des participants les ont repérées : des libellules sont en train de muer. Et elles sont presque une dizaine sur ce tout petit bassin, et ne sont pas toutes au même stade d’éclosion. Une aubaine pour réaliser un reportage !

S’extraire de son carcan

Odonate en cours de mue – Parc du château de Menucourt @ CACP – Emilie Périé

Les odonates (libellules et demoiselles) sont des insectes que l’ont dits « hétérométaboles » et « hémimétaboles ». Pour faire simple, ce sont des insectes qui se métamorphosent plusieurs fois et dont les larves et les adultes n’ont pas le même milieu de vie. Les larves sont aquatiques et carnivores. Elles se nourrissent et se développent sous l’eau, puis émergent, s’installent sur une feuille ou une tige à  proximité et se nymphosent. Elles muent. Le spécimen que nous avons observé a terminé sa mue et est en train de s’extraire de son ancienne peau pour devenir un véritable adulte. Il finira sa vie en milieu terrestre et aérien.

Une dernière toilette avant de partir

Libellule juste après la mue – Parc du château de Menucourt © CACP – Emilie Périé

Une fois sortie, l’adulte n’est pas tout à  fait prêt à  quitter son poste. Il passera encore quelques heures fixé à  sa tige pour laisser ses ailes sécher au vent. Enfin, il pourra les utiliser pour s’envoler.

Bien que cet adulte soit encore immature (ses couleurs, notamment, vont évoluer), son allure générale me permet d’avancer quelques hypothèses quant à  son identité. Les yeux rapprochés et la disposition des ailes m’informent sur un point important : il s’agit d’une libellule et non une demoiselle. Sa grande taille et ses couleurs me laisse penser à  l’anax empereur (Anax imperator) …

Prouver la présence, par l’absence

Exuvie d’anax empereur – Parc du château de Menucourt © CACP – Emilie Périé

Ici, la libellule s’est déjà  envolée en abandonnant sur place son ancienne peau. Cette peau, ou exuvie, et une clé de détermination récemment acquise me permettent de confirmer mon hypothèse : un Anax imperator est passé par ici !

Sources

Exuvies des Odonates de France, Guillaume Doucet

Et retrouvez aussi :

La sortie de l’empereur

La naissance d’une autre libellule

Les libellules pour les nuls

L'actualité de la Nature

De si beaux yeux !

Comment résister à  ces yeux-là  ?

Libellula fulva – Saint-Rémy-de-Provence © CACP – Gilles Carcassès

Libellula fulva est l’une de nos trois espèces de Libellula. On la reconnaît aux taches noires peu étendues à  la base de ses ailes, comme il est expliqué dans notre article : Reconnaître les libellules. C’est aussi la seule du genre à  avoir les yeux gris-bleu.

Libellula fulva  vs Orthetrum cancellatum

Libellula fulva – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Sur cette photo prise en juillet 2018 au bord de l’étang du parc du château de Grouchy à  Osny, on peut comparer le mâle de Libellula fulva au premier plan et celui d’Orthetrum cancellatum à  l’arrière-plan. Ces deux odonates à  l’abdomen gris-bleu sont faciles à  différencier si l’on observe la couleur des yeux.

Orthetrum cancellatum – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Orthetrum cancellatum a les yeux verts. Comme tous les Orthetrum, il n’a pas de taches sombres à  la base des ailes.

D’autres anisoptères aux yeux bleus

On veillera cependant à  ne pas confondre Libellula fulva avec Orthetrum coerulescens qui a aussi les yeux bleus.

Orthetrum coerulescens – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Orthetrum coerulescens est présent dans les jardins de l’école Du Breuil à  Paris, mais pas sur Cergy-Pontoise. Il lui faut des ruisselets ensoleillés.

Aeshna cyanea – parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès

Au parc du château de Grouchy, on peut aussi croiser les yeux bleus de l’aeschne bleue, mais impossible de confondre avec les Libellula et les Orthetrum !

Retrouvez nos articles :

L’orthetrum bleuissant

Une aeschne bleue au parc de Grouchy

Libellules

L'actualité de la Nature

Les petites bêtes de la mare

Au collège Gérard Philipe de Cergy, une mare a été réalisée au printemps 2018 avec le soutien du conseil départemental du Val d’Oise. Elle est déjà  grouillante de vie ! Nicolas Louineau, professeur de SVT, m’a aidé à  capturer quelques petites bêtes aux fins d’identification.

