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Les antophores de la préfecture

Le bassin de la préfecture du Val d'Oise © Gilles Carcassès
Le parc François-Mitterrand vu de la préfecture du Val d’Oise © Gilles Carcassès

Du bord du parvis de la préfecture à  Cergy, on peut admirer le parc et ses bassins.

Terriers d'andrènes © Gilles Carcassès
Terriers d’abeilles sauvages © Gilles Carcassès

Dans la jardinière formant parapet, que la pyramide inversée de la préfecture abrite de la pluie, survivent à  grand peine quelques Euphorbia myrsinites. Ces plantes bien méritantes bénéficient tout au plus d’un peu de brouillard ou de quelques flocons de neige portés par le vent.

Du coup la terre est très sèche. Et c’est une aubaine pour les abeilles sauvages qui y creusent de solides galeries pour y loger  les réserves de pollen pour leur descendance !

Ces abeilles sauvages, excellentes pollinisatrices du printemps et tout à  fait inoffensives, vont et viennent les pattes chargées d’un pollen rouge brillant que je n’ai pas pu identifier. J’ai bien essayé de les suivre, mais elles volent plus vite que moi.

En observant de près l’entrée de ces terriers, j’ai trouvé à  terre une abeille morte.

Andrena sp © Gilles Carcassès
Antophora femelle – Cergy © Gilles Carcassès

Ne dirait-on pas un nounours tout poilu ? Il s’agit d’un anthophore femelle, très probablement de l’espèce Anthophora plumipes, de loin la plus commune des 15 espèces que l’on peut observer dans la moitié nord de la France. C’est sur les longs poils denses de ses pattes postérieures que cet insecte amasse le pollen pour le rapporter dans son terrier.

Anthophora plumipes mâle - Courdimanche © Gilles Carcassès
Anthophora plumipes mâle au ravitaillement sur une fleur de pensée – Courdimanche © Gilles Carcassès

Les mâles d’Anthophora plumipes sont très faciles à  reconnaitre : une « plume » orne le premier article du tarse de leurs pattes médianes. Ils émergent quelques jours avant les femelles et patrouillent sur leur territoire, où abondent les plantes fleuries. Ils apprécient particulièrement les Lamiacées et les Fabacées. Les langues longues des anthophores sont en effet très bien adaptées pour aller chercher le nectar au fond de corolles profondes, comme celles du lamier blanc (une Lamiacée) par exemple. Lorsqu’une femelle arrive sur son territoire pour se nourrir, le mâle attend qu’elle s’immobile pour sauter vivement sur son dos, la saisissant par ses pattes antérieures et postérieures. Il agite alors ses pattes médianes : un truc infaillible pour séduire les femelles…

J’ai observé que les mâles de cette espèce fréquentent aussi les massifs fleuris, butinant les pensées, avec une préférence inexpliquée pour celles à  fleurs jaunes.

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