L'actualité de la Nature

Le lamier blanc

Lamium album, le lamier blanc – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Le lamier blanc est une plante vivace très commune dans les friches, les lisières, les bords des champs, les décombres. Il forme souvent de larges taches car il se multiplie aisément par stolons. J’en ai planté dans mon jardin, parce que je trouve la plante jolie, et dans l’espoir d’attirer le vert-doré, un beau papillon de nuit dont il est la plante hôte.

Le vert-doré n’est pas venu, mais mes poules ont adoré picorer ses graines !

Retrouvez dans ces articles d’autres lamiers :

Le lamier pourpre

Le lamier jaune

Le lamier amplexicaule

Source :

Flore des friches urbaines, d’Audrey Muratet, Myr Muratet et Marie Pellaton

L'actualité de la Nature

Le tarier pâtre

Nous étions partis à  la recherche du bruant zizi réputé habiter les friches en lisière agricole de Vauréal. Ce jour-là  point de zizi, mais un autre passereau a accepté de poser pour nous.

Tarier pâtre mâle – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Le nom officiel du tarier pâtre, Saxicola rubicola, évoque la couleur rouge de son plastron. Le mâle, comme chez de nombreuses autres espèces, arbore des couleurs plus vives et un plumage plus contrasté que la femelle.

Un oiseau des milieux ouverts

Tarier pâtre – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Le tarier pâtre est nicheur assez commun en àŽle-de-France. On le rencontre le plus fréquemment sur la période de mars à  juin, même si quelques couples restent passer l’hiver chez nous.

Il habite les milieux ouverts, les landes, les friches, les clairières, quelques fois les parcs, où il peut trouver ces trois éléments réunis : une végétation basse et dense pour établir son nid, des perchoirs de chasse et des avant-postes plus élevés pour surveiller son territoire. Avis aux explorateurs de « terrains vagues » et autres friches enherbées, prenez garde à  ne pas écraser un nid de tarier caché dans la végétation !

Le couple que nous avons vu à  Vauréal a trouvé son bonheur sur un ancien terrain de foot où la nature a repris ses droits.

Un oiseau acrobate

Tarier pâtre – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Comme l’indique son bec fin, le tarier pâtre a un régime alimentaire essentiellement insectivore. Il chasse toutes sortes d’insectes en plein vol et consomme aussi des larves de coléoptères et des chenilles. Généralement perché au sommet d’un buisson ou d’une clôture, il repère ses proies et les attrape au vol. Cet oiseau nous a offert une belle démonstration d’acrobaties aériennes.

Un oiseau fidèle

Tarier pâtre – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Le tarier pâtre a la réputation d’être un oiseau très fidèle. Les deux membres du couple ne se séparent jamais à  plus de quelques dizaines de mètres. La compagne de ce mâle était en effet présente dans le même secteur. Nous l’avons furtivement aperçue sans pouvoir la capturer (en image !). Peut-être une prochaine fois, car il parait que la fidélité des tariers vaut aussi pour leur site de nidification.

Sources

Fiche Tarier pâtre, par Oiseaux.net

Données INPN

Les oiseaux dàŽle-de-France, Pierre Le Maréchal, David Laloi et Guilhem Lesaffre

L'actualité de la Nature

L’aigrette garzette

Aigrettte garzette – Ile de loisirs de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès

Sous la passerelle rouge de l’Axe majeur à  Cergy, se trouve un bassin qui communique avec l’Oise. C’est sur le quai de ce bassin que j’ai observé cet oiseau très inhabituel pour Cergy-Pontoise : une aigrette garzette !

L’aigrette chasse dans les eaux peu profondes, elle se nourrit de petits poissons et d’insectes aquatiques, de crustacés, de mollusques, de grenouilles. Cet oiseau est grégaire, il établit ses colonies dans des arbres près des marais.

Cet individu, toutes plumes ébouriffées, arborait son plumage nuptial. Les longues aigrettes que l’on distingue à  l’arrière de sa tête ont valu bien des misères à  cette espèce lorsque la mode chez les élégantes était de porter des chapeaux à  plumes.

Aigrettte garzette © CACP – Gilles Carcassès

L’oiseau s’est envolé en direction du parc du Clos Levallois, au bord de l’Oise, sur la commune de Vauréal. C’est un très bon choix car ce parc est vaste, riche en biodiversité et c’est un endroit calme.

