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Arc-en-ciel d’araignées

Nous avons déjà parlé de toiles et d’yeux, parlons maintenant de couleurs. En effet les araignées sont loin de se contenter des teintes brunes, grises et noires. Elles ont un panel de couleurs étonnant : rouge, jaune, vert, rose, il y en a pour tous les goûts !

Toute de vert vêtue

Aussi surprenant que cela puisse paraître, le vert est une couleur assez répandue chez les araignées. Des espèces de différentes familles et de différentes écologies partagent ce trait physique. Il s’agit très probablement d’une technique de camouflage dans la végétation, qui, au vu des teintes, doit être efficace.

Araniella cucurbitina, l’araignée concombre © CACP – Gilles Carcassès
Ebretchela tricuspida © CACP – Gilles Carcassès
Micromatta virescens © CACP – Gilles Carcassès

Blanc, jaune, rose, on s’adapte !

L’araignée Misumena vatia est une chasseuse d’insectes qui capture ses proies en arpentant les fleurs. Afin d’évoluer en toute discrétion elle est capable de changer de couleur pour se fondre dans la fleur sur laquelle elle est installée. Le plus souvent blanche, il lui arrive d’être entièrement jaune, et même parfois rose !

Misumena vatia forme blanche © CACP – Gilles Carcassès
Misumena vatia forme jaune © CACP – Gilles Carcassès
Misumena vatia forme blanche et rose © CACP – Gilles Carcassès

L’araignée Thomisus onustus, qui est également une araignée crabe chasseuse sur les fleurs, présente la même homochromie active (capacité à changer de couleurs) entre le blanc, le jaune et le rose.

Thomisus onustus en rose et blanc © CACP – Gilles Carcassès

Orange ou jaune ?

L’araignée Synema globosum est aussi appelée araignée Napoléon en raison du motif sur son abdomen, rappelant le chapeau du célèbre empereur. La forme noire se découpe sur un fond rouge, orange ou jaune selon l’individu.

Synema globosum, forme orange © CACP – Gilles Carcassès
Synema globosum, forme jaune © CACP – Gilles Carcassès

Bien que nous n’ayons pas de clichés pour l’illustrer il existe des araignées rouges, comme l’araignée Napoléon, ou l’érèse coccinelle. En revanche pour les couleurs bleu et violet il faut se tourner vers des tarentules et mygales que l’on ne devraient pas croiser (naturellement) en France métropolitaine. Pour ce qui est des motifs et des agencements de couleurs vives les araignées du genre Maratus (de toutes petites araignées sauteuses) sont des championnes !

In(se)ktober 2023 :

Aujourd’hui on dessine un Dasypode à culottes !

Le Dasypode à culottes, par Benjamin

Le dasypode à culotte est une abeille solitaire relativement bien répandue sur le territoire français. Ses nombreux poils sur les pattes postérieures lui donnent l’air d’avoir enfiler un pantalon roux. Retrouvez ici sa fiche INPN.

Et pour finir en beauté demain, préparez vos Erèses coccinelles, une magnifique araignée colorée !

L’Erèse coccinelle par Mayline et Guillaume

L’érèse coccinelle est plutôt méridionale, mais on peut la rencontrer en Île-de-France. En revanche, c’est une araignée de terrier, il est assez peu probable que vous la croisiez dans votre cuisine ou votre salle de bain. Retrouvez ici sa fiche INPN.

Voici qui conclut notre mois d’octobre spécial insectes (et araignées) et ce joli défi In(se)ktober. Nous publierons dans quelques jours le résultat du défi et les plus beaux (ou rigolos) dessins d’insectes que vous nous avez envoyé !

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Dans les yeux des araignées

Tu as de beaux yeux tu sais ?

Ce n’est sans doute pas une phrase que vous envisagiez dire à la prochaine araignée que vous allez croiser. Et pourtant, les yeux des araignées sont fascinants quand on prend le temps de les regarder. Si la grande majorité des espèces ont 8 yeux (4 paires) certaines en ont 6, 4, 2 voire même aucun. En tout cas, toujours en nombre pair, sinon c’est qu’il y a eu un accident.

