Bravo à Franck qui a rapidement reconnu les ocelles du papillon amaryllis, ou Pyronia tithonus.
L’amaryllis est un papillon estival, on voit l’adulte voler et butiner sur la période juillet-aoà»t. La chenille est friande de graminées en tous genres, l’adulte évolue dans les milieux plutôt ouverts (prairies, friches, cultures maraichères, parcs ou jardins).
Il appartient à la famille des Nymphalidae, sous-famille des Satryinae, comme le myrtil que nous avons vu il y a quelques semaines et partage avec lui des teintes orange et brunes.
Le dessus des ailes est composé de plages orange traversées de brun chez les mâles (photo ci-dessus) ou entièrement orange chez les femelles (photo ci-dessous) bordées de bandes brunes. Sur l’aile antérieure un ocelle noir comprenant deux pupilles blanches est bien visible.
Sur la face inférieure des ailes, l’ocelle noir est également visible sur l’aile antérieure, l’aile postérieure est brune avec des bandes crème et des points blancs très marqués.
Ramenons un petit air d’été avec ces quelques clichés de papillon.
Ce grand brun (il fait presque 5 centimètres d’envergure!) est le myrtil, Maniola jurtina. Cet individu, butinant des fleurs d’origan, est un mâle. On le reconnait aux teintes foncées du dessus de ses ailes ; la femelle a des marques orange plus claires autour des ocelles (les points noirs sur les ailes antérieures) et n’a pas les bandes foncées proches du corps qu’a le mâle.
On peut aussi les différencier grâce au dessous des ailes. Sur la lavande c’est une femelle, on le voit à la bande blanche très marquée sur l’aile postérieure qu’on distingue moins bien chez le mâle.
Chez cette espèce les ocelles sont variables. Ils peuvent contenir deux points blancs (femelle ci-dessus) ou un seul (femelle ci-dessous).
Le myrtil est une espèce très commune qu’on rencontre tout l’été dans les milieux herbacés partout en France. La chenille (toute poilue!) se nourrit de diverses graminées et l’adulte butine sur des fleurs variées. Ici trois exemples de plantes que l’on rencontre dans les prairies, les champs ou les jardins : l’origan, la lavande et le cirse des champs.
Les mélitées, les damiers et les nacrés sont ces papillons de jour dont les ailes sont orange, parfois tachées de blanc, et quadrillées ou pointillées de noir. Ces espèces sont de détermination difficile si l’on ne prend pas soin d’observer le dessuset le dessous des ailes. En effet de nombreux critères prennent en compte l’ornementation du revers des ailes. Une excellente clé permet alors de s’y retrouver sans trop de peine : elle décrit 21 espèces de damiers, mélitées et nacrés présents en Champagne-Ardenne. A part quelques raretés, ce sont les mêmes espèces qu’en Ile-de-France.
Une vue du dessous :
Et une du dessus !
Les 7 espèces de mélitées de la clé sont assez sélectives quant à la nourriture de leurs chenilles, on cherchera donc ces papillons dans les endroits où croissent leurs plantes hôtes :
Melitaea athalia : sur les mélampyres, les plantains, les véroniques Melitaea aurelia : sur les plantains Melitaea cinxia : sur les plantains, parfois les véroniques Melitaea diamina : sur les valérianes Melitaea didyma : sur les plantains et quelques scrophulariacées Melitaea parthenoides : sur les plantains Melitaea phoebe : sur les centaurées, les cirses, les bardanes, les plantains
Retrouvez d’autres papillons du groupe des nacrés :
Sur les feuilles des ormes, on rencontre souvent Xanthogaleruca luteola la galéruque de l’orme. C’est une sacrée grignoteuse !
Sa larve est moins élégante. C’est en retournant les feuilles qu’on peut la voir affairée à décaper méthodiquement de larges plages en ménageant les nervures et l’épiderme supérieur.
Mais sous les feuilles des ormes, on peut aussi observer de nombreuses autres espèces !
Poilue à deux bosses
Voici la chenille du Trident, une noctuelle très commune, qui consomme également les feuilles d’autres arbres (saules, chênes, aubépines…)
Epineuse à dos blanc
Cette chenille aux couleurs caractéristiques est celle du Robert-le-diable. Elle aussi est polyphage : on peut la trouver sur les saules, les ormes, les orties et le houblon. Le papillon est facile à reconnaître avec ses ailes aux bordures découpées :
Je crois distinguer le profil grimaçant de Robert le Diable dans l’ombre portée sur la feuille d’ortie.
Moustachu aux yeux verts
Et celui-ci, aux palpes poilus, c’est un habitué des ormes également ?
Cette pyrale endormie a seulement trouvé là une cachette. Sa chenille ne consomme que des graminées.
Sur les choux cavaliers, les chenilles de la piéride ne sont plus là , mais une mouche Tephritidae se chauffe au soleil. L’extrémité de l’aile est noire avec un petit point blanc : il s’agit de Tephritis vespertina, dont la larve vit dans les capitules de la porcelle enracinée, une astéracée très commune dans les pelouses.
Je suis des yeux un papillon à l’allure sombre. Il finit par se poser sur le pignon de la maison de Patrice.
C’est un vulcain. Ce papillon a passé l’hiver à l’état adulte, abrité dans une cavité ou sous un tas de feuilles. Les premiers rayons de soleil de février l’ont réveillé.
