Parce que c’est l’hiver, et qu’un peu de couleur nous fera patienter en attendant le printemps, je vous offre ces quelques champignons qui brillaient au soleil de février.
La pézize écarlate est un champignon ascomycète de la famille des Sarcosyphaceae qui comprend 13 genres et 120 espèces dans le monde. Elle fructifie au sol sur le bois pourri et c’est l’un des rares champignons que l’on peut observer en plein hiver. J’ai trouvé ce petit groupe poussant dans la mousse au bord du superbe chemin qui longe le ru de Vaux, un des plus petits affluents de l’Oise.
L’endroit est calme et secret, c’est en limite de Méry-sur-Oise.
La mare construite par les élèves du lycée jean Perrin à Saint-Ouen l’Aumône dans les espaces verts de leur établissement intéresse beaucoup d’oiseaux : chardonnerets, pinsons, verdiers, étourneaux, bergeronnettes des ruisseaux, pigeons ramiers, merles, grives draines et musiciennes se font régulièrement tirer le portrait par le piège photo installé sur la plage. Un héron est même passé voir l’état du garde-manger. Sagement, le lycée, qui veut étudier en classe la petite faune aquatique, n’a pas introduit de poissons. Le héron en a été pour ses frais.
Le lycée m’a envoyé ces quelques images des habitués de la plage.
Après le bain, le pic vert s’ébroue et se sèche sur la plage.
Pour le bain, le geai devra revenir : ce jour-là , le bassin est tout gelé.
La glace a fondu, il est revenu.
Sa mésaventure ne l’a pas empêché de revenir roder à la plage !
Encore raté !
Retrouvez nos articles qui retracent la genèse de cet espace de biodiversité :
Cela fait quelques semaines que ce drôle d’oiseau rôde sur les berges de l’Oise entre Pontoise et Saint-Ouen l’Aumône. Un abonné au blog a eu le réflexe de le prendre en photo avec son téléphone portable. Ce canard mandarin est très loin de sa Chine natale ! Il s’est peut-être échappé d’un élevage ou d’un parc animalier.
Cette espèce exotique se reproduit parfois sur nos plans d’eau franciliens. Ce fut le cas à Cergy-Pontoise en 2015 : voir les bébés dans cet article.
Il paraît qu’en Chine cet oiseau était symbole de fidélité et qu’on l’offrait aux jeunes mariés.
Un piège photo, ça ne mord pas : c’est un appareil photo sur pied qui se déclenche automatiquement si quelque chose bouge dans les parages. L’éco-lycée Jean Perrin en a installé un, pour quelques jours, au bord de la mare que les élèves ont réalisée au printemps dernier. Le chat des voisins a été immortalisé sur la pellicule, ainsi qu’une pie, un pigeon ramier, un merle, une grive musicienne, une libellule et deux lycéens venus faire des prélèvements d’eau pour un TP de biochimie. Le plus beau trophée fut ce hérisson qui est passé plusieurs nuits de suite, entre 21 heures et 2 heures du matin. Sur un des clichés, on distingue même la silhouette de deux hérissons.
L’aventure a commencé le 15 décembre 2015. Ce jour-là , élèves et professeurs avaient tracé le périmètre de la future mare dans une pelouse rebaptisée « Zone d’accueil pour la faune ». Armés de pelles et de pioches et avec l’aide d’un niveau laser, ils ont réalisé entièrement à la main cet ouvrage magnifique.
Aujourd’hui déjà bien végétalisée, la mare accueille ses premiers insectes. Nous avons repéré sur la berge un Sympetrum striolatum et aussi de très nombreux syrphes de l’espèce Helophilus pendulus. Il paraît que des larves de plusieurs espèces d’odonates sont déjà en chasse au fond du bassin ! De belles découvertes en perspective pour le printemps prochain…
La digue intègre un abri souterrain préfabriqué pour les hérissons, débouchant au bas du talus, entre deux grosses pierres.
Les hérissons l’ont-ils découvert ? Pour l’instant, ils fréquentent la plage…
Des rangées de petits objets plus ou moins saillants entre les pierres ont attiré mon attention. Mais oui, ce sont bien des os ! Avant l’invention du fil de fer, on palissait les arbres fruitiers en attachant les branches directement à des pitons fichés dans les murs, et en les liant avec des brins d’osier.