Outre leurs nombres ce sont leurs tailles et leurs emplacements sur la tête de la bête qui sont intéressants. En observant le positionnement des yeux d’une araignée on peut déterminer à quelle famille elle appartient. En version artistique (et pas à l’échelle!) voici ce qu’un guide non exhaustif peut donner :

Les yeux des araignées par famille © Thomas Shahan

Les motifs formés par les 8 yeux sont extrêmement variés. Et si vous avez peur d’oublier qui est qui, j’ai déjà vu des arachnologues porter ce guide en T-shirt !

Regarde moi dans les yeux, je saurais qui tu es

Dans la famille des Araneidae, un carré central et deux paires excentrées d’yeux très serrés :

Araniella cucurbita © CACP – Gilles Carcassès

Dans la famille des Lycosidae, une ligne de quatre petits yeux bien serrés surmontée de deux grands yeux centraux et encore deux yeux derrière la tête :

Pardosa sp. © CACP – Gilles Carcassès

Dans la famille des Pisauridae, une ligne de quatre petits yeux bien horizontaux surmontée d’une ligne courbe de quatre yeux plus grands et plus espacés :

Pisaura mirabilis © CACP – Gilles Carcassès

Dans la famille des Salticidae, deux grands yeux centraux accompagnés de deux moyens et quatre petits yeux derrière la tête (très subjectivement, le regard le plus mignon du monde des arachnides) :

Marpisa muscova © Gilles Carcassès

Dans la famille des Tetragnathidae, deux rangées de quatre bien alignés :

Tetragnatha extensa © CACP – Emilie Périé

Saurez-vous reconnaître la prochaine araignée que vous croiserez ?

A vos crayons !

En ce 31 octobre, c’est le dernier jour du défi Insektober lancé par l’OPIE (Office Pour les Insectes et leur Environnement). Aujourd’hui on vous propose de dessiner une araignée sauteuse. Voici un modèle de chez nous :

Heliophanus cupreus © CACP – Gilles Carcassès

Mais pour plus de couleurs dans vos dessins vous pouvez aller voir du côté des araignées du genre Maratus, ébahissement garanti !

Retrouvez dans cet article :

Les différentes toiles des araignées

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A longues pattes

Tetragnatha extensa – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Une jolie araignée au corps allongé et aux pattes très longues repliées dans le prolongement du corps se prélasse au soleil au bord de la zone humide de la Saussaye à  Maurecourt. Ceci étant vu, et en vérifiant l’implantation des yeux de la bête on arrive rapidement au genre Tetragnatha. Les motifs de son corps et sa présence au bord de l’eau nous orientent ensuite vers l’espèce, Tetragnatha extensa, la tétragnathe étendue.

Les yeux de Tetragnatha extensa – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Cette araignée fait partie du groupe des tisseuses de toiles en spirale, qu’elle fabrique souvent au-dessus l’eau pour capturer les petits insectes qui passent à  proximité.

Tetragnatha extensa et sa proie – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

D’ailleurs celle-ci a l’air d’avoir trouvé son repas. Une mouche sans doute…

La tétragnathe étendue est une araignée saisonnière, on ne la voit presque qu’en été.

Probablement Tetragnatha nigrita – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Non loin, une araignée semblable se repose. Les pattes sont plus courtes et les motifs du corps différents. C’est sans doute une autre espèce, Tetragnatha nigrita.

Sources :

Tetragnatha extensa, QuelEstCetAnimal?

Tetragnatha extensa, DORIS

Galerie Insectes.org

Retrouvez d’autres histoires d’araignées :

Scène macabre dans les tomates

La belle à  rayure

Admirable araignée

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Admirable araignée

Un regard unique

Pisaura mirabilis, la pisaure admirable © CACP – Gilles Carcassès

Pour reconnaître une araignée il faut la regarder droit dans les yeux, les huit ! Ici notre araignée a l’implantation typique de la famille des Pisauridae : une rangée de quatre petits yeux parfaitement alignés surmontés de quatre autres légèrement plus grands et en retrait.

Seule représentante terrestre de la famille en àŽle-de-France, Pisaura mirabilis, la pisaure admirable se reconnait également a la ligne claire sur son thorax.

Pisaura mirabilis, vue dorsale © CACP – Emilie Périé

Une chasseuse

Pisaura mirabilis en chasse © CACP – Gilles Carcassès

La pisaure admirable chasse dans la végétation basse et au sol et ne construit que très rarement de toile de capture.

