A Pontoise, la Ville a fait le choix de ne plus tondre les espaces qui ne nécessitaient pas un usage quotidien (chemins, aires de jeu ou de pique-nique). Au milieu des herbes folles et des fleurs sauvages fleurissent des panneaux d’explication « Moins d’herbe coupée = nature préservée ». Et en effet, la végétation s’épanouit joyeusement dans ces prairies. Les insectes ne devraient pas tarder à en profiter : il y a de quoi manger pour tout le monde et de quoi s’abriter. La Ville a également installé des hôtels à insectes, ces petits chalets composés de matériaux très variés permettent à diverses espèces de trouver refuge lors des intempéries ou pour nidifier.
Renoncules, consoudes, coquelicots, vesces et mauves, dans les prairies de fauches toutes les couleurs sont à l’honneur !
Et la Ville vous invite à en profiter à travers plusieurs cadres disposés dans la commune. A la manière des impressionnistes, traversez l’année en couleur en prenant des photos de l’évolution du paysage au cours des saisons !
Cette année, c’était le Parc naturel régional Oise – Pays de France qui organisait la rencontre technique sur la gestion écologique des espaces verts. Une vingtaine de personnes venues de collectivités de l’agglomération de Cergy-Pontoise et des PNR Oise – Pays de France et du Vexin français se sont retrouvées à Senlis, accueillies par le service des Espaces verts. Cette ville labellisée 3 fleurs est réputée pour son fleurissement faisant une large part aux plantes vivaces. Cette journée très instructive s’est poursuivie à Crépy-en-Valois par une visite de divers aménagements particulièrement convaincants en matière de gestion des eaux pluviales.
Cette orchidée sauvage est l’ophrys abeille. Souvent elle ne s’exprime pas dans nos espaces en herbe, car elle ne fleurit pas si sa tige est coupée par la tondeuse. J’en ai vu de beaux exemplaires en fleurs à Osny, dans la plaine de Lameth. Cette pelouse était encore l’an dernier tondue régulièrement, mais cette année la ville a décidé de laisser s’exprimer la biodiversité.
Pour expliquer le nouveau mode de gestion aux riverains et usagers, des panonceaux ont été installés.
De larges allées tondues invitent à la promenade. Un bien bel espace !
Retrouvez nos articles sur les prairies urbaines :
Les prairies du parc François-Mitterrand à Cergy ont perdu leurs superbes floraisons de juin, mais les compositions ont encore du charme. Aux fleurs ont succédé les graines, prêtes à accomplir le cycle de la vie.
On reconnaît à gauche les gousses des vesces, les calices enflés de Silene vulgaris. Les taches marrons sont les fruits des trèfles des prés.
Ne vous y trompez pas, ces herbes sèches accueillent encore toute une petite faune. Voici la sylvine, un papillon de nuit de la famille des Hepialidae, dont la chenille mange les racines des plantes herbacées.
Cette jolie petite mouche est Scaeva pyrastri, le syrphe du poirier. Sa larve, de couleur verte, est prédatrice de pucerons.
Pour déterminer les diptères, l’observation détaillée des nervures des ailes, des antennes et des pattes est importante. Ici, ces grosses lunules blanches sur l’abdomen noir et les taches sous l’abdomen ne laissent guère de doute sur l’espèce.
Ne dit-on pas que les rayures longitudinales affinent la silhouette ? Cette araignée crabe en embuscade le long d’une tige vient de capturer un chrysope. Elle appartient à la famille des Philodromidae et est fréquente dans les prairies.
Nous avons retrouvé aussi dans ces prairies le criquet à ailes bleues, Oedipoda caerulescens, une espèce protégée au niveau régional !
Le Parc naturel régional (PNR) du Vexin français, le PNR Oise-Pays de France et la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise s’associent chaque année pour organiser une journée de rencontres techniques sur la gestion écologique des espaces verts et naturels, à destination des services espaces verts des collectivités des trois structures et de leurs élus.
Pour cette année, le comité d’organisation a concocté un très beau programme dans les jardins exceptionnels de l’école Du Breuil (bois de Vincennes). La date arrêtée est le mardi 27 septembre 2016.
