Chez les Chrysomelidae, le genre Chrysolina compte de nombreuses espèces brillamment colorées. C’est un jeu de les chercher sur leurs plantes préférées. Les espèces se distinguent principalement par leur coloration et les ponctuations qui ornent les élytres. En voici quelques-unes, faciles à observer sur des plantes communes :
D’autres chrysomèles, dans nos articles précédents :
Les agapanthies sont des longicornes que l’on rencontre souvent dans les hautes herbes. Ces coléoptères de la famille des Cerambycidae affectionnent en effet les orties, les chardons, et d’autres plantes vigoureuses dans les tiges desquelles les femelles pondent. Car leurs larves creusent des galeries non pas dans du bois mort comme de nombreux autres longicornes, mais dans des tiges sèches. Deux espèces très communes se partagent nos friches et nos prairies, selon qu’elles sont sèches ou plutôt humides.
Agapanthia cardui apprécie surtout les chardons, mais aussi les cardères, les marguerites et les mélilots. On la rencontre dans les prairies et les friches plutôt sèches.
Agapanthia villosoviridescens, plus grande que l’espèce cardui, préfère les orties, les eupatoires, les berces, les séneçons, les angéliques… L’espèce est fréquente dans les friches humides. Je l’ai vu récemment au bord de l’Oise à Maurecourt. Ces longicornes ont vraiment de très belles antennes !
La Maison de la nature de Vauréal organisait mercredi 15 juin 2016 une sortie dans la zone naturelle des berges de l’Oise à Maurecourt.
Gilles Carcassès et Marion Poiret de la cellule biodiversité de la CACP avaient préparé un joli programme : un petit tour d’une heure et demie dans ce bel espace puis, pour finir, l’observation de quelques habitants de la mare.
Les odonates étaient au rendez-vous. Il n’y avait qu’à faire deux pas dans les hautes herbes pour voir s’envoler une myriade d’agrions.
L’agrion éclatant est une demoiselle que l’on trouve typiquement au bord des fleuves et des rivières lentes aux berges ensoleillées. Le mâle est bleu métallisé avec les ailes fumées tandis que la femelle est verte.
L’agrion à larges pattes possède des tibias très dilatés avec un trait noir longitudinal, ce qui fait un bon critère de détermination. Pour observer cette particularité, il faut utiliser un angle très particulier lors de la prise de vue et croyez moi, ce n’est pas chose facile !
Voici un exemple parfait de ce qu’est le mimétisme batésien, rencontré chez de nombreuses espèces de syrphes. On pourrait facilement prendre ce diptère pour une guêpe à cause de son abdomen rayé de noir et de jaune. Pourtant, il est tout à fait inoffensif ; il utilise cette ressemblance comme mécanisme de défense afin de dissuader les prédateurs. Ce syrphe est communément appelé « syrphe tête de mort » ou encore « mouche batman » à cause du motif présent sur son thorax. La plante sur laquelle il se trouve (probablement un cerfeuil des bois) fournit une très grande quantité de nectar facile d’accès, ce qui est favorable pour beaucoup d’insectes.
Ce petit coléoptère de la famille des Oedemeridae est très fréquemment trouvé sur les fleurs car il se nourrit de pollen. Le mâle de cette espèce est facilement reconnaissable à ses fémurs postérieurs enflés.
Un précédent article montrait une petite larve de triton trouvée dans un bassin du parc du château de Menucourt. Cette fois-ci, c’est une larve à un stade un peu plus avancé qui a été observée, les quatre pattes ont poussé et elle a gagné en taille.
Ces larves d’anisoptères (probablement de la famille des Libellulidae) étaient présentes en très grand nombre dans la mare. Elles sont beaucoup plus grosses que les larves de zygoptères mais sont moins longues. Elles se nourrissent de petites proies. Je l’ai appris à mes dépens lorsque j’ai eu la « bonne » idée de mettre tous les insectes que j’avais trouvés dans le même bac d’eau claire… Le temps de faire un aller-retour à la mare et trois petites larves avaient disparu.
