Non classé

La chicorée amère

Bravo à tous ! Vous avez été nombreux à trouver la chicorée, Cichorium intybus !

Cichorium intybus, la chicorée amère – Courdimanche © CACP – Gilles Carcassès

Comme nous pouvons le voir ci-dessus, les fleurs ligulées à 5 dents nous donnent un indice non négligeable quant à l’identification de la grande famille des Asteraceae. Contrairement à de nombreuses autres plantes de la famille (souvent jaunes ou blanches), la chicorée possède des fleurs plutôt bleues.

Cichorium inybus, la chicorée amère – Osny © CACP – Matthieu Delagnes

Ci-dessus on peut observer les feuilles et les rameaux effectivement couverts de poils raides localisés ça et là. Suivant les ouvrages qui la décrivent et les situation dans laquelle elle se développe, la chicorée pourrait atteindre jusqu’à 1m20 de haut. Mais elle se cantonne généralement plus aux alentours de 90 cm ou 1 m.

Cichorium intybus, la chicorée amère – Montreuil © CACP – Gilles Carcassès

La chicorée sauvage est une plante mellifère appréciée par de nombreux insectes, ses fruits nourrissent aussi bon nombres d’oiseaux en hiver. Nous-mêmes les humains savons en tirer profit en tant que plante médicinale et de façon plus répandue comme substitut au café.

Les chardonneret se délectent des bonnes graines de chicorée et de cardère – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Notons également que la plupart des variétés d’endive (ou « chicon » dans le nord de la France) cultivées par nos agriculteurs que l’on retrouve par la suite dans nos assiettes, sont issues de variations de la chicorée amère.

Sources :

Flore d’Ile de France de Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

Tela Botanica

Retrouvez ici d’autres articles sur les Asteraceae :

L’œil de cheval

La pulicaire dysenterique

Pas d’âne

La tanaisie

Pissenlit or not pissenlit ?

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

L’endive : j’en étais sà»r !

Endives © Gilles Carcassès
Endives © Gilles Carcassès

Depuis que je suis tout petit, je déteste l’endive.

Et manifestement, je ne suis pas le seul : le regretté Pierre Desproges lui a même consacré une page d’anthologie dans son « Dictionnaire superflu à  l’usage de l’élite et des bien nantis ». En voici un extrait :

n.f. Sorte de chicorée domestique que l’on élève à  l’ombre pour la forcer à  blanchir. La caractéristique de l’endive est sa fadeur : l’endive est fade jusqu’à  l’exubérance.

Sa forme, qu’on peut qualifier de n’importe quoi, genre machin, est fade.
Sa couleur, tirant sur rien, avec des reflets indescriptibles à  force d’inexistence, est fade.
Son odeur, rappelant à  l’amnésique qu’il a tout oublié, est fade.
Son goà»t, enfin, puisque, dit-on, de nombreux pénitents mystiques préfèrent en manger plutôt que de crapahuter sur les genoux jusqu’à  Saint-Jacques-de-Compostelle, atteint dans la fadeur gastronomique des sommets que le rock mondial frôle à  peine dans la pauvreté créatrice.

Je ne savais pas pourquoi cette aversion pour l’endive. Maintenant, je sais : je viens de découvrir que l’endive est une plante dangereuse, classée dans la catégorie des plantes photosensibilisantes ! De quoi s’agit-il ? Certaines plantes, que l’on nomme photosensibilisantes, peuvent entrainer des réactions cutanées semblables à  des brà»lures par l’effet conjugué du contact de leur sève et de l’exposition au soleil. L’une des plus dangereuses est la berce du Caucase, capable de provoquer de graves lésions sur la peau.

Sur cette question épineuse des plantes dangereuses, qui se pose en permanence à  tout créateur de jardins, je recommande deux ressources accessibles sur internet et qui me paraissent très sérieuses :

La brochure du Centre Antipoisons belge sur la toxicité des plantes au jardin et dans la maison

L’excellent site Toxiplante établi par des pharmaciens et portant sur 147 plantes présentant un risque pour la santé humaine

L'actualité de la Nature

C’est bon la chicorée

Pyrausta despicata - Cergy © Gilles Carcassès
Fleur de chicorée sauvage – Cergy © Gilles Carcassès

L’automne venu, les fleurs se font plus rares, heureusement la chicorée ouvre toujours généreusement ses belles coroles et offre son nectar. A table, sur cette photo : un petit hyménoptère non identifié et un papillon de la famille des Crambidae : Pyrausta despicata dont la chenille consomme le plantain.

Piéride sur une fleur de chicorée © Gilles Carcassès
Piéride sur une fleur de chicorée © Gilles Carcassès

Là , c’est une piéride qui se restaure. Ces papillons sont bien connus des jardiniers pour les dégâts que causent leurs chenilles sur les choux.

La chicorée sauvage, Cichorium intybus, est une belle astéracée vivace des prairies et des bords de champs. Elle n’est pas rare en ville dans les friches et les jardins. C’est cette espèce qui a donné par amélioration les endives et les chicorées italiennes comme la Rouge de Trévise. Les scaroles et les chicorées frisées, en revanche, sont issues d’une espèce voisine : Cichorium endivia.

C’est une variété particulière de chicorée sauvage qui fournit par torréfaction de ses grosses racines l’extrait de chicorée du petit déjeuner.

Tout savoir sur les chicorées