L'actualité de la Nature

Tape à  l’œil

Connaissez-vous les ambrettes ?

Les ambrettes sont nombreuses sur les roseaux du marais de Missipipi (si, si), à  Osny. Ces petits escargots pointus ne sont pas des espèces aquatiques, mais elles ne vivent que dans des milieux très humides. Timides, elles rentrent leurs « cornes » quand on veut les photographier.

Ambrette – Osny © CACP – Gilles Carcassès

Ce nom commun désigne l’espèce Succinea putris mais aussi, paraît-il, une autre espèce très proche. Il faut, pour les différencier, les disséquer, ce qui n’est pas ma tasse de thé. Aussi j’en resterai à  « ambrette ».

Broutant de-ci de-là , l’escargot rencontre parfois une feuille souillée par une crotte d’oiseau et avale inopinément l’œuf d’un ver parasite. Celui-ci se développe dans le corps du mollusque et se loge, ce n’est pas banal, dans ses tentacules. Celles-ci se transforment en de grotesques saucisses multicolores et boudinées qui pulsent à  la lumière.

Leucochloridium sp. découvert à  Dampierre (78) par Maxime Zucca de l’ARB IdF © Maxime Zucca

Le pauvre escargot n’y voit goutte et se hasarde alors dans des endroits très exposés à  la vue des prédateurs, ce qui n’est pas dans ses habitudes. Pendant de nombreuses heures, il exhibe sans pudeur ses monstrueux tentacules.

Histoire vraie

Arrive un oiseau. C’est bête un oiseau. Intéressé par ce leurre, il s’apprête à  le gober. Je tente de l’en dissuader : attention, dans cette fausse chenille se cache un piège terrible ! Je l’ai lu dans Nature en ville à  Cergy-Pontoise, le blog le plus lu dans les prairies, les marais et les bois. L’eus-tu lu aussi, beau siffleur, tu connaîtrais la chanson du ver qui zombifie les escargots et trompe les oiseaux !

Mon œil, dit-il, je vois bien que ça se mange ! Votre histoire ridicule ne prend pas avec moi, vous avez dà» lire ces sornettes dans « Le petit menteur » !

D’un geste assuré, l’oiseau vise l’œil, avale sa proie et l’escargot avec.

Bien mal lui en prend, car des dizaines de petites larves à  ventouses se fixent dans son tube digestif. Plus tard, les vers adultes lâcheront leurs œufs dans les fientes de l’oiseau, et le cycle pourra recommencer.

Dessin de José Keravis

 

 

Cet article est paru dans « Le Petit Menteur», le petit journal édité dans le cadre de l’exposition de dessins d’humour « MENSONGES » que vous pouvez admirer place des Arts à  Cergy jusqu’au 28 avril 2019.

 

Sources :

Vidéo sur les parasites zombifiants par Max Bird

Article de Maxiscience sur les parasites zombifiants

Retrouvez notre article :

La saga du sanglochon

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Escargots tout chauds

Helix pomatia, l’escargot de Bourgogne, n’est pas rare dans les zones boisées de Cergy-Pontoise © CACP – Gilles Carcassès
Escargots des jardins – place de l’église à  Cergy © CACP – Gilles Carcassès

L’association Noé qui anime le programme de sciences participatives Opération Escargots propose en téléchargement un nouveau poster Escargots et Limaces destiné à  faciliter la détermination des espèces les plus communes dans nos jardins. Et pour aller plus loin, un super guide illustré de 30 pages !

L’Opération Escargots a été créé par Noé et le Muséum national d’Histoire naturelle dans le cadre de l’Observatoire de la Biodiversité des jardins qui comprend aussi un volet consacré aux papillons. Découvrez aussi le nouveau poster Papillons et Chenilles de ce programme !

Retrouvez quelques mollusques étonnants de Cergy-Pontoise dans ces articles :

Un escargot poilu !

L’attaque des escargots géants

Un escargot bien singulier

La limace léopard

Voir aussi :

La biodiversité au jardin

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Le petit silphe noir, tueur d’escargots

Phosphuga atrata, le petit sylphe noir- Boisemont © CACP - Gilles Carcassès
Phosphuga atrata, le petit silphe noir – Boisemont © CACP – Gilles Carcassès

Si j’étais un escargot, je ferais demi-tour ! Ce petit silphe noir a une tête étroite qui lui permet d’explorer les coquilles d’escargots. Il mord sa proie, lui injecte un suc digestif toxique et le mange. On ne le voit pas souvent car il est discret le jour, se cachant sous des écorces ou dans le bois mort. Il fréquente les forêts, les bosquets et les jardins. Ce coléoptère commun dans de nombreux milieux est peu étudié par les entomologistes car il ne peut servir de bio-indicateur. Du coup, on sait assez peu de chose de sa biologie.