Et parce que le fer était réservé à des usages plus nobles, il était courant d’utiliser, en guise de pitons, des os de mouton.
Sur ce mur de 280 mètres de long, on compte deux à quatre rangées d’os répartis tous les mètres environ : ça nous fait plus de 800 os ! Et comme ce ne sont que des os droits (ceux des pattes), il aura fallu au moins 100 moutons pour équiper le mur !
Je dis ça, peut-être que je me trompe. Si ça se trouve, ce sont des os de chèvres.
Le cirse maraîcher (Cirsium oleraceum) est présent sur notre territoire dans les vallées de la Viosne et du ru de Liesse, ainsi qu’au bord de l’Oise, dans les endroits marécageux. C’est un chardon assez élevé, aux grandes fleurs pâles et aux feuilles larges.
Voici trois bestioles surprenantes et peu courantes que l’on peut observer sur cette plante. Ces photographies ont été prises au parc de Grouchy à Osny.
Ce très joli diptère est Tephritis conura, il est inféodé à cette plante. La femelle pond dans ses boutons floraux.
Cixius cunicularius est un homoptère de la famille des Cixiidae. Il affectionne les bords de rivière, tout comme le cirse maraîcher. On le trouve sur la végétation basse.
Cet insecte déguisé en tortue verte n’est pas une punaise, mais bien un coléoptère de la famille des Chrysomelidae (vaste famille !). L’avant, c’est du côté des antennes. Ses larves consomment les feuilles de divers chardons, dont le cirse maraîcher.
Les saules hébergent au moins cinquante espèces d’insectes, dont certaines sont inféodées à une espèce particulière de saule. Voici quelques insectes communs observés à Cergy-Pontoise sur des saules ou à proximité immédiate de saules.
Le grand puceron du saule résiste au gel jusqu’à – 5°C, on peut donc le voir en hiver. Il est inféodé aux saules et fréquente surtout le saule des vanniers (Salix viminalis).
Les Clytra adultes semblent se nourrir principalement de feuilles de saules. Ces coléoptères pondent des œufs entourés d’une coque rigide que les fourmis emmènent dans leurs fourmilières. Les larves de Clytra s’y développent probablement au détriment de leurs hôtes.
Les chenilles de la xanthie cirée consomment les feuilles des saules et aussi des peupliers.
Les lestes verts femelles insèrent leurs œufs dans l’écorce de branchettes d’arbres au bois tendre, au-dessus de l’eau : saules, frênes, peupliers, aulnes…
Cette belle chenille à points blancs se nourrit de feuilles de rumex, de plantains, de houblon, de chardons, mais aussi de saules. Son papillon est la noctuelle de la patience.
Au lycée Jean Perrin de Saint-Ouen l’Aumône, quand on jardine, on ne fait pas semblant. Le groupe accompagnement personnalisé « jardinage » s’est donné pour objectif de créer une vaste zone naturelle dans les espaces verts du lycée, qui sera propice à l’observation de la biodiversité.
Mardi 8 décembre 2015, encadrés par plusieurs professeurs et aidé par un jardinier de l’établissement, les lycéens ont planté une haie variée sur le périmètre de la zone, matérialisé par des piquets et une ficelle. On m’avait invité à venir voir le chantier.
Les sacs de compost attendent les lycéens jardiniers, ainsi que les bottes de plants d’arbustes indigènes : 15 charmilles, 5 érables champêtres, 5 noisetiers, 5 cornouillers sanguins, 5 pruniers myrobolans, 5 troènes vulgaires et 5 viornes obiers.
La pluie insistante n’a pas refroidi les ardeurs.
N’enterrez pas trop profond le plant, si vous voulez une bonne reprise !
10 mètres de long, 4 de large, 1 mètre de profondeur, ça c’est de la mare ! Le creusement, à la main, sera pour la prochaine séance. Je reviendrai, si on m’invite encore.
Vous pourrez y trouver un article de Gil Melin, président de la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs (FNJFC) qui délivre de sages conseils pour préparer le jardin aux évolutions du climat. Les jardins familiaux de la Taillette à Menucourt sont gérés par la FNJFC.
L’autre grande association nationale de jardinage collectif, Jardinot, est également implantée à Cergy-Pontoise, avec les centres de jardins d’Eragny-sur-Oise et de Saint-Ouen l’Aumône.