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Le Caloptène italien

Bravo à ceux qui ont reconnu un criquet à l’envol, et plus particulièrement un caloptène italien.

Calliptamus italicus, le caloptène italien © CACP – Emilie Périé

La scène se déroule durant l’été. Lors de nos inventaires dans le cimetière de Saint-Ouen l’Aumône, à l’heure de rentrer, un éclat rouge nous passe sous le nez. Tiens, nous avons l’habitude de voir les trainées bleues de l’œdipode turquoise mais rouge ? Serait-ce son cousin l’œdipode germanique ? Ce serait une sacrée trouvaille… (l’espèce est considérée disparue en Île-de-France).

Nous voilà donc accroupis à la recherche de notre criquet couleur sable et herbe grillée, dans la pelouse déjà bien sèche du cimetière. N’ayant ni le matériel adéquat ni l’adresse nécessaire pour le capturer sans le blesser il nous faut ruser et faire confiance à nos appareils photo pour conserver les critères nécessaires à son identification. L’astuce : faire une vidéo et en extraire une image. La qualité n’est pas extraordinaire, mais on peut y voir l’essentiel : ce sont les pattes du criquet qui sont rouge vif !

Caloptène italien © CACP – Emilie Périé

Les pattes de l’œdipode germanique sont couleur sable, comme le reste de son corps. Ce n’est donc pas lui. En revanche, dans la clé de détermination Calliptamus italicus, le caloptène italien avec ses pattes rouges, ses ailes tendant sur le rouge ou l’orange et sa couleur camouflage de rocaille et herbe grillée, correspond plutôt bien à notre individu (et confirmé par des entomologues avertis).

Ce criquet est assez rare dans la région mais il affectionne particulièrement les milieux secs. Ce n’est pas la première fois qu’il est rencontré dans un cimetière. Aussi, rien d’étonnant à ce nous l’ayons aperçu ici.

Sources :

Le caloptène italien, INPN

Clé d’identification illustrée des Orthoptères du Grand Est

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Le grillon des bois

Bravo à tous ceux qui ont repéré le grillon des bois, Nemobius sylvestris, sur les feuilles mortes de chêne.

Le grillon des bois femelle © CACP – Gilles Carcassès

Ce grillon est très commun dans la région. Petit, noir et affectionnant particulièrement la litière forestière (brune également) il peut être difficile à repérer. Mais en prêtant attention à ce qui ce passe à la surface sur sol on peut voir de nombreux individus fuir en sautant devant nos pas. En effet, ce grillon a des ailes bien trop petites pour pouvoir voler. En revanche ses pattes postérieures puissantes lui permettent de sauter très efficacement. Et cela est bien nécessaire pour échapper à ses prédateurs, dont font partie de nombreuses araignées.

Grillon des bois femelle © CACP – Gilles Carcassès

Comme les autres grillons celui-ci aussi est capable d’instaurer une ambiance sonore estivale. Il communique en effet par des stridulations, assez douces et relativement agréables. On peut en écouter quelques exemples sur le site de l’INPN.

Côté alimentation le grillon des bois consomme essentiellement des feuilles de chêne mortes, mais également un peu tous les débris végétaux à sa disposition. Un véritable recycleur écologique.

Pour aller plus loin :

Le grillon des bois face aux araignées par ZoomNature

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Nouvelles sauterelles en préparation

Bravo à  Bruno, Stéphanie et Florian qui ont reconnu les premiers l’oviscape de la grande sauterelle verte femelle en train de pondre.

Tettigonia viridissima, la grande sauterelle verte femelle – Osny © CACP – Emilie Périé

Celle-ci a été vue dans les massifs du cimetière d’Osny cet été lors de nos relevés pour le protocole Mission hérisson. Toute occupée qu’elle était à  déposer ses œufs dans le terreau du massif elle s’est longuement laissée observer, de quoi bien noter les critères d’identification des différents orthoptères (criquets, sauterelles et grillons).

Des antennes plutôt longues, une femelle dotée d’un oviscape, la présence de tympans sur les tibias antérieurs et un tarse composé de 4 articles, pas de doute il s’agit bien d’une sauterelle.

