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Les anthophores : adorables abeilles peluches

Anthophora sortant de son nid – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Une petite tête émerge d’un trou creusé dans un talus argileux pour venir saluer, et surtout surveiller, le malandrin qui ose la déranger dans son nid. Une tête recouverte de poils bruns, avec deux antennes de taille moyenne, noires et une paire d’yeux dont la forme est caractéristique des guêpes, des abeilles et des bourdons.

Mais qui est-ce ?

Anthophora plumipes femelle – Cergy © CACP – Naomi Gaillard

Il s’agit d’une abeille anthophore (Anthophora), de l’ordre des hyménoptères et de la famille des Apidés (Apidea), soit la famille d’abeilles. Eh non, malgré leur apparence trapue, leurs longs poils et leur bourdonnement, les anthophores ne sont pas des bourdons.

Il existe plusieurs espèces d’anthophores, mais la plus commune est Antophora plumipes, l’anthophore plumeuse.

Pourquoi les mâles et les femelles anthophores ne se ressemblent pas ?

Anthophora plumipes femelle (à  gauche) et mâle (à  droite) – Cergy © CACP – Naomi Gaillard et Gilles Carcassès

C’est ce que l’on appelle le dimorphisme sexuel. Il est ainsi relativement simple de différencier les spécimens mâles des spécimens femelles. En effet, les poils des mâles sont plutôt gris tandis que chez les femelles ils sont bruns ou noirs.

Anthophora plumipes mâle – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

En plus de leur couleur qui diffère, on peut aussi remarquer une différence au niveau des pattes. Les pattes médianes des mâles ont la particularité de posséder de longues franges de poils sur leurs tarses. Tandis que chez les femelles, les pattes postérieures sont couleur rouille et surtout très poilues (c’est ce que l’on appelle une brosse à  pollen) afin de pouvoir y stocker le pollen !

Dis-moi comment tu butines et je te dirais qui tu es…

Anthophora plumipes mâle en train de butiner – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Il faut aussi savoir que les anthophores sont des abeilles solitaires qui à  l’inverse des abeilles sociales (comme l’abeille domestique), ne vivent pas en société. Comme leurs cousines, elles contribuent elles aussi à  la pollinisation des plantes, mais elles commencent parmi les premières en butinant les plantes printanières et les plantes que d’autres abeilles sauvages, plus petites, ne parviennent pas à  butiner complétant ainsi leur travail. Un vrai travail d’équipe !

Car en effet, avec leur longue langue, les anthophores peuvent ainsi aller récupérer le nectar au fond de corolles profondes telles que les lamiacées (comme les menthes), les fabacées (découvrez notre galerie de fabacées) ou encore les boraginacées (comme l’héliotrope d’Europe). Une fois leur récolte faite, elles retournent dans leur nid et viennent le stocker pour l’alimentation de leurs larves.

A quoi ressemblent leurs nids ?

Nids d’Anthophora – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Eh bien, à  l’instar d’une grande majorité d’abeilles sauvages, l’anthophore est une abeille terricole. Cela signifie qu’elle bâtit son nid dans le sol, parfois même sur des surfaces verticales, de préférence dans des terres sèches ou argileuses pour pouvoir y construire des galeries !

D’une profondeur d’environ 10 cm, ces galeries sont plus larges au fond et forment alors des cellules ovoà¯des, c’est-à -dire en forme d’œuf. Elles servent de stockage pour le pollen et le miel.

Sources :

Guide des abeilles, Edition Delachaux

INPN, les anthophores

Un article écrit par Naomi, en stage avec nous ce printemps.

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