L'actualité de la Nature

La faune du bassin de la sente des prés à  Eragny

22 juin 2016 : profitant d’un après-midi sans pluie, nous nous rendons à  Eragny pour recenser la faune des abords du bassin de la sente des prés, qui va bientôt faire l’objet de travaux importants.

Bassin de rétention des eaux pluviales à  Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès
Bassin de rétention des eaux pluviales à  Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès

Les oiseaux sont nombreux dans les grands saules, frênes et peupliers qui dominent le bassin : nous notons le chant du pic vert, du pouillot véloce, du troglodyte, du merle, du rouge-gorge, de la grive musicienne, de la fauvette à  tête noire… Près de l’eau, nous remarquons les allées et venues d’une bergeronnette des ruisseaux qui capture des moucherons.

Pour ce qui est des insectes, sans surprise, nous croisons plusieurs espèces qui accompagnent ordinairement les plantes typiques des friches nitrophiles (orties, rumex, cirses communs). C’est ainsi que nous identifions deux espèces de diptères de la famille des Tephritidae : Urophora stylata et Tephritis hyoscyami, toutes deux inféodées aux chardons.

Tephritis hyoscyami femelle © Gilles Carcassès
Tephritis hyoscyami femelle © Gilles Carcassès

D’autres insectes sont caractéristiques des lisières des zones boisées, comme les deux papillons observés : le Tyrcis et la Piéride du navet (dont la chenille consomme les alliaires).

Lagrya hirta © Gilles Carcassès
Lagria hirta sur une feuille d’ortie dioà¯que © Gilles Carcassès

Lagria hirta est un coléoptère de la famille des Tenebrionidae. Il est souvent trouvé près des arbres car sa larve se nourrit des substances végétales de la litière, on peut également l’observer dans les zones humides. Apparemment celui-ci l’a échappée belle car la déformation des élytres suggère qu’un oiseau voulait en faire son repas et lui a donné un coup de bec.

Tillus elongatus © Gilles Carcassès
Tillus elongatus © Gilles Carcassès

Voici un autre coléoptère, lié cette fois à  la présence de bois mort : sa larve est prédatrice d’insectes xylophages. Ce thorax rouge indique qu’il s’agit d’une femelle de Tillus elongatus (le mâle de cette espèce est entièrement noir).

La liste complète des espèces que nous avons recensées autour de ce bassin est ici : Eragny 22 juin 2016

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Urophora stylata

Urophora stylata en ponte - Eragny © Gilles Carcassès
Urophora stylata femelle, en ponte sur un cirse commun – Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès

Réponse de la devinette publiée le 1er juillet 2016 : si ce diptère a un si long abdomen, c’est pour ne pas se piquer les fesses quand il pond dans les fleurs des cirses !

Entre  1973 et 2006, Urophora stylata a été utilisé comme moyen de biocontrôle en Amérique du Nord pour lutter contre le cirse commun qui est là -bas une plante invasive. Les boutons floraux infestés par les larves de cette mouche produisent en effet beaucoup moins de graines.

Un autre Urophora des chardons

Agenda, L'actualité des jardins

Pour les mordus des toitures végétalisées

La ciboulette est en pleine floraison sur la belle toiture végétalisée de la Maison russe à  Eragny © Gilles Carcassès
La ciboulette est en pleine floraison sur la belle toiture végétalisée de la Maison des russes à  Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès

Plante et Cité poursuit l’opération Florilèges toitures.

Ce programme de science participative s’appuie sur les observations d’un réseau de gestionnaires de toitures végétalisées, qu’ils soient professionnels ou amateurs. Je vous en avais fait l’an dernier la promotion et plusieurs lecteurs du blog avaient participé. Vous pouvez toujours le faire : je vous invite pour cela à  visiter la page de Florilèges toitures sur le site de Plante et Cité.

Deux ateliers de rencontre d’une demie-journée sont organisés cette année par Plante et Cité. Ces ateliers ont pour objet d’offrir un retour sur les premiers résultats, de faire une démonstration sur le terrain du protocole d’observation, et de permettre un temps d’échanges entre observateurs et avec l’équipe de coordination.

Vous avez la possibilité de participer à  l’un de ces deux ateliers, au choix :

Pour vous y inscrire, renseignez ce formulaire avant le 26 juin.