Lorsqu’il étale ses ailes, on voit le grand motif orange presque circulaire, ponctué dans sa partie arrière de petites taches noires avec des écailles bleues.
D’une exploration nature sur les crêtes de La Roche-Guyon le 23 juillet 2018, j’avais rapporté des images de deux beaux papillons que je vous ai présentés dans ces pages : le Flambé, et l’Argus bleu nacré. En triant mes photos, je constate que mon chemin a croisé aussi celui d’un Petit nacré. Il mérite aussi son article !
Les grandes taches blanches, brillantes et bien contrastées au revers des ailes postérieures sont caractéristiques du Petit nacré.
Cette espèce dont les chenilles consomment des violettes n’est pas menacée mais elle est cependant peu commune en Ile-de-France. On peut observer ce papillon migrateur dans notre région jusqu’à la fin octobre.
Le Robert-le-Diable est un papillon commun facile à observer en lisière forestière. La forme découpée des ailes est tout à fait caractéristique.
Mais pourquoi Robert-le-Diable ?
Peut-être ce papillon évoque-t-il par son aspect les flammes de l’enfer ? Ou bien le profil de la tête d’un Robert historique ? Bien malin celui qui connaît la véritable origine de ce nom !
Le revers de son aile postérieure est marqué en blanc de la lettre c, d’où son nom d’espèce en latin « c-album ».
Et sa chenille ?
La chenille du Robert-le-Diable est tout aussi caractéristique que le papillon : elle est marquée d’une grande tache blanche sur le dos. Sa plante-hôte préférée est l’ortie, mais on la rencontre aussi sur le houblon et sur les feuilles de ligneux comme le noisetier, l’orme ou les saules.
Ce papillon hiberne à l’état adulte et on peut le rencontrer dès les premières belles journées de mars. Il a deux générations par an. En automne, on peut voir la deuxième génération se préparer à l’hivernage en se gorgeant de sucre sur les fruits tombés au sol dans les vergers.
Pour ne plus les confondre, il suffit de retenir le détail qui les différencie facilement :
Notons aussi que la grande tortue, comme son nom le laisse deviner, est plus grande que la petite tortue. Cette dernière a aussi des couleurs plus vives.
Des deux espèces, la grande tortue est la moins observée en Ile-de-France.
Les chenilles de la grande tortue consomment des feuilles d’arbres : saules, bouleaux, ormes, peupliers, cerisiers…
Les chenilles de la petite tortue consomment des orties.
Le Tircis est un papillon commun, répandu partout en France. On le rencontre dans les trouées de soleil des clairières en forêt, souvent au bord des chemins. Le mâle se tient posté au soleil sur la végétation basse ou sur les feuilles des arbres. Il attend le passage d’une femelle, et pourchasse les autres mâles de son espèce. Certains mâles n’adoptent pas ce comportement territorial et préfèrent vagabonder.
La chenille du Tircis consomme des graminées forestières, surtout des pâturins, mais aussi le dactyle et des brachypodes. Il y a deux générations par an.
C’est l’un des rares papillons de jour à ne pas voir ses effectifs décliner.
Le parc des Noirs marais est un espace naturel humide au cœur de la ville d’Osny. L’endroit a fait l’objet d’une réhabilitation en 2016 et 2017 par la commune qui assure son entretien selon un plan de gestion réalisé par un bureau d’études spécialisé. Sachant que la ville d’Osny souhaite inventorier la faune et la flore de cet espace, je m’y suis rendu pour participer au recueil des données d’observations.
Papillons de jour, gros et petits…
Qui butine l’eupatoire en fleurs ? C’est la Belle-dame, un infatigable migrateur.
Et voici l’azuré des nerpruns, intéressé par les salicaires qui poussent dans le fossé.
Cette bardane au bord du chemin qui longe le talus de la voie ferrée est visitée par le brun du pélargonium. Sa chenille vit aux dépens des pélargoniums des balconnières des riverains ou des jardinières de la ville. Cette espèce nous est arrivée dans les années 1980, en provenance d’Afrique du Sud, la patrie d’origine des pélargoniums.
Les ombelles de la berce, paradis des mouches !
La berce commune au nectar généreux est très visitée par les mouches. Les larves de cette élégante Graphomya maculata vivent dans la boue du bord des mares et sont des prédatrices d’autres larves.
La volucelle zonée est une très grosse mouche qui parasite les nids d’hyménoptères sociaux, comme les guêpes et les frelons. D’ailleurs ne ressemble-t-elle pas à un frelon ?
Syrphus ribesii est un bon auxiliaire au jardin, car ses larves dévorent les pucerons. C’est le cas de beaucoup d’espèces de syrphes.
Les larves de Myatropa florea apprécient les eaux très chargées en matière organique comme celles qui stagnent dans les cavités des vieux arbres. Le dessin sur le dessus de son thorax lui vaut son surnom de mouche batman ou syrphe tête de mort.
Et ceux deux-là ? Ce ne sont pas des mouches, mais des hyménoptères. La toute petite à gauche est une abeille sauvage indéterminée et la fausse guêpe est une tenthrède, Tenthredo marginella ou une espèce proche Tenthredo thompsoni, dont les fausses chenilles mangent les feuilles du lycope, une lamiacée des milieux humides.