Pisaura mirabilis mâle et son présent © CACP – Gilles Carcassès

Le mâle met à  profit ses talents de chasseur pour son alimentation mais aussi à  d’autres fins. Ici on reconnait bien un mâle grâce à  ses pédipalpes renflés en forme de gants de boxe. On distingue sous lui un petit paquet emmailloté dans de la soie. C’est une proie empaquetée dans un « papier cadeau » qu’il offrira à  une femelle pour la distraire le temps de s’accoupler.

NB : certains mâles ont été observés à  emballer des cailloux voire faire des paquets vides et ne même pas prendre la peine de chasser une proie pour offrir leur présent…

Aux petits soins

Pisaura mirabilis et sa progéniture © CACP – Gilles Carcassès

Le qualificatif de « admirable » en français ou « araignée pouponnière » en anglais, vient du comportement de la femelle. Elle protège ses œufs dans un cocon parfaitement cylindrique qu’elle promène partout avec elle et ne laisse jamais sans surveillance.

Pisaura mirabilis femelle et sa progéniture © CACP – Emilie Périé

Quelques temps avant l’éclosion des œufs, elle bâtit une toile en forme de dôme dans laquelle elle installe son cocon.

Sources :

Araignées de France et d’Europe, Guide Delachaux

La pisaure admirable, par QuelEstCetAnimal

Retrouvez d’autres araignées dans ses articles :

En matière de toiles

Steatoda triangulosa 

La zoropse à  pattes épineuses

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En matière de toile

Toile orbitèle – Cergy © CACP – Emilie Périé

A quelques jours d’Halloween, alors que les maquillages, dessins et décorations vont prendre place dans les maisons et salles de fêtes il m’a semblé approprié de parler de toiles d’araignées. Et le pluriel a son importance. En effet, la toile « classique », en deux dimensions, géométrique et bien symétrique comme on peut la voir sur l’image ci-dessus grâce aux millions de gouttelettes d’eau déposées par la brume matinale, n’est qu’une forme de toile parmi bien d’autres.

Attention, florilèges de soies, de pattes et d’yeux dans les clichés suivants.

Les toiles orbitèles

Metellina segmentata, l’épeire d’automne et sa proie © CACP – Emilie Périé

Les toiles dites orbitèles sont des toiles planes, géométriques, généralement tissées en cercles concentriques. Ce sont des toiles de chasse. La soie est collante et les proies qui s’y prennent sont ainsi immobilisées à  la merci de l’araignée qui attend le plus souvent au centre de la toile et détecte la moindre vibration sur les fils. Ces toiles sont assez fragiles et l’araignée la reconstruit presque tous les jours en recyclant la soie qu’elle ingurgite chaque jour (en y récupérant au passage les plus petits insectes collés et pour lesquels elle ne s’est pas déplacée).

Ces toiles sont assez caractéristiques de la famille des Aranéidées, les épeires, bien que d’autres araignées les utilisent également. Si le principe est le même pour toute, chaque espèce y va de son originalité. Par exemple, l’araignée Zygiella x-notata ne tisse jamais le quartier supérieur de sa toile. L’épeire frelon, elle, rajoute un stabilimentum en forme de zig-zag, comme une cicatrice de couture.

Argiope bruennichi, l’épeire frelon et son stabilimentum © CACP – Gilles Carcassès

Des toiles avec retraite

D’autres araignées forment des toiles plus solides et plus pérennes, qui servent à  la fois de terrain de chasse mais aussi d’abri. Par exemple, Agelena labyrinthica construit une toile en forme de nappe dans la végétation à  laquelle elle rajoute un tunnel dans lequel elle s’abrite en attendant les proies.

Agelena labyrinthica dans son tunnel © CACP – Gilles Carcassès

Les tégénaires ont un peu le même modèle de toile dans les maisons.

Les araignées de la famille des Therediidées construisent également des tunnels mais beaucoup plus courts.

Theridion dans son tunnel © CACP – Gilles Carcassès

Toiles d’apparence anarchique

D’autres araignées bâtissent des toiles qui nous paraissent anarchiques mais dans lesquelles elles se repèrent sans mal.

Neriene radiata © CACP – Emilie Périé

Neriene radiata forme une toile en trois dimensions dans laquelle elle évolue la tête en bas.

