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La collète lapin

Voilà un nom aussi mignon qu’étonnant… Serait-ce une abeille aux oreilles de lapin ? Une abeille croqueuse de carotte? Ou encore une abeille vivant dans son petit terrier ?

L’une des trois propositions est bonne ! Notre collète lapin n’est malheureusement pas équipée de grandes oreilles et n’est ni une mangeuse de carottes, cependant elle vit bien dans un petit terrier creusé par ses soins.

La collète lapin Colletes cunicularius, plus communément appelée collète des sablières, est une espèce d’abeille solitaire de l’ordre des Hyménoptères et de la famille des Colletidae.

Colletes cunicularius © CACP – Gilles Carcassès

Notre petite collète s’épanouie généralement dans les vallées fluviales et régions côtières. Ces environnements sont propices à un terrain sablonneux et à la présence de dunes, elle peut ainsi y faire son terrier et ses petites galeries. Les zones humides permettent aussi à la collète d’être une bonne butineuse et elle n’hésitera pas à se rassasier de pollen et nectar des différentes espèces de saules aux alentours.

Il faudra être bon observateur pour ne pas la confondre avec l’abeille domestique. Heureusement, on peut la reconnaître grâce à son thorax brun-roux, sa pilosité abondante et hérissée et l’absence de bandes claires sur son abdomen.

Notre abeille sablière nous surprend par son envol relativement tôt dans la saison ! En effet les adultes commencent à sortir dès début mars-avril à mai, c’est bien plus tôt que les autres espèces !

Sources :

Quel est cet animal ?

INPN : Colletes cunicularius

Guide des abeilles, bourdons, guêpes et fourmis d’Europe (delachaux et niestlé). (1999).

In(se)ktober 2023 :

Aujourd’hui on dessine la Perle jaune

La Perle jaune, par Emilie

La perle jaune est un insecte d’Europe centrale, très peu représenté en France. Retrouvez sa fiche sur le site du GBIF.

Pour ce weekend préparez vos Nomades fantômes et vos Parfumeurs !

La nomade fantôme, par Emilie

Retrouvez dans cet article des images d’abeilles nomades pour inspiration.

Le Parfumeur, par Emilie

Le Parfumeur est un longicorne aux couleurs métalliques. Retrouvez ici sa fiche INPN, et dans cet article d’autres images de longicornes.

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A longues cornes !

Abeille Eucera mâle © CACP – Emilie Périé

Belles antennes n’est-il pas ? Cette longueur une des caractéristiques des abeilles du genre Eucera. Les antennes des mâles sont presque aussi longues que leur corps.

Abeille Eucera mâle © CACP – Emilie Périé

Ces abeilles font partie de la grande famille d’insectes que l’on nomme les abeilles sauvages et solitaires. Les femelles pondent dans des galeries creusées dans le sol où elles déposent des boulettes de pollen pour que les larves puissent s’alimenter à  leur éclosion.

La nervation alaire des abeilles Eucera © CACP – Emilie Périé

Ce comportement est très semblable à  celui d’autres espèces de genres différents dans la même famille (Apidae). Les andrènes par exemple sont aussi de petites abeilles toutes poilues comme les Eucera. L’un des critères (si les antennes sont cachées ou si l’on a affaire à  une femelle) est de regarder la nervation alaire. Les Eucera ont deux cellules cubitales, alors que les andrènes ou les halictes en ont trois.

Abeille Eucera mâle © CACP – Gilles Carcassès

Il existe plus d’une trentaine d’espèces présentes en France dont la détermination nécessite une observation à  la loupe d’individus capturés. Pour ces clichés, nous nous arrêterons donc au genre Eucera.

Ophrys apifera – Cergy © CACP – Emilie Périé

Les abeilles Eucera sont des insectes pollinisateurs. Elles ont un régime assez varié, on peut voir sur les photos ci-dessus qu’elles butinent aussi bien des fleurs de pissenlit que de vesce. Mais elles sont aussi connues pour être la cible du mimétisme des orchidées Ophrys apifera. Les mâles, croyant voir une femelle, viennent à  la rencontre de la fleur et récoltent le pollen qu’ils déposeront sur une prochaine fleur les ayant dupé.

Sources :

Une clé des Eucerini, par l’Observatoire des Abeilles

Une clé simplifiée des abeilles du nord de la France et de la Belgique, par le programme SAPOLL

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Abeilles-coucous, les Nomada

Abeille du genre Nomada – Puiseux-Pontoise © CACP – Emilie Périé

Malgré ses allures de guêpes avec son corps élancé et ses couleurs vives, cet insecte est bien une abeille. C’est même une abeille-coucou. C’est une abeille parasitoà¯de qui, comme le coucou chez les oiseaux, pond ses œufs dans le nid d’autres abeilles (notamment les Andrènes) et dont la larve consomme les ressources mises à  disposition des larves initiales et parfois même les larves elles-mêmes.

