Plusieurs couples de faucons crécerelles se reproduisent à Cergy-Pontoise. Voici un joli mâle, reconnaissable à sa tête et sa queue grises, observé ces jours-ci près de l’Université de Cergy-Pontoise à Neuville. Il scrute le sol depuis le sommet d’un jeune frêne au bord d’un champ. Cette espèce consomme essentiellement des petits mammifères, notamment des campagnols. Avec les chouettes et la buse, ils assurent une nécessaire régulation de ces rongeurs.
Maître corbeau, sur un arbre perché, tenait en son bec un fromage ? Non, un croissant industriel à l’huile palme… Que voulez-vous, il faut vivre avec son époque : c’est de nos jours beaucoup plus facile de récupérer un croissant tombé sur le chemin de l’école qu’un camembert.
Et d’ailleurs en ville, maître corbeau est une corneille. C’est même l’un des oiseaux les plus fréquents sur notre territoire. Elle arrive en septième position de nos comptages d’oiseaux en avril 2015 à Cergy-Pontoise, après le pigeon ramier, l’étourneau, le merle noir, la pie, la mésange charbonnière et le moineau domestique.
Le corbeau, le vrai, est un oiseau plus campagnard et plus farouche. J’en ai croisé quelques-uns dans un centre équestre à Achères. On le reconnaît à son bec plus clair.
Non, c’est la larve de la cétoine dorée, parfaitement inoffensive et même utile. Elle mange le compost, achevant le travail de décomposition de la matière organique. On la reconnaît à ses pattes courtes et sa petite tête.
En revanche, celle-là , c’est la larve d’un hanneton. Observez ses grandes pattes qui lui permettent de marcher dans ma main, ce que ne peut pas faire la première.
Il existe plusieurs espèces de hannetons. Voici le hanneton des jardins (Phyllopertha horticola), fréquent dans les prairies. Son cycle est annuel. Le hanneton commun a lui un cycle de 36 mois, les adultes apparaissant en grand nombre tous les 3 ans. Pour le hanneton forestier, c’est tous les 4 ans.
On peut rencontrer dans les jardins plusieurs espèces de cétoines. L’adulte de la cétoine dorée, très commune, fréquente souvent les roses. Ce sont des insectes pollinisateurs.
Sorti de sa motte de terre pour les besoins de la science, ce lombric brille de vives couleurs au soleil. C’est sans doute un phénomène optique d’iridescence. De tout près, le spectacle est fascinant.
La présence d’un clitellum (partie orange en relief sur cette photo) indique que cet individu est un adulte. Ce clitellum sécrète un mucus qui aide les vers à se coller l’un contre l’autre lors de l’accouplement (les pauvres, ils n’ont pas de bras !). Les lombrics sont hermaphrodites et se fécondent mutuellement. Le clitellum fabrique aussi les cocons qui protègeront les œufs.
Les sondages que nous avons effectués dans un potager à Cergy, dans le cadre du protocole de l’Observatoire participatif des vers de terre, ont montré une corrélation marquée entre l’abondance de vers et la proximité des buttes de déchets verts (garnies l’an dernier de courgettes). Nous avons trouvé 3 fois plus de vers aux abords de ces buttes que dans les autres parties bêchées et retournées ou dans les allées enherbées du jardin. Ce sont surtout les anéciques, grands consommateurs de matière organique qui sont favorisés. Logiquement, les vers épigés, que l’on trouve en grand nombre dans les tas de fumiers et les composteurs, pourraient être aussi favorisés mais nous n’en avons pas trouvés. Ils étaient sans doute plus au cœur du tas de déchets verts.
Les buttes de déchets de verts peuvent être directement plantées de végétaux, comme les courges et les potirons, qui apprécient les sols très riches en matière organique plus ou moins décomposée.
Les saules hébergent au moins cinquante espèces d’insectes, dont certaines sont inféodées à une espèce particulière de saule. Voici quelques insectes communs observés à Cergy-Pontoise sur des saules ou à proximité immédiate de saules.
Le grand puceron du saule résiste au gel jusqu’à – 5°C, on peut donc le voir en hiver. Il est inféodé aux saules et fréquente surtout le saule des vanniers (Salix viminalis).
Les Clytra adultes semblent se nourrir principalement de feuilles de saules. Ces coléoptères pondent des œufs entourés d’une coque rigide que les fourmis emmènent dans leurs fourmilières. Les larves de Clytra s’y développent probablement au détriment de leurs hôtes.