J’aimerais bien que cette aigrette s’installe chez nous, c’est un si bel oiseau ! Un jour peut-être ? Actuellement, quelques rares couples de cette espèce seulement se reproduisent en Ile-de-France, au fin fond de la Seine-et-Marne.

Source :

L’aigrette garzette, par Doris

Retrouvez l’autre aigrette dans cet article :

La grande aigrette

L'actualité de la Nature

La mésange à  longue queue

Mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Une allure unique

Aegithalos caudatus dite « la mésange à  longue queue » est identifiable grâce à  sa forme caractéristique : une petite boule dotée d’une très longue queue. Il est ainsi impossible de la confondre avec l’une des six autres espèces de mésanges présentes en àŽle-de-France. La tête présente deux variations selon les individus : deux larges sourcils noirs, c’est le cas le plus fréquent en àŽle-de-France ; blanc pur, plus rare. C’est un couple d’individus à  sourcils noirs que nous avons croisé à  proximité du bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône.

Mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Une bâtisseuse

Lorsque nous l’avons observé, ce couple était en train de bâtir son nid au bord du Ru de Liesse.

Zone de nidification de la mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Bien à  l’abri dans un amas de lierre sur une vieille souche, le nid était invisible à  nos yeux d’éventuels prédateurs. Mais nous avons pu assister à  la construction par les deux individus du couple amenant petit à  petit des matériaux pour sa confection. La mésange sur l’image ci-dessous a d’ailleurs un morceau de lichen dans le bec !

Mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

En àŽle-de-France, la mésange à  longue queue est une nicheuse très commune. A la différence des autres espèces de mésanges qui nichent le plus souvent dans les cavités, la mésange à  longue queue est une vraie bâtisseuse. Elle commence la confection du nid, dans un arbre ou un buisson, dès la fin du mois de février, et s’installe dans tous les milieux boisés, urbains ou ruraux.

C’est pourquoi la Ligue de Protection des Oiseaux conseille d’opérer la taille et l’entretien des arbres et des haies exclusivement à  l’automne, hors de la période de nidification, pour ne pas risquer de déranger les oiseaux. D’ailleurs, comme la plupart des passereaux, la mésange à  longue queue est une espèce protégée : toute perturbation de l’animal ou de son milieu de vie est proscrite par la loi.

Une acrobate

Mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

De la même manière que les mésanges bleues ou charbonnières, la mésange à  longue est capable de se percher dans des positions acrobatiques, la tête en bas, les pattes en l’air. Elle peut, comme cela, cueillir n’importe quel matériau pour construire son nid et attraper les petits insectes qui constituent la part principale de son régime alimentaire. En effet, son petit bec ne lui permet pas de décortiquer beaucoup de graines. Elle capture les insectes dans les fentes des écorces ou directement sur les feuilles (comme les pucerons par exemple).

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Sources

Fiche Mésange à  longue queue, par Oiseaux.net

Les oiseaux d’àŽle-de-France, par Pierre Le Maréchal, David Laloi et Guilhem Lesaffre

Retrouvez d’autres histoires de mésanges

Festin de samares

L’énigme du sphinx

L'actualité de la Nature

Retour sur la sortie nature du 28 mars 2019 au campus de Neuville-sur-Oise

Un beau succès !

Petite galle du chêne (Neuroterus anthracinus) – Neuville-sur-Oise  © CACP – Alexandra Oswaldt

La sortie nature au campus de Neuville-sur-Oise, dans la cadre de l’événement Make Neuville Green Again avait été annoncée par notre article du 13 mars 2019. Les participants ont été invités à  une petite boucle, de la Maison Internationale de la Recherche à  la gare, ponctuée d’arrêts qui ont permis de lever le voile sur certains aspects étonnants de la biodiversité locale :

Chelidonium majus © CACP – Gilles Carcassès

La chélidoine : les fourmis n’y résistent pas !

Le chiendent pied-de-poule : un couvre-sol aux performances records

Le cranson du Danemark : comment est-il arrivé là  ?

Fourmis rousses des prés – © CACP – Gilles Carcassès

La fourmi rousse des prés : des prédateurs de chenilles très efficaces

Le gaura : échappé de jardins et déjà  naturalisé ?

Les galles des chênes : une diversité insoupçonnée

Un cimetière d’escargots : qui est le coupable ?

