Non classé

Publication : la liste rouge des araignées

Ca y est, pour la première fois a été réalisé un état des lieux complets sur les populations d’araignées en France métropolitaine.

Mangora acalypha, l’épeire petite bouteille © CACP – Matthieu Delagnes

Ce travail a été réalisé dans le cadre de la Liste rouge des espèces menacées en France. Il s’agit d’évaluer pour chacune des espèces présentes naturellement sur le territoire (en excluant donc les espèces introduites) son niveau de menace d’extinction.

Elles peuvent rebuter certains (et fasciner d’autres!) toutefois les araignées ont un rôle important. Elles sont à la fois actrices et témoins (ou plutôt indicatrices) du bon fonctionnement des écosystèmes. Et elles sont présentes dans tous les milieux ! Nos activités nous amènent à rencontrer essentiellement des araignées floricoles (dans le cadre des inventaires SPIPOLL par exemple), néanmoins on trouve également des araignées dans les sols forestiers, sous les écorces, dans le sable, dans des cavernes et même sous l’eau !

Misumena vatia, la misumène variable, une araignée floricole © CACP – Emilie Périé

Il était donc important de mettre au clair les connaissances nationales sur l’état des populations d’araignées afin de proposer ensuite des actions adaptées à leur protection. Quelques chiffres ressortent de cette publication :

  • 1622 espèces d’araignées sont connues comme présentes naturellement en France métropolitaine et ont pu être étudiées
  • 170 de ces espèces sont menacées d’extinction et 101 le sont presque
  • 127 espèces sont endémiques en France, c’est-à-dire qu’on ne les connait que sur le sol métropolitain et nul part ailleurs sur la planète.
Philodromus dispar, une araignée floricole © CACP – Emilie Périé

Sans grande surprise, aucune des araignées que nous avons pu vous présenter jusque là ne fait partie des 127 endémiques ou des 271 menacées (fort heureusement il reste des espèces qui se portent encore pas trop mal !). En revanche, il nous arrive de croiser quelques raretés, en tout cas des espèces rarement recensées (ce qui ne dit pas forcément tout de leurs effectifs réels), comme cette Meta medarnii au fond d’une caverne du Vexin.

Meta menardii © CACP – Matthieu Delagnes

Les 1622 espèces ne sont pas toutes présentes en Île-de-France, mais il nous reste encore du travail avant de vous avoir présenté toute la diversité des araignées cergypontaines !

Sources :

La publication Liste rouge des araignées en France métropolitaine via l’UICN

Liste des 1622 espèces et statuts de conservation

Communiqué de presse décrivant la publication

Retrouvez d’autres histoires d’araignées dans ces articles :

Dans les yeux des araignées

En matière de toile

Le festin de l’araignée

Dans l’intimité des araignées

Non classé

A longues pattes

Tetragnatha extensa – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Une jolie araignée au corps allongé et aux pattes très longues repliées dans le prolongement du corps se prélasse au soleil au bord de la zone humide de la Saussaye à  Maurecourt. Ceci étant vu, et en vérifiant l’implantation des yeux de la bête on arrive rapidement au genre Tetragnatha. Les motifs de son corps et sa présence au bord de l’eau nous orientent ensuite vers l’espèce, Tetragnatha extensa, la tétragnathe étendue.

Les yeux de Tetragnatha extensa – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Cette araignée fait partie du groupe des tisseuses de toiles en spirale, qu’elle fabrique souvent au-dessus l’eau pour capturer les petits insectes qui passent à  proximité.

Tetragnatha extensa et sa proie – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

D’ailleurs celle-ci a l’air d’avoir trouvé son repas. Une mouche sans doute…

La tétragnathe étendue est une araignée saisonnière, on ne la voit presque qu’en été.

Probablement Tetragnatha nigrita – Maurecourt © CACP – Emilie Périé

Non loin, une araignée semblable se repose. Les pattes sont plus courtes et les motifs du corps différents. C’est sans doute une autre espèce, Tetragnatha nigrita.