Les lestes verts femelles insèrent leurs œufs dans l’écorce de branchettes d’arbres au bois tendre, au-dessus de l’eau : saules, frênes, peupliers, aulnes…
Cette belle chenille à points blancs se nourrit de feuilles de rumex, de plantains, de houblon, de chardons, mais aussi de saules. Son papillon est la noctuelle de la patience.
Dans la vallée de la Viosne à Osny, je remarque ce petit tas de couleur grise au pied d’un escarpement rocheux. Un malotru serait venu dans cet endroit reculé pour vider un cendrier ?
Il me suffit de lever le nez pour avoir l’explication. Ce terrier dans la falaise est celui du martin-pêcheur que je croise parfois aux abords du parc de Grouchy ! Et ces résidus de poissons non digestibles sont recrachés par le martin-pêcheur sous forme de pelotes de réjection. Comme elles ne contiennent aucun poil, à la différence de celles des rapaces, elles n’ont pas de tenue et se désagrègent très vite.
Non, ce n’est pas une méduse d’eau douce, ni une plante carnivore, ni un coussin de belle-mère et encore moins le nid douillet de la galinette cendrée.
Il s’agit d’une Scutellinia scutellata, sorte de petite pézize à la marge ciliée, un champignon donc. Et même un ascomycète. Il pousse sur les bois décomposés et gorgés d’eau.
Je l’ai trouvé sur le tronc pourri d’un grand peuplier mort couché dans l’eau, dans une partie marécageuse du parc de Grouchy à Osny.
Merci à tous ceux qui ont participé et bravo à ceux qui avaient trouvé le bon genre.
Un grand merci à Marie-Louise Arnaudy, du Club Mycologique Conflanais qui a aidé à la détermination de l’espèce par un examen au microscope : les asques contiennent 8 spores elliptiques de 13 x 20 microns, les paraphyses sont élargies au sommet et (détail non visible sur cette vue) les poils sombres de la marge ont une base fourchue.
Ce beau conifère au tronc élancé à l’écorce rouge, visible dans le parc du château de Marcouville à Pontoise, est un séquoia à feuilles d’if, originaire de la région côtière de Californie. Son écorce molle et épaisse est ignifuge ce qui lui permet de survivre aux incendies de forêt. Il peut atteindre 115 mètres de haut dans son pays d’origine et vivre très probablement plus de 1000 ans.
A un mètre du sol, dans une profonde fissure de son écorce nous découvrons ce gland, qui n’est pas venu là tout seul. C’est une « forge » de pic épeiche ou de sittelle. Ces oiseaux forestiers pratiquent ainsi pour décortiquer commodément les glands et les noisettes qu’ils ajoutent à leur menu en hiver.
La sittelle, pour établir son nid, réutilise d’anciennes loges de pics. Justement un couple de sittelle a été vu l’an dernier entrer et sortir d’un trou dans la partie haute du tronc de cet arbre.
Cette vue rapprochée permet de voir aussi les feuilles de ce sequoia semblables à celle de l’if.
Il existe un autre séquoia, aux feuilles en écailles comme les thuyas, c’est le séquoia géant (Sequoiadendraon giganteum). On peut en voir de beaux spécimens au parc du château de Menucourt.
En visite à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, je remarque dans un petit bois au bord de l’eau, une coquille d’escargot dont la forme ne m’est pas familière. En cherchant un peu, j’en trouve d’autres à proximité. On dirait des petits-gris, si ce n’était cette forme curieusement allongée. Alors, quoi ? Des mutants ?
L’explication me sera donnée par un éminent malacologue : n’y aurait-il pas à proximité des ragondins, me demande-t-il ? Si, justement j’en ai vu un dans le secteur !
Ces coquilles d’escargots aquatiques nommés paludines seraient le fruit de la pêche du ragondin, qui les aurait amenés là pour les déguster tranquillement au sec.
Ces escargots sont vivipares, d’où leur nom de genre Viviparus, les femelles donnant naissance à de petits escargots déjà formés, au lieu de pondre des œufs comme le font les autres escargots.
On reconnaitra facilement la paludine mâle à son regard dissymétrique. Son tentacule droit est plus court et plus gros que le gauche, car transformé en pénis. Bizarre… Il faudra, quand l’eau sera plus chaude, que j’aille farfouiller par là avec mon épuisette et leur tirer le portrait.