Bravo à Thierry qui a trouvé la bonne réponse à la photo mystère de septembre 2018. C’était bien un œuf de papillon ! La plante-hôte donne une bonne indication sur l’espèce : quelle chenille consomme le cerisier de Sainte-Lucie (et aussi le prunellier et l’aubépine) ? C’est celle du Flambé !
Le Flambé butine les fleurs de la prairie : cirses, trèfles, luzernes, lotiers, origan, scabieuses… Au jardin, il vient souvent sur les lavandes et les buddleias.
J’ai trouvé un autre œuf de Flambé sur le même arbre, mais, trop tard, il est vide (cliquez sur l’image ci-dessous pour l’agrandir) ! Peut-être que la chenille est déjà sortie ? Ou bien faut-il voir là la trace du passage d’un parasitoà¯de ou d’un prédateur ?
En prospection dans l’espace naturel des Noirs marais à Osny, j’ai repéré un gros hyménoptère figé dans une posture inhabituelle. à‰tait-il victime d’une araignée ?
Vu la taille, c’est un frelon. Et l’extrémité des pattes n’est pas jaune : il s’agit d’un frelon européen, et pas d’un frelon asiatique. Mais que fait-il ainsi immobile, suspendu par une patte à une fleur de berce commune ?
Ce frelon a capturé une guêpe et s’est posé avec sa proie. J’ai déjà observé à plusieurs reprises un frelon européen suspendu par une patte, affairé sur une proie, mais c’est la première fois que j’arrive à photographier la scène.
Mais mange-t-il cette guêpe ou bien la prépare-t-il pour emmener le meilleur morceau (le thorax riche en muscles) au couvain dans son nid ?
Les spécialistes des frelons disent que les frelons adultes ont une alimentation essentiellement riche en sucres, qu’ils trouvent dans la sève des arbres blessés, le nectar des fleurs, le miellat des pucerons et en fin d’été les fruits mà»rs.
Les proies capturées seraient majoritairement destinées aux larves. Le frelon européen chasse de gros insectes : des mouches, des chenilles (proies faciles !), des guêpes, des papillons, parfois des abeilles.
Bingo ! Cette coccinelle s’ajoute à mon tableau de chasse (photographique, s’entend) ! Avec celle-ci, je connais désormais 20 espèces sur les 126 que compte la faune de France, dans cette riche famille des Coccinellidae. Il me reste encore beaucoup d’espèces à découvrir !
La coccinelle des roseaux est une spécialiste des zones humides. On peut la rencontrer sur les roseaux et les massettes où pullulent fréquemment les pucerons. Cette carnassière consomme aussi un peu de pollen et peut-être des champignons qui poussent à la surface des feuilles.
Anisosticta novemdecimpunctata existe aussi en rouge et en orange, mais la forme et la disposition particulière de ses taches noires varient peu et permettent aisément son identification. 19 points : ce sont ceux des élytres qui comptent, 9 de chaque côté plus 1 à cheval sur la suture à l’avant des élytres.
Notons aussi que la grande tortue, comme son nom le laisse deviner, est plus grande que la petite tortue. Cette dernière a aussi des couleurs plus vives.
Des deux espèces, la grande tortue est la moins observée en Ile-de-France.
à‡a et là , dans les bois de Boisemont, des mares permanentes font le bonheur de toute une faune aquatique, et des naturalistes. A en croire l’eau troublée, les sangliers aussi apprécient l’endroit. C’est dans cette mare que nous avions observé un impressionnant rassemblement de grenouilles rousses à la saison des amours.
Ces grandes exuvies d’Aeshnidae sont peut-être celles de l’anax empereur, ou de l’aeschne bleue. L’étude des exuvies est importante dans les techniques d’inventaire, car elles constituent des preuves de reproduction des espèces. En effet, les adultes observés près des mares ne sont pas forcément d’origine locale, certaines espèces étant de grandes migratrices.
Les fleurs jaunes qui dépassent de l’eau trahissent la présence des utriculaires, ces plantes carnivores aquatiques. Leurs fines feuilles portent de petites urnes capables d’aspirer les animaux qui s’aventurent à proximité et de les digérer. Non, les sangliers n’ont rien à craindre, elles ne capturent que des proies de moins d’un millimètre comme des daphnies.
Au revers d’une feuille de chêne, se cache cet élégant papillon de nuit, typique des abords de mares. C’est l’hydrocampe du potamot, Elophila nymphaeata. Les chenilles de ce Crambidae sont aquatiques, elles vivent dans un fourreau qu’elles confectionnent avec un morceau de feuille de potamot ou de nénuphar. Elles passent l’hiver au fond de l’eau.
M’approchant, je constate que ce n’est pas une guêpe
Cet abdomen à l’aspect boudiné est typique des Cerceris, dans la famille des Crabronidae. Celui-ci avec du noir sur la base de ses pattes et ses antennes noires, c’est Cerceris rybyensis, l’une des espèces les plus communes du genre. On voit butiner cette belle espèce sur la carotte sauvage, la berce commune et d’autres Apiaceae, l’achillée mille-feuille, le souci, le chardon des champs…
La femelle de cet hyménoptère solitaire creuse un terrier au sol et y entrepose des proies paralysées comme nourriture pour ses larves. Elle est sélective pour le choix de ses proies : elle ne capture que des abeilles sauvages de la famille des Halictidae.