La mare du collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les notonectes, ou abeilles d’eau, nagent le ventre en l’air. Elles se nourrissent de proies aquatiques ou d’insectes tombés dans l’eau, qu’elles piquent avec leur rostre puissant.

Notonecta viridis – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Lorsqu’elle vient en surface faire le plein d’air pour respirer sous l’eau, seule l’extrémité de l’abdomen est en contact avec l’atmosphère. L’air emmagasiné tapisse la surface de son corps, lui donnant des reflets argentés. Ses grands yeux lui permettent de surveiller ce qu’il se passe au-dessus et en-dessous d’elle.

Notonecta viridis, face dorsale © CACP – Gilles Carcassès

Pour déterminer les notonectes, il faut observer la face dorsale. Il est recommandé de les manipuler avec précaution pour ne pas se faire piquer par le rostre, car c’est assez douloureux ! L’angle aigu du pronotum au coin de l’œil permet ici d’identifier Notonecta viridis.

Acilius sulcatus – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cet Acilius, de la famille des Dytiscidae, rame vigoureusement sous l’eau à  l’aide de ses longues pattes ciliées. A l’inverse des notonectes, il nage sur le ventre. C’est un prédateur de nombreux animaux aquatiques.

Acilius sulcatus, face ventrale © CACP – Gilles Carcassès

Pour déterminer les Acilius, il faut observer la face ventrale. Les fémurs postérieurs à  moitié noirs et la coloration ventrale globalement très sombre indiquent l’espèce Acilius sulcatus. L’insertion des pattes postérieures dans cette famille de coléoptères aquatiques est étonnamment très décalée vers l’arrière. L’insecte est très bien adapté pour la nage, il vole aussi sur de bonnes distances, mais s’est un marcheur très maladroit ! Ici il s’agit d’une femelle, car le mâle est équipé de ventouses sur ses pattes antérieures qui lui permettent de saisir commodément sa partenaire pendant l’accouplement.

Nymphe d’Acilius ? © CACP – Gilles Carcassès

Sur la berge à  fleur d’eau nous avons trouvé des cocons de terre cachés sous des feuilles en décomposition. A l’intérieur d’un cocon, une nymphe attend la mue qui la transformera en adulte. Il s’agit probablement d’une nymphe d’Acilius.

Corixidae – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Cette petite punaise aquatique finement barrée nage aussi sur le ventre. Elle navigue entre deux eaux et se pose sur le fond. Il s’agit d’une espèce de la famille des Corixidae. Ce sont des prédateurs de la petite faune aquatique comme les larves de moustiques.

Ponte de gastéropode aquatique – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les feuilles d’arbres tombées dans l’eau servent de support aux pontes des gastéropodes aquatiques.

Sympetrum striolatum mâle – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Les Sympetrum striolatum étaient en ponte en tandem au-dessus de la mare. Les femelles ont déposé dans l’eau des centaines d’œufs. Cela nous promet de belles observations de leurs larves l’an prochain. Une aeschne bleue mâle est passée aussi mais ne s’est pas posée.

Helophilus pendulus – collège Gérard Philipe à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

L’hélophile suspendu est un bien joli syrphe, commun dans les zones humides. On voit ici la bande médiane noire qui orne sa face. Les larves de cette espèce vivent dans la vase et les eaux boueuses des berges.

Sources :

SOHIER Sandra, COROLLA Jean-Pierre in : DORIS, 08/08/2016 : Acilius sp.

Clé des hétéroptères aquatiques, par Raymond Poisson in : Faune de France (1957)

Retrouvez nos articles :

La mouche Nestor

Les Sympetrum striolatum du parc François-Mitterrand

A la mare de la Maison des Russes

L’abeille d’eau

Une aeschne bleue au parc du château de Grouchy

L'actualité de la Nature

A la mare forestière de Boisemont

Mare forestière – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

à‡a et là , dans les bois de Boisemont, des mares permanentes font le bonheur de toute une faune aquatique, et des naturalistes. A en croire l’eau troublée, les sangliers aussi apprécient l’endroit. C’est dans cette mare que nous avions observé un impressionnant rassemblement de grenouilles rousses à  la saison des amours.

Tentative de récupération d’exuvies d’odonates fixées sur des feuilles de massettes © CACP – Gilles Carcassès

Ces grandes exuvies d’Aeshnidae sont peut-être celles de l’anax empereur, ou de l’aeschne bleue. L’étude des exuvies est importante dans les techniques d’inventaire, car elles constituent des preuves de reproduction des espèces. En effet, les adultes observés près des mares ne sont pas forcément d’origine locale, certaines espèces étant de grandes migratrices.