Sources :

Tetragnatha extensa, QuelEstCetAnimal?

Tetragnatha extensa, DORIS

Galerie Insectes.org

Retrouvez d’autres histoires d’araignées :

Scène macabre dans les tomates

La belle à  rayure

Admirable araignée

Non classé

En matière de toile

Toile orbitèle – Cergy © CACP – Emilie Périé

A quelques jours d’Halloween, alors que les maquillages, dessins et décorations vont prendre place dans les maisons et salles de fêtes il m’a semblé approprié de parler de toiles d’araignées. Et le pluriel a son importance. En effet, la toile « classique », en deux dimensions, géométrique et bien symétrique comme on peut la voir sur l’image ci-dessus grâce aux millions de gouttelettes d’eau déposées par la brume matinale, n’est qu’une forme de toile parmi bien d’autres.

Attention, florilèges de soies, de pattes et d’yeux dans les clichés suivants.

Les toiles orbitèles

Metellina segmentata, l’épeire d’automne et sa proie © CACP – Emilie Périé

Les toiles dites orbitèles sont des toiles planes, géométriques, généralement tissées en cercles concentriques. Ce sont des toiles de chasse. La soie est collante et les proies qui s’y prennent sont ainsi immobilisées à  la merci de l’araignée qui attend le plus souvent au centre de la toile et détecte la moindre vibration sur les fils. Ces toiles sont assez fragiles et l’araignée la reconstruit presque tous les jours en recyclant la soie qu’elle ingurgite chaque jour (en y récupérant au passage les plus petits insectes collés et pour lesquels elle ne s’est pas déplacée).

Ces toiles sont assez caractéristiques de la famille des Aranéidées, les épeires, bien que d’autres araignées les utilisent également. Si le principe est le même pour toute, chaque espèce y va de son originalité. Par exemple, l’araignée Zygiella x-notata ne tisse jamais le quartier supérieur de sa toile. L’épeire frelon, elle, rajoute un stabilimentum en forme de zig-zag, comme une cicatrice de couture.

Argiope bruennichi, l’épeire frelon et son stabilimentum © CACP – Gilles Carcassès

Des toiles avec retraite

D’autres araignées forment des toiles plus solides et plus pérennes, qui servent à  la fois de terrain de chasse mais aussi d’abri. Par exemple, Agelena labyrinthica construit une toile en forme de nappe dans la végétation à  laquelle elle rajoute un tunnel dans lequel elle s’abrite en attendant les proies.

Agelena labyrinthica dans son tunnel © CACP – Gilles Carcassès

Les tégénaires ont un peu le même modèle de toile dans les maisons.

Les araignées de la famille des Therediidées construisent également des tunnels mais beaucoup plus courts.

Theridion dans son tunnel © CACP – Gilles Carcassès

Toiles d’apparence anarchique

D’autres araignées bâtissent des toiles qui nous paraissent anarchiques mais dans lesquelles elles se repèrent sans mal.

Neriene radiata © CACP – Emilie Périé

Neriene radiata forme une toile en trois dimensions dans laquelle elle évolue la tête en bas.

Steatoda triangulosa dans sa toile avec sa proie © CACP – Emilie Périé

Steatoda triangulosa fait une toile dite irrégulière, mais qui parait efficace pour la capture de proies.

Pisaura mirabilis, la pisaure admirable © CACP – Gilles Carcassès

La pisaure admirable tisse une toile telle une chevelure tombée sur la végétation.

Il existe ainsi de nombreuses spécificités qui rendent les toiles d’autant plus fascinantes. L’amaurobe féroce est l’une des seules sur notre territoire à  peigner la soie ce qui lui donne un aspect bleu nacré. Les plus petites araignées lancent des fils dans l’air pour s’en servir de parachute et se déplacer (on appelle se phénomène le ballooning). Les chasseuses à  l’affut comme les araignées crabes, les salticidées, ou la zoropse ne construisent pas de toiles pièges. En revanche presque toutes utilisent la soie pour fabriquer les cocons de leurs œufs.

