L'actualité de la Nature

Arrête de trembler

Ce ne fut pas une mince affaire que de remplir la première mission confiée par mon maître de stage : reconstituer un squelette de poisson crédible à  partir de restes de pelotes de réjection d’un martin-pêcheur. Autant vous dire qu’il ne faut pas avoir la tremblote !

En visite au parc de Grouchy, à  Osny, dans l’idée de réviser le chant des oiseaux, nous avons en effet récolté un tas d’arêtes près du nid d’un martin-pêcheur.

bocal d'arêtes

En rentrant au bureau, j’ai trié les arêtes par forme et par taille : les côtes, les vertèbres, les opercules, les arêtes des nageoires et des tas de petites choses difficiles à  déterminer. Heureusement, des chercheurs ont laissé sur internet des clés d’identification et des schémas utiles pour comprendre comment s’emboîtent tous ces os.

Poisson_légende

Aussi vrai qu’il en ait l’air, ce n’est qu’un faux poisson puisque les restes assemblés proviennent de dizaines de poissons, sans doute même d’espèces différentes. De plus, cette présentation n’est qu’une vague reconstitution à  plat d’un assemblage qui se fait dans la nature en trois dimensions.

Poisson_contour

Un petit os étrange m’a particulièrement donné du fil à  retordre, il s’agit de l’os pharyngien. Il est situé au fond du gosier du poisson, et ses dents lui servent à  broyer des aliments coriaces comme des coquilles de mollusques. En fait, les os pharyngiens vont par paire, un à  droite et l’autre à  gauche, en miroir.

Os pharyngien d'un poisson © Gilles Carcassès
Os pharyngien d’un poisson, peut-être celui d’un gardon ? © Gilles Carcassès

 

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Je suis tombé sur une arête

Au pied d'un escarpement rocheux © Gilles Carcassès
Au pied d’un escarpement rocheux © Gilles Carcassès

Dans la vallée de la Viosne à  Osny, je remarque ce petit tas de couleur grise au pied d’un escarpement rocheux. Un malotru serait venu dans cet endroit reculé pour vider un cendrier ?

Je vérifie la nature du dépôt.

Arêtes de petits poissons © Gilles Carcassès
Arêtes de petits poissons © Gilles Carcassès

Ce sont des centaines d’arêtes et d’écailles de petits poissons ! Voilà  qui est bien surprenant, même si la Viosne n’est pas très loin.

L'entrée d'un terrier de martin-pêcheur © Gilles Carcassès
L’entrée du terrier du martin-pêcheur © Gilles Carcassès

Il me suffit de lever le nez pour avoir l’explication. Ce terrier dans la falaise est celui du martin-pêcheur que je croise parfois aux abords du parc de Grouchy ! Et ces résidus de poissons non digestibles sont recrachés par le martin-pêcheur sous forme de pelotes de réjection. Comme elles ne contiennent aucun poil, à  la différence de celles des rapaces, elles n’ont pas de tenue et se désagrègent très vite.

La réjection du martin-pêcheur : le film (âmes sensibles s’abstenir)

Un martin-pêcheur arrive à  son terrier, un poisson dans le bec - berges de l'Oise à  Neuville © Didier Leray
Un martin-pêcheur arrive à  son terrier, un poisson dans le bec, pour nourrir sa nichée – Neuville-sur-Oise © Didier Leray

Merci à  Didier Leray pour le prêt de cette magnifique photo prise au bord de l’Oise.

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Raid aventure à  Sarcelles

L’atelier « Berges/au bord de l’eau » organisé le 10 mars 2015 par Natureparif à  l’attention des animateurs nature franciliens était consacré à  la morpho-écologie des rivières, la faune et la flore des cours d’eau et des zones humides et la renaturation des berges. L’après pique-nique fut consacré à  la découverte sur le terrain des différents faciès du Petit Rosne.

Saules têtards en formation - Sarcelles © Gilles Carcassès
Saules têtards en formation – Sarcelles © Gilles Carcassès
Exemple de technique de génie végétal - Sarcelles © Gilles Carcassès
Bel exemple de technique de génie végétal – Sarcelles © Gilles Carcassès
Le terrier du martin-pêcheur domine le lit de la rivière - Sarcelles © Gilles Carcassès
Le terrier du martin-pêcheur domine le lit de la rivière – Sarcelles © Gilles Carcassès

Au prix de quelques acrobaties dans les ronces, nous découvrons le terrier du martin-pêcheur que nous avons vu filer en arrivant.

En farfouillant dans un fossé fangeux, je mets la main sur un beau dytique dont je ne connais pas l’espèce. Mon camarade Maxime me l’a courageusement tenu pour la séance photo (les éperons épineux des tibias postérieurs peuvent piquer).

Dytiscus semisulcatus - Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus – Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus en vue dorsale - Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus en vue dorsale – Sarcelles © Gilles Carcassès

Après recherches, je détermine l’espèce Dytiscus semisulcatus, reconnaissable à  ses élytres bordées de clair et son ventre noir. Notre dytique est un mâle : on remarque sur ses tibias antérieurs les larges disques d’adhésion qui lui permettent de s’agripper solidement à  la femelle.

Quelques escargots plus loin, nous relevons la tête : plus de groupe ! Heureusement le GPS de Maxime a su nous trouver une gare pour le retour sur Paris.