Fétuques et ciboulettes - Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès
Fétuques et ciboulettes – Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès
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Sur les saules

Les saules hébergent au moins cinquante espèces d’insectes, dont certaines sont inféodées à  une espèce particulière de saule. Voici quelques insectes communs observés à  Cergy-Pontoise sur des saules ou à  proximité immédiate de saules.

Tuberolachnus salignus - Cergy, Ile de loisirs © Gilles Carcassès
Tuberolachnus salignus – Cergy, Ile de loisirs © Gilles Carcassès

Le grand puceron du saule résiste au gel jusqu’à  – 5°C, on peut donc le voir en hiver. Il est inféodé aux saules et fréquente surtout le saule des vanniers (Salix viminalis).

Clytra - Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès
Clytra laeviuscula– Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès

Les Clytra adultes semblent se nourrir principalement de feuilles de saules. Ces coléoptères pondent des œufs entourés d’une coque rigide que les fourmis emmènent dans leurs fourmilières. Les larves de Clytra s’y développent probablement au détriment de leurs hôtes.

© Marion Poiret
Xanthia icteritia – Cergy, Ile de loisirs, sur les berges d’un des étangs © Marion Poiret

Les chenilles de la xanthie cirée consomment les feuilles des saules et aussi des peupliers.

Chalcolestes viridis - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Chalcolestes viridis en ponte sur un saule – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Les lestes verts femelles insèrent leurs œufs dans l’écorce de branchettes d’arbres au bois tendre, au-dessus de l’eau : saules, frênes, peupliers, aulnes…

Viminia rumicis - Saint-Ouen l'Aumône © Gilles Carcassès
Acronicta rumicis – Saint-Ouen l’Aumône © Gilles Carcassès

Cette belle chenille à  points blancs se nourrit de feuilles de rumex, de plantains, de houblon, de chardons, mais aussi de saules. Son papillon est la noctuelle de la patience.

La faune entomologique des saules – INRA

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L’Observatoire de l’agriculture urbaine et de la biodiversité en Ile-de-France

L’Observatoire de l’agriculture urbaine et de la biodiversité en Ile-de-France est un site collaboratif créé par Natureparif. Les acteurs franciliens peuvent y localiser leur parcelle et alimenter la base de données partagée.observatoire

La liste des jardins d’agriculture urbaine présente les caractéristiques de chaque jardin et en détaille les pratiques culturales. Voici par exemple la fiche du jardin géré par Jardinot à  Eragny : fiche jardins d’Eragny-sur-Oise

Une rubrique « A la une » permet aux gestionnaires de jardins de faire connaître leur actualité. Voici l’article écrit à  l’occasion de l’entrée dans la base de données du jardin Les lasagnes du Ponceau : Gros plan sur… les Lasagnes du Ponceau

On y trouve aussi une intéressante rubrique communication proposant une exposition sur le zéro pesticide et des panneaux pour la sensibilisation du public sur la gestion écologique des espaces verts et des jardins.

Nos articles sur les deux jardins cités dans cet article :

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Visite au centre de jardins géré par Jardinot à  Eragny-sur-Oise

J’avais rendez-vous au 48 rue Roger-Guichard à  Eragny. A l’arrière d’un gros chantier de construction (le quartier est en pleins travaux), je découvre un centre de jardins peu ordinaire. Blotti contre le chemin de halage qui longe l’Oise et bordé par l’autoroute A15, cet espace de verdure est irrigué par des allées circulables en voiture. Chaque parcelle est délimitée par des haies de charmilles ; on y voit surtout du gazon, un grand arbre, une vaste cabane, la partie arrière étant généralement cultivée en potager fleuri.

Centre de jardins Jardinot à  Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès
Centre de jardins Jardinot à  Eragny-sur-Oise © Gilles Carcassès

Ce sont des « jardins de week-end », plus orientés sur la détente et la convivialité que sur la production vivrière. Ce centre est affilié à  l’association nationale Jardinot, issue du « Jardin du cheminot ». Aujourd’hui, on peut bénéficier d’une parcelle sans être employé de la SNCF. Jardinot, qui s’inscrit dans le plan Ecophyto pour réduire l’utilisation des produits phytosanitaires, s’est doté d’une charte du jardinage raisonné.

Les jardiniers de ce centre ont décidé de tenter la certification « jardinot de bronze ». Cette démarche consiste à  reconnaître les pratiques environnementales des jardiniers à  partir de leurs réponses à  un questionnaire et d’un contrôle de terrain effectuée par une commission interne à  Jardinot. Les questionnaires sont en phase d’analyse… Suspens !

