L'actualité de la Nature

Le petit peuple des barbacanes

On appelle barbacanes ces fentes ménagées dans les murs de soutènement, elles sont destinées à  évacuer l’eau de drainage. En voici un exemple à  Vauréal :

Belles barbacanes © Gilles Carcassès
Barbacanes © Gilles Carcassès

De la terre fine s’écoule de l’ouverture. Curieux, je jette un œil à  l’intérieur.

Andrena © Gilles Carcassès
Abeille solitaire © Gilles Carcassès

Ce sont des abeilles solitaires qui escaladent la pente abrupte et font rouler quelques grains de terre sèche sous leurs pas. Elles habitent tout au fond de cette cavité. Ces insectes, inoffensifs et bons pollinisateurs, creusent des terriers dans les parois de terre et y entassent du pollen pour la nourriture de leurs larves.

Andrena vue de dos © Gilles Carcassès
Andrène vue de dos © Gilles Carcassès

La pilosité dense et épaisse qui équipe leurs pattes postérieures leur permet de transporter le pollen. Celle abeille ouvre aimablement les ailes. L’examen de la nervation alaire me confirme la famille des Andrenidae.

A l’entrée de la barbacane, il y a du monde !

Bombylius major - Vauréal © Gilles Carcassès
Bombylius major – Vauréal © Gilles Carcassès

Ce bombyle bichon pondra ses œufs à  l’entrée des terriers des abeilles solitaires et ses larves se développeront au détriment de celles des andrènes. Comme chez les Villa (autre genre de la famille des Bombylidae), la femelle possède une poche à  sable dont elle se sert pour alourdir ses œufs poisseux et mieux les projeter. Un peu plus bas, un Nomada semble aussi guetter le moment propice pour commettre son forfait. Les larves de Nomada consomment également les provisions des abeilles sauvages au fond de leur terrier. C’est pour cela qu’on les nomme guêpes coucous. Il existe en France au moins 80 espèces de Nomada et certaines d’entre elles sont spécialisées dans le parasitage d’une seule espèce d’abeille solitaire.

Nomada - Vauréal © Gilles Carcassès
Nomada – Vauréal © Gilles Carcassès

J’observe aussi qu’une mouche grise tournicote à  l’entrée de la barbacane et finit par se poser sur le mur.

Leucophora - Vauréal © Gilles Carcassès
Leucophora – Vauréal © Gilles Carcassès

Les dessins de sa tête sont caractéristiques du genre Leucophora. Les leucophores sont des mouches coucous. Mais cette mouche n’ira pas pondre dans le terrier de l’abeille, car c’est un mâle. Il attend le passage d’une femelle de son espèce.

Une andrène se repose à  l'entrée de la barbacane. © Gilles Carcassès
Une andrène se repose à  l’entrée de la barbacane. © Gilles Carcassès
L'actualité de la Nature

Combien de pattes ont les mille-pattes ?

En soulevant l’écorce d’un tronc de robinier mort, à  l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise, j’ai trouvé ce petit « mille-pattes ».

Mille pattes ? Pas vraiment, je n’en ai compté que trente pour celui-ci.

Lithobie - Cergy © Gilles Carcassès
Lithobie – Cergy © Gilles Carcassès

Pour s’y retrouver chez les mille-pattes (Chilopodes), il suffit de compter les pattes :

  • 15 paires de pattes, les lithobies et les scutigères
  • 21 à  23 paires, les scolopendres
  • plus de 25 paires, les géophiles

Les scutigères ont les pattes fines et très longues, on les trouve souvent dans les maisons des régions méditerranéennes. Ici, c’est donc une lithobie.

Les lithobies ont une paire de crochets venimeux situés sous leur tête, en fait c’est une paire de pattes modifiées. D’habitude, ces arthropodes sont très rapides (plus de 2 cm/seconde) et ne me permettent pas de leur tirer le portrait. Ce jour-là , la fraîcheur matinale modérait un peu les ardeurs de cet individu.

Rapides à  la course et venimeux : vous l’aurez deviné, ce sont de grands chasseurs. Il paraît que leurs proies préférées sont les araignées et les grillons des bois.

