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L’épervière des murs

L’Espace Naturel Sensible du parc du château de Menucourt regorge de trésors de biodiversité et c’est justement un jour de découverte de ce splendide patrimoine naturel que nous avons pu faire la rencontre d’une énigmatique plante à fleurs de pissenlit.

Hieracium murorum, l’épervière des murs – Menucourt © CACP – Emilie Périé

C’est bien ces petites feuilles poilues qui ont attiré notre regard lors de l’ascension jusqu’à l’entrée de l’espace naturel sensible. Jamais nous n’avions vu ça ailleurs, il était donc de notre devoir de naturalistes de déterminer ce mystérieux végétal. Cependant il était bien trop tôt dans la saison pour attacher un nom à cette simple feuille, d’avantage de critères comme la floraison étaient nécessaires. Soit ! Revenons plus tard…

Hieracium murorum, l’épervière des murs – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

De retour sur site à la fin mai, j’ai le privilège de constater que notre simple feuille a désormais bien grandi et possède même sa toute première fleur de l’année. Pas de doute possible, avec une fleur de type pissenlit comme celle-ci, nous avons bien affaire à une plante de la famille des Asteraceae. Maintenant à quel genre et quelle espèce appartient cette plante ?

Hieracium murorum, l’épervière des murs – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Après avoir parcouru la flore d’Ile-de-France, il s’avère que notre Asteraceae poilue serait une plante assez rare dans la région : l’épervière des murs, Hieracium murorum. Quelle belle trouvaille ! Cette épervière, indigène à notre territoire, est une habituée des milieux boisés pentus ou rocheux, généralement en chênaies-charmaies. Elle mesure de 20 à 60 centimètres de haut et fleurit de mai à juin.

Hieracium murorum, l’épervière des murs – Menucourt © CACP – Matthieu Delagnes

Et voilà ! Un nouveau mystère de résolu sur l’agglomération et une nouvelle donnée floristique relayée sur GeoNat IDF.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

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Trop de soucis

Souci ? Qu’est-ce qu’un souci ? Chez nous le souci peut-être trois choses différentes :

Dans cet article nous allons nous intéresser à la première de ces trois possibilités, les plantes du genre Calendula.

Calendula officinalis, le souci officinal – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Ci-dessus nous pouvons admirer les conséquentes fleurs orange du souci officinal. Contrairement à son cousin le souci des champs, il est uniquement planté dans les jardins et cultivé dans les potagers, ce qui lui vaut d’ailleurs d’être également appelé souci des jardins. On le reconnait aisément à sa taille supérieure en tous points par rapport à son cousin le souci des champs.

Calendula arvensis, le souci des champs – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Et en parlant du souci des champs, le voici, mais avec ses fleurs refermées. Suivant les auteurs, ce souci est considéré soit comme archéophyte (introduit sur un territoire avant l’an 1500) soit comme indigène. Dans tous les cas, et ce malgré sa rareté, c’est une plante typique de notre territoire dans les terrains vagues, les friches, les potagers et maraichages… Le souci des champs est, comme dit précédemment, plus petit que l’officinal, il possède aussi des fleurs moins orange que celui-ci.

Calendula arvensis, le souci des champs – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Une particularité du genre Calendula sur notre territoire est sa fructification. En effet les soucis font partie de la famille des Asteraceae, hors ceux-ci produisent généralement des akènes plutôt droits et surtout munis de pappus qui favorisent la dispersion par le vent. Ici au même titre que la lampsane commune ou la chicorée amère, le souci ne possède pas de pappus. De surcroit les akènes de cette plante sont même courbés de pleins de façons différentes sur un même capitule.

Calendula arvensis, le souci des champs – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Et pour finir intéressons nous aux feuilles que voici juste au-dessus. Elles sont principalement lancéolées parfois un peu oblongues et sessiles (sans pétiole). La plupart du temps entiers, notons parfois que les limbes peuvent être faiblement dentés. Tout comme sur les branches, de nombreux poils blancs peuvent être observés sur les feuilles.

