L'actualité de la Nature

La houlque laineuse

Les prairies sont un lieu propice pour le développement des graminées. L’une d’entre elles est particulièrement agréable au toucher, lorsque nous traversons ces prairies. Il s’agit de la houlque laineuse. La connaissez-vous ?

Une prairie à  Cergy © CACP – Emilie Périé

La houlque laineuse

La houlque laineuse, ou Holcus lanatus, est une espèce de graminées des plus communes de la région qui se retrouve sur des sols assez riches en nutriments. A Osny, nous les avons observées non loin d’une voie ferrée.

Jeunes inflorescences de houlques laineuses © CACP – Léo Micouin

La particularité de cette graminée est qu’elle présente des feuilles couvertes d’une pilosité douce au toucher. C’est d’ailleurs pour cela qu’elle porte le nom de houlque « laineuse ».

Une inflorescence en plusieurs étapes

Les photos montrent les inflorescences de la houlque, à  deux stades différents de maturation. Ainsi, il peut nous sembler voir 2 espèces différentes alors qu’il s’agit bel et bien d’une seule et même espèce.

Inflorescence mature © CACP – Léo Micouin

La gaine des graminées

Ici nous pouvons  observer  un  critère  commun  aux  graminées,  à  savoir  la  gaine.  C’est  une  feuille  qui  s’élargit  à  sa  base  de  façon  à  embrasser  la  tige.

Gaine foliaire de la houlque laineuse © CACP – Léo Micouin

 

Sources :

Phillipe Jauzein et Olivier Nawrot, Flore d’àŽle-de-France, Editions Quae

Retrouvez d’autres graminées observables sur le territoire :

Le dactyle aggloméré

La fléole des prés

La graminée qui se moque de la sécheresse 

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La fléole des prés

La fléole des prés, Phleum pratense – Vauréal © CACP – Emilie Périé

En marchant le long du boulevard de l’Oise à  Vauréal, je repère sur le bas côté une graminée intéressante. Ces épis parfaitement cylindriques au milieu des grandes herbes appartiennent certainement à  une fléole.

Une plante à  cornes ?

Un examen un peu plus rapproché me permet de confirmer mon hypothèse.

La fléole des prés et ses cornes du diable © CACP – Emilie Périé

Chez les graminées, les fleurs sont souvent si petites qu’elles ne sont pas visibles à  l’œil. L’épi (en plan large sur la photo ci-dessus) est constitué de plusieurs épillets (dans le zoom) lesquels abritent chacun une ou plusieurs fleurs. Chaque épillet est soutenu par deux glumes (les parties vertes dans l’image du zoom).

Dans notre exemple, l’épi est de forme cylindrique et les glumes des épillets ont de longues arêtes qui leur donnent l’air de porter les cornes du diable. Ces deux éléments sont caractéristiques du genre Phleum, les fléoles.

Tout en souplesse

Il existe plusieurs fléoles àŽle-de-France. La fléole des sables est presque éteinte dans la région, et elle est beaucoup plus petite. Ce n’est donc pas elle. Il reste alors à  différencier la fléole des prés de la fléole de Bœhmer. Pour cela, un test de souplesse s’impose.

La fléole des prés tient la courbure © CACP – Emilie Périé

En effet, lorsqu’on la courbe, la fléole de Bœhmer parait se fragmenter en plusieurs lobes, alors que la fléole des prés conserve sa forme cylindrique (comme sur l’image).

Nous avons donc à  faire à  la fléole des prés, Phleum pratense, et ses fameuses cornes du diable.

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

La fléole des prés, par FLORIF

Retrouvez des portraits d’autres graminées :

Le chiendent pied-de-poule

La petite éragrostide

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Le dactyle aggloméré

Dactylis glomerata, le dactyle aggloméré – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Une graminée vivace aux larges feuilles d’un vert bleuté portant haut des épillets très serrés, regroupés en panicules dont la silhouette évoque des doigts : c’est le dactyle aggloméré. Souvent cultivé comme fourrage, il est fréquent au bord des routes.

Ce pied était en fleur (on voit quelques étamines jaunes qui dépassent) le 26 janvier 2018 près de l’Oise sur un talus bien exposé. Ordinairement, il ne fleurit qu’à  partir du mois d’avril. C’est bien assez tôt quand on sait la responsabilité de la floraison de cette plante dans le rhume des foins qui touche les personnes allergiques aux pollens des graminées !

Le dactyle résiste très bien à  la sécheresse, mais son feuillage très grossier et ses grosses touffes font qu’on ne l’utilise pas dans les mélanges pour gazon.

En culture, le dactyle est sensible à  l’ergot de seigle, ce champignon responsable du feu de Saint-Antoine. Ses inflorescences peuvent être attaquées par des cécidomyies.

Ochlodes sylvanus, la sylvaine – Maurecourt © CACP – Gilles Carcassès

Les chenilles de plusieurs espèces de papillons de jour se nourrissent des feuilles du dactyle : la sylvaine, les hespéries de la houlque et du dactyle, la mégère.

Sources :

Dactyle aggloméré, trois doigts de poésie, par Sauvages du Poitou

Dactylis glomerata, par Ephytia

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Sang de cailloux

On trouve parfois de drôles de petites plantes dans les allées gravillonnées. Cette sétaire glauque contient des anthocyanes qui lui donnent en été un vert un peu éteint, et un beau rouge profond à  l’entrée de l’hiver.

Setaria pumila est une graminée annuelle indigène
Setaria pumila est une graminée annuelle indigène, adventice des cultures sur sols secs

Sa dissémination est assurée par le transport de ses épis hirsutes sur le pelage des petits mammifères ou sur les vêtements. On la rencontre fréquemment sur les ballasts des voies ferrées, les bords de champs, les talus et les sols caillouteux. Il existe des populations résistantes aux triazines.

Photo prise à  Cergy, rue de la gare.

http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-63655