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La tanaisie

Bravo à Anne qui a trouvé la première la belle Tanacetum vulgare, la tanaisie commune et qui n’est pas tombée dans le piège de la berce commune que l’on voyait au bord du chemin.

Station de tanaisie – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Au vue des nombreuses fleurs tubulées rassemblées en capitule sur un réceptacle que l’on appelle un involucre de bractées, pas de doute nous sommes bien dans la deuxième plus grande famille végétale au monde, celle des Asteraceae.

Comme nous pouvons le remarquer sur la photo ci-dessous, la tanaisie apprécie en effet les milieux enfrichés mais elle se plait tout aussi bien sur les bords de chemins, les ballasts, les bords de cultures, les talus…

Pied de tanaisie dans une friche – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

La taille de cette plante vivace est tout à fait variable. En effet elle peut atteindre 1m20 de haut mais s’avachit régulièrement sous le poids de son feuillage et de ses inflorescences.

Le cuivré commun sur une inflorescence de tanaisie commune – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Comme beaucoup d’autres représentants de sa famille, la tanaisie attire bien des insectes comme ce beau cuivré ci-dessus ou encore un type de puceron spécialiste de l’espèce : Macrosiphoniella tanacetaria.

Feuilles de la tanaisie – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Les feuilles de cette plante sont assez élaborées, elles sont dans un premier temps découpées, ensuite composées de lobes puis ces mêmes lobes sont eux-mêmes plus ou moins dentés.

Fleurs de tanaisie commune – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

L’odeur camphrée très marquée de cette espèce est caractéristique. Profitez de la prochaine saison estivale pour froisser quelques fleurs.

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Petite abeille sur une tanaisie

J’aime explorer les grandes friches du parc du peuple de l’herbe à  Carrières-sous-Poissy. En été, je scrute les fleurs des cardères, des chardons et des tanaisies pour y débusquer quelques pollinisateurs intéressants. Justement voici une petite abeille très occupée à  butiner sur une tanaisie.

Sur une tanaisie en fleurs © CACP – Gilles Carcassès

Je crois reconnaître les jolies rayures de la collète du lierre, mais cette espèce n’apparaît que lorsque le lierre est en fleurs et ce n’est pas du tout la saison. Alors, serait-ce une autre collète ?

Colletes sp. © CACP – Gilles Carcassès

En approfondissant la question, j’apprends qu’il existe en France au moins 23 espèces de Colletes, et que les plus probables sur la tanaisie sont celles du groupe daviesanus-fodiens-similis, trois espèces au demeurant fort peu observées et mal connues.

Colletes sp. © CACP – Gilles Carcassès

J’ai partagé mes photos sur un groupe facebook international spécialisé dans la détermination des hyménoptères, « Wild Bees, Wasps and Ants of Europe ». Un expert anglais m’indique qu’il s’agit probablement de Colletes fodiens.

Source (clé de détermination des Colletes) :

Les espèces paléarctiques de Colletes, par J. Noskiewicz (1936)

Retrouvez dans cet article un autre visiteur de la tanaisie :

Le cuivré commun

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Cassida, un ovni chez les coléoptères

Couple de cassides sur une feuille de tanaisie – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Au bord des bassins d’infiltration des eaux pluviales derrière l’Université à  Neuville-sur-Oise, on trouve de beaux massifs de tanaisie. Cette plante vivace vigoureuse, à  la forte odeur camphrée, a la solide réputation de repousser les insectes. Nos aà¯eux en plaçaient dans la litière, au chenil et au poulailler, pour combattre les parasites. On trouve sur internet quelques recettes pour soigner les plantes à  base de tanaisie, mais cette espèce contient des composés toxiques pour l’Homme et pour cette raison elle n’a pas été homologuée comme substance de base par la Commission européenne. Elle n’est pas non plus dans le dernier tableau des produis de biocontrôle (version du 28 mars 2017). Aussi, je ne recommande pas son usage.

Un drôle d’insecte est capable de résister à  son arsenal chimique. Sa forme en bouclier fait penser à  une punaise, mais c’est un coléoptère, de la famille des chrysomèles. Il arbore le même vert franc que sa plante de prédilection : très discret, il n’est pas facile à  observer.

Prudemment, la casside a sorti une patte, un oeil et ses antennes © CACP – Gilles Carcassès

C’est une casside, probablement l’espèce Cassida stigmatica, qui présente comme celle-ci trois taches brunes bien marquées à  la base des élytres.

Casside sur le dos © CACP – Gilles Carcassès

J’ai retourné la bête pour vous montrer comment elle peut se cacher entièrement sous sa carapace.

Les cassides sont souvent joliment colorées. En Ile-de-France, on peut chercher Cassida murraea (rouge ou verte, tachée de noir) sur les pulicaires, Cassida azurea (bleue) sur les saponaires, Cassida viridis (verte) sur les menthes, Cassida vibex (verte et brune) sur les chardons… En tout, 38  espèces de cassides du genre Cassida sont répertoriées en France.

Retrouvez une autre casside dans notre article sur le cirse des maraîchers

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Tanaisie

Tanaisie en fleurs - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Tanaisie en fleurs – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

On trouve la tanaisie presque exclusivement aux bords des voies de communication : fleuves, routes et chemins. Cette voyageuse d’origine probablement asiatique a peut-être suivi les grandes invasions. On peut imaginer les hordes de Barbares apportant avec eux leur pharmacopée traditionnelle : des graines de toutes les plantes utiles pour soigner Hommes et chevaux, et les semant dans les endroits où ils établissaient des campements durables. En fermant les yeux devant ces touffes de tanaisie, on pourrait presque entendre le hennissement des chevaux des steppes et les comptines des enfants dans une langue disparue.

L’odeur aromatique et camphrée de cette plante laisse soupçonner ses vertus médicinales. On lui prête une certaine efficacité antiparasitaire. La plante était autrefois employée contre les puces et les tiques, on en mettait quelques brassées dans la niche du chien. A forte dose la plante est abortive. Appelée autrefois « l’herbe aux vers », sa culture dans les jardins était déjà  recommandée au 8ème siècle.

La tanaisie fleurit en été et en automne et ses fleurs sont très durables. On utilise parfois dans les jardins une variété ornementale crispée à  feuilles de fougère. Quelques pépiniéristes la commercialisent sous l’appellation Tanacetum vulgare crispum. Comme l’espèce sauvage, c’est une vivace rhizomateuse assez conquérante.

Tanacetum vulgare crispum © Gilles Carcassès
Tanacetum vulgare crispum est ici associée à  des asters © Gilles Carcassès

Des chercheurs ont testé ses effets en lutte biologique sur l’eudémis, un papillon ravageur de la vigne dont les chenilles perforent les grains de raisins. La tanaisie se comporte comme une plante piège : elle attire les femelles accouplées de ces papillons et elle inhibe leur comportement de ponte. Merci les Barbares !