Critères de détermination d’une sauterelle © CACP – Emilie Périé

Pour l’identifier parmi les 21 autres espèces de sauterelles potentiellement présentes en àŽle-de-France il faut s’attarder sur la forme de la tête, des ailes, celle du pronotum (le « cou » de la sauterelle) et de celle des pattes postérieures. Ici encore les critères sont formels il s’agit bien d’une grande sauterelle verte, Tettigonia viridissima. L’habitus (l’allure générale de la bête) nous avait déjà  bien aiguillés : des grandes sauterelles d’un vert aussi franc il n’y en a pas beaucoup.

La grande sauterelle verte, Tettigonia viridissima © CACP – Emilie Périé

Pour aller plus loin :

Le portrait de la grande sauterelle verte

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L’œdipode soufrée

Oedaleus decorus, l’œdipode soufrée © CACP – Gilles Carcassès

C’est dans les Landes au bord de la mer que j’ai rencontré l’œdipode soufrée (Oedaleus decorus). Comme beaucoup d’espèces méridionales, le massif de Fontainebleau, en àŽle-de-France, constitue la limite nord de sa répartition.

Oedaleus decorus © CACP – Gilles Carcassès

Oedalus decorus © CACP – Gilles Carcassès

Ce joli criquet a une grosse tête globuleuse. Il est facile à  reconnaître en observant les taches du pronotum.

Deux virgules blanches obliques, de chaque côté de la carène centrale, dessinent vues de dessus un motif en « x ».

L’œdipode soufrée n’est pas toujours verte, certains individus peuvent être bruns.

Oedaleus decorus, forme brune vue dans les Alpilles © CACP – Gilles Carcassès

L’espèce affectionne les dunes et les zones arides, elle est classée vulnérable dans la liste rouge des orthoptères d’àŽle-de-France.

Source :

L’atlas des orthoptères d’àŽle-de-France, CETTIA

Retrouvez un autre œdipode :

L’œdipode turquoise

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Le criquet à  ailes bleues

Vous êtes nombreux à  avoir résolu l’énigme de ce mois-ci ! Mais la mention spéciale revient à  François qui a partagé le premier sa réponse (7 min après la parution, bravo !). Tapi dans les feuilles sèches, il s’agissait bien de Å’dipoda caerulescens, l’œdipode turquoise, ou criquet à  ailes bleues.

Å’dipoda caerulescens – Neuville-sur-Oise © CACP – Emilie Périé

Un vrai caméléon

L’œdipode turquoise, bien qu’assez fréquent dans la région, est difficile à  repérer. En effet, en plus d’être un chanteur assez discret, ce criquet est un as du camouflage : il prend la couleur du substrat sur lequel il naît ! Voici quelques variations de teintes qu’il peut prendre, de l’ocre (sable) au gris (roche) en passant par tous les intermédiaires. Certains disent en avoir vu des roses … Qui sait où ils avaient pu naître ?

L’œdipode turquoise, un maître du camouflage © CACP – Emilie Périé

Un criquet bien urbain

L’œdipode turquoise vit dans les milieux très secs, sablonneux ou rocheux, avec peu de végétation. Ces milieux, à  l’état naturel, se font assez rares dans la région. Les pelouses sèches, coteaux calcaires, affleurements rocheux et autres falaises ne sont pas nombreux. Aussi, Å’dipoda caerulescens est protégé en àŽle-de-France. Pourtant, il paraît avoir trouvé refuge sur les espaces minéraux de nos villes. Il est devenu très commun à  Cergy-Pontoise. Nous l’avons déjà  vu dans les zones de chantier de Jouy-le-Moutier, sur le parking du Verger à  Cergy et dans les pelouses rases du campus de l’université de Neuville.

Le reconnaître à  coup sà»r

L’extrême variabilité de sa couleur rend son identification « au premier coup d’œil » peu aisée. Heureusement, quelques critères éloignent tous doutes possibles. Lorsqu’on le regarde de près, le criquet présente deux encoches caractéristiques : l’une sur le pronotum (son dos) l’autre sur le fémur, comme illustré ci-dessous.