Et vous, avec quel type de toile allez-vous décorer votre Halloween ?

Source :

Guide Araignées de France et d’Europe par Michael J. Roberts, Editions Delachaux et Nieslté

Agenda :

Défi Insektober jour 27 : dessiner une mouche scorpion

Non classé

L’épeire de velours

Epeire de velours, jeune mâle © CACP – Emilie Périé

Avant de démarrer notre comptage WetLands à  l’île de loisirs, Gilles profite d’un moment où nous attendons les autres participants pour passer un coup de filet dans les herbes hautes. Bonne pêche, il nous trouve une jolie petite araignée.

Epeire de velours, jeune mâle © CACP – Emilie Périé

C’est un jeune mâle, par encore adulte. Mon expert arachnologue me le confirme c’est un individu bien typique de l’épeire de velours, Agalenatea redii. C’est une araignée de la famille des épeires, de couleurs assez brunes avec une tache cardiaque bien marquée. La marque noire en forme de fente sur l’abdomen délimite l’emplacement du cœur de l’animal.

L’épeire de velours est une espèce typique des prairies et des herbes hautes. Elle y fait des toiles de chasse fines, essentiellement dans les ombellifères, et des nids en soie à  l’aspect de velours. Toutefois, c’est étonnant de trouver un individu réveillé en plein hiver.

Version printanière

Epeire de velours – Poissy © CACP – Gilles Carcassès

Gilles a déjà  vu la femelle, au printemps cette fois, il en parle dans cet article.

Non classé

Xysticus cristatus

Un nouveau colocataire

Xysticus cristatus, jeune mâle © CACP – Emilie Périé

Décidément, il en passe du monde dans mon bac à  tomates ! Cette fois-ci c’est sur les feuilles de menthe qu’une araignée s’est laissée tirer le portrait. Après Steatoda triangulosa et sa proie, nous avons maintenant affaire à  un jeune mâle de Xysticus groupe cristatus.

Caractéristiques de notre jeune ami

Xysticus cristatus, jeune mâle © CACP – Emilie Périé

Sur la première image nous voyons les palpes à  l’avant (les sortes de gants de boxe rougeâtres), il s’agit donc d’un mâle.

L’individu a les pattes avant plus longues et imposantes que les pattes arrières, nous pouvons donc le chercher parmi les araignées crabes. La clé d’identification des araignées crabes du SPIPOLL m’indique qu’avec des couleurs ternes (gris, noir et brun) et des chevrons dessinés sur l’abdomen il s’agit du genre Xysticus. 

Ceci est confirmé par mon expert arachnologue : le motif en pointe noir du thorax et les trois épines visibles sur les pattes avant permettent même d’aller jusqu’à  dire que notre individu est du genre Xysticus et du groupe d’espèces cristatus (« crêté » en rapport avec la forme des chevrons). àŠtre plus précis sur seules photographies est impossible (et je n’ai pas vraiment envie de disséquer mon hôte).

Xysticus cristatus, jeune mâle © CACP – Emilie Périé

De plus, cette espèce ne chasse pas avec des toiles mais directement en capturant les insectes floricoles, donc elle ne risque pas de perturber mon ménage.

Le seul moment où ce mâle pourrait tisser une toile serait lors de la reproduction, pour fixer la femelle au sol et éviter de se faire dévorer à  la fin de l’acte (malin!) ; ce qui ne risque pas d’arriver de si tôt puisque celui-ci n’est pas encore totalement adulte et que je n’ai vu aucune femelle dans l’appartement.

Sources :

Xysticus cristatus, par l’INPN

Images dans la galerie de Insecte.org

La clé des araignées crabes du SPIPOLL