Que d’agitation vendredi 27 mai 2016 dans le parc du château de Menucourt ! Chants des grenouilles, des bernaches et des foulques ; têtards, tritons, charançons, petits polissons et moult questions…
C’est la dernière journée de la classe d’eau de l’école Louis Bourgeois de Menucourt. Nous avons l’opportunité d’observer avec les enfants du CP au CM², les petites bêtes qui peuplent l’étang et les bassins.
8h30, nous préparons le matériel : installation de la longue vue au-dessus du plan d’eau, pêche à l’épuisette dans l’un des bassins. 9h30, arrivée des bambins de l’école. Après quelques consignes, un premier groupe part regarder les oiseaux avec Gilles.
Un autre observe avec moi les bacs remplis d’eau dans lesquels nous avons disposé le produit de notre pêche… Là , parmi les crustacés, les mollusques et les insectes, le triton palmé fait fureur : « Wouah, regarde, des lézards d’eau ! ». « Ooh, ils sont trop mignons ! ».
Je les invite à chercher parmi nos figurants, la larve du triton. Agée de quelques jours, cette larve qui ressemble à un têtard de grenouille ne mesure que 8 mm ; elle est bigrement difficile à trouver.
Ces branchies extérieures qui lui donnent l’air un peu échevelé lui permettent de respirer et restent en place pendant le stade larvaire.
La nage des dytiques dans l’eau a également beaucoup de succès. Le mode de déplacement des larves très allongées est franchement comique : « mais pourquoi les petites pattes remuent-elles tout le temps ? ».
J’en profite pour faire un peu de pédagogie en leur faisant compter les pattes de ce coléoptère aquatique : « il y en a 2 sur le dytique, me répondent-ils… ». Aà¯e, ce n’était pas la réponse attendue ! Les pattes postérieures du dytique adulte, transformées pour la nage et frangées sont effectivement bien plus développées que les autres. Nouveau décompte ensemble : cette fois-ci, tout le monde est d’accord, il a bien 6 pattes, ni plus, ni moins, comme tous les autres insectes.
Je les emmène ensuite découvrir quelques habitants dans la végétation des berges de l’étang.
La femelle utilise également son rostre pour percer les capsules de l’Iris jusqu’au niveau des graines afin d’y introduire ses œufs.
Cet élégant coléoptère s’observe sur les rumex, ces plantes vivaces à larges feuilles proches de l’oseille. Il appartient à la famille des Apionidae. Ses larves consomment l’intérieur des tiges de ces plantes.
Son nom d’espèce frumentarium est en référence au froment. On pensait qu’il s’attaquait aux grains de blé. Il s’agit en fait d’une confusion avec une autre espèce dont l’adulte est vaguement rouge quand il est jeune. Encore un entomologiste qui avait mangé des graines !
Le Centre National de la Recherche Scientifique et le Groupe Associatif Estuaire se sont associés pour fonder à l’échelle nationale un observatoire des vers luisants. Ces insectes discrets sont très utiles car ils consomment des limaces et des escargots ; malheureusement, ils semblent en déclin dans certaines régions. L’observatoire vise à mieux connaître la répartition des différentes espèces présentes en France, leur écologie, et les conditions du bon état de leurs populations.
Les vers luisants sont en fait les femelles dépourvues d’ailes de coléoptères de la famille des Lampyridae. La lumière émise par les femelles guide vers elles les mâles qui les cherchent en volant. Cette femelle a escaladé un brin d’herbe et se contorsionne pour exposer sa « lanterne » vers le ciel.
En promenade aux Plants à Cergy, j’ai repéré l’été dernier ces gousses géantes tombées d’un arbre qu’on appelle févier. Voilà un très beau matériau, brillant, coloré et joliment ondulé, idéal pour un futur atelier de création de mobiles à la Maison de la Nature de Vauréal. Je les ai donc stockées dans mes réserves. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir ces jours-ci, en ouvrant la boîte, une nuée de bestioles sorties des gousses par de petits trous ? Chaque graine a été dévorée et ces sales bêtes ont tout gâché ! Allez hop, tout le monde dehors !