L’objectif de cette journée 2016 est de présenter des plantes vivaces et annuelles en situation de massifs fleuris et de bénéficier du retour d’expérience et du savoir-faire des personnes qui suivent ces essais depuis de nombreuses années. Plus de 1000 espèces et variétés vous y attendent, plantes indigènes et exotiques, horticoles éprouvées et nouveaux cultivars, bulbes d’été et graminées… L’occasion immanquable de puiser de l’inspiration pour l’embellissement durable de nos territoires.
Programme:
10h00 : Accueil des participants autour d’un café
10h15 : Présentation de l’école Du Breuil
10h30 : Séparation en deux groupes : un groupe sur les parcelles de fleurissement saisonnier, un autre sur les collections de plantes vivaces et la rocaille
12h30 : Pique-nique tiré du sac
Accès pendant le temps du repas au potager pédagogique et à un jeu sur les 5 sens organisé dans le jardin de l’école
14h00 : suite des visites – échange des groupes de la séance de 10 h 30
16h00 : Visite du fruticetum (arbustes) et de la collection de plantes grimpantes. Informations sur les expérimentations sur 8 types de paillage, leur efficacité et les conséquences de leur emploi sur la vie des sols
17h00 : Fin de la journée
Modalités pratiques :
Le stationnement n’est pas commode à proximité, nous conseillons de privilégier les transports en commun. L’école est à 10 minutes à pied de la gare du RER A de Joinville-le-Pont.
N’oubliez-pas votre pique-nique pour le repas de midi !
Inscriptions :
Les inscriptions se font, pour l’agglomération et les communes de Cergy-Pontoise, par l’adresse de messagerie : biodiversite@cergypontoise.fr, en précisant bien les noms et coordonnées tel et mail de chaque participant. Pour les communes dans les deux PNR, il faut s’inscrire auprès des paysagistes de ces structures.
L’an dernier, la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise avait accueilli l’évènement sur son territoire. Voici quelques images de cette journée qui avait été très appréciée.
A la mi-avril, nous avons appliqué le protocole de l’Observatoire participatif des vers de terre dans le parc du château de Menucourt, en creusant nos six trous de 20 cm par 20 cm sur 25 cm de profondeur. Nous les avons placé dans des milieux volontairement différents afin d’apprécier les variations d’abondance et de diversité des espèces.
Les mottes soigneusement émiettées à la main ont livré leurs vers de terre. Et voilà le classement : champion toutes catégories, la prairie. Les vers de terre sont en grand nombre et toutes les catégories sont représentées.
En seconde position vient la lisère forestière, puis le boisement et la prairie humide.
La pelouse arrive assez loin derrière.
Bon dernier, le massif de renouées du Japon : deux vers de terre seulement !
Voilà qui nous conforte dans nos préférences de gestion : la prairie héberge beaucoup plus de faune, y compris souterraine, que la pelouse régulièrement tondue.
En fouillant la terre d’un de nos trous creusé dans une prairie humide, nous avons vu courir ce carabe rouge et noir. Il s’agit très probablement de cette petite espèce fréquente dans les marais : Stenolophus teutonus.
Sur les talus herbeux de l’Axe majeur à Cergy, ce chardonneret, grand amateur de graines de plantes herbacées, visitait avec ses congénères les touffes de laiterons en fruits. Devinette : ces chardonnerets viendraient-ils si la pelouse était régulièrement tondue comme une moquette ? Bien sà»r que non, car il leur faut des plantes montées en graines. Il fait ici la démonstration vivante que le gestion différenciée des espaces verts est bénéfique pour la biodiversité.
Et ces poules d’eau, mascottes des bassins du parc François-Mitterrand à Cergy seraient-elles là si les berges étaient restées bétonnées ? Non plus : c’est dans les touffes de plantes aquatiques qu’elles établissent leur nid et se nourrissent.
Moralité : protéger la biodiversité sur un territoire, ce n’est pas sorcier, quand les aménagements bien conçus bénéficient des modes de gestion adaptés.
