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La chélidoine et les fourmis

Chelidonium majus, la chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Qu’ont en commun la chélidoine, le bleuet des montagnes, le cyclamen à  feuilles de lierre, la véronique de Perse, les violettes, l’épurge, le lamier pourpre ?

Ce sont toutes des plantes dont la dissémination des graines est facilitée par les fourmis. Les botanistes sérieux parlent de myrmécochorie. Leurs graines sont accompagnées d’une excroissance charnue, nommée élaà¯osome, très recherchée par les fourmis car elle est riche en protéines, en sucres et surtout en graisses, des nutriments essentiels pour la croissance de leurs larves.

Voici une capsule presque mà»re de chélidoine que j’ai ouverte pour voir les fameuses graines à  élaà¯osome. Les élaà¯osomes sont ces masses blanches et luisantes qui sont accrochées aux graines brunes. A maturité les graines, avec leur élaà¯osome, sont expulsées mécaniquement.

Graines de chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Je décide de tenter des fourmis en plaçant ma capsule entrouverte sur une corniche dans un vieux mur en pierres, pas loin d’un de leurs lieux de passage.

Fourmi et capsule de chélidoine © CACP – Gilles Carcassès

Je n’ai pas longtemps à  attendre. Une éclaireuse vient voir et tente avec ses mandibules d’écarter les valves de la capsule pour accéder aux graines.

L’enlèvement des graines © CACP – Gilles Carcassès

Du renfort arrive bientôt : deux, trois puis quatre fourmis s’activent et extraient les graines une à  une, qui prennent rapidement le chemin de la fourmilière ! La capsule aura été dévalisée en quelques minutes à  peine.

Les graines de chélidoine seront abandonnées par les fourmis lorsqu’elles auront été débarrassées de leur précieux élaà¯osome. Ce mode de transport permet à  la plante de coloniser des espaces inaccessibles par la simple gravité lors de la projection mécanique des graines, comme le haut des murs ou d’étroites fissures murales.

Sources :

Chélidoine par-delà  les murs, par Zoom-Nature

Plantes myrmécochores en Europe tempérée

Site spécialisé sur ce sujet :

http://myrmecochorie.free.fr

13 réflexions au sujet de “La chélidoine et les fourmis”

  1. Bonjour Gilles. Merci pour ce blog que je suis depuis ses débuts.
    Une petite remarque : « La gousse aura été dévalisée en quelques minutes à  peine. » : La capsule de la chélidoine n’est pas une gousse ; elle se rapproche d’une silique (la déhiscence est paraplacentaire), à  ceci près qu’il n’existe pas de fausse cloison ; à  l’ouverture, les graines se retrouvent fixées sur le cadre placentaire. Voir par exemple ce lien : https://www.zoom-nature.fr/chelidoine-comme-un-petit-coquelicot/
    Amicalement,
    Bruno

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