Tanaisie en fleurs – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

La tanaisie : la plante des Barbares

Des approfondissements seront proposés ce printemps, en priorité aux étudiants, qui permettront de constituer des inventaires de biodiversité du campus de Neuville-sur-Oise, mettant en application différents protocoles de sciences participatives, sur les oiseaux, les coccinelles, les plantes, les papillons…

Le paon de jour (Aglais io) – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Honorine et Gaston

Canards colverts au square du Verger – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Depuis quelques jours, ce couple de colverts fréquente assidument la pelouse du Verger. Ils sont très familiers et les collègues de la Communauté d’agglomération les ont baptisés Honorine et Gaston. Mais d’où viennent-ils ces canards ? Le bassin du parc François-Mitterrand, de l’autre côté de la préfecture, est leur habitat principal et le lieu où ils se reproduisent chaque année.

Square du Verger – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

Des primeurs pour canards !

J’ai remarqué qu’ils apprécient particulièrement ces graminées en graines, très présentes autour de ce regard. Le réseau de chaleur passe juste en-dessous et le léger réchauffement du sol qu’il induit suffit à  hâter très localement la floraison des plantes et la formation des graines !

Les jardiniers sont bien avisés de n’être pas encore venus tondre ce petit coin de nature, joliment fleuri de pâquerettes et de véroniques.

Retrouvez nos histoires de canards :

Le canard jardinier

Chronique aviaire de la crue

Grand choix de canards sauvages

L'actualité de la Nature

Tape à  l’œil

Connaissez-vous les ambrettes ?

Les ambrettes sont nombreuses sur les roseaux du marais de Missipipi (si, si), à  Osny. Ces petits escargots pointus ne sont pas des espèces aquatiques, mais elles ne vivent que dans des milieux très humides. Timides, elles rentrent leurs « cornes » quand on veut les photographier.

Ambrette – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Ce nom commun désigne l’espèce Succinea putris mais aussi, paraît-il, une autre espèce très proche. Il faut, pour les différencier, les disséquer, ce qui n’est pas ma tasse de thé. Aussi j’en resterai à  « ambrette ».

Broutant de-ci de-là , l’escargot rencontre parfois une feuille souillée par une crotte d’oiseau et avale inopinément l’œuf d’un ver parasite. Celui-ci se développe dans le corps du mollusque et se loge, ce n’est pas banal, dans ses tentacules. Celles-ci se transforment en de grotesques saucisses multicolores et boudinées qui pulsent à  la lumière.

Leucochloridium sp. découvert à  Dampierre (78) par Maxime Zucca de l’ARB IdF © Maxime Zucca

Le pauvre escargot n’y voit goutte et se hasarde alors dans des endroits très exposés à  la vue des prédateurs, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Pendant de nombreuses heures, il exhibe sans pudeur ses monstrueux tentacules.

Histoire vraie

Arrive un oiseau. C’est bête un oiseau. Intéressé par ce leurre, il s’apprête à  le gober. Je tente de l’en dissuader : attention, dans cette fausse chenille se cache un piège terrible ! Je l’ai lu dans Nature en ville à  Cergy-Pontoise, le blog le plus lu dans les prairies, les marais et les bois. L’eus-tu lu aussi, beau siffleur, tu connaîtrais la chanson du ver qui zombifie les escargots et trompe les oiseaux !

Mon œil, dit-il, je vois bien que ça se mange ! Votre histoire ridicule ne prend pas avec moi, vous avez dà» lire ces sornettes dans « Le petit menteur » !

D’un geste assuré, l’oiseau vise l’œil, avale sa proie et l’escargot avec.

Bien mal lui en prend, car des dizaines de petites larves à  ventouses se fixent dans son tube digestif. Plus tard, les vers adultes lâcheront leurs œufs dans les fientes de l’oiseau, et le cycle pourra recommencer.

Dessin de José Keravis

 

 

Cet article est paru dans « Le Petit Menteur», le petit journal édité dans le cadre de l’exposition de dessins d’humour « MENSONGES » que vous pouvez admirer place des Arts à  Cergy jusqu’au 28 avril 2019.

 

Sources :

Vidéo sur les parasites zombifiants par Max Bird

Article de Maxiscience sur les parasites zombifiants

Retrouvez notre article :

La saga du sanglochon

L'actualité de la Nature

Le grand bombyle

Le grand bombyle butinant un muscari à  grappe – Vauréal © CACP – Emilie Périé

Quelle trompe !