Les critères de détermination de l’œdipode turquoise (cliquez pour agrandir la photo) © CACP – Emilie Périé

Enfin, l’œdipode ne s’appelle pas turquoise ou criquet à  ailes bleues sans raison. Sous ses couleurs sableuses, ses ailes sont d’un bleu franc. Si dans un milieu sec vous vous faites doubler par une tache bleue particulièrement rapide il y a de grandes chances pour que ce soit notre criquet.
NB : Sphingonutus caerulans lui ressemble énormément mais ne présente pas l’encoche du fémur et est beaucoup plus rare dans la région.
Le vol du criquet est tellement rapide que la séance photo à  Neuville n’a pas suffi à  capturer les magnifiques couleurs de ses ailes. Voici pour illustrer, un exemplaire pyrénéen plus coopératif rencontré quelques jours plus tard.

Les ailes bleues de l’œdipode turquoise © CACP – Emilie Périé

Sources :

Clé d’identification des orthoptères, par Julien Ryelandt

Oedipoda caerulescens, sur CETTIA

Retrouvez notre article :

Une aide précieuse pour la détermination des criquets, sauterelles et grillons !

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Un grillon provençal

Une découverte étonnante !

Dans un magasin de fruits et légumes de Vauréal, un client a trouvé un drôle d’insecte « gros et tout noir, avec de grandes antennes ». La Maison de la nature de Vauréal qui l’a recueilli m’a alerté et j’ai pu l’observer dans son terrarium de fortune. Il s’était régalé de flocons d’avoine et s’abreuvait dans un bouchon en plastique.

Gryllus bimaculatus, le grillon provençal (ici une femelle) © CACP – Gilles Carcassès

Je m’attendais à  un cafard, mais ce n’est pas ça du tout !

Il s’agit d’un grillon et même d’une espèce qui ne vit pas chez nous : le grillon provençal, qui est strictement méditerranéen. On le distingue aisément du grillon champêtre, que l’on peut rencontrer un peu partout en France, à  ses ailes aussi longues que le corps et à  la forme de son pronotum (le dos du thorax) qui n’est pas rétréci vers l’arrière. De plus, il n’a pas de rouge sur les pattes.

Jeune grillon champêtre (Gryllus campestris) trouvé noyé dans une piscine en été © CACP – Gilles Carcassès

Mais que faisait donc notre grillon provençal à  Vauréal dans un rayon courgettes ?

Le grillon provençal ne creuse pas de terrier contrairement au grillon champêtre. Le jour, il se cache au sol sous une touffe d’herbe, des feuilles mortes, des pierres ou du bois tombé.

Peut-être que ce grillon était caché dans un cageot de légumes dans un champ en Provence, et qu’il en est sorti arrivé au magasin ? Une autre explication serait l’évasion d’un élevage. Les grillons provençaux sont en effet élevés par les amateurs de mygales et de serpents de compagnie, comme nourriture vivante. Il est préférable que ce soit un grillon qui s’échappe, d’ailleurs…

En fin d’été, les mâles stridulent tard dans la nuit pour attirer les femelles, en frottant leurs ailes. Les femelles fécondées par plusieurs mâles pondent dans le sol à  l’aide de leur long ovipositeur et ce sont les œufs, chez cette espèce, qui passent l’hiver. Un pot rempli de terre humide a été proposé à  cette femelle. Peut-être y pondra-t-elle quelques œufs avant de mourir ? Michka (c’est ainsi qu’elle a été nommée) va vivre une retraite heureuse dans une école maternelle de Conflans-Sainte-Honorine.

Merci à  l’OPIE pour ses bons conseils en matière d’élevage de grillons !

Retrouvez une autre histoire de clandestin :

Les clandestins de la gare

L'actualité de la Nature

Sur les herbes sèches

Les prairies du parc François-Mitterrand à  Cergy ont perdu leurs superbes floraisons de juin, mais les compositions ont encore du charme. Aux fleurs ont succédé les graines, prêtes à  accomplir le cycle de la vie.

Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy - septembre 2016 © Gilles Carcassès
Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy – septembre 2016 © Gilles Carcassès

On reconnaît à  gauche les gousses des vesces, les calices enflés de Silene vulgaris. Les taches marrons sont les fruits des trèfles des prés.

Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy - juin 2016 © Gilles Carcassès
Prairie au parc François-Mitterrand à  Cergy – juin 2016 (Vicia cracca, Silene vulgaris, Achillea millefolium) © Gilles Carcassès

Ne vous y trompez pas, ces herbes sèches accueillent encore toute une petite faune. Voici la sylvine, un papillon de nuit de la famille des Hepialidae, dont la chenille mange les racines des plantes herbacées.

