L'actualité de la Nature

Une araignée traverse le salon

Tégénaire © Gilles Carcassès
Tégénaire © Gilles Carcassès

Oh, la belle tégénaire ! Elle traverse rapidement le salon en espérant ne pas se faire remarquer ! Toutes pattes étendues, elle est presque aussi grosse que la paume de ma main. Comme je sais qu’elle est inoffensive, je répugne à  l’écraser. Cette bestiole capture pas mal d’insectes. A patrouiller ainsi, elle ne fait que son boulot d’araignée. Après tout, nous avons bien un aspirateur robot pour les poussières…

Non, non, se cacher dans le sac à  mains n’est pas une bonne idée : allez, hop, à  la cave ! Retourne à  ta toile.

Tégénaire vue de face © Gilles Carcassès
Tégénaire vue de face © Gilles Carcassès

Cette tégénaire mâle semble dire bonjour. N’a-t-on pas envie de lui serrer la pédipalpe ?

Sur cette vue, on distingue ses deux rangées de quatre yeux, dessous, les chélicères à  l’aide desquels il perce ses proies, et de chaque côté, ses deux pédipalpes au relief compliqué. Ces pédipalpes servent à  la manipulation des proies. Chez le mâle, elles interviennent aussi pour le transport du sperme et la fécondation de la femelle. Les bulbes des pédipalpes agissent comme une clé qui ouvre la serrure de la plaque génitale de la femelle. Vous l’aurez compris, chez les tégénaires, l’accouplement s’effectue tête-bêche.

Les araignées de nos maisons piquent-elles ? Impossible, car elles ne possèdent pas de dard comme les guêpes ou les abeilles.

Alors, peuvent-elles infliger une morsure venimeuse avec leurs chélicères ? A leurs proies, c’est certain. Mais aux humains, c’est très douteux. Par accident, peut-être, dans une manœuvre de dégagement, si elles étaient saisies sans ménagement ? En tout cas, leur caractère pacifique est reconnu par tous les spécialistes qui les manipulent régulièrement, et elles ne manifestent jamais d’agressivité envers l’Homme.

Les araignées tégénaires sont-elles dangereuses ? un article très documenté (et drôle) de Myrmecofourmis

L'actualité de la Nature

Le cerf qui venait du Maroc

Installé sur cette poutre, il se repose avant de partir en chasse et nous présente ses pattes bien rangées : quatre d’un côté, quatre de l’autre, pour qu’on soit bien persuadé qu’il n’est pas un insecte (les insectes n’ont que six pattes, comme chacun sait).

dicranopalpus ramosus - Cergy © Gilles Carcassès
Dicranopalpus ramosus – vu au chalet Nature de l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès

Cet arachnide est l’opilion cerf, scientifiquement parlant Dicranopalpus ramosus. Cette espèce aux pattes tactiles incroyablement longues, surtout la deuxième paire, est d’origine marocaine. Elle a été signalée en France en 1967, en Allemagne en 2002, au Danemark en 2007. Il fait désormais partie des 120 espèces d’opilions de la faune française, qui sont réparties en 11 familles. Les opilions sont communément nommés des « faucheux ». Comme les araignées, ces animaux sont carnivores. Ils chassent surtout la nuit.

L’opilion cerf ne possède pas de glande à  venin et ne tisse pas de toile. Il capture ses proies à  l’aide de ses pédipalpes, dont l’aspect rameux lui vaut son nom vernaculaire d’opilion cerf.

L'opilion cerf - Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © Gilles Carcassès
L’opilion cerf – Cergy © Gilles Carcassès

Sur cette vue rapprochée, on distingue ses deux petits yeux rapprochés et perchés au sommet de sa tête. La forme en massue des apophyses des pédipalpes (les « cornes du cerf ») nous renseigne sur son sexe : c’est une femelle.

L’opilion cerf est facile à  observer sur les murs des maisons de juillet à  novembre.

Les opilions par MyrmecoFourmis