L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Les deux rouquins

Trop choux !

Paillette
Paillette – Ferme pédagogique de Pontoise – parc du château de Marcouville © Gilles Carcassès

J’ai fait une petite visite amicale à  la ferme pédagogique de Pontoise, gérée par l’association Les Z’herbes folles, pour admirer la vedette du moment : Paillette, velle jersiaise (1), née à  la ferme le 31 décembre 2019. Elle a les beaux yeux de sa race. Curieuse de découvrir le Monde, elle galope et fait des sauts de cabri, sans toutefois trop s’éloigner de sa mère aux mamelles généreuses.

Ecureuil roux – parc du château de Marcouville © Gilles Carcassès

Celui-ci n’a pas de nom de baptême car c’est un animal sauvage, ce qui ne l’empêche pas d’avoir aussi une bonne bouille ! Je l’ai surpris en plein repas au fond du parc du château de Marcouville.

Venez les voir !

La ferme est ouverte au public les week-ends et les jours fériés de 13h30 à  17h30 (horaires d’hiver). Vous pouvez suivre l’actualité de la ferme sur la page facebook de l’association.

(1) velle jersiaise = veau femelle d’une race de petit gabarit originaire de l’île de Jersey. Ce sont des vaches jersiaises qui broutent les pâtures royales du parc du château de Windsor en Angleterre.

Retrouvez d’autres histoires d’écureuils :

L’amateur de fibres longues

L’écureuil à  la carte

Le nain rouge et les deux pestes

L'actualité de la Nature

2018 : les petits nouveaux

A Cergy-Pontoise, 2018 aura été une bonne année pour les observations d’insectes rares ou remarquables ! Voici le résumé de nos découvertes :

Premières observations pour l’Ile-de-France

Larve d’Aproceros leucopoda © CACP – Gilles Carcassès

Aproceros leucopoda est un hyménoptère symphyte invasif d’origine asiatique. Il nous arrive de Belgique. Nous avons observé ce nouveau ravageur de l’orme au bord de l’Oise à  Vauréal en juin 2018.

Une galle de Rhopalomyia tanaceticola  sur une fleur de tanaisie © CACP – Gilles Carcassès

Rhopalomyia tanaceticola est une cécidomyie dont les larves se développent dans des galles sur les fleurs de tanaisie. Nous avons noté la présence de cet insecte dans le potager de la Ferme d’Ecancourt à  Jouy-le-Moutier en juillet 2018.

En fait cette rareté n’en est pas vraiment une, il s’agit plutôt d’une espèce qui n’intéresse pas grand monde. Elle n’a aucun impact économique connu, et comme toutes les espèces qui n’ont pas fait l’objet d’études, elle ne peut pas servir pas d’indicateurs de la qualité des milieux. Alors à  quoi bon l’observer ? Il faut reconnaître aussi que pour illustrer des atlas ou des études de biodiversité, les jolis oiseaux, libellules et papillons sont bien plus vendeurs que les moucherons !

Rhopalomya tanaceticola adulte au creux de ma main © CACP – Gilles Carcasses

J’avais conservé certaines de ces galles dans un bocal et quelques semaines plus tard des adultes en sont sortis. Ils n’ont pas réussi à  se dégager complètement de leur pupe. Peut-être que l’atmosphère de mon élevage était trop sèche… On voit sur cette photo que ce minuscule insecte est bien un diptère, on distingue l’un des balanciers (cliquez sur l’image pour l’agrandir).

Premières données pour le Val d’Oise

Saperda perforata, la saperde perforée © CACP – Gilles Carcassès

Saperda perforata est un longicorne dont les larves consomment le bois mort des peupliers. Nous l’avons observé au parc de Grouchy à  Osny en mai 2018.

Stephanitis takeyai , le tigre de l’andromède © CACP – Gilles Carcassès

Stephanitis takeyai est un ravageur asiatique invasif qui s’attaque aux Pieris. C’est un organisme suivi par la Fredon Ile-de-France. Nous l’avons découvert dans le patio de nos bureaux à  Cergy.

Il faut ajouter à  ce tableau de chasse un syrphe rare qui ressemble à  s’y méprendre à  certaines espèces de guêpes :

Sphiximorpha subsellis © CACP – Gilles Carcassès

Sphiximorpha subsesilis pond dans les suintements des vieux arbres pourris, dans les zones humides. Nous avons eu la chance de tomber dessus. Ce diptère a été observé dans le parc du château de Marcouville à  Pontoise en mai 2018.

Retrouvez plus d’informations sur ces espèces dans nos reportages :

La tenthrède zigzag de l’orme

La galle des fleurs de tanaisie

La saperde perforée

Le tigre du Pieris

Fausse guêpe

L'actualité de la Nature

Fausse guêpe !

J’ai failli me faire avoir !

Sphiximorpha subsessilis – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Dans le parc du château de Marcouville, Sophie, de la Ferme pédagogique de Pontoise m’a montré un vénérable marronnier en fin de vie. Il ne subsiste qu’un gros tronc creux car, victime peut-être de la foudre et de coups de vent, il a perdu toutes ses branches charpentières. L’eau de pluie s’accumule dans le tronc et suinte abondamment au niveau de fissures de l’écorce. Le manège d’une guêpe qui fait des va-et-vient près d’un suintement m’intrigue.