Nemobius sylvestris, le grillon des bois - Menucourt © Gilles Carcassès
Nemobius sylvestris, le grillon des bois (une femelle, reconnaissable à  son ovipositeur au bout de l’abdomen) – Menucourt © Gilles Carcassès

La lithobie à  pinces – INRA

L'actualité des jardins

L’arrivée des ruches aux jardins familiaux des coteaux de Cergy

Fruit d’une collaboration avec l’association Ocelles, partenaire de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, un rucher a été inauguré aux jardins familiaux des coteaux de Cergy samedi 26 mars 2016, dans un espace clos créé pour cet usage.

L'arrivée des deux ruches en provenance de la ferme d'Ecancourt © Gilles Carcassès
L’arrivée des deux ruches en provenance de la ferme d’Ecancourt © Gilles Carcassès

Les abeilles, en vols rapides de repérage, inspectent les alentours. Les fleurs des plantes aromatiques, des légumes et des arbustes fruitiers dans les parcelles vont forcément les intéresser. Au-delà , elles ont les bois des coteaux et les vastes propriétés en bord d’Oise à  explorer.

Première sortie dans leur nouvel environnement © Gilles Carcassès
Première sortie dans leur nouvel environnement © Gilles Carcassès

Les jardiniers y gagneront une meilleure pollinisation de leurs cultures, et le plaisir de rencontres régulières et instructives avec les apiculteurs amateurs d’Ocelles. Une occasion aussi de faire naître de nouvelles vocations ?

De jolies fleurs, de joyeux discours et plein de gâteaux à  déguster : ce fut une bien belle cérémonie. © Gilles Carcassès
De jolies fleurs, de joyeux discours et plein de gâteaux à  déguster : ce fut une bien belle cérémonie. © Gilles Carcassès

L’association Ocelles gère pour la CACP le rucher de l’arboretum, situé rue de Courdimanche à  Cergy, lui aussi idéalement exposé. L’association fournit à  la mission Développement durable et biodiversité de l’agglomération des petits pots de miel pour ses animations en direction des enfants et des familles.

L'actualité de la Nature, L'actualité des jardins

Grosse larve

En travaillant le sol de mon jardin, j’ai trouvé une grosse larve. Serait-ce le redouté ver blanc qui dévore mes légumes par la racine?

Larve de cétoine © Gilles Carcassès
Larve de cétoine © Gilles Carcassès

Non, c’est la larve de la cétoine dorée, parfaitement inoffensive et même utile. Elle mange le compost, achevant le travail de décomposition de la matière organique. On la reconnaît à  ses pattes courtes et sa petite tête.

Larve de hanneton © Gilles Carcassès
Larve de hanneton © Gilles Carcassès

En revanche, celle-là , c’est la larve d’un hanneton. Observez ses grandes pattes qui lui permettent de marcher dans ma main, ce que ne peut pas faire la première.

Le hanneton des jardins, Phyllopertha horticola, est plus petit que le hanneton commun et son cycle est annuel. On le reconnaît aux reflets vers de son thorax. © Gilles Carcassès
Le hanneton des jardins © Gilles Carcassès

Il existe plusieurs espèces de hannetons. Voici le hanneton des jardins (Phyllopertha horticola), fréquent dans les prairies. Son cycle est annuel. Le hanneton commun a lui un cycle de 36 mois, les adultes apparaissant en grand nombre tous les 3 ans. Pour le hanneton forestier, c’est tous les 4 ans.

On peut rencontrer dans les jardins plusieurs espèces de cétoines. L’adulte de la cétoine dorée, très commune, fréquente souvent les roses. Ce sont des insectes pollinisateurs.

Cétoine sur une rose © Gilles Carcassès
Cétoine sur une rose © Gilles Carcassès

Différencier les larves de hannetons des larves de cétoine, un document INRA

L'actualité de la Nature

Sur les saules

Les saules hébergent au moins cinquante espèces d’insectes, dont certaines sont inféodées à  une espèce particulière de saule. Voici quelques insectes communs observés à  Cergy-Pontoise sur des saules ou à  proximité immédiate de saules.

Tuberolachnus salignus - Cergy, Ile de loisirs © Gilles Carcassès
Tuberolachnus salignus – Cergy, Ile de loisirs © Gilles Carcassès

Le grand puceron du saule résiste au gel jusqu’à  – 5°C, on peut donc le voir en hiver. Il est inféodé aux saules et fréquente surtout le saule des vanniers (Salix viminalis).

Clytra - Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès
Clytra laeviuscula– Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès

Les Clytra adultes semblent se nourrir principalement de feuilles de saules. Ces coléoptères pondent des œufs entourés d’une coque rigide que les fourmis emmènent dans leurs fourmilières. Les larves de Clytra s’y développent probablement au détriment de leurs hôtes.

