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A pompons : suite et fin

Clôturons notre série sur les plantes épineuses à  pompons roses avec ce cliché d’un chardon-Marie pris par Gilles il y a une dizaine d’années.

Silybum marianum, le chardon-Marie © CACP – Gilles Carcassès

Ce chardon, qui est d’une famille proche de celle des chardons Carduus mais toutefois différente, est plutôt originaire du milieu méditerranéen. On le rencontre sporadiquement sur le reste du territoire français dans des zones non cultivées, comme les friches ou les bords de chemin.

D’après les ressources bibliographiques botaniques, cette espèce, comme la plupart des chardons que nous avons déjà  présentés, était consommée pour ses feuilles.

Le pompon est l’un des plus gros de la série. L’involucre, l’ensemble des bractées épineuses, mesure plus de 3 cm de diamètre.

Astéracées, jamais assez

Voilà  qui termine la présentation des plantes sauvages de la famille des Astéracées connues en àŽle-de-France dont les fleurs sont roses et assemblées en pompon et qui portent des épines :

Mais la grande famille des Astéracées comporte bien d’autres membres. Certains ont également des fleurs roses, mais pas d’épines, comme les centaurées ou l’eupatoire. D’autres sont entièrement jaunes. Et d’autres encore sont bicolores.

Notre prochaine série portera sur les cousines de la pâquerette.

Sources :

Le site TelaBotanica

Le site FLORIF

Le dictionnaire étymologique de la flore française, par JP Ferrari

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A pompons : l’onopordon

Onorpodum acanthium – Osny © CACP – Emilie Périé

Dans la famille des astéracées à  pompons roses et à  épine je pioche l’onopordon faux-acanthe !

Onopordum acanthium – Osny © CACP – Emilie Périé

Il fait partie de la grande famille des plantes que l’on appelle communément les chardons. Mais il n’est pas du genre Carduus (les chardons vrais), il appartient à  un genre à  part Onopordum, le chardon aux ânes.

L’onopordon faux-acanthe est reconnaissable à  sa grande taille (jusqu’à  3 mètres de haut pour les plus grands spécimens !), ses gros pompons violets, ses larges feuilles recouvertes d’un duvet aranéeux, ses longues épines et surtout, les ailes de ses tiges et rameaux.

Les ailes de la tige © CACP – Emilie Périé

La tige présente une extension comme 4 ailes vertes, qui ont la même fonction de photosynthèse que les feuilles et soutiennent de fortes épines. Ca n’est pas un cadeau pour les herbivores ! Mais les pollinisateurs, eux, apprécient fortement ses pompons bien à  l’abri dans un buisson d’épines.

Onopordum acanthium – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Un air d’artichaut ? Ce sont des plantes de familles proches, elles partagent de nombreuses caractéristiques. D’ailleurs, l’onopordon a été cultivé et consommé comme l’artichaut. Mais plutôt en temps de disette, il ne doit pas être si fameux en cuisine.

Sources :

L’onopordon faux-acanthe, par FLORIF

L’onopordon faux-acanthe, par TelaBotanica

L’onopordon faux-acanthe, par ZoomNature

Dans la série des pompons :

Le cirse laineux

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A pompons : le cirse laineux

Cirsium eriophorum © CACP – Emilie Périé

Avec le froid qui s’installe il est temps de ressortir les pulls en laine, les bonnets à  pompons et les photos des pompons du cirse laineux !

Car lui est un peu à  contre-courant, c’est en été, au moment de la floraison qu’il sort ses pelotes de laine. En ce moment on peut trouver au mieux des rosettes de feuilles au ras du sol ou des graines bien cachées sous terre.

Ces grosses boules laineuses qui ressemblent au choix à  une barbe-à -papa ou à  une pelote de toiles d’araignées flanquée d’aiguilles sont les capitules de la plante. De la famille des Astéracées, le cirse laineux forme des fleurs très nombreuses rassemblées en capitules qui sont entourés par des bractées (les pointes rouges qui ressemblent à  des aiguilles). Les jeunes fleurs sont protégées par l’assemblage de soies qui limite la prédation par les chenilles ou les charançons. A l’éclosion des fleurs le capitule s’ouvre et transforme le pompon blanc en pompon rose. On voit ci-dessous l’émergence des premières fleurs sur un jeune capitule.

Cirsium eriophorum © CACP – Gilles Carcassès

Côté protection, le cirse laineux ne s’arrête pas là . Les cirses font partie de ce qu’on appelle communément les chardons : les plantes à  épines et à  fleurs violettes. On le voit sur ces images, les feuilles du cirse laineux sont terminées par de fortes épines.

Pourtant cela n’empêche pas de très nombreux animaux d’en profiter : les butineurs, le insectes phytophages, les ruminants et même les humains ! Il parait que les capitules de cirses étaient consommés comme ceux de l’artichaut.

