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Le cimetière des escargots

Près du mail Gay-Lussac à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Près du mail Gay-Lussac à  Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

En avance pour mon cours à  l’Université de Cergy-Pontoise, je fouine dans les parages à  la recherche de quelque sujet de nature à  photographier. Dans le coin d’un ancien parking en enrobé encombré de pierres éparses, je trouve un rassemblement d’une vingtaine de coquilles d’escargots petits gris. Iraient-ils tous mourir en cachette dans cet endroit secret ? Pas vraiment, ils sont morts de mort violente : ces coquilles sont fracassées ! Alors, qui donc est le tueur d’escargots en série qui sévit à  Neuville-sur-Oise ?

coquilles fracassées - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
coquilles fracassées – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Coquilles de petits gris - Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès
Coquilles de petits gris – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

Un oiseau sait extraire le mollusque de sa coquille : c’est la grive musicienne. Elle saisit la coquille dans son bec en la prenant par l’ouverture et la frappe violemment sur une surface dure : une pierre plate, une bordure de jardin, le chaperon d’un muret… La grive musicienne, quand elle trouve une bonne enclume y rapporte ses escargots pour les manger. Cette habitude explique les concentrations de coquilles cassées que l’on trouve parfois dans les jardins.

Elle pratique souvent ainsi lorsque le sol est trop sec et qu’elle ne peut plus accéder aux vers de terre qui font à  la belle saison une part importante de son alimentation. La grive musicienne consomme aussi des fruits. Les baies de sureau et de genièvre, les prunelles, les sorbes, les mà»res, les raisins, les fruits des cornouillers sanguins, des houx, des aubépines, des cotonéasters font partie de ses menus d’automne et d’hiver. En fin d’hiver, lorsque tous les autres fruits sauvages ont disparu, les fruits du lierre qui mà»rissent tard sont essentiels à  sa survie.

Comme le merle noir et les autres espèces de grives, elle appréciera les pommes trop mà»res laissées au sol à  l’intention des oiseaux dans un coin tranquille du jardin.

Grive musicienne © Gilles Carcassès
Grive musicienne © Gilles Carcassès

La grive musicienne

4 réflexions au sujet de “Le cimetière des escargots”

  1. Il semble qu’il y ait de plus en plus d’anciens enrobés sur nos territoires … Ceux-ci et leurs emprises, souvent des sites d’activités délaissés, ne seraient-ils pas réutilisables prioritairement par les investisseurs plutôt que de pousser toujours davantage en avant l’artificialisation de nouvelles terres fertiles ?
    « Il y a bien assez de terres agricoles en France » dit la rumeur publique … Globalement oui, mais des terres alluviales et sableuses propices au maraîchage ou des coteaux bien exposés favorables à  l’arboriculture, il n’y en a plus tant que ça au final ! De plus, les norias de camions qui partent chercher à  l’autre bout de l’Europe ce que nous ne produisons plus localement ne contribuent pas favorablement au « Bilan carbone » de notre économie, c’est un fait.
    Cette question me préoccupe beaucoup, sachant qu’un espace nourricier urbanisé …ne retrouvera jamais plus sa vocation initiale et que chaque hectare agricole colonisé par l’asphalte enverra un camion de plus sur les routes …+ du CO2 !

  2. Il existe une autre espèce d’escargot très appréciée par les grives :le cepaea nemoralis .Leur coquille est jaune ou rose ,elle est ornementée d’ un nombre variable de bandes noires.Les généticiens des populations ont étudié la fréquence de chaque type d’escargot trouvé sur des enclumes à  grive pour rechercher si la couleur de la coquille et le nombre de bande était ou non un critère de choix de l’escargot par la grive ,autrement dit ,certains escargots sont ils favorisés ou défavorisés par l’ornementation de leur coquille .La réponse semble bien être non tous serait égaux devant les grives! .

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