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EcorcAir

Drôle de nom pour un protocole de science participative… EcorcAir est la contraction de Ecorce et Air. Car c’est bien d’écorces d’arbres que l’on va parler aujourd’hui, et non de corsaires. D’écorces et de qualité de l’air.

Et s’il y a bien un arbre qui a une écorce particulière dans notre environnement urbain c’est le platane.

Ecorce de platane – Cergy © CACP – Gilles Carcassès

En effet, le platane renouvèle son écorce tous les ans et élimine l’ancienne par morceaux qu’on détache facilement. L’organisme PartiCitaE (Participation Citadine à l’Observatoire de l’Environnement) souhaite en tirer profit. Un profit uniquement intellectuel et scientifique, bien entendu ! Puisque l’écorce de ces arbres se renouvèle tous les ans et qu’ils sont très souvent plantés en abord de voirie, ils deviennent de parfaits témoins de la pollution atmosphérique générée par le trafic routier sur une année.

C’est pourquoi PartiCitaE vous propose de récolter quelques morceaux d’écorce de platane et de leur envoyer pour qu’ils puissent analyser la quantité de polluants présents dessus. Attention néanmoins, la parcimonie est de rigueur. Il ne s’agit pas d’éplucher entièrement nos platanes mais bien d’échantillonner quelques alignements.

Le détail du protocole et les résultats des années précédentes sont disponibles sur le site de PartiCitaE. Vous pouvez participer jusqu’au 15 avril !

L'actualité de la Nature

L’observatoire des vers luisants

Le Centre National de la Recherche Scientifique et le Groupe Associatif Estuaire se sont associés pour fonder à  l’échelle nationale un observatoire des vers luisants. Ces insectes discrets sont très utiles car ils consomment des limaces et des escargots ; malheureusement, ils semblent en déclin dans certaines régions. L’observatoire vise à  mieux connaître la répartition des différentes espèces présentes en France, leur écologie, et les conditions du bon état de leurs populations.

Femelle de Lampyris © Gérard Hequet
Femelle de Lampyris © Gérard Hequet

Les vers luisants sont en fait les femelles dépourvues d’ailes de coléoptères de la famille des Lampyridae. La lumière émise par les femelles guide vers elles les mâles qui les cherchent en volant. Cette femelle a escaladé un brin d’herbe et se contorsionne pour exposer sa « lanterne » vers le ciel.

Participez à  l’Observatoire des Vers Luisants

Notre article l’an dernier sur ce sujet avait suscité de nombreux commentaires

Le ver luisant par insectes-net

L'actualité de la Nature

Rencontres odonatologiques

Avec la création de CETTIA il y a 3 ans (portail de saisie en ligne des données naturalistes) et la mise en place de l’atlas des libellules d’Ile-de-France début 2015, les résultats de l’année écoulée sont intéressants : 127 observateurs ont fait remonter plus de 7000 données et sur les 60 espèces d’odonates d’Ile-de-France, 57 ont été observées.

L’après-midi, une grande partie du groupe s’est attelée à  la détermination d’exuvies (mues rigides laissées par les larves lors de leur transformation en adultes). Ce fut l’occasion pour moi de déterminer enfin les petits squelettes récoltés en Aoà»t 2014 au bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy.

détermination à  la loupe binoculaire des exuvies précautionneusement conservées depuis 2 ans © Marion Poiret
Détermination à  la loupe binoculaire des exuvies précautionneusement conservées depuis plus d’un an dans cette petite boîte © Marion Poiret

Un masque en cuillère sans sillon apparent, de beaux yeux globuleux, des épines dorsales sur l’abdomen… Alors qui est-ce ? Après une observation détaillée, il s’agit de Sympetrum fonscolombii que nous avions déjà  identifié au stade adulte le 15 Juin 2014.

La recherche d’exuvies lors des prospections de terrain est très pertinente. Ces dernières permettent non seulement d’attester de la présence certaine de l’espèce sur le site car elles sont le signe indéniable de sa reproduction, mais aussi de vérifier la fiabilité de la détermination du taxon.

Cette grosse libellule rouge postée sur un bouton floral de butome est un sympetrom foscolombii mâle. Outre, sa couleur sanguine, il est reconnaissable au dessous gris bleu de ses yeux, à  ses pattes noires rayées de jaune, à  la nervation rouge à  la base des ailes et à  son front rouge vif, au ptérostigma jaune entouré de noir, au nombre de nervures transversales antenodales, aux tâches noires présentent à  la fin de son abdomen (segments 7 et 8) © Marion Poiret
Sympetrum fonscolombii mâle, posé sur une inflorescence de butome au bord du bassin du parc François-Mitterrand à  Cergy © Marion Poiret

Si vous souhaitez contribuer, vous trouverez sur le site de l’observatoire des odonates franciliens un guide vidéo d’utilisation de Cettia pour saisir une donnée ainsi que des conseils de prospection (comment organiser sa journée, où chercher les exuvies).

Nos autres articles sur le sujet :

L'actualité de la Nature

Des oiseaux en STOC !

