L'actualité de la Nature

La grande prêle

Equisetum telmateia – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Ces étranges pousses qui émergent le long du bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône sont les tiges fertiles de la grande prêle, Equisetum telmateia. 

à‰pis fertiles de Equisetum telmateia – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Cette plante appartient au groupe des fougères. Elle se reproduit donc à  partir de spores. Les épis que l’on voit sur les images ci-dessus sont les parties fertiles de la plante. Toutes les cellules productrices de spores (les sporanges) y sont regroupées.

La grande prêle est l’une des prêles les plus communes, parmi les 6 espèces présentes en àŽle-de-France. Elle sporule (« fleurit » pour une fougère) assez tôt dans le printemps. On peut donc voir dès le mois de mars ces grandes tiges blanchâtres dans les milieux relativement humides (ici la berge du bassin).

Equisetum telmateia – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Comme toutes les prêles, Equisetum telmateia, se développe à  partir d’une tige rhizomateuse (souterraine) qui donne naissance à  des pousses fertiles (en blanc crème sur l’image) et non fertiles (on voit les tiges de l’an dernier, fanées et séchées sur l’image). Deux espèces, Equisetum telmateia et Equisetum arvense, partagent une particularité : les tiges fertiles sont non chlorophylliennes et non ramifiées alors que les tiges stériles sont chlorophylliennes, donc vertes (bien que sèches sur la photo) et très ramifiées.

Tige stérile de Equisetum telmateia en été © CACP – Gilles Carcassès

Pour reconnaître telmateia il faut ensuite s’intéresser à  l’intérieur de la tige qui est extrêmement creux (il suffit de presser la tige pour s’en rendre compte).

Coupe de tige de Equisetum telmateia vue au microscope © CACP – Emilie Périé

Ne pas confondre

On utilise souvent une autre espèce de prêle en ornement dans les jardins ou au bord des bassins. Il s’agit d’un cultivar horticole de Equisetum hyemale, la prêle d’hiver, dont la variété sauvage est devenue très rare dans la région. Bien que grande aussi, on la différencie aisément de telmateia puisque ses tiges fertiles sont vertes.

Equisetum hyemale horticole – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Sources :

La flore d’àŽle-de-France, par Philippe Jauzein et Olivier Nawrot

La grande prêle, par FLORIF

La grande prêle, par TelaBotanica

Retrouvez dans nos articles d’autres histoires de fougères :

Le polypode

Le cétérach

Fougères des vieux murs

L'actualité de la Nature

La mésange à  longue queue

Mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Une allure unique

Aegithalos caudatus dite « la mésange à  longue queue » est identifiable grâce à  sa forme caractéristique : une petite boule dotée d’une très longue queue. Il est ainsi impossible de la confondre avec l’une des six autres espèces de mésanges présentes en àŽle-de-France. La tête présente deux variations selon les individus : deux larges sourcils noirs, c’est le cas le plus fréquent en àŽle-de-France ; blanc pur, plus rare. C’est un couple d’individus à  sourcils noirs que nous avons croisé à  proximité du bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône.

Mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Une bâtisseuse

Lorsque nous l’avons observé, ce couple était en train de bâtir son nid au bord du Ru de Liesse.

Zone de nidification de la mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

Bien à  l’abri dans un amas de lierre sur une vieille souche, le nid était invisible à  nos yeux d’éventuels prédateurs. Mais nous avons pu assister à  la construction par les deux individus du couple amenant petit à  petit des matériaux pour sa confection. La mésange sur l’image ci-dessous a d’ailleurs un morceau de lichen dans le bec !

Mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Emilie Périé

En àŽle-de-France, la mésange à  longue queue est une nicheuse très commune. A la différence des autres espèces de mésanges qui nichent le plus souvent dans les cavités, la mésange à  longue queue est une vraie bâtisseuse. Elle commence la confection du nid, dans un arbre ou un buisson, dès la fin du mois de février, et s’installe dans tous les milieux boisés, urbains ou ruraux.

C’est pourquoi la Ligue de Protection des Oiseaux conseille d’opérer la taille et l’entretien des arbres et des haies exclusivement à  l’automne, hors de la période de nidification, pour ne pas risquer de déranger les oiseaux. D’ailleurs, comme la plupart des passereaux, la mésange à  longue queue est une espèce protégée : toute perturbation de l’animal ou de son milieu de vie est proscrite par la loi.

Une acrobate

Mésange à  longue queue – Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

De la même manière que les mésanges bleues ou charbonnières, la mésange à  longue est capable de se percher dans des positions acrobatiques, la tête en bas, les pattes en l’air. Elle peut, comme cela, cueillir n’importe quel matériau pour construire son nid et attraper les petits insectes qui constituent la part principale de son régime alimentaire. En effet, son petit bec ne lui permet pas de décortiquer beaucoup de graines. Elle capture les insectes dans les fentes des écorces ou directement sur les feuilles (comme les pucerons par exemple).

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Sources

Fiche Mésange à  longue queue, par Oiseaux.net

Les oiseaux d’àŽle-de-France, par Pierre Le Maréchal, David Laloi et Guilhem Lesaffre

Retrouvez d’autres histoires de mésanges

Festin de samares

L’énigme du sphinx

L'actualité de la Nature

Le grèbe castagneux

J’ai cru voir une pantoufle flotter sur le bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône !

Tachybaptus ruficollis, le grèbe castagneux © Gilles Carcassès
Tachybaptus ruficollis, le grèbe castagneux (couleur de châtaigne) © CACP – Gilles Carcassès

Sa forme ramassée donne à  cet oiseau une silhouette inimitable. C’est le plus petit de nos grèbes, et son régime alimentaire est surtout constitué de mollusques et de crustacés d’eau douce. Infatigable plongeur, le grèbe castagneux aime beaucoup jouer à  cahe-cache avec les photographes.

Le reflet roux sur sa joue est un avant-goà»t de son plumage nuptial, illustré ci-dessous.

Le grèbe castagneux se reproduira-t-il cette année encore dans l'étang du parc du château de Menucourt ? photo prise en septembre 2014 sur le site. © Gilles Carcassès
Le grèbe castagneux en plumage nuptial et un de ses petits, vus en septembre 2014 au parc du château de Menucourt. © CACP – Gilles Carcassès
Grèbe castagneux - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Grèbe castagneux en plumage hivernal au bassin Blanche de Castille à  Saint-Ouen l’Aumône © CACP – Gilles Carcassès

Le grèbe castagneux a la motorisation du hors-bord : deux pattes semi-palmées à  mouvement alternatif à  l’arrière.

On fait la course ? © Gilles Carcassès
On fait la course ? © CACP – Gilles Carcassès

En hiver, on voit souvent sur les grands étangs des rassemblements de grèbes castagneux migrateurs en provenance d’Europe du Nord et de l’Est.

Le grèbe castagneux, par le CORIF