L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

En visite au potager fruitier de La Roche-Guyon

Un beau jardin productif conduit naturellement

L’an dernier, j’avais observé au potager fruitier de La Roche-Guyon un papillon rare en Ile-de-France, l’azuré porte-queue. Qu’allions-nous découvrir cette fois-ci ?

Au potager fruitier du château de La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Au bord de cette allée, trône un fenouil gigantesque. Si j’étais un machaon, il me tenterait.

Chenille du machaon (Papilio machaon) – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Effectivement, un femelle machaon a pondu sur ce fenouil et sa chenille est déjà  bien développée ! Les plantes hôtes de cette belle espèce sont des Apiacées, essentiellement la carotte et le fenouil (sauvages ou cultivés).

Crioceris duodecimpunctata – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Sur un pied d’asperge, quelques criocères à  douze points, timides, se cachent à  mon approche. Leurs larves consomment les baies des pieds femelles de l’asperge.

Chenille de Polygonia c-album – La Roche-Guyon © CACP – Gilles Carcassès

Un peu plus loin, au bord de la Seine, une chenille de Robert-le-Diable, reconnaissable à  la grande tache blanche sur son dos, consommait tranquillement une feuille d’ortie dioà¯que, sa plante hôte préférée.

Retrouvez nos articles :

Au potager fruitier de La Roche-Guyon

Le machaon, ou grand porte-queue

Bouh, fais-moi peur !

Le criocère à  douze points

L'actualité de la Nature

L’Ariane et la Mégère

Ce sont les noms vernaculaires des femelles de deux espèces de papillons assez proches morphologiquement appartenant à  la famille des Nymphalidae : Lasiommata maera (l’Ariane) et Lasiommata megera (la Mégère).  Les mâles portent des noms différents des femelles : le Satyre et le Némusien. Je vous laisse le soin de les apparier…

Lasiommata maera femelle (l’Ariane) – Pontoise © CACP – Marion Poiret

La Mégère se distingue de l’Ariane par la présence d’une bande fauve orangée, positionnée au dessus des ocelles sur la face supérieure des ailes postérieures. Sur les ailes postérieures de l’Ariane, seules les ocelles sont entourées d’un halo coloré.

Lasiommata megera, femelle (la Mégère) – 2008 Haute-Vienne © Alexis Borges

Les mâles de ces deux espèces présentent un bande sombre marquée en travers de l’aile antérieure.

Les chenilles des deux espèces, nocturnes, se nourrissent de graminées.

En cette journée un peu fraîche de début juillet cette Ariane est venue se réchauffer derrière la  vitre de la maison – 2017 © CACP – Marion Poiret

Si Lasiommata megera est une espèce commune, Lasiommata maera est assez rare. Elle se maintient néanmoins assez bien en zone urbaine et périurbaine.

Sources :

Lasiommata maera – Observatoire francilien de la biodiversité
Lasiommata megera – Observatoire francilien de la biodiversité

Retrouvez des articles sur les papillons :

Plus du tiers des papillons d’Ile-de-France menacé ou disparu

La couleur bleue chez les lépidoptères

Notre exposition sur les papillons

Petit papillon vert, quel est ton secret ?

L’azuré porte-queue

Le déclin des papillons de jour

Le grand paon de nuit

 

 

L'actualité de la Nature

Le déclin des papillons de jour

Une étude hollandaise à  grande échelle sur la diversité et l’abondance des papillons de jour depuis 1990 permet de dessiner des tendances et d’émettre des hypothèses quant aux causes des changements constatés.

Pararge aegeria, le Tyrcis – Jouy-le-Moutier © CACP – Gilles Carcassès

Tout d’abord, si de nombreuses espèces sont en net déclin, toutes ne le sont pas. Ainsi, le Tyrcis tire son épingle du jeu et ses effectifs progressent nettement. Une autre étude montre que l’espèce serait capable de s’adapter à  la raréfaction des haies qu’il affectionne et à  la fragmentation de son habitat, en améliorant ses performances de vol.

Gonepteryx rhamni, le Citron © CACP – Gilles Carcassès

La raréfaction de la plante-hôte de la chenille est très certainement une explication pour le déclin de certaines espèces autrefois communes. C’est le cas du Citron, papillon inféodé à  deux arbustes indigènes qui poussent dans les haies, la bourdaine et le nerprun.

Aglais urticae, La Petite tortue – Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Pour la chute des effectifs de la Petite tortue, il s’agit d’autre chose, car les orties qui nourrissent ses chenilles prolifèrent au bord des champs et dans les friches, en raison des fertilisations azotés, de l’épandage des lisiers, des dépôts de déchets verts, de la non-exportation des coupes… C’est plutôt dans la qualité et l’abondance des nectars, source de nourriture des papillons, que se trouve l’explication. Là  encore, les pratiques agricoles sont pointées du doigt : fertilisation des prairies, désherbage et labour des bords de champs amenuisent la diversité florale et font se raréfier les fleurs des meilleures espèces nectarifères.

Source :

https://www.zoom-nature.fr/fleurs-et-papillons-unis-dans-un-meme-declin/

 

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Bouh, fais-moi peur !

