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Le chardon des champs : ami ou ennemi ?

Cirsium arvense, le chardon des champs © Gilles Carcassès
Cirsium arvense, le chardon des champs © Gilles Carcassès

Comment reconnaître le chardon des champs ?

Ses feuilles sont piquantes mais n’ont pas d’épines sur leur face supérieure. Les capitules sont nombreux et mesurent moins de  2 centimètres. Les tiges ne sont pas ailées.

Est-ce une plante invasive ?

Le chardon des champs est une plante indigène, elle ne rentre donc pas dans la catégorie des plantes invasives, même si elle est reconnue comme une adventice indésirable.

Pourquoi est-elle gênante dans les cultures ?

Le chardon des champs est une plante vivace qui peut s’étendre latéralement par de vigoureux rhizomes, jusqu’à  2 mètres par an. La plante peut aussi se bouturer à  partir d’un tout petit fragment de rhizome. Enfin, un pied peut produire 1500 graines par an et les graines sont capables de rester en dormance dix ans dans le sol. C’est surtout sa capacité à  drageonner qui en fait une adventice redoutée. Sa présence dans les champs peut entraîner des pertes de rendements car son enracinement profond la rend compétitive par rapport aux cultures.

L'envol des graines du chardon des champs © Gilles Carcassès
L’envol des graines du chardon des champs © Gilles Carcassès

Est-elle utile à  la biodiversité ?

De très nombreux représentants de la faune sauvage fréquentent ce chardon et certaines espèces lui sont inféodées.

Les fleurs riches en nectar du chardon des champs sont très visitées par les hyménoptères © Gilles Carcassès
Cet hyménoptère butine une fleur de chardon des champs © Gilles Carcassès

Ses fleurs riches en nectar sont visitées par de nombreuses espèces d’insectes pollinisateurs : des papillons, des mouches et beaucoup d’hyménoptères. La faune aide aussi à  réguler l’expansion de l’espèce :

Comment lutter contre la prolifération du chardon des champs dans les espaces non cultivés ?

La meilleure façon d’agir est de gérer l’espace selon les principes de la gestion différenciée car une prairie stabilisée ne laissera pas de place aux chardons. Pour y parvenir, il faut respecter les principes suivants :

  • Pratiquer une fauche annuelle, haute de 8 cm minimum. En cas d’infestation, elle peut se faire en juin avant la formation des graines des chardons.
  • Bannir les fauchages à  l’épareuse qui laissent souvent des sols nus favorables à  l’établissement des chardons.
  • Préférer la faucheuse à  la broyeuse
  • Exporter les coupes si possible
  • Ne pas utiliser d’engins lourds qui tassent le sol, car un sol compacté est favorable aux chardons
  • Dans le cas d’une création de prairie, préférer le semis d’automne à  celui de printemps. La luzerne a la capacité d’éliminer les chardons.

Ne pas confondre

Il existe en Ile-de-France sept autres espèces de Cirsium et une bonne dizaine d’autres espèces herbacées épineuses à  fleurs composées (principalement chez les Asteraceae). Compte-tenu de leur absence de nuisance en agriculture, seul le chardon des champs est visé par les arrêtés préfectoraux d’échardonnage. Voici quelques-unes de ces autres espèces.

Cirsium vulgare, le cirse commun © Gilles Carcassès
Cirsium vulgare, le cirse commun (Asteraceae) © Gilles Carcassès

Les capitules du cirse commun sont plus gros et plus épineux que ceux du chardon des champs. C’est une plante bisannuelle.

Cirsium eriophorum, le cirse laineux © Gilles Carcassès
Cirsium eriophorum (Asteraceae) © Gilles Carcassès

Cirsium eriophorum est facile à  reconnaître avec ses involucres laineux. C’est aussi une plante bisannuelle.

Onopordon acanthium - Saint-Oen l'Aumône © Gilles Carcassès
Onopordon acanthium (Asteraceae)- Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

L’onopordon est une très grosse plante bisannuelle aux feuilles larges et cotonneuses et aux tiges ailées.

Le dossier très complet sur le chardon des champs par Seine-et-Marne Environnement, qui sera très utile aux agriculteurs comme aux jardiniers

La fiche Smart’Flore du chardon des champs

5 réflexions au sujet de “Le chardon des champs : ami ou ennemi ?”

  1. très intéressant, malheureusement on ne peut pas tout retenir, dommage !
    merci pour ce magnifique travail de vulgarisation

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