L'actualité de la Nature

Collection d’automne : le lierre et les pollinisateurs

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Banquet à  volonté !

Il y a foule autour des fleurs de cette touffe de lierre. En effet, du fait de sa floraison tardive à  l’automne, le lierre représente l’une des dernières sources de pollen et de nectar de la saison pour de nombreux pollinisateurs. C’était l’occasion rêvée pour réaliser une collection SPIPOLL.

Le protocole SPIPOLL, pour Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs est un protocole de sciences participatives porté par le Muséum national d’Histoire naturelle (MnHn) et l‘Office pour les insectes et leur environnement (OPIE). Il s’agit de photographier durant 20 minutes tous les insectes se posant sur une fleur choisie. Vous pouvez retrouver notre collection validée par les experts entomologistes du programme.

Voici quelques-uns des plus beaux spécimens

La collète du lierre © CACP – Emilie Périé

La collète du lierreColletes hederae, est une petite abeille sauvage inféodée au lierre.

L’éristale opiniâtre © CACP – Emilie Périé

L’éristale opiniâtre, Eristalis pertinax, est une grosse mouche exclusivement butineuse.

L’hélophile suspendu © CACP – Emilie Périé

Très chic cette mouche ! L’hélophile suspenduHelophilus pendulus, fait également partie de la famille des éristales, ces mouches butineuses.

Deux frelons asiatiques © CACP – Emilie Périé

Le frelon asiatique, Vespa velutina, est un hyménoptère pollinisateur. Le voici attablé à  déguster un peu de nectar de lierre.

L’éristale des fleurs © CACP – Emilie Périé

Encore un éristale ! Cette fois-ci il s’agit de l’éristale des fleursMyathropa florea, que l’on appelle aussi la mouche Batman en raison du symbole noir que l’on voit sur son dos.

La xylote indolente © CACP – Gilles Carcassès

Et… oui, encore une mouche de la famille des éristales, décidément bien représentée sur ce lierre : la xylote indolente, Xylota segnis.

Et ce n’est qu’un petit échantillon de ce qu’il est possible de trouver dans un lierre : guêpes, frelons, abeilles, mouches, coccinelles, mais aussi moineaux, fauvettes, mésanges et pinsons, y trouvent le gîte et le couvert à  une période de diminution des ressources. Le lierre est donc une plante indispensable à  la biodiversité urbaine.

N.B : seul le lierre grimpant est capable de fleurir, il lui faut donc un support. Murs, poteaux, arbres, grillages … laissons-le habiller nos façades.

Il reste encore des fleurs en ce moment, lancez-vous dans un SPIPOLL !

Sources :

L’éristale opiniâtre, par Quel est cet animal ?

L’hélophile suspendu, par Quel est cet animal ?

La xylote indolente, par Quel est cet animal ?

Le SPIPOLL

Retrouvez une autre collection de lierre d’automne dans cet article :

Le meilleur resto des sentes de Pontoise

L'actualité de la Nature

Dix petits syrphes

Le caractère distinctif des membres de la famille des Syrphidae réside dans la présence de la vena spuria (voir l’image ci-dessous), ce pli qui longe la nervure médiane.

En vol, les syrphes ont la capacité de se maintenir sur place grâce à  un battement des ailes très rapide. Ils présentent souvent une livrée rayée qui rappelle celle des guêpes, ou des frelons pour les plus grosses espèces. On observe facilement les adultes sur les fleurs.

Vena spuria © Gilles Carcassès
Vena spuria © Gilles Carcassès

La famille des Syrphidae est très vaste : on dénombre pas moins de 500 espèces en France. J’ai choisi de vous en montrer dix, communes à  Cergy-Pontoise et assez faciles à  reconnaître. Elles ont des mœurs très différentes.

Voici tout d’abord quatre espèces dont les larves consomment des pucerons.