Tout de même, j’aimerais bien savoir qui est la cause de ma déception. Gilles me donnera la réponse : il paraît que c’est la bruche du févier. Et c’est même une nouveauté, quelle chance…
Megabruchidius dorsalis est un coléoptère invasif qui nous vient d’Asie. Sa larve consomme les fruits du févier (Gleditisia triacanthos), ce bel arbre américain résistant à la sècheresse que l’on plante souvent en ville sur les trottoirs des grandes avenues. Cet insecte a été observé pour la première fois en France en 2011 au parc départemental de Sceaux et à Paris sur les Champs Elysées.
Alors, 2016 sera-t-elle un bonne année pour les morilles ? A Cergy-Pontoise, on commence à désespérer…
Mais cette jolie découverte est venue me réconforter.
Avec son chapeau marron foncé sur un pied blanc, cette helvelle printanière joue à fausse-morille. Les mycologues locaux signalent sa rareté. Pourtant, le 19 avril 2016, j’en ai vu deux belles stations : dans la pelouse d’un square public de Cergy et à l’Ile de loisirs de Cergy-Pontoise. La consommation de cette espèce n’est pas recommandée, elle est même franchement toxique à l’état cru.
Faute de morilles, je suis allé ramasser quelques mousserons de printemps, au parfum envoà»tant, en forêt de Saint-Germain-en-Laye.
En faisant ma cueillette, j’ai surpris ce Scaphidium quadrimaculatum, un beau coléoptère forestier amateur de champignons. J’ai pu faire une photo avant qu’il se laisse tomber dans les feuilles mortes.
En travaillant le sol de mon jardin, j’ai trouvé une grosse larve. Serait-ce le redouté ver blanc qui dévore mes légumes par la racine?
Non, c’est la larve de la cétoine dorée, parfaitement inoffensive et même utile. Elle mange le compost, achevant le travail de décomposition de la matière organique. On la reconnaît à ses pattes courtes et sa petite tête.
En revanche, celle-là , c’est la larve d’un hanneton. Observez ses grandes pattes qui lui permettent de marcher dans ma main, ce que ne peut pas faire la première.
Il existe plusieurs espèces de hannetons. Voici le hanneton des jardins (Phyllopertha horticola), fréquent dans les prairies. Son cycle est annuel. Le hanneton commun a lui un cycle de 36 mois, les adultes apparaissant en grand nombre tous les 3 ans. Pour le hanneton forestier, c’est tous les 4 ans.
On peut rencontrer dans les jardins plusieurs espèces de cétoines. L’adulte de la cétoine dorée, très commune, fréquente souvent les roses. Ce sont des insectes pollinisateurs.
Les saules hébergent au moins cinquante espèces d’insectes, dont certaines sont inféodées à une espèce particulière de saule. Voici quelques insectes communs observés à Cergy-Pontoise sur des saules ou à proximité immédiate de saules.
Le grand puceron du saule résiste au gel jusqu’à – 5°C, on peut donc le voir en hiver. Il est inféodé aux saules et fréquente surtout le saule des vanniers (Salix viminalis).
Les Clytra adultes semblent se nourrir principalement de feuilles de saules. Ces coléoptères pondent des œufs entourés d’une coque rigide que les fourmis emmènent dans leurs fourmilières. Les larves de Clytra s’y développent probablement au détriment de leurs hôtes.
Les chenilles de la xanthie cirée consomment les feuilles des saules et aussi des peupliers.
Les lestes verts femelles insèrent leurs œufs dans l’écorce de branchettes d’arbres au bois tendre, au-dessus de l’eau : saules, frênes, peupliers, aulnes…
Cette belle chenille à points blancs se nourrit de feuilles de rumex, de plantains, de houblon, de chardons, mais aussi de saules. Son papillon est la noctuelle de la patience.