Plante et Cité, Natureparif, l’association Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle organisaient mardi 15 décembre 2015 au Jardin des Plantes de Paris une journée de restitution des protocoles Propage et Florilèges – prairies urbaines.
Ces deux programmes de sciences participatives, basés respectivement sur le dénombrement des papillons et la botanique, permettent d’obtenir scientifiquement des indicateurs fiables de la biodiversité des prairies et d’apprécier les impacts des modes de gestion.
Les données nationales et franciliennes de tous les participants bénévoles ont été compilées, et les analyses des chercheurs du Muséum apportent des réponses à cette question essentielle des gestionnaires de prairies urbaines : « quel mode de gestion est le plus pertinent pour préserver la biodiversité de mes prairies ? »
Je vous passe le détail des démonstrations statistiques. Et je résume, en simplifiant (que les scientifiques me pardonnent !).
Pour la diversité de la flore des prairies, les modes de gestion les plus favorables sont par ordre d’intérêt le pâturage, la fauche coupée, la fauche broyée et pas de fauche. Les prairies anciennes sont aussi plus riches que les prairies récentes.
Pour les papillons, le nombre d’espèces est plus important avec une fauche tardive que sans fauchage. Et l’abondance de papillons (nombre d’individus) est meilleure avec une fauche tardive (automne) qu’avec une fauche précoce (début d’été).
Le papillon demi-deuil est trois fois plus abondant dans les prairies en fauche tardive que dans celles fauchées plusieurs fois dans l’année.
Globalement, on s’y attendait, les prairies pâturées ou fauchées sont plus favorables à la biodiversité que les pelouses tondues. Mais, plus étonnant, les espaces herbeux gérés de façon différenciée, faisant se côtoyer des prairies et des pelouses, sont encore plus riches !
En conclusion, le grand intérêt du pâturage ou de la fauche tardive est confirmé. Et la gestion différenciée, appliquée aussi à la parcelle, est une bonne solution pour multiplier les milieux de vie et la biodiversité.
Pour le territoire de Cergy-Pontoise, Vauréal se distingue dans le protocole Florilèges avec 3 prairies suivies en 2014 et 2015. Pour la communauté d’agglomération, nous avons suivi en 2015 une prairie dans le parc François-Mitterrand à Cergy. Convaincus par l’intérêt d’associer les deux protocoles, nous appliquerons aussi Propage en 2016 sur cette prairie. La ville d’Osny qui envisage d’appliquer ces protocoles sur une prairie du parc de Grouchy en 2016 viendra grossir le réseau des 80 prairies déjà suivies en Ile-de-France.
Dans le cadre du colloque « Climat et biodiversité, la nature source de solutions en Ile-de-France » que Natureparif organisait du 28 au 30 septembre 2015, un groupe de visiteurs est venu lundi 28 septembre à Cergy-Pontoise pour une sortie commentée, conduite par la mission Développement durable et Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise.
Après la cantine, Marion et moi passons souvent par le parc François-Mitterrand, histoire de faire quelque observation naturaliste au bord du bassin. Les jardiniers ont tracé avec leurs tondeuses une nouvelle allée à travers la prairie : il nous faut l’essayer.
Les gens sont dégoutants, ils laissent leurs détritus au beau milieu du chemin.
En nous approchant, oh surprise, je réalise que cette chose blanche n’est pas un papier gras mais un oiseau ! Cela m’étonnait aussi, de la part des Cergypontains…
Ce ventre blanc, ce bec incroyable si pratique pour extirper les vers de la vase : c’est une bécassine des marais.
La pauvre est sans vie, elle a été sévèrement mâchouillée par un chien.
Quelques centaines de milliers de bécassines traversent notre pays chaque automne durant leurs migrations nocturnes. Celle-ci aura voulu sans doute se reposer dans la partie marécageuse du bassin du parc. Cette bécassine, partie peut-être d’Allemagne ou de Pologne, ne verra pas hélas les côtes espagnoles où elle aurait pu passer ses quartiers d’hiver.