Parmi les abeilles-coucous, le genre Nomada, en photo ici, est celui qui est le plus représenté, avec plus d’une centaine d’espèces en Europe. Sur image l’identification s’arrêtera au genre. La détermination de l’espèce demande une observation minutieuse (à  la loupe !) de plusieurs détails du corps de l’insecte.

Abeille du genre Nomada – Vauréal © CACP – Gilles Carcassès

Le nom « Nomada » vient certainement du comportement des femelles, sans cesse en mouvement. On peut en effet les observer parcourir les pelouses et les terrains nus, au ras du sol, à  la recherche d’un nid à  occuper.

Les adultes, mâles et femelles, se nourrissent de nectar. Ils participent ainsi à  la pollinisation d’espèces variées de plantes. On les rencontre fréquemment dans les collections SPIPOLL, et sont relativement facile à  reconnaître grâce à  leurs teintes franches de rouge, noir, jaune et blanc.

Sources :

Guide des abeilles, Edition Delachaux

Clé de détermination du genre Nomada, par Jan Smit (en anglais)

L'actualité des jardins

L’arrivée des ruches aux jardins familiaux des coteaux de Cergy

Fruit d’une collaboration avec l’association Ocelles, partenaire de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, un rucher a été inauguré aux jardins familiaux des coteaux de Cergy samedi 26 mars 2016, dans un espace clos créé pour cet usage.

L'arrivée des deux ruches en provenance de la ferme d'Ecancourt © Gilles Carcassès
L’arrivée des deux ruches en provenance de la ferme d’Ecancourt © Gilles Carcassès

Les abeilles, en vols rapides de repérage, inspectent les alentours. Les fleurs des plantes aromatiques, des légumes et des arbustes fruitiers dans les parcelles vont forcément les intéresser. Au-delà , elles ont les bois des coteaux et les vastes propriétés en bord d’Oise à  explorer.

Première sortie dans leur nouvel environnement © Gilles Carcassès
Première sortie dans leur nouvel environnement © Gilles Carcassès

Les jardiniers y gagneront une meilleure pollinisation de leurs cultures, et le plaisir de rencontres régulières et instructives avec les apiculteurs amateurs d’Ocelles. Une occasion aussi de faire naître de nouvelles vocations ?

De jolies fleurs, de joyeux discours et plein de gâteaux à  déguster : ce fut une bien belle cérémonie. © Gilles Carcassès
De jolies fleurs, de joyeux discours et plein de gâteaux à  déguster : ce fut une bien belle cérémonie. © Gilles Carcassès

L’association Ocelles gère pour la CACP le rucher de l’arboretum, situé rue de Courdimanche à  Cergy, lui aussi idéalement exposé. L’association fournit à  la mission Développement durable et biodiversité de l’agglomération des petits pots de miel pour ses animations en direction des enfants et des familles.

L'actualité de la Nature

Le loup des abeilles

Philanthus triangulum © Gilles Carcassès
Philanthus triangulum – parc François-Mitterrand à  Cergy © Gilles Carcassès

Celui-là , avec son allure de guêpe et sa couronne sur le front, il est facile à  identifier. C’est le philanthe des abeilles, et c’est même un mâle avec son beau trident. La femelle a un motif un peu différent, à  deux dents seulement. Ce mâle perché sur un buisson défendait son territoire, pas très loin du terrier de sa femelle.

Le philanthe a capturé une abeille © Gilles Carcassès
Ce philanthe femelle a capturé une abeille. On aperçoit l’entrée du terrier en haut à  gauche de l’image © Gilles Carcassès

Le philanthe a capturé puis paralysé une abeille domestique, en la piquant sous le thorax avec son aiguillon. Il aura pris soin de vider le jabot de l’abeille, pour assurer la bonne conservation de sa proie. Puis, il la transporte par la voie des airs jusqu’à  son terrier. Chacune de ses larves consommera plusieurs abeilles. On estime qu’un philanthe peut capturer une centaine d’abeilles pendant la belle saison.

Le philanthe dépose dans les cellules du couvain une substance, secrétée par ses glandes antennaires, qui contient des bactéries symbiotiques. Celles-ci protégeront les cocons des micro-organismes pathogènes, jusqu’à  l’émergence de la nouvelle génération au printemps suivant.

une espèce voisine des philanthes, un Cerceris © Gilles Carcassès
Un Cerceris a capturé une abeille solitaire dont on voit ici les pattes très velues © Gilles Carcassès

Les philanthes ne sont pas les seuls hyménoptères à  capturer des abeilles. Les abeilles domestiques sont aussi au menu du frelon asiatique, mais également du frelon européen. Certains Cerceris, genre proche des philanthes, chassent des abeilles solitaires de différentes espèces (halictes, andrènes, lasioglosses…).