Sur une fleur d’Helichrysum barcteatum (immortelle) dans un jardin, voici Halictus scabiosae. Cet Halictidae commun est facile à observer sur les fleurs des Asteraceae. Ici c’est un mâle : ses pattes ne sont pas équipées de brosses pour la collecte du pollen destiné aux larves. C’est Madame qui fait les courses.
Le Tircis est un papillon commun, répandu partout en France. On le rencontre dans les trouées de soleil des clairières en forêt, souvent au bord des chemins. Le mâle se tient posté au soleil sur la végétation basse ou sur les feuilles des arbres. Il attend le passage d’une femelle, et pourchasse les autres mâles de son espèce. Certains mâles n’adoptent pas ce comportement territorial et préfèrent vagabonder.
La chenille du Tircis consomme des graminées forestières, surtout des pâturins, mais aussi le dactyle et des brachypodes. Il y a deux générations par an.
C’est l’un des rares papillons de jour à ne pas voir ses effectifs décliner.
C’est un Orthetrum, mais pas celui que nous voyons communément à Cergy-Pontoise, Orthetrum cancellatum, qui a l’extrémité de l’abdomen sombre (1). Pour celui-ci, à l’abdomen entièrement gris bleu, deux espèces très proches sont possibles : Orthetrum brunneum et Orthetrum coerulescens.
Pour les distinguer, il faut regarder la rangée de cellules indiquée sur la photo ci-dessus. Si les cellules y sont très peu, voire pas du tout, divisées, c’est l’orthetrum bleuissant. Si au moins quatre cellules sont divisées, c’est l’orthetrum brun. La couleur jaune ochre du ptérostigma, vers l’extrémité de l’aile, est aussi un bon indice pour l’espèce coerulescens.
Sous l’abdomen du mâle, à l’avant, en position ventrale, les organes génitaux proéminents sont un autre critère très sà»r pour reconnaître Orthetrum coerulescens. Ici, pas de doute, c’est bien lui (cliquez sur la photo si vous osez). La face brune vient confirmer la détermination. Elle est bleu pâle chez l’orthetrum brun.
L’orthetrum bleuissant fréquente les ruisselets bien ensoleillés. L’espèce est classée « vulnérable » dans la liste rouge des odonates d’Ile-de-France.
Le parc des Noirs marais est un espace naturel humide au cœur de la ville d’Osny. L’endroit a fait l’objet d’une réhabilitation en 2016 et 2017 par la commune qui assure son entretien selon un plan de gestion réalisé par un bureau d’études spécialisé. Sachant que la ville d’Osny souhaite inventorier la faune et la flore de cet espace, je m’y suis rendu pour participer au recueil des données d’observations.
Cette bardane au bord du chemin qui longe le talus de la voie ferrée est visitée par le brun du pélargonium. Sa chenille vit aux dépens des pélargoniums des balconnières des riverains ou des jardinières de la ville. Cette espèce nous est arrivée dans les années 1980, en provenance d’Afrique du Sud, la patrie d’origine des pélargoniums.
La berce commune au nectar généreux est très visitée par les mouches. Les larves de cette élégante Graphomya maculata vivent dans la boue du bord des mares et sont des prédatrices d’autres larves.
La volucelle zonée est une très grosse mouche qui parasite les nids d’hyménoptères sociaux, comme les guêpes et les frelons. D’ailleurs ne ressemble-t-elle pas à un frelon ?
Les larves de Myatropa florea apprécient les eaux très chargées en matière organique comme celles qui stagnent dans les cavités des vieux arbres. Le dessin sur le dessus de son thorax lui vaut son surnom de mouche batman ou syrphe tête de mort.
Et ceux deux-là ? Ce ne sont pas des mouches, mais des hyménoptères. La toute petite à gauche est une abeille sauvage indéterminée et la fausse guêpe est une tenthrède, Tenthredo marginella ou une espèce proche Tenthredo thompsoni, dont les fausses chenilles mangent les feuilles du lycope, une lamiacée des milieux humides.
L’an dernier, j’avais observé au potager fruitier de La Roche-Guyon un papillon rare en Ile-de-France, l’azuré porte-queue. Qu’allions-nous découvrir cette fois-ci ?
Effectivement, un femelle machaon a pondu sur ce fenouil et sa chenille est déjà bien développée ! Les plantes hôtes de cette belle espèce sont des Apiacées, essentiellement la carotte et le fenouil (sauvages ou cultivés).
Sur un pied d’asperge, quelques criocères à douze points, timides, se cachent à mon approche. Leurs larves consomment les baies des pieds femelles de l’asperge.
Un peu plus loin, au bord de la Seine, une chenille de Robert-le-Diable, reconnaissable à la grande tache blanche sur son dos, consommait tranquillement une feuille d’ortie dioà¯que, sa plante hôte préférée.