Silpha carinata, le silphe commun © CACP - Gilles Carcassès
Silpha carinata, le silphe commun – forêt de Saint-Germain-en-Laye © CACP – Gilles Carcassès

Voici une espèce proche, un peu plus grande, également de la famille des Silphidae. On rencontre Silpha carinata en forêt près des limaces écrasées et sous les cadavres de petits animaux. Sa larve se nourrit de charognes.

Pour différencier aisément ces deux espèces très ressemblantes, il faut bien observer la forme des quatre derniers articles des antennes.

© CACP - Gilles Carcassès
Comparez les antennes : à  gauche Phosphuga atrata, à  droite Silpha carinata © CACP – Gilles Carcassès
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Le cimetière des escargots

Près du mail Gay-Lussac à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Près du mail Gay-Lussac à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

En avance pour mon cours à  l’Université de Cergy-Pontoise, je fouine dans les parages à  la recherche de quelque sujet de nature à  photographier. Dans le coin d’un ancien parking en enrobé encombré de pierres éparses, je trouve un rassemblement d’une vingtaine de coquilles d’escargots petits gris. Iraient-ils tous mourir en cachette dans cet endroit secret ? Pas vraiment, ils sont morts de mort violente : ces coquilles sont fracassées ! Alors, qui donc est le tueur d’escargots en série qui sévit à  Neuville-sur-Oise ?

coquilles fracassées - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
coquilles fracassées – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Coquilles de petits gris - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Coquilles de petits gris – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Un oiseau sait extraire le mollusque de sa coquille : c’est la grive musicienne. Elle saisit la coquille dans son bec en la prenant par l’ouverture et la frappe violemment sur une surface dure : une pierre plate, une bordure de jardin, le chaperon d’un muret… La grive musicienne, quand elle trouve une bonne enclume y rapporte ses escargots pour les manger. Cette habitude explique les concentrations de coquilles cassées que l’on trouve parfois dans les jardins.

Elle pratique souvent ainsi lorsque le sol est trop sec et qu’elle ne peut plus accéder aux vers de terre qui font à  la belle saison une part importante de son alimentation. La grive musicienne consomme aussi des fruits. Les baies de sureau et de genièvre, les prunelles, les sorbes, les mà»res, les raisins, les fruits des cornouillers sanguins, des houx, des aubépines, des cotonéasters font partie de ses menus d’automne et d’hiver. En fin d’hiver, lorsque tous les autres fruits sauvages ont disparu, les fruits du lierre qui mà»rissent tard sont essentiels à  sa survie.

Comme le merle noir et les autres espèces de grives, elle appréciera les pommes trop mà»res laissées au sol à  l’intention des oiseaux dans un coin tranquille du jardin.

Grive musicienne © Gilles Carcassès
Grive musicienne © Gilles Carcassès

La grive musicienne

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Escargots au menu

Limnia unguicornis comme tous les membres de sa famille, les Sciomyzides, a la face concave et de bien jolies antennes © Gilles Carcassès
Limnia unguicornis comme tous les membres de sa famille, les Sciomyzides, a la face concave et de bien jolies antennes © Gilles Carcasses
La femelle du drile (Drilus flavescens) est vermiforme : elle rampe au sol. Ce petit mâle, vu à  Osny sur une luzerne au bord d'un chemin, la repèrera à  l'odeur grâce à  ses antennes pectinées. © Gilles Carcasses
La femelle du drile (Drilus flavescens) est vermiforme : elle rampe au sol. Ce petit mâle, vu à  Osny sur une luzerne au bord d’un chemin, la repèrera à  l’odeur grâce à  ses antennes pectinées. © Gilles Carcasses

Quel est le point commun entre ce charmant coléoptère poilu et cette petite mouche aux ailes sombres ? C’est le régime alimentaire de leurs larves : elles se nourrissent d’escargots !

Découvrez dans cet article la vie étonnante du drile.

Voir aussi cet article sur les Sciomyzides