Eupeodes corllae © Gilles Carcassès
Eupeodes corollae, le syrphe des corolles- Cergy © Gilles Carcassès
Scaeva pyrastri - Cergy © Gilles Carcassès
Scaeva pyrastri, le syrphe pyrastre – Cergy © Gilles Carcassès
Epistrophe eligans - Cergy © Gilles Carcassès
Epistrophe eligans, une des plus précoces au printemps – Cergy © Gilles Carcassès
Le syrphe du groseillier, Syrphus ribesii, est un auxiliaire précieux : ses larves consomment des pucerons © Gilles Carcassès
Syrphus ribesii, le syrphe du groseillier © Gilles Carcassès

Les larves saprophages des trois espèces suivantes ont une vie aquatique. Elles vivent dans les eaux très chargées en matière organique.

Myathropa florea - Cergy © Gilles Carcassès
Myathropa florea – Cergy © Gilles Carcassès
vue au bois de Cergy © Gilles Carcasses
Eristalis sp, une éristale vue au bois de Cergy © Gilles Carcassès
Helophilus pendulus © Gilles Carcassès
Helophilus pendulus © Gilles Carcassès

Pour d’autres espèces, les larves sont commensales dans des nids de bourdons, ou de guêpes. Elles y consomment des déchets et des cadavres. C’est le cas des volucelles.

Volucella zonaria
Volucella zonaria, la volucelle zonée © Gilles Carcassès
Volucella bombylians, la volucelle bourdon © Gilles Carcassès
Volucella bombylians, la volucelle bourdon – Pontoise © Gilles Carcassès
Volucella pellucens, la volucelle transparente sur des fleurs de troà«ne à  La Roche-Guyon © Gilles Carcassès
Volucella pellucens, la volucelle transparente, sur des fleurs de troène © Gilles Carcassès

Retrouvez quelques-uns de nos articles présentant des syrphes :

Epistrophe eligans

Myathropa florea

Eristalis

Helophilus pendulus

Volucella bombylians

Episyrphus balteatus et Sphaerophoria scripta

Voir aussi :

Les syrphes, par Jardins de Noé

L'actualité de la Nature

La faune du bassin de la sente des prés à  Eragny (2)

Un inventaire de biodiversité se fait en plusieurs passages pour compléter les observations avec l’arrivée de nouveaux habitants. Quoi de neuf par rapport à  notre visite du 22 juin 2016 ?

Avec les chaleurs de l’été, de nouvelles espèces de papillons sont apparues : le paon de jour, le vulcain, l’azuré des nerpruns.

Aglais io, le paon de jour - Eragny © Gilles Carcassès
Aglais io, le paon du jour – Eragny © Gilles Carcassès

Ce paon du jour a une aile abîmée, il a du se faire attaquer par un oiseau. Les chenilles de cette espèce consomment les orties, omniprésentes sur le site.

Les ombelles des carottes sauvages sont bien épanouies et nous trouvons quantité d’insectes floricoles : Cteniopus sulphureus, Rhagonycha fulva, Trichius fasciatus, Arge cyanocroceaMyathropa florea, Graphomya maculata

Arge cyanocrocea - Eragny © Gilles Carcassès
Arge cyanocrocea – Eragny © Gilles Carcassès

Les larves de Arge cyanocrocea ont pour plante hôte la ronce, qui ne manque pas dans le secteur.

Trichius fasciatus - Eragny © Gilles Carcassès
Trichius fasciatus – Eragny © Gilles Carcassès

Les larves de la trichie fasciée se nourrissent de bois pourri. Au second plan, on aperçoit Cteniopus sulphureus, fréquent sur les fleurs de carottes. Ses larves consomment des matières végétales en décomposition.

Myathropa florea, la "mouche Batman" - Eragny © Gilles Carcassès
Myathropa florea – Eragny © Gilles Carcassès

Les larves de Myathropa florea affectionnent les eaux stagnantes. Le dessin sur son thorax lui vaut son surnom de « mouche tête de mort » ou encore « mouche Batman ».

La floraison des berces communes attire aussi de nombreux diptères.