© Marion Poiret
Xanthia icteritia – Cergy, Ile de loisirs, sur les berges d’un des étangs © Marion Poiret

Les chenilles de la xanthie cirée consomment les feuilles des saules et aussi des peupliers.

Chalcolestes viridis - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Chalcolestes viridis en ponte sur un saule – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Les lestes verts femelles insèrent leurs œufs dans l’écorce de branchettes d’arbres au bois tendre, au-dessus de l’eau : saules, frênes, peupliers, aulnes…

Viminia rumicis - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Acronicta rumicis – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Cette belle chenille à  points blancs se nourrit de feuilles de rumex, de plantains, de houblon, de chardons, mais aussi de saules. Son papillon est la noctuelle de la patience.

La faune entomologique des saules – INRA

L'actualité de la Nature

Le quizz des insectes

Retrouvez nos articles sur ces insectes : Sous les chênes Une mexicaine basanée Tête de mort Aime les orties la terreur des moustiques Mange des champignons

Voici l’identité des insectes présentés dans notre article du 11 mars 2016 et l’ordre auquel ils appartiennent :
« Sous les chênes » : Rhabdomiris striatellus, la miride du chêne, est un Hémiptère
« Une mexicaine basanée » : Isodontia mexicana est un Hyménoptère
« Tête de mort » : Myathropa florea, la mouche tête de mort est un Diptère
« Aime les orties » : Anania hortulata, la pyrale de l’ortie est un Lépidoptère
« La terreur des moustiques » : Calopteryx splendens, l’agrion éclatant est un Odonate
« Mange des champignons » : Scaphidium quadrimaculatum est un Coléoptère

On compte en France environ 39 000 espèces d’insectes réparties en 27 ordres.

Les cinq ordres majeurs que sont les coléoptères, les diptères, les hyménoptères, les lépidoptères et les hémiptères représentent à  eux seuls 95% des espèces d’insectes visibles en France.

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Les formations de l’OPIE

Sauriez-vous dire à  quel ordre appartient chacun de ces insectes ? Il y a là  un coléoptère, un odonate, un diptère, un lépidoptère, un hémiptère, un hyménoptère.

Retrouvez nos articles sur ces insectes : Sous les chênes Une mexicaine basanée Tête de mort Aime les orties la terreur des moustiques Mange des champignonsPar ces liens, vous pouvez découvrir nos articles sur ces insectes :
Sous les chênes
Une mexicaine basanée
Tête de mort
Aime les orties
La terreur des moustiques
Mange des champignons

Souhaitez-vous vous former sur la détermination et la biologie des insectes, acquérir des compétences en animation et pédagogie ? L’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) vient d’éditer son catalogue de formations pour 2016. Que vous soyez amateur ou professionnel, il propose des formations pour tous les niveaux.formations opie

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Carabes

En cherchant des vers de terre, j’ai trouvé cette larve très agile. Ses mandibules acérées m’indiquent son régime alimentaire : c’est un carnassier, sans doute une larve de carabe, ou peut-être de staphylin. Ma photo n’est pas suffisamment nette pour distinguer s’il a une ou deux griffes au bout de chaque patte.

Larve de carabe (ou peut-être de staphilin ?)© Gilles Carcassès
Larve de coléoptère prédateur – Cergy © Gilles Carcassès

Les deux cerques poilus au bout de l’abdomen de cette larve ont sans doute ici une fonction sensorielle.

On compte en France plus de 1500 espèces de Carabidae. Ce sont de bons indicateurs de la biodiversité des milieux ; leur détermination nécessite un examen à  la loupe binoculaire. La plupart sont des prédateurs généralistes et consomment des insectes et des larves, des vers, des cloportes, des limaces, des collemboles… Certaines espèces mangent aussi des graines d’adventices dans les champs. Leur réputation d’excellents auxiliaires des cultures n’est plus à  démontrer. Leur activité est surtout crépusculaire et nocturne, d’où la piètre qualité de mes photos…

Carabus auratus - Chambourcy © Gilles Carcassès
Carabus auronitens, le carabe à  reflets d’or – Chambourcy (78) © Gilles Carcassès

Le carabe à  reflets d’or fréquente les bois. On peut le rencontrer le soir sur les chemins forestiers.