Il s’agit d’une démarche de progrès : les jardiniers, lorsqu’ils auront progressé dans la connaissance des techniques alternatives aux pesticides, pourront ensuite tenter le « jardinot d’argent », et peut-être un jour être les premiers à  atteindre le mythique « jardinot d’or » !

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Les jardiniers se mobilisent pour le climat

pacteL’association Pacte pour le jardin a mis en ligne un livre numérique intitulé « Les jardiniers se mobilisent pour le climat ».

Vous pourrez y trouver un article de Gil Melin, président de la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs (FNJFC) qui délivre de sages conseils pour préparer le jardin aux évolutions du climat. Les jardins familiaux de la Taillette à  Menucourt sont gérés par la FNJFC.

L’autre grande association nationale de jardinage collectif, Jardinot, est également implantée à  Cergy-Pontoise, avec les centres de jardins d’Eragny-sur-Oise et de Saint-Ouen l’Aumône.

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Florilèges : communes pilotes de Cergy-Pontoise

 Trois communes de l’agglomération de Cergy-Pontoise (Eragny-sur-Oise, Menucourt et Vauréal) se sont portées volontaires pour tester le protocole de relevé botanique du programme de sciences participatives « Florilèges », initié par Plante & Cité, le Museum National d’Histoire Naturelle, l’Observatoire Départemental de Seine Saint-Denis et Natureparif au printemps 2014.

La brunelle (Prunella vulgaris). © Marion Poiret
Brunelle commune (Prunella vulgaris). © Marion Poiret

 Nos communes pilotes ont effectué leurs inventaires botaniques entre juin et juillet. Rappelons que ce protocole expérimental a pour vocation d’améliorer la connaissance de la flore spontanée en ville et de devenir un outil de suivi de l’évolution de la biodiversité des prairies urbaines pour les gestionnaires d’espaces verts.

Mise en oeuvre du protocole d'observation des prairies urbaines à  Eragny-sur-Oise par le service des espaces verts de la commune en collaboration avec la cellule biodiversité de Cergy-Pontoise. © Marion Poiret
Mise en oeuvre du protocole d’observation des prairies urbaines à  Eragny-sur-Oise par le service des espaces verts de la commune en collaboration avec la cellule biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise. © Marion Poiret

 La forme et la taille de la parcelle de prairie détermine la disposition des carrés d’inventaire. Après avoir délimité deux lots séparés de 5 carrés de un mètre par un mètre à  l’aide de piquets et d’un décamètre, le recensement peut commencer.

Schéma d'organisation des carrés d’inventaire sur la prairie d'Eragny-sur-Oise. Le protocole sera répété chaque année, au même endroit (même prairie, mêmes carrés) d’où l’importance d’identifier des points de repères dans la prairie. Afin de pouvoir suivre l’évolution de la flore, les lots et les carrés sont également numérotés.
Schéma d’organisation des carrés d’inventaire sur la prairie d’Eragny-sur-Oise. Le protocole scientifique sera répété chaque année, au même endroit (même prairie, mêmes carrés) d’où l’importance d’identifier des points de repères dans la prairie. Afin de pouvoir suivre l’évolution de la flore, les lots et les carrés sont également numérotés.

Ce relevé botanique fut fort instructif puisque parmi les grands classiques des prairies urbaines (comme le trèfle blanc, le dactyle aggloméré, le plantain lancéolé ou la brunelle), se trouvaient aussi l’érythrée petite centaurée et la chlore perfoliée, des espèces communes et bien représentées en Ile-de-France mais néanmoins pas si fréquentes dans les prairies en secteur urbanisé.

Millepertuis perforé, Hypericum perforatum. © Marion Poiret
Millepertuis perforé (Hypericum perforatum). © Marion Poiret
La petite pimprenelle, Sanguisorba minor. © Gilles Carcassès
Pimprenelle (Sanguisorba minor). © Gilles Carcassès
Chlore perfolié, Blackstonia perfoliata © Gilles Carcassès
Chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata) © Gilles Carcassès
L'erythrée, Centaurium erythraea. © Marion Poiret
Erythrée petite centaurée (Centaurium erythraea). © Marion Poiret

 En 2015, à  l’issue de cette phase pilote et des adaptations éventuelles du protocole, le programme Florilèges pourra être diffusé à  l’échelle nationale et mis en œuvre par tous les gestionnaires d’espaces verts (collectivités et entreprises).