STOC, le Suivi Temporel des Oiseaux Communs, est un programme de sciences participatives porté par le Muséum national d’Histoire naturelle depuis 1989. De nombreux observateurs bénévoles contribuent par ce programme à  l’évaluation des dynamiques de population des oiseaux nicheurs communs.

Salutations matinales au bord de l'eau entre la bernache du Canada, famille des oies et la poule d'eau, famille des râles et des foulques. La poule d'eau,  contrairement à  nos poules de basse cours n'est pas une gallinacée (faisans, cailles, perdrix) ! © Gilles carcassès
Salutations matinales au bord de l’eau. A gauche, la bernache du Canada, de la famille des oies. A droite, la poule d’eau, de la famille des râles et des foulques. Contrairement à  nos poules de basses-cours, la poule d’eau n’est pas une gallinacée comme les faisans, les cailles et les perdrix ! © Gilles Carcassès

Le bilan 2012 du STOC dans la région Ile-de-France témoigne d’une régression de 27 espèces (dont l’hirondelle rustique, l’hirondelle de fenêtre, le moineau domestique, le chardonneret élégant…) et de la progression de 17 autres. Ainsi, la fauvette grisette classée « quasi menacée » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs au niveau national, a été déclassée en « préoccupation mineure » à  l’échelle de l’Ile-de-France où sa population est en augmentation (voir la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs d’Ile-de-France). A l’inverse, bien qu’encore commune, la linotte mélodieuse est de plus en plus rare en Ile-de-France et se classe parmi les « espèces quasi menacées ».

Une fauvette grisette. Elle se distingue des autres fauvettes par ses ailes rousses et sa gorge blanche. Elle apprécie les milieux assez ouverts présentant un couvert bas et touffu de buissons et d'herbe hautes. On la trouve fréquemment dans les terrains en cours d'enfrichement, les lisières de champs... © Sébastien Leroux
Une fauvette grisette. Elle se distingue des autres fauvettes par ses ailes rousses et sa gorge blanche. Elle apprécie les milieux assez ouverts présentant un couvert bas et touffu de buissons et d’herbes hautes. On la trouve fréquemment dans les terrains en cours d’enfrichement, les lisières de champs. Photographiée sur du houblon sauvage à  Saint-Ouen l’Aumône © Sébastien Leroux

Depuis cette année, la cellule Biodiversité de la Communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise, la ferme d’Ecancourt et le pôle handi-nature de la base de loisirs de Cergy-Pontoise se sont associés pour contribuer à  ce programme.

STOC, sur l’agglomération de Cergy-Pontoise, c’est un échantillonnage de 40 points d’écoute sur 16 km² sur la partie centrale du territoire et deux périodes de relevés (Avril et Mai). Pour l’ensemble des relevés, 52 espèces d’oiseaux ont été dénombrées.

Des oiseaux typiques de certains milieux ont ainsi été observés.

Milieux forestiers : pouillot véloce, grimpereau des jardins, geai des chênes, pic épeiche…

Milieux ouverts, champs et jachères, friches : tarier pâtre, linotte mélodieuse, faucon crécerelle, fauvette grisette, hypolaà¯s polyglotte…

Cet oiseau au ventre jaune et au front fuyant est un hypolaà¯s polyglotte. Il fait partie de la famille des fauvettes. Les jeunes friches, les espaces en déprises agricoles au couvert bas et buissonnant, lui sont favorables. Il se nourrit d'insectes grapillés au sein des hautes herbe et du feuillage © marion Poiret
Cet oiseau au ventre jaune et au front fuyant est un hypolaà¯s polyglotte. Il fait partie de la famille des fauvettes. Les jeunes friches, les espaces en déprises agricoles au couvert bas et buissonnant, lui sont favorables. Il se nourrit d’insectes grapillés au sein des hautes herbes et du feuillage. Photographié sur un églantier à  Cergy, dans la plaine des Linandes © Marion Poiret

Milieux humides : héron cendré, grand cormoran, bergeronette grise, bergeronette des ruisseaux, poule d’eau, foulque macroule, canard colvert, cygne tuberculé…

la bergeronnette des ruisseaux  n'est jamais loin de l'eau. C'est un oiseau insectivore et comme toutes les bergeronnettes elle agite inlasablement sa longue queue. Parmis les nombreuses théories proposées la plus vraissemblable est que ce hochement aiderait au débusquage des insectes © marion Poiret
La bergeronnette des ruisseaux n’est jamais loin de l’eau. C’est un oiseau insectivore. Comme toutes les bergeronnettes, elle agite inlassablement sa longue queue. Parmi les nombreuses théories proposées, la plus vraisemblable est que ce hochement l’aiderait à  débusquer les insectes. Photographiée à  Pontoise © Marion Poiret

Le foulque macroule est reconnaissable à  son bec et son écusson frontal blancs et ses beaux yeux rouges rubis. Ce petit à  la crinière dorée et la tête rouge est bien un jeune foulque © Didier Leray
Le foulque macroule est reconnaissable à  son bec et son écusson frontal blancs et ses beaux yeux rouges rubis. Son petit arbore une tête rouge et une crinière dorée. Photographiés à  Saint-Ouen-l’Aumône © Didier Leray