Chenille de Polygonia c-album © CACP – Gilles Carcassès

Sous une feuille d’ortie, j’ai trouvé la chenille du Robert-le diable. J’ai retourné doucement la feuille et en approchant mon appareil photo, elle a pris cette curieuse posture, soulevant son postérieur (la tête est à  gauche sur la photo). Ses appendices épineux ainsi exhibés sont sà»rement dissuasifs pour un certain nombre de prédateurs potentiels.

La rangée de « hublots » le long de ses flancs, ce sont des stigmates. C’est par là  qu’elle respire.

Un monstre à  deux têtes ?

Chenille de Polygonia c-album (détail) © CACP – Gilles Carcassès

En insistant dans mon approche, elle a bombé le dos. J’ai cru y voir le dessin d’un monstre à  deux têtes, aux bras épineux !

Quel papillon deviendra cette singulière chenille ?

Le papillon qui succèdera à  la chenille doit son surnom de Robert le diable à  sa couleur de feu et à  la découpe à  la diable (c’est-à -dire désordonnée) de ses ailes. Pour ce qui est de son nom scientifique, on distingue nettement le « c-album » (une lettre c blanche) sur le dessous de son aile postérieure.

Polygonia c-album © CACP – Gilles Carcassès

Retrouvez nos articles :

Le Grand diable

Robert le diable, génération de printemps

Cheveux du diable

 

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Le tabac d’Espagne

Argynnis paphia, le Tabac d’Espagne – forêt de Marly © CACP – Gilles Carcassès

Mâle et femelle sont au parfum

Un papillon orange de grande taille traverse l’allée forestière et se pose sur une feuille de châtaignier au soleil. Le zoom de l’appareil photo me montre les stries noires longitudinales et épaisses sur l’aile antérieure, typiques d’un mâle de Tabac d’Espagne. Elles sont le siège de cellules spécialisées dans l’émission de phéromones destinées à  stimuler les femelles. Celles-ci, par l’extrémité de leur abdomen, émettent également des substances aphrodisiaques à  destination des mâles.

Ce papillon, le plus grand du groupe des nacrés, butine volontiers les fleurs de ronces et de berces dans les clairières des forêts. La chenille, quant à  elle, est spécialisée dans les violettes.

Au fait, pourquoi donc Tabac d’Espagne ?

Encore un effet du réchauffement climatique ? Pas du tout, ce nom lui fut donné au 18ème siècle par analogie avec la couleur ocre du tabac en poudre, spécialité de Séville, qui contenait un additif argileux destiné à  améliorer sa texture.

Retrouvez dans ces articles les portraits d’autres papillons de jour :

L’Argus vert

Le Petit mars changeant

La Petite tortue

Le Collier de corail

Le Vulcain

Le Flambé

La Carte géographique

Le Brun du pélargonium

La Belle-dame

Le Paon de jour

L’Aurore

Source :

Clé de détermination des nacrés, mélitées et damiers de Champagne-Ardennes

Autres sources :

http://www.lavieb-aile.com/article-les-androconies-des-hesperies-influence-sur-les-noms-propres-des-thymelicini-124987094.html

http://www.lavieb-aile.com/article-zoonymie-du-papillon-le-tabac-d-espagne-argynnis-paphia-124693433.html

 

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Le Petit mars changeant

Brève rencontre au parc de Grouchy

Apatura ilia, le Petit mars changeant © CACP – Gilles Carcassès

Il est descendu de la cime des arbres, a longé d’un vol rapide une allée ombragée du parc de Grouchy et s’est brièvement posé à  terre pour chercher à  boire. Clic-clac : deux photos réflexes, et le voilà  reparti tout en haut d’un frêne.

Un bleu incroyable

Son reflet bleu métallisé est aussi spectaculaire que fugace. Il faut juste la bonne incidence pour l’apercevoir. Dés qu’il se tourne un peu ou relève les ailes, la magie disparaît. Ce reflet bleu violet est le fait d’irisations dues au microrelief des écailles qui recouvrent ses ailes. Les femelles ne présentent pas ces irisations.

Le Petit mars changeant – Osny © CACP – Gilles Carcassès

On voit que ce papillon a sorti sa trompe jaune et s’intéresse à  une tache d’humidité pas plus grosse qu’une tête d’épingle, peut-être une gouttelette d’urine d’un insecte, qu’il aura repéré à  l’odeur. Il n’est pas rare qu’il se pose sur la peau humaine pour en pomper la sueur.

Sur les peupliers « sauvages »

La chenille du Petit mars changeant consomme des feuilles de peupliers mais on la trouve aussi sur les saules. L’adulte se nourrit du miellat des pucerons dans les arbres. L’espèce est un bonne indicatrice de la richesse de biodiversité des boisements humides ; elle s’adapte mal aux peupleraies modernes à  l’ambiance trop sèche.

Un autre papillon indigène aux ailes fortement irisées

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Suivons les vulcains

Vulcain au parc de Grouchy à  Osny © CACP – Gilles Carcassès

Natureparif porte à  notre connaissance un programme de suivi international de la migration des vulcains. Pour participer, il suffit de s’inscrire sur l’un des portails régionaux du réseau VisioNature (pour l’Ile-de-France : http://www.faune-iledefrance.org/) et d’y consigner vos observations.

Toutes les informations sur ce programme de sciences participatives sont ici : insectmigration. On peut aussi utiliser des applications mobiles à  télécharger dans ce site.

Retrouvez notre article sur le vulcain, cet incroyable migrateur.