L'actualité de la Nature

Des scorpions à  Cergy-Pontoise ?

Pseudoscorpion - Cergy © Gilles Carcassès
Pseudoscorpion – Cergy © Gilles Carcassès

J’ai trouvé ce petit arthropode sur le tronc d’un vieil érable dans le parc François-Mitterrand à  Cergy. Il dormait dans son cocon entre deux morceaux d’écorce. J’ai des scrupules de l’avoir dérangé.

Psudoscorption - Cergy © Gilles Carcassès
Pseudoscorpion – Cergy © Gilles Carcassès

Après quelques manœuvres d’intimidation toutes pinces écartées, il est parti se mettre à  l’abri dans une fissure. On voit sur cette photo qu’il a quatre paires de pattes plus une paire de pinces, ce n’est donc pas un insecte. Ce n’est pas un scorpion non plus d’ailleurs, car il n’a pas d’appendice caudal. Et surtout il n’en a pas la taille : il dépasse à  peine les deux millimètres ! Mais il doit être très effrayant pour un collembole. Cette bestiole est un pseudoscorpion, de la classe des Arachnides.

Voici une autre espèce, trouvée quelques mètres plus loin, sous une écorce de platane.

Chernes - Cergy © Gilles Carcassès
Chernes, sur le dos – Cergy © Gilles Carcassès
Chernes- Cergy © Gilles Carcassès
Chernes – Cergy © Gilles Carcassès

Dans le creux de ma main, il a cessé de galoper. Sa forme est plus trapue que le précédent, c’est sans doute Chernes hahnii, fréquent sur les platanes.

Les pseudoscorpions chassent à  l’affà»t de petits arthropodes. Ils les capturent et leur injectent du venin avec leurs pinces avant de les digérer. Les pseudoscorpions sont très mal connus et peu étudiés. Il y en aurait environ 120 espèces en France.

La fiche du Gretia sur les pseudoscorpions

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Araignées sauteuses

Les araignées sauteuses, ou saltiques, sont réputées curieuses. Celle-ci m’a repéré de loin et semble me dévisager. Les Salticidae possèdent les yeux les plus perfectionnés des arthropodes. Tout d’abord, ils en ont huit, quatre vers l’avant et quatre, plus petits, vers l’arrière. Et les deux gros yeux au centre sont mobiles, ils assurent une très bonne vision binoculaire. Ces araignées s’en servent pour chasser à  vue dans la végétation, car elles ne tissent pas de toiles.

Evarca femelle © Gilles Carcassès
Saltique dans les herbes de mon jardin © Gilles Carcassès

J’approche doucement l’objectif, cette araignée vient voir ce que c’est.

Salticidae © Gilles Carcassès
Evarcha arcuata femelle © Gilles Carcassès

Puis elle disparaît d’un bond !

Avec cette double moustache blanche, il s’agit certainement de l’espèce Evarcha arcuata, l’une des 31 espèces de Salticidae visibles en Ile-de-France (d’après INPN). Elle apprécie la végétation herbeuse des lieux plutôt humides.

Quelques mètres plus loin, une zone plus ensoleillée fournit un habitat à  une autre espèce : Heliophanus cupreus

Heliophanus cupreus femelle © Gilles Carcassès
Heliophanus cupreus femelle © Gilles Carcassès

Voici encore une autre saltique, que l’on rencontre sur les arbustes et sur les pins : Macaroeris nidicolens. J’ai photographié celle-ci au pied de la préfecture à  Cergy.

Macaroeris nidicolens - Cergy © Gilles Carcassès
Macaroeris nidicolens – Cergy © Gilles Carcassès

Pas facile à  distinguer sur le cône de pin !

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Combien de pattes ont les mille-pattes ?

En soulevant l’écorce d’un tronc de robinier mort, à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, j’ai trouvé ce petit « mille-pattes ».

Mille pattes ? Pas vraiment, je n’en ai compté que trente pour celui-ci.

Lithobie - Cergy © Gilles Carcassès
Lithobie – Cergy © Gilles Carcassès

Pour s’y retrouver chez les mille-pattes (Chilopodes), il suffit de compter les pattes :

  • 15 paires de pattes, les lithobies et les scutigères
  • 21 à  23 paires, les scolopendres
  • plus de 25 paires, les géophiles

Les scutigères ont les pattes fines et très longues, on les trouve souvent dans les maisons des régions méditerranéennes. Ici, c’est donc une lithobie.

Les lithobies ont une paire de crochets venimeux situés sous leur tête, en fait c’est une paire de pattes modifiées. D’habitude, ces arthropodes sont très rapides (plus de 2 cm/seconde) et ne me permettent pas de leur tirer le portrait. Ce jour-là , la fraîcheur matinale modérait un peu les ardeurs de cet individu.

Rapides à  la course et venimeux : vous l’aurez deviné, ce sont de grands chasseurs. Il paraît que leurs proies préférées sont les araignées et les grillons des bois.

Nemobius sylvestris, le grillon des bois - Menucourt © Gilles Carcassès
Nemobius sylvestris, le grillon des bois (une femelle, reconnaissable à  son ovipositeur au bout de l’abdomen) – Menucourt © Gilles Carcassès

La lithobie à  pinces – INRA