Constructions : martinet noir, hirondelle rustique, hirondelle de fenêtre, moineau domestique…

Le moineau domestique ne peut plus nicher sur certains bâtiments modernes dépourvus de cavités. © Gilles Carcassès
Le moineau domestique ne peut plus nicher sur certains bâtiments modernes dépourvus de cavités. Cette femelle a été photographiée dans le quartier Grand centre à  Cergy © Gilles Carcassès

Milieux arborés : grives musiciennes et grives draines ont besoin d’espaces arborés pour nicher et de clairières ou de grandes pelouses pour se nourrir, tout comme le pic vert.

un chant puissant, une variété de motifs musicaux, répétés chacun 2 à  3 fois ? Il s'agit sans doute de la grive musicienne. Elle est la seule dans la famille des turdidés (grives et merles) à  maîtriser la technique de broyage des coquilles d'escargots pour extraire le corps de ce dernier dont elle est friande © Marion Poiret
Un chant puissant, des motifs musicaux bi ou trisyllabiques répétés 2 à  3 fois ? Il s’agit sans doute de la grive musicienne. Elle est la seule dans la famille des turdidés (grives et merles) à  maîtriser la technique de broyage des coquilles d’escargots pour en extraire le corps dont elle est friande. Photographiée à  Cergy © Marion Poiret

 Cette jeune grive draine se distinguera de sa cousine musicienne par sa stature plus imposante et le dessous blanc de ses ailes (de couleur canelle chez la musicienne). La grive draine consomme beaucoup de baies à  l'instar des autres grives. Cependant, elle s'approprie souvent la production d'un arbre ou d'un groupe d'arbres (prunelle, aubépine, houx, gui) qu'elle défend alors avec ferveur © Gilles Carcassès
La grive draine est plus claire et un peu plus grande que la grive musicienne et le dessous de ses ailes est blanc. Elle consomme beaucoup de baies à  l’instar des autres grives. Cependant, elle s’approprie souvent la production d’un arbre ou d’un groupe d’arbres (prunellier, aubépine, houx, gui) qu’elle défend alors avec ténacité. © Gilles Carcassès

D’autres oiseaux se rencontrent partout, ce sont des ubiquistes : pigeon ramier, pie, étourneau sansonnet, corneille noire, rouge-gorge, mésange charbonnière et mésange bleue mais encore pinson des arbres, fauvette à  tête noire, troglodyte mignon, accenteur mouchet.

la fauvette à  tête noire à  un chant mélodieux et puissant. Ici on distingue nettement la calotte noire caractéristique de ce mâle. La femelle se distingue par une calotte brun caramel © Marion Poiret
La fauvette à  tête noire a un chant mélodieux et puissant. Ici on distingue nettement la calotte noire caractéristique de ce mâle. Chez la femelle , la calotte est d’une couleur brun caramel. Photographiée à  Cergy à  la base de loisirs © Marion Poiret

Yeux clairs, tâche blanche sur le cou et rémiges aux bords clairs, voici deux pigeons ramiers au petit matin, espèce on ne peut plus commune mais qui se distingue cependant de ces congénères à  plumes : les pigeonneaux sont élevés avec une sécrétion riche produite par le jabot des parents ; une équivalence au lait des mammifères © Marion Poiret
Tache blanche sur le cou et rémiges aux bords clairs, voici deux pigeons ramiers au petit matin. Cette espèce on ne peut plus commune a une particularité étonnante : les pigeonneaux sont élevés avec une sécrétion riche produite par le jabot des parents ; l’équivalent du lait des mammifères. Photographiés à  Cergy © Marion Poiret

De beaux reflets métallique vert et violet, un bec jaune effilé particulierment adapté à  la recherche de nourriture dans les prairies, c'est l'étourneau sansonnet. Il est connu pour être grand imitateur en incorporant à  son chant, reconnaissable aux grincements entre les différentes phrases, de nombreux autres sons (autres espèces d'oiseaux, miaulements et paraît-il même sirènes et téléphones) © Gilles Carcassès
De beaux reflets métalliques verts et violets, un bec jaune effilé particulièrement adapté à  la recherche de nourriture au sol dans les prairies, c’est l’étourneau sansonnet. Il est connu pour être un grand imitateur, car il incorpore à  son chant, reconnaissable aux grincements entre les différentes phrases, de nombreux autres sons (chants d’autres oiseaux, miaulements et paraît-il même sirènes et téléphones). Photographié à  Cergy. © Gilles Carcassès

Attention, il s’agit de relevés formatés par un protocole, sur un temps limité. Il ne s’agit pas d’un inventaire exhaustif. D’autres espèces non relevées lors du protocole, sont bien présentes sur le territoire de Cergy-Pontoise : chardonneret élégant, pic noir, faucon hobereau, chouette chevêche…

http://www.natureparif.fr/attachments/observatoire/Assises/2013/OROC_2013_Pierre.pdf