Ce grand « nez » plongé dans une fleur de Muscari neglectum appartient à  une mouche à  l’allure particulière : le grand bombyle ou Bombylius major.

Il est en effet est équipé d’une trompe ressemblant à  une grande paille dressée devant sa tête qui lui permet de siroter du nectar dans toutes les positions. Grandes fleurs en tube, petites fleurs en cloche, ouvertes vers le haut ou vers le bas, la trompe du grand bombyle lui permet de manger à  tous les râteliers, ou plus exactement, de boire à  toutes les corolles.

Sous ses allures de vacancier adepte des cocktails en terrasse, le grand bombyle n’est pourtant pas un fainéant. Il est l’un des premiers à  émerger au début du printemps et est particulièrement actif sur les mois de mars, avril et mai. On le voit naviguer de fleur en fleur et déguster le nectar en restant en vol stationnaire. Ses ailes battent si vite qu’elles en sont invisibles pour notre appareil photo.

Entre deux collations, il arrive au grand bombyle de se poser un peu au soleil. Heureusement, car c’est à  l’aspect des ailes qu’on reconnait l’espèce. Leur dessin noir nous permet de l’identifier de façon certaine parmi les onze espèces présentes en France.

Le grand bombyle – Jouy-le-Moutier © CACP – Emilie Périé

Squatteur !

Si la mouche adulte se nourrit exclusivement de nectar, sa larve est carnivore et parasite. Au moment de pondre, la femelle choisit des galeries d’hyménoptères (des andrènes ou des bourdons) pour déposer ses œufs. Les larves, aux solides mandibules, qui éclosent ensuite y trouvent le gîte et le couvert.

Repus des larves d’abeilles, les bombyles adultes, après leur nymphose dans le sol, émergeront au printemps suivant.

Sources

Données INPN sur le grand bombyle

L’étonnante trompe du grand bombyle, par l’ENS Lyon 

Retrouvez d’autres mouches fascinantes dans nos articles :

L’anthracine morio

Le syrphe tête de mort

Les Tephritidae

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Reconnaissance instantanée : on a testé !

« Comment s’appelle cette plante ? »

Perdre un nom, se retrouver face à  une plante inconnue, ne pas avoir sa clé de détermination sur soi … Des situations que les curieux de nature ont pu vivre plus d’une fois. Reconnaître les plantes qui nous entourent n’est pas toujours aisé. Heureusement il existe aujourd’hui des outils numériques pour assister les naturalistes amateurs, ou confirmés, dans la reconnaissance botanique. Deux applications mobiles d’identification par l’image étaient sur notre banc d’essais : PlantNet et iNaturalist.

Test des applications de reconnaissance à  Cergy © CACP – Emilie Périé

PlantNet est notre candidat français et iNaturalist son challenger américain. Toutes les identifications assistées sont autant de données récoltées pour la recherche, selon le principe des sciences participatives.

Reconnaissance visuelle

Le principe est simple, dans un cas comme dans l’autre, il suffit de prendre une photo du sujet à  identifier. L’application identifie la fleur grâce à  ses caractéristiques visuelles : forme, proportions, couleur, texture, etc. Elle propose ensuite une liste d’espèces plausibles triées par ordre de pertinence et accompagnées d’images pour confirmer l’identification. Charge ensuite à  l’utilisateur de valider ou non l’identification proposée.

Identification de la cardamine hirsute © CACP – Emilie Périé

Dans cet exemple, les deux applications ont reconnu la cardamine hirsute et l’ont proposé en tête de liste. Et ce, même si la photo n’est pas de très bonne qualité !

Capacités de reconnaissance et limites

Les applications, telles que nous les avons testées, sont assez performantes dans l’identification des fleurs. Elles sont même capables de différencier deux espèces dans un même genre, comme pour ces deux lamiers rencontrés sur la pelouse devant le Verger à  Cergy.

Différenciation de Lamium purpureum et Lamium amplexicaule © CACP – Emilie Périé

Pour les observations hors saison, lorsque les fleurs ne sont pas visibles (ou tout simplement inexistantes), ces applications sont aussi capables d’identifier les feuilles et les fruits. La preuve avec cet onagre.

Reconnaissance des feuilles de l’onagre bisannuel © CACP – Emilie Périé

Cette fois-ci, avantage à  PlantNet, iNaturalist ne proposant l’onagre qu’en deuxième position.