Calendula arvensis, le souci des champs – Cergy © CACP – Matthieu Delagnes

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica : Calendula arvensis, Calendula officinalis.

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La tanaisie

Pas d’âne

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La chicorée amère

Bravo à tous ! Vous avez été nombreux à trouver la chicorée, Cichorium intybus !

Cichorium intybus, la chicorée amère – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Comme nous pouvons le voir ci-dessus, les fleurs ligulées à 5 dents nous donnent un indice non négligeable quant à l’identification de la grande famille des Asteraceae. Contrairement à de nombreuses autres plantes de la famille (souvent jaunes ou blanches), la chicorée possède des fleurs plutôt bleues.

Cichorium inybus, la chicorée amère – Osny © CACP – Matthieu Delagnes

Ci-dessus on peut observer les feuilles et les rameaux effectivement couverts de poils raides localisés ça et là. Suivant les ouvrages qui la décrivent et les situation dans laquelle elle se développe, la chicorée pourrait atteindre jusqu’à 1m20 de haut. Mais elle se cantonne généralement plus aux alentours de 90 cm ou 1 m.

Cichorium intybus, la chicorée amère – Montreuil © CACP – Gilles Carcassès

La chicorée sauvage est une plante mellifère appréciée par de nombreux insectes, ses fruits nourrissent aussi bon nombres d’oiseaux en hiver. Nous-mêmes les humains savons en tirer profit en tant que plante médicinale et de façon plus répandue comme substitut au café.

Les chardonneret se délectent des bonnes graines de chicorée et de cardère – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Notons également que la plupart des variétés d’endive (ou « chicon » dans le nord de la France) cultivées par nos agriculteurs que l’on retrouve par la suite dans nos assiettes, sont issues de variations de la chicorée amère.

Sources :

Flore d’Ile de France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

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Pas d’âne

La tanaisie

Pissenlit or not pissenlit ?

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La tanaisie

Bravo à Anne qui a trouvé la première la belle Tanacetum vulgare, la tanaisie commune et qui n’est pas tombée dans le piège de la berce commune que l’on voyait au bord du chemin.

Station de tanaisie – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Au vue des nombreuses fleurs tubulées rassemblées en capitule sur un réceptacle que l’on appelle un involucre de bractées, pas de doute nous sommes bien dans la deuxième plus grande famille végétale au monde, celle des Asteraceae.

Comme nous pouvons le remarquer sur la photo ci-dessous, la tanaisie apprécie en effet les milieux enfrichés mais elle se plait tout aussi bien sur les bords de chemins, les ballasts, les bords de cultures, les talus…

Pied de tanaisie dans une friche – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La taille de cette plante vivace est tout à fait variable. En effet elle peut atteindre 1m20 de haut mais s’avachit régulièrement sous le poids de son feuillage et de ses inflorescences.

Le cuivré commun sur une inflorescence de tanaisie commune – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Comme beaucoup d’autres représentants de sa famille, la tanaisie attire bien des insectes comme ce beau cuivré ci-dessus ou encore un type de puceron spécialiste de l’espèce : Macrosiphoniella tanacetaria.

Feuilles de la tanaisie – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Les feuilles de cette plante sont assez élaborées, elles sont dans un premier temps découpées, ensuite composées de lobes puis ces mêmes lobes sont eux-mêmes plus ou moins dentés.

Fleurs de tanaisie commune – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

L’odeur camphrée très marquée de cette espèce est caractéristique. Profitez de la prochaine saison estivale pour froisser quelques fleurs.

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L’armoise des frères Verlot

Le même jour que notre découverte de l’étonnante Barbe à  papa du côté du ru de Liesse, nous avons également fait l’observation d’une plante très aromatique rare en Ile-de-France.

Artemisia verlotiorum – Saint-Ouen-l’Aumone © CACP – Emilie Périé

L’armoise des frères Verlot ou armoise de Chine, naturalisée dans notre région, se retrouve dans les milieux rudéraux mésoxérophile* tels que les talus, friches vivaces, ballastières, bermes, remblais… Elle est originaire d’Asie orientale.