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Le cirse laineux, FLORIF

Le cirse laineux, TelaBotanica

Le cirse laineux par ZoomNature

Retrouvez d’autres pompons dans nos articles :

Le cirse des champs

Le cirse maraicher

L'actualité de la Nature

Le cirse des champs : évolution et reproduction

Connaissez-vous le cirse des champs ?

Le cirse des champs, Cirsium arvense © CACP – Gilles Carcassès

Cette plante aux jolis pompons roses et aux longues épines appartient à  la famille des chardons. Comme son nom l’indique, le cirse des champs se plaît dans et aux abords des parcelles cultivées, mais pas seulement. Espèce dite ubiquiste et très adaptée à  notre climat, elle s’exprime dans tous les espaces ouverts où on lui en laisse la possibilité : friches, prairies, jardins, chemins, …

Et sa particularité ?

Le cirse des champs est une plante dioà¯que : les fleurs mâles (qui produisent le pollen) et les fleurs femelles (qui reçoivent le pollen et forment les fruits) sont portées par des pieds différents. Elles sont d’ailleurs assez dissemblables : les fleurs femelles sont plus petites, plus claires et de forme allongée ; les fleurs mâles sont d’un rose plus vif et d’un port plus étalé. Il est donc relativement facile de les différencier.

Fleurs de cirse, femelle à  gauche, mâle à  droite © CACP – Emilie Périé

En cas de doute, et avec un peu de patience, une technique infaillible est d’attendre la formation des fruits. Si les fleurs forment des touffes d’aigrettes blanches, la plante est femelle.

Pied femelle de cirse des champs – Cergy © CACP – Emilie Périé

Vers une séparation des genres ?

Outre la reproduction sexuée (par le pollen), le cirse des champs est également capable de se multiplier par son système racinaire. Les rhizomes (tiges souterraines) croissent sous terre et donnent naissance à  de nouveaux pieds quelques centimètres plus loin. On observe alors une répartition en petites colonies de plantes uniquement femelles ou uniquement mâles qui n’ont presque plus besoin de se rencontrer pour assurer la survie de l’espèce.  On a déjà  remarqué que les aigrettes servant à  transporter les fruits dans le vent sont de moins en moins solides puisque devenues inutiles… Qui sait ce que l’évolution leur réserve ?

Retrouvez le portrait du cirse des champs :

Le cirse des champs

Sources :

La fiche du cirse des champs, par Tela Botanica

Le cirse des champs, par Florif

La Flore d’àŽle de France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

L'actualité de la Nature

Le chardon des champs : ami ou ennemi ?

Cirsium arvense, le chardon des champs © Gilles Carcassès
Cirsium arvense, le chardon des champs © Gilles Carcassès

Comment reconnaître le chardon des champs ?

Ses feuilles sont piquantes mais n’ont pas d’épines sur leur face supérieure. Les capitules sont nombreux et mesurent moins de  2 centimètres. Les tiges ne sont pas ailées.

Est-ce une plante invasive ?

Le chardon des champs est une plante indigène, elle ne rentre donc pas dans la catégorie des plantes invasives, même si elle est reconnue comme une adventice indésirable.

Pourquoi est-elle gênante dans les cultures ?

Le chardon des champs est une plante vivace qui peut s’étendre latéralement par de vigoureux rhizomes, jusqu’à  2 mètres par an. La plante peut aussi se bouturer à  partir d’un tout petit fragment de rhizome. Enfin, un pied peut produire 1500 graines par an et les graines sont capables de rester en dormance dix ans dans le sol. C’est surtout sa capacité à  drageonner qui en fait une adventice redoutée. Sa présence dans les champs peut entraîner des pertes de rendements car son enracinement profond la rend compétitive par rapport aux cultures.

L'envol des graines du chardon des champs © Gilles Carcassès
L’envol des graines du chardon des champs © Gilles Carcassès

Est-elle utile à  la biodiversité ?

De très nombreux représentants de la faune sauvage fréquentent ce chardon et certaines espèces lui sont inféodées.

Les fleurs riches en nectar du chardon des champs sont très visitées par les hyménoptères © Gilles Carcassès
Cet hyménoptère butine une fleur de chardon des champs © Gilles Carcassès

Ses fleurs riches en nectar sont visitées par de nombreuses espèces d’insectes pollinisateurs : des papillons, des mouches et beaucoup d’hyménoptères. La faune aide aussi à  réguler l’expansion de l’espèce :

Comment lutter contre la prolifération du chardon des champs dans les espaces non cultivés ?