Il est important de noter que la performance des applications dépend de leur utilisation. En effet, plus la banque d’images renseignées par les utilisateurs est importante, plus l’algorithme de reconnaissance est efficace. Une plante rare, ou rarement renseignée sera donc moins bien identifiée par les applications. La participation des utilisateurs est donc fortement attendue !

Ces applications sont des outils bien pratiques, mais elles ne dispensent cependant pas de l’utilisation des flores et clés de détermination usuelles en botanique, qui seules permettent une identification certaine.

Et le reste du vivant ?

iNaturalist présente l’avantage de balayer un spectre plus large que PlantNet. L’application couvre aussi les animaux et les champignons. On peut donc par exemple identifier une plante et ses visiteurs. Comme avec cette petite osmie, une abeille sortie aux premières douceurs de cette fin d’hiver venue butiner le mahonia.

Identification de Osmia cornuta par iNaturalist © CACP – Emilie Périé

Nous avons testé ces deux applications mais il en existe probablement d’autres. Faites nous partager vos expériences ! Et surtout n’oubliez pas, les applications seront d’autant plus efficaces que vous y contribuez. Avec l’arrivée du printemps, c’est l’occasion d’aller à  la découverte du nom des fleurs qui vous entourent !

En savoir plus

Des clés de détermination et des flores

Retrouvez nos articles sur les espèces identifiées

L'actualité de la Nature

La fourmi rousse des prés

Dôme de fourmis rousses des prés – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Ces fourmis rousses des prés ont entrepris de construire leur fourmilière à  proximité de l’Université de Neuville-sur-Oise.

Je suis content de les revoir, car je pensais les avoir perdues : à  l’emplacement du dôme que j’avais repéré en 2017 s’élève maintenant un immeuble. Mais ces fourmis ont de la ressource, elles sont capables de déménager leur colonie et de s’établir si nécessaire quelques dizaines de mètres plus loin, à  l’abri des perturbations. C’est ce qu’elles ont fait en se rapprochant de la route. Installées au sommet d’un petit talus, elles devraient être aussi à  l’abri des engins de fauchage. Elles profitent cependant des travaux de broyage de la végétation qui leur fournissent les matériaux de construction de leur dôme.

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Formica pratensis – Neuville-sur-Oise © CACP – Gilles Carcassès

Formica pratensis se différencie des espèces proches à  la coloration noire bien délimitée du dessus du thorax.

En avril 2017, j’avais vu un mâle parmi les ouvrières, reconnaissable à  sa petite tête, ses ailes, et son thorax noir (au centre de la photo ci-dessous).

Fourmis rousses des prés – © CACP – Gilles Carcassès

Il existe au moins 39 espèces de fourmis en Ile-de-France, les fourmis du genre Formica étant parmi les plus imposantes.

Des fourmis bénéfiques pour la forêt

Comme elles consomment beaucoup d’insectes, dont des chenilles et des coléoptères, les fourmis du genre Formica sont reconnues comme des insectes auxiliaires. Il paraît que quatre colonies à  l’hectare de fourmis rousses des bois (Formica rufa) sont suffisantes pour assurer la régulation des chenilles processionnaires du pin. Pour profiter de leurs services, on peut bouturer des colonies en prélevant une partie d’un dôme et le transplantant dans un secteur à  protéger. Les forestiers italiens ont pratiqué ainsi avec succès. Dans ce pays, ainsi qu’en Suisse et en Allemagne, mais pas en France, les fourmis rousses des bois sont protégées.

Les pics, les blaireaux et les sangliers, friands de leur couvain, sont leurs ennemis naturels.

Plus de 170 espèces myrmécophiles spécialisées vivent dans les dômes de ces fourmis, en symbiose ou en parasites : des coléoptères, des diptères, des hémiptères, des hyménoptères, sans compter les cloportes et les collemboles… Je n’ai pas voulu déranger, je crois les scientifiques sur parole.

Retrouvez nos articles :

La fausse fourmi

Le petit copain des fourmis

Sus aux fourmis

La chélidoine et les fourmis

Le charançon et la fourmi

Sources :

Les fourmis rousses des bois, par Alexandre Gée

Découvrir les fourmis d’Ile-de-France, un exposé de Lucien Claivaz

Clé de reconnaissance des fourmis françaises, par Claude Lebas

La guerre des fourmis, en bandes dessinées