Feuille d’Artemisia verlotiorum – Saint-Ouen-l’Aumone © CACP – Emilie Périé

Gare aux confusions ! à‡a cousine Artemisia vulgaris l’armoise commune, pouvant également se retrouver dans les mêmes types de milieux, lui ressemble beaucoup. Quelques critères notables permettent tout de même de les différencier l’une de l’autre, en effet l’armoise commune fleurit de juillet à  septembre et est peu aromatique tandis que l’armoise de Chine fleurit d’octobre à  novembre et dégage une odeur nettement plus marquée lorsqu’on écrase les feuilles.

Fruits secs d’Artemisia verlotiorum – Saint-Ouen-l’Aumone © CACP – Emilie Périé

Mésoxérophile* : Se dit d’une plante qui pousse en milieux à  tendance sèche ayant tout de même besoin d’un minimum d’humidité, qui ne supporte pas les fortes sècheresses.

Sources :

Flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Retrouvez ici d’autres espèces du genre Artemisia

L’armoise annuelle

Une armoise mystérieuse

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Comme une pâquerette : l’aster lancéolé

Clôturons notre série sur les astéracées à  fleurs tubulées jaunes et ligulées blanches qui ressemblent à  la pâquerette avec une plante un peu plus rare : l’aster lancéolé.

Symphotrichum lanceolatum, l’aster lancéolé – Cergy © CACP – Emilie Périé

C’est une américaine naturalisée dans la région, bien qu’encore assez rare, qui se plaît bien sur les rives de cours d’eau (ici l’Oise).

Elle ressemble un peu à  l’érigéron annuel que l’on a vu dans le dernier épisode de la série mais ses ligules sont moins nombreuses et plus larges, et l’aster est globalement moins poilu que l’érigéron.

Quant à  sa ressemblance avec la pâquerette, elle s’arrête au format du capitule. L’aster lancéolé a des feuilles, comme son nom l’indique, lancéolées contrairement aux feuilles arrondies de la pâquerette. Et il forme des petits buissons, ou des grosses touffes, allant jusqu’à  1,5 mètre de haut.

Symphotrichum lanceolatum, l’aster lancéolé – Cergy © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

FLORIF – comparateur de plante

Retrouvez les épisodes précédents de la série :

La pâquerette

La marguerite

La matricaire inodore

La camomille

La matricaire odorante

Les érigérons

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L’œil de cheval

L’inule conyze, l’inule squarreuse, le chasse-puces, l’œil de cheval ou encore l’herbe aux mouches, voici notre plante du jour que nous avons eu l’occasion de rencontrer lors d’un inventaire dans le bois de Cergy.

Fleurs de Pentanema squarrosum – Cergy © CACP – Emilie Périé

Cette plante vivace de la famille des ASTERACEAE fleurit jaune de juillet à  octobre. Ses feuilles alternes sont pubescentes, comme les tiges, lancéolées et denticulées. Les boutons floraux sont très reconnaissables grâce à  leur couleur pourpre/violet.

Feuilles et infruitescences de Pentanema squarrosum – Cergy © CACP – Emilie Périé

Certains connaitront peut-être cette plante sous le nom latin « Inula conyzae », en effet cette plante a subi un changement de nom en début d’année. On pouvait y distinguer le nom d’espèce « conyzae » qui se rapporte à  l’ancien genre « Conyza » celui de la vergerette qui est désormais « Erigeron ».

Sources :

Tela Botanica

La flore d’Ile-de-France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Retrouvez ici d’autres ASTERACEAE :

A pompons : les bardanes

Comme une pâquerette : la marguerite

Le bidens trifolié

Deux Galinsoga, et des bananes

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Comme une pâquerette : les érigerons

Erigeron karvinskianus – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Bien qu’elle soit extrêmement rare à  l’état sauvage en àŽle-de-France, cette petite plante des milieux secs est très appréciées dans les massifs urbains. Il n’est donc pas rare de la croiser sur le territoire, dans les massifs du cimetière de Vauréal ou échappée sur le parvis de la gare de Neuville-Université.