Graphomya maculata - Eragny © Gilles Carcassès
Graphomya maculata – Eragny © Gilles Carcassès

La larve de Graphomya maculata se nourrit d’autres insectes dans l’humus des sols humides. C’est un insecte typique des bords de mares.

Gillmeria ochrodactyla © Gilles Carcassès
Gillmeria ochrodactyla (Pterophoridae) © Gilles Carcassès

En repartant, nous croisons ce drôle de papillon dans une friche où pousse la tanaisie, plante hôte de la chenille de cette espèce : Gillmeria ochrodactyla.

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Les berges de l’Oise à  Maurecourt

La Maison de la nature de Vauréal organisait mercredi 15 juin 2016 une sortie dans la zone naturelle des berges de l’Oise à  Maurecourt.

Gilles Carcassès et Marion Poiret de la cellule biodiversité de la CACP avaient préparé un joli programme : un petit tour d’une heure et demie dans ce bel espace puis, pour finir, l’observation de quelques habitants de la mare.

Le benjamin du groupe est préposé à  la capture des insectes © Marion Poiret
Le benjamin du groupe fut missionné pour la capture des insectes © Marion Poiret

Les odonates étaient au rendez-vous. Il n’y avait qu’à  faire deux pas dans les hautes herbes pour voir s’envoler une myriade d’agrions.

Calopteryx splendens femelle © Marion Poiret
Calopteryx splendens femelle © Marion Poiret

L’agrion éclatant est une demoiselle que l’on trouve typiquement au bord des fleuves et des rivières lentes aux berges ensoleillées. Le mâle est bleu métallisé avec les ailes fumées tandis que la femelle est verte.

Platycnemis pennipes © Gilles Carcassès
Platycnemis pennipes © Gilles Carcassès

L’agrion à  larges pattes possède des tibias très dilatés avec un trait noir longitudinal, ce qui fait un bon critère de détermination. Pour observer cette particularité, il faut utiliser un angle très particulier lors de la prise de vue et croyez moi, ce n’est pas chose facile !

Myathropa florea femelle © Gilles Carcassès
Myathropa florea © Gilles Carcassès

Voici un exemple parfait de ce qu’est le mimétisme batésien, rencontré chez de nombreuses espèces de syrphes. On pourrait facilement prendre ce diptère pour une guêpe à  cause de son abdomen rayé de noir et de jaune. Pourtant, il est tout à  fait inoffensif ; il utilise cette ressemblance comme mécanisme de défense afin de dissuader les prédateurs. Ce syrphe est communément appelé « syrphe tête de mort » ou encore « mouche batman » à  cause du motif présent sur son thorax. La plante sur laquelle il se trouve (probablement un cerfeuil des bois) fournit une très grande quantité de nectar facile d’accès, ce qui est favorable pour beaucoup d’insectes.

Oedemera mâle © Esteban Lorente
Oedemera nobilis mâle © Esteban Lorente

Ce petit coléoptère de la famille des Oedemeridae est très fréquemment trouvé sur les fleurs car il se nourrit de pollen. Le mâle de cette espèce est facilement reconnaissable à  ses fémurs postérieurs enflés.

Larve de triton et ses impressionnantes branchies © Esteban Lorente
La larve du triton et ses impressionnantes branchies © Esteban Lorente

Un précédent article montrait une petite larve de triton trouvée dans un bassin du parc du château de Menucourt. Cette fois-ci, c’est une larve à  un stade un peu plus avancé qui a été observée, les quatre pattes ont poussé et elle a gagné en taille.

Larve d'anisoptère © Esteban Lorente
Larve d’anisoptère © Esteban Lorente

Ces larves d’anisoptères (probablement de la famille des Libellulidae) étaient présentes en très grand nombre dans la mare. Elles sont beaucoup plus grosses que les larves de zygoptères mais sont moins longues. Elles se nourrissent de petites proies. Je l’ai appris à  mes dépens lorsque j’ai eu la « bonne » idée de mettre tous les insectes que j’avais trouvés dans le même bac d’eau claire… Le temps de faire un aller-retour à  la mare et trois petites larves avaient disparu.