Steatoda triangulosa dans sa toile avec sa proie © CACP – Emilie Périé

Steatoda triangulosa fait une toile dite irrégulière, mais qui parait efficace pour la capture de proies.

Pisaura mirabilis, la pisaure admirable © CACP – Gilles Carcassès

La pisaure admirable tisse une toile telle une chevelure tombée sur la végétation.

Il existe ainsi de nombreuses spécificités qui rendent les toiles d’autant plus fascinantes. L’amaurobe féroce est l’une des seules sur notre territoire à  peigner la soie ce qui lui donne un aspect bleu nacré. Les plus petites araignées lancent des fils dans l’air pour s’en servir de parachute et se déplacer (on appelle se phénomène le ballooning). Les chasseuses à  l’affut comme les araignées crabes, les salticidées, ou la zoropse ne construisent pas de toiles pièges. En revanche presque toutes utilisent la soie pour fabriquer les cocons de leurs œufs.

Et vous, avec quel type de toile allez-vous décorer votre Halloween ?

Source :

Guide Araignées de France et d’Europe par Michael J. Roberts, Editions Delachaux et Nieslté

Agenda :

Défi Insektober jour 27 : dessiner une mouche scorpion

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A ressorts !

Heliophanus tribulosus © CACP – Emilie Périé

Les araignées de la famille des Salticidae, ou araignées sauteuses, ont la capacité de faire des bonds incroyables, elles paraissent s’auto-catapulter tant le saut est rapide. Elles peuvent ainsi surprendre vivement une proie (un insecte), échapper à  un prédateur ou fuir l’objectif d’un appareil photo. Les araignées qui nous intéressent aujourd’hui, du genre Heliophanus, mesurent environ 4 mm. La lentille de mon appareil doit effectivement leur paraître bien impressionnante !

Elles en revanche, se classent plutôt du côté des « adorables et mignons » que de celui des « monstres effrayants ». En plus de leur capacité acrobatique, on reconnait les Salticidae à  la disposition de leurs yeux : deux gros yeux tout rond au centre et trois autres paires plus petites, de part et d’autre de la première et sur le dessus du céphalothorax.

Quant à  Heliophanus cela signifie « qui brille au soleil », plutôt poétique non ?

La rousse et la cuivrée

Il existe plus d’une dizaine d’espèces du genre Heliophanus en Europe, mais deux sont particulièrement communes dans nos jardins.

Heliophanus tribulosus © CACP – Emilie Périé

Il s’agit de Heliophanus tribulosus (la chasseuse) pour la première, que l’on reconnait à  ses pattes jaunes et ses joues rousses.

Heliopanus cupreus © CACP – Emilie Périé

Et Heliophanus cupreus (la cuivrée) pour la deuxième. Celle-ci a également les pattes et les pédipalpes jaunes, mais n’a pas de roux sur les joues et présente des points blancs formant un carré sur son abdomen.

Adorable n’est-ce pas ?

Heliophanus tribulosus, jeune mâle © CACP – Emilie Périé

Retrouvez dans nos articles :

Araignées sauteuses

La grande saltique

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Dans l’intimité des araignées

Couple d’araignée Neriene radiata © CACP – Emilie Périé

Cette petite araignée (environ 1 cm) présente d’élégants motifs jaunes pour la femelle (en haut de l’image) et tirant sur l’orange pour le mâle (en bas de l’image). Pourtant, on ne peut que rarement les observer. Neriene radiata bâtit une toile en dôme dont elle parcoure le « plafond » la tête en bas en attendant qu’un insecte s’y prenne. Même la reproduction se passe à  l’envers. Impossible de s’approcher pour un angle de vue donnant sur l’abdomen sans empêtrer l’objectif dans la toile… Voyez un peu le travail : on peut apercevoir les fils de toile sur lesquels évoluent le mâle et la femelle se préparant pour l’accouplement.

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Chez les araignées, l’accouplement consiste à  l’insertion des bulbes copulatoires du mâle (les sortes de gants de boxe à  l’extrémité des pédipalpes, entre les pattes antérieures) dans l’épigyne de la femelle. Fait intéressant : la forme de ces organes est spécifique à  chaque espèce d’araignée, comme une clé et sa serrure ont une correspondance unique.

