Non classé

A longues cornes !

Abeille Eucera mâle © CACP – Emilie Périé

Belles antennes n’est-il pas ? Cette longueur une des caractéristiques des abeilles du genre Eucera. Les antennes des mâles sont presque aussi longues que leur corps.

Abeille Eucera mâle © CACP – Emilie Périé

Ces abeilles font partie de la grande famille d’insectes que l’on nomme les abeilles sauvages et solitaires. Les femelles pondent dans des galeries creusées dans le sol où elles déposent des boulettes de pollen pour que les larves puissent s’alimenter à  leur éclosion.

La nervation alaire des abeilles Eucera © CACP – Emilie Périé

Ce comportement est très semblable à  celui d’autres espèces de genres différents dans la même famille (Apidae). Les andrènes par exemple sont aussi de petites abeilles toutes poilues comme les Eucera. L’un des critères (si les antennes sont cachées ou si l’on a affaire à  une femelle) est de regarder la nervation alaire. Les Eucera ont deux cellules cubitales, alors que les andrènes ou les halictes en ont trois.

Abeille Eucera mâle © CACP – Gilles Carcassès

Il existe plus d’une trentaine d’espèces présentes en France dont la détermination nécessite une observation à  la loupe d’individus capturés. Pour ces clichés, nous nous arrêterons donc au genre Eucera.

Ophrys apifera – Cergy © CACP – Emilie Périé

Les abeilles Eucera sont des insectes pollinisateurs. Elles ont un régime assez varié, on peut voir sur les photos ci-dessus qu’elles butinent aussi bien des fleurs de pissenlit que de vesce. Mais elles sont aussi connues pour être la cible du mimétisme des orchidées Ophrys apifera. Les mâles, croyant voir une femelle, viennent à  la rencontre de la fleur et récoltent le pollen qu’ils déposeront sur une prochaine fleur les ayant dupé.

Sources :

Une clé des Eucerini, par l’Observatoire des Abeilles

Une clé simplifiée des abeilles du nord de la France et de la Belgique, par le programme SAPOLL

L'actualité de la Nature

Les abeilles domestiques sont-elles bénéfiques pour la biodiversité ?

« Installer des ruches, c’est bon pour la biodiversité. » Cette affirmation, souvent entendue, est-elle vérifiée ?

Si les abeilles ont un rôle très important pour la pollinisation des végétaux, leur présence en grande quantité peut avoir des effets néfastes sur les populations des espèces d’abeilles sauvages : compétition alimentaire pour le pollen et le nectar, risque de transmission de maladies, modification des relations spécifiques entre certaines plantes et des abeilles sauvages.

Aussi, il convient de faire preuve de prudence quant à  l’installation de nouveaux ruchers dans les espaces naturels protégés, et même en milieu urbain où une certaine diversité d’abeilles sauvages arrive à  se maintenir si la concurrence exercée par les abeilles domestiques n’est pas trop forte. Faudrait-il instaurer des seuils et des quotas ? Les situations sont trop variables et complexes pour qu’on puisse appliquer des règles. Reste le bon sens : l’essentiel est d’offrir à  la faune des habitats variés de qualité, de bien soigner les abeilles domestiques, et d’agir avec mesure en tenant compte des spécificités des territoires.

Eucera sp. - Osny © Gilles Carcassès
Eucera sp. – Osny © Gilles Carcassès

Avec d’aussi longues antennes et cette douce fourrure, voici un mâle du genre Eucera, un représentant de la famille des Anthophoridae. Ces abeilles sauvages printannières creusent des terriers dans les zones sablonneuses ; elles sont inféodées à  des plantes de la famille des Fabaceae. J’en vois régulièrement (surtout des femelles) visiter les fleurs des vesces des haies. Les mâles butinent de façon mois spécifique et jouent même un rôle important dans la pollinisation des orchidées du genre Ophrys.

Eucera mâle - Osny © Gilles Carcassès
Eucera mâle – Osny © Gilles Carcassès

Il existe en France près d’un millier d’espèces d’abeilles sauvages.

Retrouvez nos articles sur deux espèces communes à  Cergy-Pontoise :

Colletes hederae

Anthophora plumipes

Quelques sources :

L’apiculture urbaine pourrait nuire à  la biodiversité

Apis mellifera, une menace pour les hyménoptères sauvages

Les ruches en ville, une fausse bonne idée