La meilleure façon d’agir est de gérer l’espace selon les principes de la gestion différenciée car une prairie stabilisée ne laissera pas de place aux chardons. Pour y parvenir, il faut respecter les principes suivants :

  • Pratiquer une fauche annuelle, haute de 8 cm minimum. En cas d’infestation, elle peut se faire en juin avant la formation des graines des chardons.
  • Bannir les fauchages à  l’épareuse qui laissent souvent des sols nus favorables à  l’établissement des chardons.
  • Préférer la faucheuse à  la broyeuse
  • Exporter les coupes si possible
  • Ne pas utiliser d’engins lourds qui tassent le sol, car un sol compacté est favorable aux chardons
  • Dans le cas d’une création de prairie, préférer le semis d’automne à  celui de printemps. La luzerne a la capacité d’éliminer les chardons.

Ne pas confondre

Il existe en Ile-de-France sept autres espèces de Cirsium et une bonne dizaine d’autres espèces herbacées épineuses à  fleurs composées (principalement chez les Asteraceae). Compte-tenu de leur absence de nuisance en agriculture, seul le chardon des champs est visé par les arrêtés préfectoraux d’échardonnage. Voici quelques-unes de ces autres espèces.

Cirsium vulgare, le cirse commun © Gilles Carcassès
Cirsium vulgare, le cirse commun (Asteraceae) © Gilles Carcassès

Les capitules du cirse commun sont plus gros et plus épineux que ceux du chardon des champs. C’est une plante bisannuelle.

Cirsium eriophorum, le cirse laineux © Gilles Carcassès
Cirsium eriophorum (Asteraceae) © Gilles Carcassès

Cirsium eriophorum est facile à  reconnaître avec ses involucres laineux. C’est aussi une plante bisannuelle.

Onopordon acanthium - Saint-Oen l'Aumône © Gilles Carcassès
Onopordon acanthium (Asteraceae)- Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

L’onopordon est une très grosse plante bisannuelle aux feuilles larges et cotonneuses et aux tiges ailées.

Le dossier très complet sur le chardon des champs par Seine-et-Marne Environnement, qui sera très utile aux agriculteurs comme aux jardiniers

La fiche Smart’Flore du chardon des champs

L'actualité de la Nature

Urophora stylata

Urophora stylata en ponte - Eragny © Gilles Carcassès
Urophora stylata femelle, en ponte sur un cirse commun – Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès

Réponse de la devinette publiée le 1er juillet 2016 : si ce diptère a un si long abdomen, c’est pour ne pas se piquer les fesses quand il pond dans les fleurs des cirses !

Entre  1973 et 2006, Urophora stylata a été utilisé comme moyen de biocontrôle en Amérique du Nord pour lutter contre le cirse commun qui est là -bas une plante invasive. Les boutons floraux infestés par les larves de cette mouche produisent en effet beaucoup moins de graines.

Un autre Urophora des chardons

L'actualité de la Nature

La mouche du chardon

Galle d'Urophora cardui en septembre © Gilles Carcassès
Galle d’Urophora cardui en septembre © Gilles Carcassès

Qu’elle est cette boursouflure sur la tige d’un chardon des champs observé au bord de l’eau à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise ? C’est la galle d’Urophora cardui, une petite mouche qui insère ses œufs dans la tige du chardon. Les larves consomment l’intérieur de la galle et attendront bien à  l’abri jusqu’au printemps suivant pour émerger.

Galle d'Urophora cardui au printemps © Gilles Carcassès
Galle d’Urophora cardui en hiver © Gilles Carcassès

A la sortie de l’hiver, les galles, très dures, sont bien visibles sur les tiges sèches des chardons. J’en ai récolté une pour la mettre en observation dans un bocal.

Urophora cardui, couple © Gilles Carcassès
Urophora cardui, couple © Gilles Carcassès

24 juin 2015 : naissance de deux Urophora cardui dans mon bocal ! La femelle est reconnaissable à  son abdomen plus allongé, équipé d’un oviposteur pour pondre à  l’intérieur de la tige. Le mâle, à  l’abdomen arrondi, fait sa cour en agitant les ailes.

Je les ai libérés dans un endroit riche en chardons.

Au Canada, cette espèce a été introduite en 1974 pour contribuer à  la lutte contre le chardon des champs, plante européenne invasive en Amérique depuis le XVIIème siècle. La plante est sans doute arrivée dans des sacs de semences. De nos jours, les semences sont contrôlées.

Les insectes des chardons

Sources :

http://www.issg.org/database/species/ecology.asp?si=413

https://books.google.fr/books?id=lZh0gFJwx0UC&pg=PA233&lpg=PA233&dq=canada+introduction+urophora+cardui&source=bl&ots=v2qPAC7uUz&sig=RBO4SkOKK5rwHUSREpqd8I47zyI&hl=fr&sa=X&ved=0CEYQ6AEwBmoVChMItrTltNrqxgIVi7QUCh3nWAwT#v=onepage&q=canada%20introduction%20urophora%20cardui&f=false