Retrouvez dans ces articles d’autres histoires d’araignées :

L’amaurobe féroce

Zoropsis spinimana

L'actualité de la Nature

L’araignée zèbre

Salticus scenicus, l’araignée zèbre © CACP – Gilles Carcassès

Elle portait un blouson de cuir noir avec un aigle sur le dos…

Un petit zèbre qui court en tous sens sur un panneau en bois plastifié : c’est Salticus scenicus, la saltique arlequin (ou zèbre). On rencontre communément cette araignée sur les poteaux, les barrières, les clotures en bois, les murs des maisons où elle chasse à  vue les moucherons. Comme toutes les saltiques, elle ne tisse pas de toile. Sa technique de chasse s’apparente plus à  celle du tigre que du zèbre car elle bondit sur ses proies avec une vélocité surprenante.

Salticus scenicus © CACP – Gilles Carcassès

On voit (cliquez sur cette photo pour l’agrandir) les poils blancs et brillants qui garnissent ses palpes, et ses deux gros yeux ronds placés à  l’avant de la tête (elle en possède six autres plus petits). Son excellente vision à  360 ° en fait une chasseuse redoutable.

Cette araignée sauteuse est facile à  observer en raison de ses lieux de prédilection dégagés et de sa robe contrastée. Mais je l’avoue, 5 mm ce n’est pas très gros.

Retrouvez notre article sur les saltiques :

Araignées sauteuses

L'actualité de la Nature

Des scorpions à  Cergy-Pontoise ?

Pseudoscorpion - Cergy © Gilles Carcassès
Pseudoscorpion – Cergy © Gilles Carcassès

J’ai trouvé ce petit arthropode sur le tronc d’un vieil érable dans le parc François-Mitterrand à  Cergy. Il dormait dans son cocon entre deux morceaux d’écorce. J’ai des scrupules de l’avoir dérangé.

Psudoscorption - Cergy © Gilles Carcassès
Pseudoscorpion – Cergy © Gilles Carcassès

Après quelques manœuvres d’intimidation toutes pinces écartées, il est parti se mettre à  l’abri dans une fissure. On voit sur cette photo qu’il a quatre paires de pattes plus une paire de pinces, ce n’est donc pas un insecte. Ce n’est pas un scorpion non plus d’ailleurs, car il n’a pas d’appendice caudal. Et surtout il n’en a pas la taille : il dépasse à  peine les deux millimètres ! Mais il doit être très effrayant pour un collembole. Cette bestiole est un pseudoscorpion, de la classe des Arachnides.

Voici une autre espèce, trouvée quelques mètres plus loin, sous une écorce de platane.

Chernes - Cergy © Gilles Carcassès
Chernes, sur le dos – Cergy © Gilles Carcassès

Chernes- Cergy © Gilles Carcassès
Chernes – Cergy © Gilles Carcassès

Dans le creux de ma main, il a cessé de galoper. Sa forme est plus trapue que le précédent, c’est sans doute Chernes hahnii, fréquent sur les platanes.

Les pseudoscorpions chassent à  l’affà»t de petits arthropodes. Ils les capturent et leur injectent du venin avec leurs pinces avant de les digérer. Les pseudoscorpions sont très mal connus et peu étudiés. Il y en aurait environ 120 espèces en France.

La fiche du Gretia sur les pseudoscorpions

L'actualité de la Nature

Ero, l’araignée pirate

Cocon de Mimetidae - Menucourt © Gilles Carcassès
Cocon de Mimetidae suspendu sous une feuille de buis – Menucourt © Gilles Carcassès

On devine par transparence des œufs dans ce cocon. C’est celui d’une araignée du genre Ero, de la famille des Mimetidae. On les surnomme les araignées pirates. Elles ne tissent pas de toile mais squattent celles des autres araignées. Par les vibrations qu’elles provoquent, elles miment l’arrivée d’une proie ou d’un partenaire sexuel. L’araignée légitime propriétaire de la toile se précipite. L’araignée pirate la saisit, et la mord à  la patte en lui injectant son venin spécial pour araignée : foudroyant. Et puis, elle la mange.

Le cocon de soie est protégé par une solide cotte de mailles faites de fils solides dont l’araignée pirate a le secret. Ces bouclettes sont peut-être destinées à  gêner l’approche de parasites qui voudraient pondre dans le cocon.

Ero, araignée pirate par Ed Nieuwenhuys