Triodia sylvina © Gilles Carcassès
Triodia sylvina, la sylvine – Cergy © Gilles Carcassès

Cette jolie petite mouche est Scaeva pyrastri, le syrphe du poirier. Sa larve, de couleur verte, est prédatrice de pucerons.

Scaeva pyrastri © Gilles Carcasses
Scaeva pyrastri sur une picride – Cergy © Gilles Carcassès

Scaeva pyrastri - Cergy © Gilles Carcassès
Scaeva pyrastri sur un plantain – Cergy © Gilles Carcassès

Pour déterminer les diptères, l’observation détaillée des nervures des ailes, des antennes et des pattes est importante. Ici, ces grosses lunules blanches sur l’abdomen noir et les taches sous l’abdomen ne laissent guère de doute sur l’espèce.

Tibellus sp © Gilles Carcassès
Tibellus sp. – Cergy © Gilles Carcassès

Ne dit-on pas que les rayures longitudinales affinent la silhouette ? Cette araignée crabe en embuscade le long d’une tige vient de capturer un chrysope. Elle appartient à  la famille des Philodromidae et est fréquente dans les prairies.

Vu à  Cergy, dans le quartier Grand centre © Gilles Carcassès
Oedipoda caerulescens – Cergy © Gilles Carcassès

Nous avons retrouvé aussi dans ces prairies le criquet à  ailes bleues, Oedipoda caerulescens, une espèce protégée au niveau régional !

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Combien de pattes ont les mille-pattes ?

En soulevant l’écorce d’un tronc de robinier mort, à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, j’ai trouvé ce petit « mille-pattes ».

Mille pattes ? Pas vraiment, je n’en ai compté que trente pour celui-ci.

Lithobie - Cergy © Gilles Carcassès
Lithobie – Cergy © Gilles Carcassès

Pour s’y retrouver chez les mille-pattes (Chilopodes), il suffit de compter les pattes :

  • 15 paires de pattes, les lithobies et les scutigères
  • 21 à  23 paires, les scolopendres
  • plus de 25 paires, les géophiles

Les scutigères ont les pattes fines et très longues, on les trouve souvent dans les maisons des régions méditerranéennes. Ici, c’est donc une lithobie.

Les lithobies ont une paire de crochets venimeux situés sous leur tête, en fait c’est une paire de pattes modifiées. D’habitude, ces arthropodes sont très rapides (plus de 2 cm/seconde) et ne me permettent pas de leur tirer le portrait. Ce jour-là , la fraîcheur matinale modérait un peu les ardeurs de cet individu.

Rapides à  la course et venimeux : vous l’aurez deviné, ce sont de grands chasseurs. Il paraît que leurs proies préférées sont les araignées et les grillons des bois.

Nemobius sylvestris, le grillon des bois - Menucourt © Gilles Carcassès
Nemobius sylvestris, le grillon des bois (une femelle, reconnaissable à  son ovipositeur au bout de l’abdomen) – Menucourt © Gilles Carcassès

La lithobie à  pinces – INRA

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L’oedipode turquoise, une espèce protégée en Ile-de-France, vue à  Cergy

Vu à  Cergy, dans le quartier Grand centre © Gilles Carcassès
Sur une vesce desséchée, dans le quartier Grand centre à  Cergy © Gilles Carcassès

Ce criquet est difficile à  distinguer des rochers ou de la végétation sèche qu’il affectionne. Mais si on le dérange, un éclair bleu le trahit : l’intérieur de ses ailes est joliment teinté de bleu turquoise. Il consomme principalement des graminées et vit dans les endroits chauds et secs. C’est l’une des six espèces d’orthoptères protégées en Ile-de-France.

La flèche montre le décrochement de la carène sur le fémur de la troisième patte, caractéristique de l'espèce © Gilles Carcassès
La flèche montre le décrochement de la carène sur le fémur de la troisième patte qui permet de distinguer Oedipoda caerulescens des autres espèces de criquets à  ailes bleues © Gilles Carcassès

Les insectes protégés en Ile-de-France