Erigeron karvinskianus – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carassès

Au premier coup d’œil la vergerette de Karvinsky peut paraître pour une pâquerette. Pourtant, plusieurs détails permettent de les différencier assez rapidement. Les fleurs d’abord : la vergerette porte des ligules blanches plus fines et bien plus nombreuses que la pâquerette. La teinte rose de ces ligules est également plus marquée. La tige ensuite : la vergerette est une plante de plus grand développement que la pâquerette. Elle fait une tige qui porte des feuilles et plusieurs capitules, alors que la pâquerette n’a que des feuilles en rosette au sol et une seule hampe florale. De plus, la forme de la feuille est nettement différente, beaucoup plus fine chez la vergerette. Enfin, les fruits (akènes) de la vergerette sont surmontés d’un pappus (de soies, comme chez le pissenlit) alors que ceux de la pâquerette sont nus.

Erigeron annuus – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Dans le genre Erigeron, une autre espèce a le même modèle de fleurs que la pâquerette : c’est la vergerette annuelle. Mais celle-ci pouvant mesurer jusqu’à  1,20 mètre, elle ne se confond pas avec la pâquerette.

Erigeron canadensis – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

De manière générale chez les vergerettes, le modèle de fleurs est toujours un capitule formé de tubules tendant vers le jaune au milieu et entourées de ligules blanches ou roses. Mais chez les autres espèces, comme la vergerette âcre, celle de Sumatra, du Canada ou de Buenos Aires, le capitule est bien plus petit, moins ouvert et les ligules sont beaucoup plus réduites, si bien qu’elles ne ressemblent plus du tout à  des pâquerettes.

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

FLORIF

e-flore de Tela-Botanica

Retrouvez la série des « Comme une pâquerette » :

La pâquerette

La marguerite

La matricaire inodore

La camomille

La matricaire odorante

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Comme une pâquerette : la matricaire odorante

Matricaria discoidea © CACP – Emilie Périé

Bien qu’elle paraisse difficilement confondable avec une pâquerette, cette plante appartient bien à  la famille des matricaires dont les autres représentantes présentées plus tôt ont la même structure que la pâquerette : cœur de fleurs tubulées jaunes entouré de fleurs ligulées blanches. Chez la matricaire odorante l’évolution a fait disparaitre les ligules blanches, ne laissant que le cœur jaune.

Matricaria discoidea – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Elle passe souvent inaperçue car elle affectionne le ras du sol, les sols tassés et piétinés comme les chemins que l’on oublie de regarder pourtant, elle a une caractéristique bien singulière : elle sent l’ananas !

Sources :

La flore d’àŽle-de-France par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Le portrait de la matricaire odorante par Gilles

Retrouvez la série des « comme une pâquerette » :

La pâquerette

La marguerite

La matricaire inodore

La camomille

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Comme une pâquerette : la matricaire camomille

Matricaria chamomilla, la matricaire camomille © CACP – Emilie Périé

Elle a des feuilles découpées et filiformes, un capitule composé de tubules jaunes entourés par des ligules blanches et qui se bombe au fur et à  mesure du développement de la plante. La matricaire camomille a tout pour se faire passer pour une autre : la matricaire inodore. Pourtant, un détail la trahit. Le réceptacle, la partie du capitule qui porte les fleurs, est hémisphérique et plein chez la matricaire inodore, alors qu’il est cylindrique et creux chez la matricaire camomille.

Réceptacle cylindrique de Matricaria chamomilla © CACP – Emilie Périé
Réceptacle creux de Matricaria chamomilla © CACP – Emilie Périé

Encore une espèce qu’il faut disséquer pour identifier. Mais dans le cas présent, vous pouvez viser les fleurs déjà  fanées et laisser le temps aux jeunes fleurs d’être pollinisées.

Le mâle du syrphe ceinturé en plein repas © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Retrouvez la série des presque pâquerettes :

La pâquerette

La marguerite

La matricaire inodore