 

L'actualité de la Nature

Miellat

Une abeille domestique lèche une feuille de chêne © Gilles Carcassès
Une abeille domestique lèche une feuille de chêne © Gilles Carcassès

En été, les feuilles de certains arbres sont aussi poisseuses que le pare-brise d’une voiture garée sous un tilleul. Et pour cause, l’origine en est la même : les pucerons sont les responsables. Ce sont leurs excréments liquides que l’on voit briller sur cette photo.  Ils sont très riches en sucres, et de nombreux insectes consomment cette substance nourrissante nommée miellat : des fourmis, des papillons forestiers comme le tircis, des mouches, ainsi que des abeilles, dont l’abeille domestique. Et elle a de quoi faire, la production annuelle de miellat en France se chiffrerait en milliers de tonnes ! L’abeille régurgite ce miellat qui est ensuite transformé en miel. Les miels de sapin et d’épicéa sont également issus de miellats.

Apis mellifera © Gilles Carcassès
Apis mellifera © Gilles Carcassès

Vu de plus près, on voit que cette abeille, qui nous tire la langue, a les yeux poilus. C’est l’un des critères d’identification d’Apis mellifera, l’abeille domestique.

Les pucerons ne sont pas les seuls producteurs de miellat, c’est le cas aussi des aleurodes, des psylles, des cigales, des cochenilles, des cicadelles, des thrips…

Source :

http://www.apiculture.net/livres-apiculture/281-l-homme-l-abeille-et-le-miel.html

L'actualité de la Nature

La tartinade de Dame Heriades

Vous vous souvenez des osmies qui obturent l’entrée de leur nid avec de la terre argileuse, et des Isondotia mexicana qui utilisent un bouchon de brins d’herbes. Voici d’autres pensionnaires des hôtels à  insectes, actifs en cette saison : les Heriades. Ces abeilles solitaires transportent le pollen, comme les osmies, dans les poils de leur brosse ventrale.

Pour séparer leurs loges et obturer la tige creuse ou la galerie qui leur aura servi de nid, elles utilisent de la résine qu’elles récoltent sur les arbres.

Attention : transport de résine ! © Gilles Carcassès
Attention : transport de résine ! © Gilles Carcassès

Voici une de ces petites abeilles justement qui regagne son nid lourdement chargée d’une belle boule de résine.

Une dernière halte juste avant l’hôtel à  insectes pour souffler un peu : elle se pose sur mon bracelet de montre ! Hélas, un poil se prend dans la résine, puis un deuxième. Elle ne peut dégager son précieux chargement qui bascule et s’écrase lamentablement sur un maillon.

Ses efforts pour rassembler la marchandise n’aboutissent qu’à  un affreux étalement poisseux. Elle finit par abandonner et repart en forêt.

© Gilles Carcassès
Belle paire de mandibules, n’est-ce pas ? © Gilles Carcassès

 

L'actualité de la Nature

Mais pour qui se prend-elle celle-là  ?

vue au bois de Cergy © Gilles Carcasses
vue au bois de Cergy © Gilles Carcassès

Une abeille ? Vous n’y êtes-pas ! Regarder les détails : des antennes ridicules, de gros yeux, une seule paire d’aile : c’est un diptère (pour faire simple, une mouche).

La forme des nervures de l'aile permet d'aller plus loin : cette jolie courbe en "U" de la nervure médiane est typique des éristales.
la forme des nervures de l’aile permet d’aller plus loin : cette jolie courbe en « U » de la nervure médiane est typique des éristales.

Les éristales sont de la même famille que les syrphes. Elles sont fréquentes sur les pruniers au printemps et participent à  leur pollinisation. Pendant ce temps-là , les abeilles, les vraies, font une razzia sur les saules : le pollen des saules est abondant et de très bonne qualité nutritive.

le pollen est récolté sur les pattes postérieures de l'abeille © Gilles Carcasses
l’abeille transporte le pollen dans les corbeilles de ses pattes postérieures © Gilles Carcassès

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La collète du lierre a été observée à  Courdimanche

Cette abeille sauvage est strictement inféodée au lierre. Elle a été découverte en 1993 seulement car auparavant elle était confondue avec d’autres espèces du même genre. Si vous la rencontrez sur le lierre actuellement en fleurs, vous pouvez la signaler à  l’OPIE qui mène une enquête de localisation à  son sujet.

http://www.insectes.org/opie/enquetes-abeille-du-lierre.html

colletes hederae ressemble à  l'abeille domestique. Elle est reconnaissable aux rayures de son abdomen.
colletes hederae ressemble à  l’abeille domestique. Elle est reconnaissable aux rayures de son abdomen.