Sympetrum sanguineum – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Voici un Sympetrum sanguin mâle. On le différencie des autres espèces rouges à  ses pattes uniformément noires et à  la forme de son abdomen.

Utricularia sp. © CACP – Gilles Carcassès

Les fleurs jaunes qui dépassent de l’eau trahissent la présence des utriculaires, ces plantes carnivores aquatiques. Leurs fines feuilles portent de petites urnes capables d’aspirer les animaux qui s’aventurent à  proximité et de les digérer. Non, les sangliers n’ont rien à  craindre, elles ne capturent que des proies de moins d’un millimètre comme des daphnies.

Elophila nymphaeata –  Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Au revers d’une feuille de chêne, se cache cet élégant papillon de nuit, typique des abords de mares. C’est l’hydrocampe du potamot, Elophila nymphaeata. Les chenilles de ce Crambidae sont aquatiques, elles vivent dans un fourreau qu’elles confectionnent avec un morceau de feuille de potamot ou de nénuphar. Elles passent l’hiver au fond de l’eau.

L'actualité de la Nature

L’orthetrum bleuissant

C’est aux abords de la mare de l’arboretum de l’école Du Breuil que nous avons observé cet odonate d’un beau gris bleuté.

Orthetrum – Paris © CACP – Gilles Carcassès

C’est un Orthetrum, mais pas celui que nous voyons communément à  Cergy-Pontoise, Orthetrum cancellatum, qui a l’extrémité de l’abdomen sombre (1). Pour celui-ci, à  l’abdomen entièrement gris bleu, deux espèces très proches sont possibles : Orthetrum brunneum et Orthetrum coerulescens.

Nervation alaire – Orthetrum coerulescens – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Pour les distinguer, il faut regarder la rangée de cellules indiquée sur la photo ci-dessus. Si les cellules y sont très peu, voire pas du tout, divisées, c’est l’orthetrum bleuissant. Si au moins quatre cellules sont divisées, c’est l’orthetrum brun. La couleur jaune ochre du ptérostigma, vers l’extrémité de l’aile, est aussi un bon indice pour l’espèce coerulescens.

Orthetrum coerulescens (orthetrum bleuissant), jardin de l’école Du Breuil – Paris © CACP – Gilles Carcassès

Sous l’abdomen du mâle, à  l’avant, en position ventrale, les organes génitaux proéminents sont un autre critère très sà»r pour reconnaître Orthetrum coerulescens. Ici, pas de doute, c’est bien lui (cliquez sur la photo si vous osez). La face brune vient confirmer la détermination. Elle est bleu pâle chez l’orthetrum brun.

L’orthetrum bleuissant fréquente les ruisselets bien ensoleillés. L’espèce est classée « vulnérable » dans la liste rouge des odonates d’Ile-de-France.

Retrouvez nos articles :

La liste rouge des libellules

Naissance d’une libellule au parc de Grouchy

(1) Vous pouvez voir un Orthetrum cancellatum à  la fin de cet article : Reconnaître les libellules

Source :

Orthetrum coerulescens dans l’Atlas des libellules d’Ile-de-France (Cettia)

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Une aeschne bleue au parc du château de Grouchy

On croise de bien jolies demoiselles dans les allées du parc du château de Grouchy !

Aeschne bleue – parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès

L’aeschne bleue est une belle et grande libellule, assez commune, que l’on aperçoit souvent aux abords des mares forestières, en été et parfois tard en saison.

Aeshna cyanea mâle – parc du château de Grouchy © CACP – Gilles Carcassès

Seul le mâle présente une coloration bleue. Les trois grosses taches sur le dessus de l’extrémité de l’abdomen (bleues chez le mâle) sont la caractéristique de l’espèce.

Pour qui connaît les mœurs de l’aeschne bleue, la photo a de quoi surprendre. Cet odonate, très actif, est rarement vu posé, sauf à  l’émergence ou pour la femelle au moment de la ponte. J’avoue, il y a un truc. Notre stagiaire Mathilde l’a capturé en vol avec son grand filet à  papillons et lui a raconté une histoire à  dormir debout. à‡a l’a tenu tranquille 15 secondes, le temps que je prenne ces deux clichés. Puis il est reparti faire ses rondes et défendre son territoire dans la peupleraie marécageuse du parc.

Retrouvez nos articles sur cette espèce :

L’aeschne bleue

Le sauvetage de l’aeschne