L'actualité des jardins

Trognes, mon amour

J’ai retrouvé les trognes de mon enfance. Ces saules têtards me paraissaient déjà  vieux quand, tout gamin, je jouais dans ce qui était pour moi la jungle de Robinson Crusoé.

Saules têtards - La Roche-Guyon © Gilles Carcassès
Saules têtards – bords de Seine, La Roche-Guyon © Gilles Carcassès

Leurs cavités sont une vraie chance pour la biodiversité : des reptiles, des oiseaux cavernicoles comme le troglodyte ou la chouette chevêche, des chauves-souris, des crapauds, de nombreux insectes et araignées peuvent y trouver refuge.

L’arbre têtard est le résultat d’une taille régulière qui consiste en la suppression des toutes les branches sur un tronc court qui prend au fil des cicatrisations une forme en massue. Cette conduite donne à  l’arbre une très grande résistance au vent et une exceptionnelle longévité.

Ces formes que l’on rencontre typiquement dans le bocage permettaient la récolte aisée de bois jeune, pour la vannerie, le fourrage ou le foyer.

Certains paysagistes et des gestionnaires d’espaces verts renouent avec cette tradition, y compris dans des sites urbanisés.

Jeunes saules têtards à  Sarcelles © Gilles Carcassès
Jeunes saules têtards à  Sarcelles © Gilles Carcassès

Voilà  un aménagement économique : ces saules ont été bouturés. Ils sont taillés régulièrement de façon à  former un tronc d’une hauteur d’un mètre cinquante.

saules têtards - parc du Sausset © Gilles Carcassès
Saules têtards – parc du Sausset © Gilles Carcassès

Ceux-là  ont quelques années de plus.

saules tressés - London Wetland center © Gilles Carcassès
saules tressés – London Wetland center © Gilles Carcassès

Ils sont malins, ces anglais ! En utilisant la technique du tressage de boutures de saule, ils vont obtenir en une dizaine années seulement des formations végétales très semblables à  des trognes qui seront aussi creuses et accueillantes pour la faune que des saules têtards centenaires.

saules (maladroitement) taillés © Gilles Carcassès
Saules (maladroitement) taillés © Gilles Carcassès

Pour ceux-là , tout n’est pas perdu. Car le jardinier saura supprimer ces bâches en plastique si néfastes à  la vie du sol et choisir un mode de conduite durable pour ces saules. Il pourra soit les rabattre très près du sol tous les deux ans et former ainsi une haie d’allure naturelle, soit ne conserver que les meilleures tiges pour former les futurs troncs de trognes, à  tailler régulièrement, espacées de quelques mètres.

Le guide des arbres têtards par l’association Gentiana

L'actualité de la Nature

Raid aventure à  Sarcelles

L’atelier « Berges/au bord de l’eau » organisé le 10 mars 2015 par Natureparif à  l’attention des animateurs nature franciliens était consacré à  la morpho-écologie des rivières, la faune et la flore des cours d’eau et des zones humides et la renaturation des berges. L’après pique-nique fut consacré à  la découverte sur le terrain des différents faciès du Petit Rosne.

Saules têtards en formation - Sarcelles © Gilles Carcassès
Saules têtards en formation – Sarcelles © Gilles Carcassès
Exemple de technique de génie végétal - Sarcelles © Gilles Carcassès
Bel exemple de technique de génie végétal – Sarcelles © Gilles Carcassès
Le terrier du martin-pêcheur domine le lit de la rivière - Sarcelles © Gilles Carcassès
Le terrier du martin-pêcheur domine le lit de la rivière – Sarcelles © Gilles Carcassès

Au prix de quelques acrobaties dans les ronces, nous découvrons le terrier du martin-pêcheur que nous avons vu filer en arrivant.

En farfouillant dans un fossé fangeux, je mets la main sur un beau dytique dont je ne connais pas l’espèce. Mon camarade Maxime me l’a courageusement tenu pour la séance photo (les éperons épineux des tibias postérieurs peuvent piquer).

Dytiscus semisulcatus - Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus – Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus en vue dorsale - Sarcelles © Gilles Carcassès
Dytiscus semisulcatus en vue dorsale – Sarcelles © Gilles Carcassès

Après recherches, je détermine l’espèce Dytiscus semisulcatus, reconnaissable à  ses élytres bordées de clair et son ventre noir. Notre dytique est un mâle : on remarque sur ses tibias antérieurs les larges disques d’adhésion qui lui permettent de s’agripper solidement à  la femelle.

Quelques escargots plus loin, nous relevons la tête : plus de groupe ! Heureusement le GPS de Maxime a su nous trouver une gare pour le retour sur Paris.