Sphiximorpha subsellis © CACP – Gilles Carcassès

Surprise, ce n’est pas une guêpe mais un diptère ! Et c’est bigrement bien imité : les rayures noires et jaunes de l’abdomen, la longueur des antennes, le bout des pattes jaunes, les taches sur le thorax, et même l’allure plissée des ailes un peu fumées ! Mais ses gros yeux la trahissent. Il s’agit d’un syrphe, et même d’une espèce rare, inféodée à  ce type de milieu constitué par les suintements des vieux arbres blessés. C’est là  en effet que vivent ses larves qui, paraît-il, se nourrissent des bactéries qui s’y développent.

Un syrphe rare

L’espèce, en déclin certain en France, et classée menacée au niveau européen, a déjà  été observée dans le Val d’Oise lors d’un inventaire des syrphes des marais de Montgeroult et de Boissy-l’Aillerie réalisé en 2006 à  l’initiative du Parc naturel régional du Vexin français. Les auteurs indiquent que sur les 68 espèces de syrphes recensés, Sphiximorpha subsellis est « sans conteste l’espèce la plus emblématique rencontrée sur le site d’étude ».

Sources :

Inventaire des syrphes des marais de Montgeroult et marais de Boissy-l’Aillerie, article dans le courrier scientifique n°5 de décembre 2011 du PNR du Vexin français.

Syrphes portraits de pollinisateurs 2017, par l’Association des entomologistes de Picardie

L'actualité de la Nature

La photo mystère de mai 2018

Chèvre sportive © Ferme pédagogique de Pontoise

On savait les chèvres de la ferme pédagogique de Pontoise bonnes grimpeuses.

Au parc du château de Marcouville à  Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Mais là -haut, tout de même ! Elles se font la courte échelle ?

Dégât sur un tronc de séquoia © CACP – Gilles Carcasses

A lundi, pour découvrir qui sont les vrais coupables !

L'actualité des jardins

Fine mouche en dentelles noires

Epiphragma ocellare – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Dans le parc du château de Marcouville, j’ai rencontré cette charmante bestiole posée sur la feuille d’un houx. Quelles ailes étonnantes : on les dirait peintes par un artiste ! Au début, je l’ai cherchée chez les Tipulidae…

Ceci n’est pas une tipule !

Epiphragma ocellare, facilement reconnaissable aux dessins en ocelles de ses ailes, est un représentant de la famille des Limoniidae, la plus nombreuse des diptères avec plus de 10 000 espèces dans le Monde (dont 500 en Europe).

Chez les Limoniidae, les adultes ne vivent que quelques jours, tout au plus deux semaines. La femelle d’Epiphragma ocellare pond dans le bois pourri où vivent ses larves. Sur cette photo, l’extrémité non pointue de l’abdomen montre qu’il s’agit d’un mâle.

Epiphragma ocellare © CACP – Gilles Carcassès

Et comment différencie-t-on les Tipulidae des Limoniidae ?

Les antennes des premiers ont 13 articles, et celles des Limoniidae 14 à  16. Mais il faut une bonne loupe ! A part ça, les Limoniidae ont souvent les ailes marquées par des taches ou des dessins contrastés, ce qui n’est généralement pas le cas chez les Tipulidae.

Tête de Tipulidae. © CACP – Gilles Carcassès
Tipula maxima (femelle) – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Tipula maxima, aux ailes présentant des taches contrastées, est une exception chez les Tipulidae.

Retrouvez notre article :

La grande tipule

L'actualité de la Nature

Salle à  manger avec vue sur le parc, chambre à  l’étage

Ce beau conifère au tronc élancé à  l’écorce rouge, visible dans le parc du château de Marcouville à  Pontoise, est un séquoia à  feuilles d’if, originaire de la région côtière de Californie. Son écorce molle et épaisse est ignifuge ce qui lui permet de survivre aux incendies de forêt. Il peut atteindre 115 mètres de haut dans son pays d’origine et vivre très probablement plus de 1000 ans.

Sequoia sempervirens - Pontoise © Gilles Carcassès
Sequoia sempervirens – Pontoise © Gilles Carcassès

A un mètre du sol, dans une profonde fissure de son écorce nous découvrons ce gland, qui n’est pas venu là  tout seul. C’est une « forge » de pic épeiche ou de sittelle. Ces oiseaux forestiers  pratiquent ainsi pour décortiquer commodément les glands et les noisettes qu’ils ajoutent à  leur menu en hiver.

© Gilles Carcassès
La forge de la sittelle © Gilles Carcassès

La sittelle, pour établir son nid, réutilise d’anciennes loges de pics. Justement un couple de sittelle a été vu l’an dernier entrer et sortir d’un trou dans la partie haute du tronc de cet arbre.

© Gilles Carcassès
Voyez-vous l’entrée de la loge ? © Gilles Carcassès
L'entrée du nid de la sittelle - Pontoise © Gilles Carcassès
L’entrée de la loge sur un tronc de séquoia – Pontoise © Gilles Carcassès

Cette vue rapprochée permet de voir aussi les feuilles de ce sequoia semblables à  celle de l’if.

Il existe un autre séquoia, aux feuilles en écailles comme les thuyas, c’est le séquoia géant (Sequoiadendraon giganteum). On peut en voir de beaux spécimens au parc du château de Menucourt.

Sequoiadendron giganteum - Menucourt © Gilles Carcassès
Sequoiadendron giganteum – Menucourt © Gilles Carcassès