Carabus hispanus © Gilles Carcassès
Carabus hispanus © Gilles Carcassès

Carabus hispanus n’est pas espagnol. Son aire de répartition couvre 12 départements du Sud-Ouest de la France dont le Tarn, où je l’ai trouvé. C’est pour moi le plus joli des carabes.

Carabe sur une ombelle de carotte - Vauréal © Gilles Carcassès
Carabidae sur une ombelle de carotte – Neuville-sur-Oise © Gilles Carcassès

De nombreuses espèces de Carabidae fréquentent les plantes herbacées. Elles mangent des pucerons, des diptères…

Dromius quadrimaculatus - Cergy © Gilles Carcassès
Dromius quadrimaculatus – Cergy © Gilles Carcassès

Certaines espèces comme ce Dromius quadrimaculatus vivent sous les écorces et chassent de petites proies.

Les carabes par Jardiner Aurement

La biodiversité fonctionnelle des Carabidae et les pratiques agricoles (document INRA)

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Toison d’or

© Gilles Carcassès
Sur les euphorbes du parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Les grosses touffes d’Euphorbia characias du parc François-Mitterrand sont en pleine floraison. Plusieurs grosses mouches jaunes postées sur les inflorescences semblent attendre quelque chose.

Scatophaga © Gilles Carcassès
Scatophaga stercoraria et sa belle toison d’or. (Cette mouche qui régurgite est en pleine digestion) © Gilles Carcassès

Scatophaga stercoraria est un diptère qui fréquente ordinairement les excréments du bétail. Au Grand centre, les bouses et les crottins sont rares, mais les crottes de chien font sans doute leur bonheur. Des chercheurs ont calculé l’incroyable rapidité de cette espèce à  repérer les excréments. Il ne faut que quelques secondes après l’atterrissage pour qu’une de ces mouches arrive et se pose sur sa cible. Après l’accouplement, les femelles enfoncent leurs œufs dans le matériau encore frais. On dit que les larves qui vont sortir de ces œufs ont des mœurs carnassières et qu’elles consomment des larves d’autres insectes coprophages. A la vérité, il est bien difficile de les observer à  l’intérieur du dit matériau. Bien malin qui peut savoir ce qu’elles mangent vraiment.

Les adultes capturent et consomment d’autres mouches, mais elles fréquentent aussi les fleurs et ne dédaignent peut-être pas leur nectar.

Plusieurs générations vont se succéder dans l’année. La dernière passera l’hiver sous forme de pupe. Les émergences ont lieu souvent dès le mois de mars. Nos belles mouches dorées sont un peu en avance cette année.

 

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Papillons d’Ile-de-France

Faune Ile-de-France vient de publier une synthèse des observations de papillons en Ile-de-France enregistrées sur ce site en 2015, portant sur 5700 observations et 79 espèces. Chaque espèce est illustrée et les observations sont cartographiées.

L’aurore de la cardamine est l’espèce la plus signalée en avril.

deux aurores mâles sur une cardamine des prés, au bord de la Viosne à  Pontoise © Gilles Carcassès
Anthocharis cardamines, l’aurore de la cardamine © Gilles Carcassès

Le brun du pélargonium n’a été signalé que dans le quart nord-ouest de l’Ile-de-France, pour une raison inconnue. Il a été très présent cet été à  Cergy.

Le Brun du pélargonium fréquente assidà»ment les massifs fleuris de la ville. © Gilles Carcassès
Cacyreus marshalli, le brun du pélargonium © Gilles Carcassès

L’argus vert a été très peu observé. Peut-être en raison de sa grande discrétion quand il est posé.

Callophrys signifie "beaux sourcils" © Gilles Carcassès
Callophrys rubi, l’argus vert © Gilles Carcassès

La belle dame a surtout été observée dans la moitié ouest de l’Ile-de-France : couloir de migration ou carence d’observateurs à  l’est ?

Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès
Vanessa cardui, la belle dame © Gilles Carcassès

Le moro-sphinx est seulement cité, à  la fin de l’étude. Il est vrai qu’elle porte sur les rhopalocères, communément nommés papillons de jour, et que ce papillon est un hétérocère, bien qu’il vole le jour.

Le moro-sphinx butine les centhranthus dans le jardin du haut © Gilles Carcassès
Macroglossum stellatarum, le moro-sphinx © Gilles Carcassès

Pour reconnaître les papillons : les fiches de l’Observatoire des papillons